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Avant tout, qu'appelle-t-on un "Zombie". Un bonhomme tout bleu qui déambule dans un grand magasin ? C'est déjà se placer loin de la réalité que de voir dans le Mort Vivant l'imagerie popularisée par Romero. Pour revenir aux origines du Zombie, il faut se replonger dans les racines du culte Vaudou.
Plus qu'une croyance ou qu'une quelconque pratique de rites éparses, le Vaudou est une religion à part entière, dont les origines se retrouvent en Afrique et plus particulièrement au Bénin. Avec l'esclavage, les croyances ont émigré jusqu'à la terre qui leurs sont aujourd'hui rattachées : Haïti. Religion polythéiste mêlant plusieurs divinités de cultes différents (Fon, Yorouba et dahoméens pour ne citer qu'eux), le Vaudou est composée de très riches variations, dont la facette la plus connue ou tout du moins la plus médiatisée reste sans doute la Macumba : la magie noire du Vaudou. Basée sur une généalogie de divinités, le Vaudou en temps que tel comprend également une série de rites destinés à célébrer et honorer les Loas, les représentations des dieux concernés. Dieux, mais aussi esprits ou génies. De tout le panthéon vaudou, la figure la plus connue reste bien sur le fameux Baron Samedi, dieu de la mort et des cimetières, parfois comparé à "notre" Satan. Enfin, il est intéressant de signaler qu'à une certaine époque, le Vaudou autorisait le cannibalisme.
Et le Zombie dans tout ça ? C'est ici qu'intervient la branche de la Magie Noire, qui fascine par ses sacrifices sanglants et ses transformations mystérieuses. Ainsi, il est un fait reconnu que certaines pratiquants du Vaudou se transforment en Loup-Garou. Quand au Mort Vivant, après avoir été longtemps considéré au sens littéral de son appellation, soit un cadavre qui se relève et marche, sa vraie nature fut révélée par l'ethno-botaniste Wade Davis. Rien de bien surnaturel ici, ce que l'on appelle Zombie est au sens premier un homme drogué et réduit en esclavage par un houngan -un prêtre vaudou-. La drogue utilisée, composée entre autres d'ossements humains, de reptiles, de batraciens ainsi que d'une toxine contenue dans le poison du poisson-globe, à pour double effet d'anéantir toute volonté et de donner l'apparence de la mort. Après un enterrement sommaire, le houngan n'a plus qu'à déterrer la victime et la ranimer, afin que celle-ci le serve. Le vol ou l'enlèvement sont également des justifications plausibles à la zombification.

Il fallait bien un petit exposé sur le Vaudou pour aborder le vif du sujet. Car les premiers films de Morts Vivants s'intéressent précisément à ce type de culte, allant jusqu'à en reprendre méticuleusement les constantes. Le premier Zombie-Movie de l'histoire reste sans doute White Zombie, réalisé en 1932 par Victor Halperin. Parfois appelé Fright Night ou encore Les Morts Vivants chez nous, White Zombie prend place à Haïti où une jeune femme se fait envoûter par un homme mystérieux (Bela Lugosi, au sommet de son art), afin de satisfaire un planteur, tombé éperdument amoureux. D'une approche très théâtral, White Zombie en impose toujours par son ambiance étrange, sa musique de choeurs africains et les audaces qu'il développe pour son époque. Nous sommes ici moins dans un pur film d'épouvante que dans un drame, avec ses personnages travaillés et son sujet fataliste. Dans un sens, le film renvoie aux prémices du film gothique tel qu'Universal l'a développé, avec ses créatures davantage pathétiques qu'effrayantes. Reste que White Zombie développe toujours une aura inquiétante, montrant des ouvriers zombifiés, oeuvrant mécaniquement dans une usine de sucre. Les Zombies d'Halperin sont lents, muets, totalement dévoués à leur créateur et maître dont ils remplissent les basses besognes. Nous sommes ici dans la grande tradition du Vaudou, où des hommes se retrouvent à l'état d'avilissement après avoir inhalé une mystérieuse poudre. A cela, le film rajoute d'autres éléments paranormaux, tels l'hypnose, mêlant ainsi deux cultures de la possession. White Zombie malgré quelques longueurs inhérentes à ses partis-pris reste toujours un film superbe et le chef de file d'un genre cinématographiquement en pleine naissance. Et ses rejetons ne se feront pas attendre.
