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Eh! oui, le principe du fast-food critique est intéressant, et on peut AUSSI la transposer aux BD pour avoir des chroniques plus ou moins fournies sur des BD intéressantes, mais qui ne méritent quand même pas un topic entier.
The sky is blue and all the leaves are green.
The sun's as warm as a baked potato.
I think I know precisely what I mean,
When I say it's a shpadoinkle day.
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Cryozone [spoilers inside] :


« A bord de l'U.N.S.S. Neil Alden Armstrong, premier vaisseau terrien lancé pour coloniser une planète étrangère hors de notre système solaire, 9600 hommes et femmes reposent en stase cryogénique afin de supporter les 20 année du voyage, tandis qu'une équipe de 400 permanents veille sur eux et sur la navigation.
Mais une explosion à bord bouleverse la routine du voyage en endommageant les systèmes d'animation suspendue. Afin de préserver la vie des colons, l'équipage se voit contraint de les réveiller d'urgence, sans respecter les procédures de sécurité.
En reprenant conscience, ceux-ci ont faim... Faim de chair humaine !! » (résumé officiel de la série) Si vous n'aimez pas les spoilers, passez à la phrase suivante, mais on peut aussi préciser que la Société Cryozone, responsable de la technologie, et notamment de la partie cryogénie, ne veut pas d'un scandale qui révèlerait des failles dans les tests ; le Dr Zdic, représentant de Cryozone à biord du vaisseau, décide donc de favoriser la catastrophe, et finalement de faire sauter le vaisseau avant de s'enfuir, tandis que les deux gentils (une femme-médecin sexy et un Vin Diesel embarqué malgré lui) vont tout faire pour l'en émpécher...

Bref, sur fond d'expérience biologique, « Cryozone » annonce une sorte de Resident Evil à la sauce « dans l'espace, personne ne vous entendra ». Le scenario ne s'annonce pas forcément des plus intellectuels (on est pas dans les dents de la mer, avec l'aspect « voyez ce que la folie des Hommes a fait ») , ce dont on se fout complètement, puisque le scenario est intelligent, un minimum original, et très efficace. Le pari de la rencontre entre plusieurs genres (SF, espace, survival horror à la Resident Evil) était un pari risqué, mais le résultat est excellent.
Ce résultat, on le doit tout d'abord à deux grands auteurs qui ont commencé à oeuvrer dans contexte plutôt« Au scénario et au dessin, deux grands maîtres du genre SF, dans le paysage de la bande dessinée franco-belge. A ma gauche, le scénariste Thierry Cailleteau, père d'Aquablue, l'une des plus grandes séries de bande dessinée SF. A ma droite, Denis Bajram, auteur complet d'Universal War One, série reconnue unanimement par la presse et les bédéphiles comme la dernière grande claque du genre. Nous sommes en 1996 lorsque parait le premier des deux épisodes de Cryozone. Denis Bajram est alors encore inconnu et le premier cycle d'Aquablue est au point mort depuis 1993, suite à une brouille entre Thierry Cailleteau et son dessinateur Olivier Vatine. La deuxième moitié du diptyque Cryozone parait en 1998. Et en 2005, Delcourt nous gratifie d'une réédition intégrale. Réédition motivée par le succès toujours croissant de Bajram et Cailleteau ou par le simple fait d'un diptyque de qualité ? » ( http://www.krinein.com/bd/cryozone-1-sueurs-froides-4786.html )
Même si le dessin fait très années 90 (« Graphiquement, Cryozone vieillit. Les planches fleurent bon l'esthétique des années quatre-vingt-dix, lors desquelles les dessinateurs-coloristes n'étaient pas encore tous armés de l'incontournable infographie : http://www.krinein.com/bd/cryozone-1-sueurs-froides-4786.html ) , le dessin est dynamique et précis, riche en petits détails importants, décors soignés, personnages et zombies bien travaillés, ... « Les scènes gores sont plutôt sympathiques et généreuses en effets sanguinolents. Les tonalités de couleur sont bien choisies, pour renforcer les impressions de glauque et d'enfermement malsain. Le long face à face de Lise contre Zdic, milieu du deuxième album, se déroule tout entièrement sous des lumières rougeâtres, qui burinent les visages à la manière de certains comics (Zdic a d'ailleurs quelques allures d'Octopus). » ( http://www.krinein.com/bd/cryozone-1-sueurs-froides-4786.html )

