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Cinquante ans après le premier jeu dans le jeu et huit ans seulement après dans la vraie vie, la situation sur Mars est toujours aussi peu enviable. L'EDF, Earth Defense Force, fait peser une chape de plomb sur la planète rouge. Elle contrôle tout, l'économie, les libertés, le moindre des mouvements de la population de colons. Ces derniers ont fui la crise sur la Terre pour se retrouver esclave sur Mars... A vous de redresser les torts.
Difficile de débarquer dans une série en troisième position après un très bon premier épisode et un deuxième tellement mauvais qu'il a failli faire disparaître la saga dans les oubliettes du jeu vidéo. Pourtant, avec le thème classique mais porteur de la résistance sur une planète Mars opprimée qui n'est pas sans rappeler Total Recall et un moteur physique plutôt en avance sur tous les autres jeux de shoot, Red Faction avait de quoi devenir une sérié culte. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que Red Faction : Guerilla cherche à rompre avec ses prédécesseurs.
Il y a le nom tout d'abord. Ce n'est pas Red Faction 3, mais aussi la perspective, puisque l'on passe d'un shooter en vue subjective à un jeu à la troisième personne, et surtout un univers ouvert, un titre bac à sable qui mélange du GTA et du Just Cause, mais à la sauce martienne. Reste que Guerilla garde l'idée d'un moteur physique où tout peut être détruit, littéralement mis en pièce et que cela influe forcément beaucoup le gameplay.
Côté histoire, Guerilla vous projette dans les bottes d'Alec Mason, un gars qui débarque sur Mars et qui se rend vite compte que les «Libérateurs sont devenu une force d'occupation». En effet, l'EDF (l'Earth Defense Force, ne cherchez aucun lien avec votre fournisseur d'électricité) qui promettait la liberté aux colons est vite tombée dans la spirale d'un régime policier et paranoïaque où les barrages routiers sont légions et les habitants emprisonnés sans procès pour un oui ou pour un non. La propagande martèle en permanence que la Red Faction - la résistance - est faible et perd du terrain. C'est bien évidemment un cadre idéal pour se balader dans les installations gouvernementales, y poser des bombes et voler de l'armement. Dans Red Faction : Guerilla, vous incarnez en quelque sorte un terroriste face à un pouvoir militaire oppresseur.
N'y cherchez cependant aucune dimension politique profonde, jamais Guerilla ne pousse bien loin la réflexion, exactement comme dans un Just Cause. Il ne s'agit pas d'un jeu marxiste ou portant un message anti guerre en Irak, le but des développeurs est ici de fournir un terrain de jeu qui permette de tout casser à coup de roquettes comme à coup de marteau.
Mason débarque sur Mars pour gagner sa vie comme mineur. L'EDF et la Red Faction il s'en tamponne un peu. Mais son frère est soupçonné de faire partie de la résistance et se fait tuer sous ses yeux au bout de trois minutes de jeu. Vous voilà donc dans le bain. Si vous voulez survivre, il va falloir rejoindre la guérilla. Mason devient donc un terroriste à l'insu de son plein gré si l'on peut dire.
Le but du jeu est de chasser l'EDF de Mars. La Planète Rouge est divisée en six régions et il faut réduire l'influence du gouvernement à zéro dans chacune d'entre elles avant de pouvoir se lancer dans la mission libératrice finale. Accomplir des missions pour la Red Faction est un des meilleurs moyens d'y parvenir tout en faisant progresser l'histoire.
Une carte du monde et de chaque secteur en particulier affiche tous les points stratégiques. Les missions à accomplir pour la guérilla sont signalées via des icônes vertes, les objectifs stratégiques de l'EDF en bleu clair. Vous êtes absolument libre de prendre n'importe quel véhicule et vous attaquer à ce que vous voulez dans l'ordre que vous le souhaitez. Si vous n'êtes pas au niveau ou si vous êtes sous-équipé vous risquez juste de tomber sur un os. Les missions de la Red Faction consistent essentiellement à démolir une structure en utilisant un armement spécifique en temps limité ou de secourir des prisonniers retenus par les forces de l'EDF et de veiller à ce qu'ils se fassent tuer en s'enfuyant. Parfois vous rejoindrez des résistants lors d'un assaut contre une base adverse. D'autres objectifs apparaissent lorsque vous jouez vous demandant de pourchasser un coursier de l'EDF ou encore d'intercepter un convoi de ravitaillement.
Guerilla propose aussi d'autres possibilités pour jouer librement tout en faisant grimper le niveau de résistance dans une zone. Il y a des installations clés de l'EDF à détruire qui vont d'une simple éolienne à une usine en passant par une base militaire lourdement protégée. Plus la cible est importante, plus elle est défendue et plus elle fera baisser l'influence du gouvernement dans le secteur une fois réduite en poussière.
Le concept clé de Red Faction reste cependant celui de démolition. Vous vous en rendrez compte dès la toute première mission d'intro/didacticiel où on vous demande de transformer quelques bâtiments en tas de ruines à coup de masse. Le moteur physique est tout simplement impressionnant, comme l'avait d'ailleurs fait remarquer Johnny il y a quelques semaines lors de sa prise en main de Guerilla chez le développeur. Contrairement aux précédents titres de la série où le moteur était bridé par les limites des anciennes consoles ou des cartes graphiques des PC, on a ici droit à un carnage architectural d'un réalisme inhabituel et même si les bâtiments se mettent en pièce selon un schéma préétabli, c'est suffisamment bien rendu pour que l'on ne s'en rende pas compte.
Au début du jeu (passé le didacticiel en fait), vous êtes équipé d'un fusil d'assaut, de quelques charges explosives télécommandées et surtout de votre masse (un gros marteau, pas une masse médiévale), avec laquelle vous pulvériserez les bâtiments d'une manière incroyablement improbable mais néanmoins totalement jouissive. Les charges sont également amusantes à utiliser bien que leur usage soit limité au départ à deux simultanément, mais vous pourrez par la suite acheter des améliorations pour en poser plus en même temps.
Vous vous rendrez compte tout de suite de l'importance du modèle physique des bâtiments et notamment des poutres ou des murs porteurs. Bien placer ses coups ou ses charges permet de mettre une structure à terre rapidement, alors que s'énerver sur ses cloisons ne mènera pas à grand-chose. Ah, oui, évitez aussi d'être à l'intérieur d'un édifice au moment de porter le coup fatal, ça fait mal et en plus on se sent stupide une fois qu'on a pris le toit sur la tête.