De Vaudou et d'amours maudits, il en sera également question dans Ouanga (George Terwilliger, 1935), dans I Walked with a Zombie (aka Vaudou, Jacques Tourneur, 1943) ou encore dans Voodoo Man en 1944. Autant de films à la trame quasi-similaire, où le Mort Vivant prend sa source dans la profonde mythologie haïtienne. Depuis, le genre n'a cessé de faire des allez et venues entre la tradition et le modernisme. En parallèle des différents courants qui le traversa, il y a toujours un ou deux films qui mettent un point d'honneur à revenir aux racines. Comédie plutôt lourde, Zombie on Brodaway (1944) envoie deux énergumènes aux Caraïbes, à la recherche d'un véritable Zombie afin d'assurer la promo d'un Night Club. Des Caraïbes, historiquement un des principal foyer de la Macumba, il en est également question en 1979 dans l'Enfer des Zombies. Faisant fi du contexte urbain cher à Romero, Lucio Fulci exile ainsi ses morts vivants sur l'île de Matool. Durant les années 50, en pleine vague de ce que nous appellerons le "Zombie Spatial" (où la métamorphose est d'origine extraterrestre), propice à une petite montagne de films dont le terrible Plan 9 From Outer Space d'Ed Wood (1956), on revient aux sources avec Voodoo Island ou The Curse of Doll People. Plus proche de nous, Wes Craven réalise en 1988 ce qui deviendra son meilleur film et l'une des meilleures incursions dans le genre, à savoir l'Emprise des Ténèbres.
Dans tous ces films, il faut reconnaître que ce n'est pas le Mort Vivant la véritable menace de l'histoire, mais bien la folie des hommes. De Bela Lugosi, impérial en grand Maître vaudou, au fanatique policier de l'Emprise des Ténèbres, les Zombies prennent davantage un statut de victimes tragiques, endoctrinées contre leur gré par des têtes pensantes aux lourds projets. Or le Mort Vivant par définition se doit de représenter la peur ultime, celle de la mort qui marche, immortelle et inexorable. Une entité sans pensées, sans réflexions, sans âmes, une machine à tuer qui passe de l'un à l'autre, sans s'arrêter ni se fatiguer. La tuer représente un acte d'exorcisme face à ses propres peurs, s'affranchir physiquement de la Mort en la combattant. Pour que le Zombie devienne un monstre à part entière, réceptacle des cauchemars des spectateurs, il lui fallait sortir lui même de sa condition, devenir autonome, acquérir de nouvelles facultés. En cela, la mode du Zombie Spatial aura fait un pas en avant. Mais la grande révolution arrivera par Romero, avec l'apparition du Zombie cannibale.

L'image est devenue cliché. Un être décharné tend les bras vers sa victime terrorisée pour d'un coup de dent lui ouvrir le crâne et lui dévorer le cerveau. Nous avons vu qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Quand en 1968 George Romero sort la Nuit des Morts Vivants, il fait bien plus que relancer le genre, il le révolutionne en profondeur. Si sur grand écran le cannibalisme est déjà connu, y associer le mythe du Mort Vivant relève pour le coup de l'inédit et s'avère tout à fait cohérent avec l'ambiance quasi-mystique du Zombie vaudou.
Car si Romero avait comme idée de symboliser une nouvelle société dévorant littéralement l'ancienne, le cannibalisme en soit est également un immense moteur de fascination et de dégoût. Que peut on dire sur l'acte de manger de l'humain, de se manger finalement soi-même ? Cette pratique permis à une équipe de rugby d'échapper à la mort, lors d'un célèbre et sordide fait-divers durant les années 70. Le cannibalisme aura souvent été la solution désespérée mais efficace à quelques famines en France, durant les années noires du Moyen ge. "C'est dégueulasse", serait-on tentés de crier. Même pas, dit-on : selon les témoignages, il paraîtrait que la chair humaine cuite est plus tendre que celle du porc. Pas de doutes, le cannibalisme est comme tout les tabous, entouré de quelques histoires et d'une bonne part d'attirance perverse. En outre, se faire dévorer par ses semblable représente un stade de menace incomparable, un acte interdit et insensé. Le cannibale se place ainsi hors des normes et en cela entretient une part d'attirance par sa liberté de toute lois et de toute morales. Le Mort Vivant, en devenant cannibale, franchis ainsi un nouvel échelon dans la peur qu'il inspire, mais aussi dans sa part de magnétisme. De simple victime quasi-inoffensive, il devient une sorte de prédateur froid dont le danger n'est plus explicite mais devint petit à petit implicite. Qu'il court ou se traîne, le seul but que l'on lui reconnaisse désormais, avant même qu'il ne passe à l'acte, est de déchirer la chair fraîche pour s'en sustenter. Il a désormais un objectif. Il agit de lui même, poussé par une faim que lui seul peut comprendre. Le spectateur quand à lui est partagé entre craindre et comprendre cette faim et en cela, le Zombie n'a jamais été manichéen. Il représente le danger, le mal parfois, mais n'EST pas le mal car quelque soit le degré d'évolution du Mort Vivant, il n'est jamais et ne sortira jamais complètement de sa place de victime. Auparavant victime d'un être supérieur, il est à présent victime de sa propre nature, de sa propre faim. "Manger le cerveau apaise la douleur de la mort", dit une femme-zombie dans le Retour des Morts Vivants. "Il me mange, il ne fait rien de mal", proteste une infortunée jeune fille dans Dellamorte Dellamore pendant que son petit ami revenu d'entre les morts s'offre quelques morceaux de choix.
