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Adapté d'un roman graphique scénarisé par Robert Venditti et dessiné par Brett Weldele, Clones (The Surrogates en VO) bénéficie d'une base narrative dense et de ramifications complexes. En 85 minutes, il était improbable que les créateurs du long-métrage puissent retranscrire toute la mythologie de ses êtres de substitution. Le scénario compresse ainsi le récit originel pour en extraire une efficacité maximum. Peut-être au détriment du véritable coeur de l'histoire (la relation entre l'agent Greer et sa femme) mais toujours dans une velléité de construire un divertissement nerveux et sans artifices. Si certains seront déçus que le concept originel ne s'éternise pas plus et transcende le long-métrage, d'autres approuveront sans conteste l'énergie de cette série B mineure et édulcorée. 
Jonathan Mostow a déjà prouvé qu'il est très à l'aise avec les scènes d'action où le bitume est le terrain de jeu et les grosses cylindrés la dose d'adrénaline. Dans Clones, il se fait plaisir avec quelques carambolages en pleine ville qui ne réinventeront pas son style mais dont la lisibilité et le rythme trouvent un équilibre salvateur (deux choses que les blockbusters ont tendance à oublier actuellement). Si ces séquences de tôles froissées pourront paraitre répétitives, elles nous éviteront pour une fois la crise d'épilepsie et les bourdonnements musicaux sans saveur. Le réalisateur retrouve d'ailleurs Richard Marvin pour la deuxième fois et le compositeur trouve une juste alliance entre gros sons illustrateurs et thématiques mesurées.
Autopsiant cette culture du paraître (en abusant parfois des décadrages), le cinéaste parvient à créer plusieurs fois le malaise où ces êtres lisses représentent une société rongée par le consumérisme et la paresse. Une belle façon de concevoir le monde de demain, à l'aune de l'hypertechnologie et de la vogue des mondes virtuels. Le réveil de l'agent du FBI, seul "sac à viande" parmi les cyborgs, devient le cri d'une humanité handicapée par sa propre science. A travers Greer, Jonathan Mostow interroge le spectateur sur ses propres déviances. Quand il est aidé par un acteur aussi charismatique et emphatique que Bruce Willis, le message prend véritablement un sens. 
Après son triptyque L'armée des douze singes, Le Cinquième élément et Armageddon à la fin des années 90, le retour de Bruce Willis à la science-fiction lui offre un rôle solide et consistant. Dans la peau de son "surrogate" quasi invincible ou de l'humain atrophié par des années de vie par procuration, l'acteur impose la présence du factice (aidé par des maquillages crédibles) ou d'un homme blessé avec le même talent. Il joue pourtant une partition qu'il connait sur les bout des doigts mais apporte une telle épaisseur aux séquences qui le confronte à Rosamund Pike et à son passé (malheureusement tout juste évoqué), qu'on lit dans son unique regard toutes les promesses et les frustrations d'une oeuvre malheureusement trop courte.
De leurs côtés, ses partenaires de jeu sont rarement à la hauteur. Soit ils n'ont pas le temps d'exprimer leur talent (James Cromwell, le créateur des machines), soit ils vivent dans l'ombre de la star (Rosamund Pike, Radha Mitchell) ou alors ils n'ont pas les épaules (Ving Rhames dans le rôle du Prophète).
Les fans du comic book n'excuseront pas aux scénaristes la modification finale qui met l'accent sur des retrouvailles plutôt que le deuil. Emballant mais trop abrupte dans ses intentions narratives, Clones est un film promesse, une adaptation allégée d'une matière première puissamment évocatrice. Dans ce qu'elle dénonce, l'oeuvre devient elle-même une substitution du roman graphique. L'efficacité en plus, la densité en moins.
Last edited by Don diego de la vega (2009-10-31 17:21:43)
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Je dirais pas de mal de ce film qui est un bon petit film de science fiction a l'ancienne.Pas le film du siècle en raison d'une idée de départ originale mais mal exploitée sur la durée du film (le monde des surrogates pas assez développé) . Néanmoins, le film se laisse regarder agréablement. La mise en scène est carrée, les scènes d'action courtes mais efficaces et Bruce Willis impeccable dans un style de" rôle, il est vrai, auquel il nous a habitué. Mention spéciale également pour Radha Mitchell.

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Et puis venant du mec de terminator 3, ca montre qu'on peut évoluer 

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J'ai pas vu entiérement le film (screener pourri) mais vous trouvez pas que Clones c'est mal choisi comme titre ? C'est plutot des avatars.

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+1. encore une victime de la traduction fr a l'arrache. The surrogates, ca passe mieux je trouve.
C'est comme 9 (nine). Qu'est ce qu'on est allé se faire chier a traduire ca Numéro 9 ><
Last edited by Beud (2009-11-03 18:48:55)

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Surtout que ce serait pas la premiére fois qu'on a un titre américain (robocop vous immaginez robo flic?)

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robo flic ? t'es pas bien ! on va avoir des ennuis avec un titre si peu politiquement correct. Disons représentant de l'ordre humanoide automatisé

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Le film souffre quand même (avec pleins d'autres trucs) d'une production design honteuse. Non mais les maquillages, les moumoutes, les décors, les costumes, au secours.
int random() { return 4; }
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Adapté d'un roman graphique
Mais quand-est ce que le monde comprendra qu'il ne s'agit pas de roman, et peut-être même pas de littérature, mais bien d'un art à part entière, distinct aussi bien du ciné que du roman, bien qu'il reprenne des deux ? Alors dites BD, Comic, manga, mais pas "roman graphique"!
Bon, ce moment de craquage philosophique étant passé, ça donne envie de voir le film, tout ça.
Last edited by toorop (2009-11-09 22:36:32)
The sky is blue and all the leaves are green.
The sun's as warm as a baked potato.
I think I know precisely what I mean,
When I say it's a shpadoinkle day.
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