« L'histoire, qui pourtant à lieu dans un vaisseau titanesque, nous fait très bien sentir l'aspect infini de l'univers dans lequel il évolue, rendant les différentes scènes écrasantes pour les différents protagonistes. Que l'on est petit dans un univers aussi gigantesque ! La narration, bien temporisée par des scènes d'action et de réflexion amène un début d'énigme assez prenant (...) ! En bref, tout se tiens très bien et c'est la le principal ! » ( http://www.coinbd.com/bd/albums/resume/354/cryozone/tome-1-sueurs-froides.html ) ; pourtant, les critiques sur ce site ne sont pas forcément indulgentes...)
Le scénario, comme nous le disions, mèle efficacement plusieurs genre, ce qui permet de renouveler à la fois le genre zombie et la SF. Le scénario est finalement assez crédible et rappelle d'autres grands moments des récits d'horreurs (même si j'évoquais une différence avec les Dents de la mer, il ya quand même beaucoup de similtudes, avec des rebondissements au moins autant dus aux humains qu'aux zombies) . Les personnages sont très classiques, masi assez attachants : la femme médecin sexy et à fort tempérament, le gros baroudeur à la Vin Diesel, le capitaine à l'autorité sereine, toujours maître de lui face au catastrophes, très force tranquille, le méchant très très méchant, sorte de Burke d'Alien 2, ...
Les références ne s'arrêtent toutefois pas là : « Les fans de "Resident evil" et autre "Silent Hunt" apprécieront, tant les similitudes dans l'action sont évidentes. L'ambiance de l'ensemble est assez excellente ! Prisonniers malgré eux dans un endroit où ils ne représentent guère plus que de la nourriture pour leurs assaillants, les heros n'ont peu d'autres solutions que de toujours fuire... ! » ( http://www.coinbd.com/bd/albums/resume/402/cryozone/tome-2-syndrome-z.html )
On peut enfin dire un mot sur un détail de cette ambiance, qui rappelle de façon amusante les films de Romero sur un aspect typique de ses films, et plutôt bien exploité, à ma connaissance, aussi bien au niveau scénario ( comme c'est le cas ici) qu'au niveau grande réflexion (mais ça n'est pas le cas ici) : ce ne sont pas le zombies, le plus gros problème, ce sont les humains : ce sont eux qui foutent encore plus la merde, et même quand on pourrait s'en sortir, il faut qu'il viennent aggraver la situation au nom d'intérêts souvent assez futiles, personnels ou autres.
De plus, « Cailleteau tire sur les mêmes ficelles que Romero, à savoir celles du huis clos horrifique, de la claustrophobie et de la démesure gore. » ( http://www.krinein.com/bd/cryozone-1-sueurs-froides-4786.html ) . Ceci dit, on reste quand même dans une ambiance de film d'action (de bon film d'action, ce que nous rappelle un Slobodan, tout en muscle et très Schwarzenneger ou Stallone, lançant à la fin du tome 1 à ses compagnons isolés du reste de l'équipage : « On n'est pas trois, on est cinq... Vous deux, moi... et Black et Decker ! » , une tronçonneuse à la main...
Bref, Cryozone parvient à vraiment créer quelque chose en évitant l'écueil du copier coller : l'ambiance fait très survival-horror-film d'action, mais de ceux qui ont quelque chose qui les fait sortir du lot, une sorte de personnalité, une ambiance, une originalité, ... Ici, on applique remarquablement bien les ficelles du genre, mais surtout, on apporte aussi du nouveau.
« Cailleteau et Bajram nous proposent ici un travail soigné, et ont eu la sagesse de terminer cette série en deux tomes pour nous offrir une fin qui teint vraiment la route ! » Finalement, avec cette qualité du dessin, et ce scénario nerveux et intelligent, Cryozone pourrait fournir uen très bonne adaptation ciné sans avoir à faire d'efforts d'adaptation particuliers (je m'étonne d'ailleurs que personne n'y ait déjà pensé) ; on a déjà l'impression de se retrouver dans un bon film.
Last edited by toorop (2008-08-10 22:03:18)
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Manque le fast food musique mec 
Torpedo
New York 1936, Lucas Torelli alias Torpedo, sicilien de son état, loue sa gâchette à qui veut éliminer un rival, une femme gênante ou un voisin trop curieux. La pitié est un mot inconnu pour lui, seul l'argent peut adoucir ses mœurs, quand il coule en abondance. L'époque est propice à son petit commerce et ce ne sont pas les quelques séjours en taule qui pourront altérer son désir de flinguer à tout va. A défaut de ne pouvoir être son ami, car il n'en a plus, priez pour ne pas être son ennemi !
Le cynisme, la cruauté et la vulgarité sont souvent à la limite de l'acceptable mais un tueur cet accabit serait-il crédible avec ne serait-ce qu'une once de charité et de bonnes manières ? L'humour, noir, ajoute une touche de légèreté pour faciliter la lecture, le tout n'étant absolument pas indigeste sur la longueur. Les femmes, souvent dénudées concourent également à la lisibilité! Les contrats se succèdent à une vitesse grand V, entrecoupés ça et là par des souvenirs de jeunesse tout aussi cruels : la vie du petit Lucas pouvait-elle être autre chose que ce qu'elle est devenue ? Rascal, le faire-valoir, est là pour adoucir l'existence et passer les nerfs de Torpedo. Le Yin et le Yang à la mode sicilienne ce duo !!![]()
Jordi Bernet succède à Alex Toth au cours du premier album, pour mettre en image les scénarii d'Enrique Abuli. Le N&B est de circonstance, la couleur n'égaierait que trop le New York de ces années-là ... L'ambiance doit rester noire comme l'âme de Lucas Torrelli, né innocent et qui ne mourra qu'en rêve sur la chaise électrique.