Ces histoires de destruction sont à ce point jouissives que vous passerez certainement la première heure de jeu à casser tout ce qui passe à porter de marteau et à faire sauter tout ce qui se présente. Mais aussi drôle que cela puisse être, c'est juste une mécanique de jeu qui réclame en parallèle un réel enrobage tant en termes de scénario que de gameplay pour tenir la distance.
Et c'est finalement là que Guerilla marque un peu le pas, car passé ces quelques instants de frénésie destructrice, le jeu commence à s'enliser un peu dans un train-train répétitif passé la surprise des deux premières zones. Comme beaucoup de jeux qui mettent en scène un monde ouvert, on passe trop de temps à voyager d'un point A à un point B et les paysages martiens n'offrent pas la variété et la vie des quartiers de Liberty City qui font de chaque déplacement une distraction en soi.
Le niveau de difficulté s'avère aussi déstabilisant par moment et ce dès le début du jeu. Les troupes de l'EDF ont la gâchette facile et précise. Mais surtout les renforts semblent illimités tant que vous n'avez pas atteint votre objectif et finissent par vous submerger. C'est assez problématique notamment lors de l'attaque de cibles stratégiques qui demandent un minimum de temps pour détruire de gros bâtiments. Placer vos charges de démolition se révèle très laborieux s'il faut en même temps passer son temps à essayer d'éliminer les forces de l'ordre et leurs renforts.
Heureusement, les dégâts faits sur une structure persistent même si vous devez quitter la zone de combat pour vous régénérer ou lorsque vous vous faites abattre. Dans ce cas Alec réapparaît dans la base la plus proche de la Red Faction, mais cela est sanctionné par une diminution de votre niveau d'influence dans le secteur. Reste que l'enchaînement de ce genre d'attaque suicide devient assez vite désagréable. Ce qui finalement porte à réflexion : puisque le jeu est essentiellement basé sur le sabotage et la démolition, pourquoi ne pas avoir privilégié un peu plus l'aspect furtif et infiltration ? Se faufiler dans un bâtiment, poser des charges, et déclencher le tout à bonne distance au nez et à la barde de l'EDF aurait certainement été franchement plus jouissif que des combats frontaux dotés d'un système de mise à couvert rudimentaire face à des ennemis très agressifs.
Je pense d'ailleurs que bon nombre de joueurs risquent de lâcher prise pendant le premier tiers de Red Faction : Guerilla. Après trois ou quatre heures de jeu, il tombe dans le piège ou tant de titres proposant du jeu libre se sont retrouvés englués, avec trop de déplacements à pieds, trop de redémarrages de missions, et trop de choses éparpillées un peu partout.
Heureusement, ce n'est qu'un passage (long certes) mais temporaire qui s'estompe à mesure que l'on s'enfonce dans les Badlands martiennes, le rythme s'améliore et l'on commence à débloquer des choses et des armes intéressantes qui gomment une partie des défauts précédemment cités. Ce changement commence lorsque l'on acquiert le fusil à nanites, qui est capable de désintégrer aussi bien les bâtiments que les personnes avec une précision redoutable. La carte ouvre en même temps de nouveaux horizons proposant ainsi des missions vers des zones différentes, comme le district de l'Oasis, un secteur zone peuplé par la bourgeoisie martienne avec des types qui conduisent des voitures de sport futuristes.
La nature même des missions devient également plus complexe. Vous vous retrouvez face à des ouvrages nettement plus imposants à détruire, comme de gigantesques ponts ou des forteresses solides qui ne craignent pas vraiment vos roquettes ou vos charges de démolition. Il faut alors trouver des méthodes plus inventives pour en venir à bout. Les bombes quantiques et les roquettes thermobares font alors l'affaire à condition de les avoir débloquées et d'en avoir acheté. Car si l'on peut recharger gratuitement ses armes dans les bases de la Red Faction, il faut payer pour les améliorer et augmenter son arsenal.
L'argent dans Red Faction se ramasse sous forme de débris lorsque l'on détruit des véhicules ou des structures, et vous pourrez aussi en trouver en minant des cristaux qui se trouvent disséminés à la surface de la planète. Ces devises servent à acheter de meilleures armures, des armes, des améliorations pour celles que l'on possède ou encore de nouveaux talents dans les bases rebelles. Certains de ces talents sont d'ailleurs d'une grande utilité comme celui qui permet de voyager directement d'un abri à un autre ce qui évite de passer des heures traverser des cartes. Dommage que cette compétence ne soit pas accessible plus tôt dans le jeu. D'autres ont par contre une importance moins flagrante comme la possibilité par exemple collecter les débris lorsque l'on est au volant d'une voiture.
Au fil du jeu le plaisir et la douleur trouvent finalement un certain équilibre. Les défauts sont d'ailleurs largement compensés par un mode multijoueurs complet et plutôt original. Les parties online proposent les incontournables : du deathmatch appelé en l'occurrence mode Anarchie en solo ou par équipe, ainsi que de la capture de drapeau. Le mode Siège est lui plus intéressant, car il s'agit pour chaque équipe de défendre tour à tour un point fortifié des assauts de l'autre. Il y a aussi une variante appelée Contrôle des Dégâts où l'on peut détruire et reconstruire les bases. Enfin Démolition désigne un joueur dans chaque équipe, le Démolisseur, qui devient alors une cible prioritaire pour les adversaires.
Les armes sont similaires à celles du jeu solo et prennent ici une dimension supplémentaire. Il convient aussi de souligner l'arrivée d'un gadget permettant de reconstruire les bâtiments, et de différents équipements ou compétences qui se présentent sous formes de sac à dos et que l'on ramasse sur le terrain. Les jetpacks sont certainement le bonus le plus utile, mais l'on peut aussi trouver de quoi déclencher des tremblements de terre, passer à travers les murs ou encore devenir invisible. C'est plutôt bien conçu et parfaitement équilibré, chacun de ces packs étant contré par un autre. Dans un genre où les options multijoueurs manquent souvent d'originalité, il convient de souligner la fraîcheur de telles idées qui montrent bien que Volition a fait ici un réel effort.
Red Faction: Guerilla affiche effectivement quelques défauts, le plus important étant un démarrage extrêmement prometteur qui s'enlise rapidement dans un faux rythme et un gameplay très répétitif avant de repartir de plus belle après quelques heures de jeu. Cela dit, persévérer vaut largement le coup. Si l'on fait fi de ce problème de rythme Red Faction a de bien beaux atours. Sa durée de vie en solo est plutôt bonne, son moteur graphique superbe, son moteur physique encore meilleur et le jeu offre une tonne d'options multijoueurs. Que demander de plus pour un jeu de shoot dans un environnement ouvert ? Pas grand-chose finalement.

