#1 2008-12-30 06:22:15

toorop
Duke Nukem c'est bien un rpg?
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Mes chers voisins

Mes chers voisins (La Communidad)
Espagne, 2000
De Alex De La Iglesia
Scénario : Alex De La Iglesia, Jorge Guerricaechevarria
Avec Carmen Maura, Jesus Bonilla, Eduardo Antuna, Paca Gabaldon, Sancho Gracia
Musique : Roque Banos
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Julia, agent immobilier, tente d'utiliser un appartement plein de charme, qu'elle a un peu de mal à vendre, ppour pimenter la vie de son couple, où la routine s'est déjà installée. Après l'échec lamentable de cette tentative, elle s'y installe queqlues jours, et découvre, dans l'appartement au dessus de chez elle, et dont le propriétaire est récemment décédé, un magot énorme. Mais elle découvre aussi que ses chers voisins s'étaient déjà organisés en communauté pour prendre le magot au vieil homme qui occupait l'appartement, et ne le laisseront pas partir comme ça...

Rien que le nom du réalisateur, en principe, annonce déjà une merveille. Alex de la Iglesia, réalisteur Espagnol complètement déjanté, et pas franchement très optimiste sur le genre humain dans ses films, nous livre ici un petit bijou d'humour noir semi-réaliste sur la cupidité humaine.

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La première caractéristique du film, commune à pas mal de films d'Alex de la Iglesia, est cette peinture au vitriol de ses contemporains : bassesse, hypocrisie, cupidité, bétise crasse, férocité lache, ... rien ne sera épargné au spectateur. « Tout le monde il est méchant, tout le monde il est vénal dans Mes chers voisins. Pas un pour rattraper l'autre, pas un pour  élever la moralité d'une communautéde requins affamés, sinon peut-être un idiot qui se prend pour Dark Vador ! Et Alex de la Iglesia de se régaler de protagonistes mesquins dont il brosse des portraits aussi assassins que savoureux, un peu à la manière des comédies italiennes des 70's. » (Marc Toullec, Cinélive)

Mais pas de traitement dramatique ou tragique, ici, bien que la chose aurait pu être intéressante. Ici, il ne s'agit d'ailleurs pas vraiment d'une dénonciation, c'est tout simplement ue reconstitution semi-documentaire de ce qui aurait pu être un fait divers. Et pour affronter intelligemment sans perdre son objectivité toute cette misère morale, rien de tel qu'une bonne et classique dose d'humour noir. Et ici, Alex De La Iglesia (encore lui) et Jorge Guerricaechevarria nous livrent un scénario aux petits oignons qui prend la forme d'une comédie policière, mais une comédie noire à la « Père noël est une ordure ».

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Un bon scénario, cela ne signifie pas nécessairement un bon film. Mais ici, alex de la Iglesia, après avoir co-signé un excellent scénario, va continuer à faire du travail de qualité, avec un suspense et une peinture sombre « à mi-chemin entre le classicisme ironique d'un Hitchcock et le liseré fantastique façon Polanski. » (Marc Toullec, Cinélive) Le travail du réalisateur est énorme : dans le suspense, l'effet de crescendo, dans l'image, la couleur utilisée, la pesanteur progressivement présente pendant la première partie du film, jusqu'à la deuxième partie, où le mèche se consume peu à peu jusqu'à l'explosion, « n final hallucinant de beauté, de vertige, capable de renvoyer aux oubliettes les trois quarts des productions hollywoodiennes de ces dernières années. » (Anthony Sitruk, Filmdeculte.com) .

Mais parler de Mes chers voisins ne consiste pas seulement à parler de Alex de la Iglesia. Ce qui permet au film de prendre son envol, c'est aussi ses acteurs, Carmen maura en tête, « formidable de veulerie et de détermination. Une performance tant au niveau du jeu que de l'exploit physique car, dans la deuxième moitié du film, elle donne beaucoup de sa personne, engoncée dans son tailleur rose chipé à Kim Novak. A la fois convaincante dans son rôle de garce et à hauteur de l'engagement physique d'une course-poursuite aussi délirante dans ses rebondissements que virtuose dans son illustration. L'immense comédienne permet à ce délire kitschissime de s'élever vers les sommets du genre. » (Marc Toullec, Cinélive) Tout est dit sur Carmen Maura, mais il faut aussi rendre justice aux seconds rôles, absolument parfaits, dont certains qu'on rencontera dans les autres films de Alex de la Iglesia.

Même si ça ne prouve pas toujours grand-chose, on signalera que le film a été (ici très justement)  récompensé : prix du jury et prix des lecteurs CinéLive au Festival du film policier de Cognac en 2001 ; 3 Goyas en 2001 : celui de meilleure actrice pour Carmen Maura, meilleur second rôle masculin pour Emilio Gutiérrez Caba et celui des meilleurs effets spéciaux.

Bref, Mes chers voisins constitue une merveille d'humour noir désespérant, jamais lourd, toujours à la frontière entre un réalisme plein de suspense et un humour noir un poil poétique (si!si!) , comparable à un  Petits meurtres entre amis.


The sky is blue and all the leaves are green.
The sun's as warm as a baked potato.
I think I know precisely what I mean,
When I say it's a shpadoinkle day.

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#2 2008-12-30 16:54:42

anus
laisse toi marcher sur les pied: porte des rangers
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Posts: 274

Re: Mes chers voisins

Pas vu du tout mais tu m'a donné faim big_smile


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#3 2009-01-03 23:55:04

Elrohir
Si vous lisez ce forum, c'est grace a ce mec
From: Paris
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Re: Mes chers voisins

Etant donné que j'avais adoré Le Crime Farpait, et que je comptais me plonger un peu plus dans la filmo de De La Iglesia, celui-là devient prioritaire !


int random() { return 4; }

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#4 2009-01-05 10:16:41

aglon
UNE VRAI TRONCONNEUSE HEIN !? J'VAIS TE TRONCONNER
From: valence
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Re: Mes chers voisins

Il faut aussi que tu vois le jour de la bête, Torrente (il est pas réal mais a bossé avec Segura)


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#5 2009-02-16 19:19:46

sancy
50% etudiant 50% elfe de la nuit
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Posts: 484

Re: Mes chers voisins

Vu!

Mes chers voisins aurait presque l'allure d'un petit film social de cinéaste français, revisité par un David Fincher sous acide, ce qui vous donne un bref aperçu du résultat, qui n'a finalement plus rien à voir avec le Panic room ibérique auquel le scénario pouvait faire penser. Le film fait rire, étonne, retourne (la mort dans l'ascenseur), fait rire de nouveau, scandalise (le mongolien qui se masturbe), puis termine dans un final hallucinant de beauté, de vertige, capable de renvoyer aux oubliettes les trois quarts des productions hollywoodiennes de ces dernières années. Alex De La Iglesia se surpasse, réalise des plans impossibles, et achève un spectateur déjà aux anges. Un must absolu, impeccable divertissement, sorti injustement en juillet, période peu propice au cinéma autre qu'américain


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