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Bref, Cryozone parvient à vraiment créer quelque chose en évitant l'écueil du copier coller : l'ambiance fait très survival-horror-film d'action, mais de ceux qui ont quelque chose qui les fait sortir du lot, une sorte de personnalité, une ambiance, une originalité, ... Ici, on applique remarquablement bien les ficelles du genre, mais surtout, on apporte aussi du nouveau.
Désolé si je me fait pas un ami mais je me dois de le dire:le scénario de Cryozone est typé et prévisible, les personnages pas franchement bien fins ni attachants. Le bon coté du diptyque, c'est qu'il nous rappelle de très bons moments de cinéma. Cryozone nous remet tout d'abord en tête des films de zombie, notamment ceux de Romero. Enfermés dans un endroit et cernés par les zombies, l'équipe de Cryozone rappelle celle du Jour des morts vivants de Romero. Quelques scènes font d'ailleurs beaucoup référence au film (l'encerclement sur la trappe, fin du premier album, rappelle le final du troisième opus de la quadrilogie Romero). Cailleteau tire sur les mêmes ficelles que Romero, à savoir celles du huis clos horrifique, de la claustrophobie et de la démesure gore. Slobodan, tout en muscle et à l'aide de quelques punch lines bien placées, multiplie les similitudes avec des Schwarzenegger et autres Stallone qui dézinguent en série avec autant d'humour que de classe (« On n'est pas trois, on est cinq... Vous deux, moi... et Black et Decker ! » nous lance le personnage, une tronçonneuse à la main). Graphiquement, Cryozone vieillit. Les planches fleurent bon l'esthétique des années quatre- vingt- dix, lors desquelles les dessinateurs- coloristes n'étaient pas encore tous armés de l'incontournable infographie. Les scènes gores sont plutôt sympathiques et généreuses en effets sanguinolents. Les tonalités de couleur sont bien choisies, pour renforcer les impressions de glauque et d'enfermement malsain. Le long face à face de Lise contre Zdic, milieu du deuxième album, se déroule tout entièrement sous des lumières rougeâtres, qui burinent les visages à la manière de certains comics (Zdic a d'ailleurs quelques allures d'Octopus).
Cryozone déçoit par un scénario sans âme, accumulant les pires clichés d'une superproduction hollywoodienne d'action. Malgré tout, les amateurs de cinéma gore et de zombies sauront trouver leur taux d'hémoglobine et de clins d'oeil référentiels pour afficher quelques sourires...

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Désolé si je me fait pas un ami
Et ma vengeance sera terrible, etc etc... (bon, pas très crédible, d'accord)
Un détail : même si on n'est de toute évidence pas d'accord sur la note à donner à Cryozone, il ne faut pas le sur-estimer, voire lui en demander plus qu'il ne peut en apporter : c'est une bonne bd d'action, très typée années 90's, comme Terminator 1 l'est façon 80's (en beaucoup mieux, bien sûr) , mais aps un chef-d'oeuvre. A mon avis, il y a de quoi faire passer de très bons moments, sans que ce soit hautement artistique, ni plus ni moins
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