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Haha ca me botte bien, surtout si le jeu est tout bonnement aussi bourrin que ca! Pas besoin de chercher midi a quatorze heures pour se marrer, le premier red faction avec sa methode surbourrine etait un bonheur. "va vers la sortie, oh! la porte est fermée! ou est ma clé bleu? attends je vais utiliser cette clé: bazooka a quatres canons et rocket perforante" 

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Ca donne bien envie ce trip regressif 


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Un bon jeu, bien sympathique! Voir un très bon jeu même; une map plutôt grande et qui permet de se ballader partout, à pied à la recherche de secrets... Ou en 4X4 à travers les montagnes rouges et ainsi se faire plaisir! Destruction de tous les bâtiments et véhicules possible, explosions et réactions en chaines de folies! Jeu accessible et facile à prendre en main (attention tout de même à la difficulté parfois inégale et élevée, même en "normal") Les musiques sont variées et montent crescendo pendant l'action, mlagrès un manque flagrant d'originalité, elles restent potables et à vrai dire on n'y fait guère attention... La durée est largement potable, tout boucler demande plusieurs dizaines d'heures de jeu, une partie lente et "tranquille" (où le joueur se ballade beaucoup à la recherche de diverses choses, accomplis tous les défis, les missions et quêtes annexes et bien sûr le 'scénario' principal, peut, sans doute côtier les 100 heures de jeu!) Le scénario passe-partout n'est pas le point fort du jeu, certes mais ce ne sera pas le pire de l'histoire du jeu vidéo! Et après tout nous sommes là pour tout détruire!

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Ca donne bien envie ce trip regressif
Et comment ! J'avais attendu SOF payback que pour ça aussi 

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