Si Romero aura recours à l'artifice du cannibalisme pour les besoins de ses thématiques, il va créer une nouvelle tendance qui convient fort bien aux critères commerciaux. Car avec le cannibalisme arrive aussi la notion de gore dans le Zombie-Movie, permettant des excès visuels sans précédents. Ne reste plus qu'aux Morts Vivants de voyager un peu...
Avec les films de Romero, le Mort Vivant prend une bonne part de ses caractéristiques finales. Cannibale, il en devient également plus véloce comparé aux prémices du genre, où les créatures se mouvaient avec une lenteur désespérante. Toutefois, aucun encore ne court le 100 mètres -point qui sera abordé plus après-. Reste que niveau physique, il manque quelque chose. Qu'ils soient, hormis leur démarches, sans signes distinctifs dans la Nuit des Morts Vivants, couleur schtroumpf dans Zombie -Dawn of the Dead ou jaunâtre et ridé dans le Jour des Morts Vivants, le Zombie n'a pas l'air fraîchement sortie de la tombe. Pour cela, malgré quelques sursauts de-ci de-là, il faudra attendre que le genre s'exile, de gré ou de force, chez les artisans italiens qui à force de putréfaction, de vermines et de brûlures, donneront aux monstres un air déterré bien peu ragoûtant. C'est aussi en Italie que le Zombie Movie passera par des innovations incroyables, des audaces insensées qui n'auront pour limites que la propre folie des réalisateurs.
L'Italie et le Mort Vivant, c'est une histoire qui ne date pas d'hier. Aux grandes heures du Péplum sortait déjà d'étranges hybrides tels qu'Hercule contre les Vampires (Mario Bava) ou Maciste contre le Fantôme (Giacomo Gentillomo). Nous sommes ici au début des années 60. Quand la Nuit des Morts Vivants passe par là, l'impact ne se fait pas tellement sentir, les réalisateurs s'occupant plutôt dans la fin du western, le début du giallo, la comédie ou le fantastique gothique. Le Raz de Marée débutera en 1978, avec Zombie-Dawn of the Dead. Premier à mettre les pieds dans le plat de viande putréfiée, Lucio Fulci sort L'Enfer des Zombies en 1979. Déjà, les caractéristiques du Zombie Italien sont là : cannibale bien entendu, gore car c'est bien mieux et bien pourri, c'est tellement plus joli. Les Zombies de Fulci sont enterrés depuis pas mal de temps, aussi quand ils sortent de terre, c'est dans un état plus que défraîchis. Jusque-boutiste, Fulci mettra en scène dans l'Au Delà (1981) des cadavres se réveillant directement à la morgue et c'est peu dire qu'ils sont abîmés. Un style qui fera école, en Italie, puis partout ailleurs. Zombie 3, de Fulci/Mattei (1988) reprend également le principe en rajoutant une touche d'acné purulente. Mattei toujours, dont les films sont aussi gores que mauvais, avait déjà pour sa part en 1981 mixé les aspects brûlures/boutons dans le très ringard Virus Cannibale. De textures "imitation brûlure", il en est également question chez le prolifique Umberto Lenzi, toujours en 1981 décidément, dans l'Avion de l'Apocalypse. Plus Z que B, l'Avion de l'Apocalypse a pour lui de présenter les premiers spécimens de Morts Vivants qui courent ! Sorte de précurseur du 28 Jours plus Tard de Danny Boyle, le film aurait eu de quoi devenir un classique, mais ce sera sans compter l'économie de moyens. Du fait, pas de chance pour Lenzi, en fait de grands brûlés ses Zombies semblent plutôt être tombés dans la gadoue...En 1985, Lamberto Bava lâche sa réponse à Evil Dead : Démons. Film au sous genre un peu incertain, Démons nous montre des choses assez cradingues n'ayant plus beaucoup de rapports avec l'humain. 1994, Michele Soavi sort ce qui restera le chant du cygne du film de Zombie italien : le superbe et envoûtant Dellamorte Dellamore. Soavi emprunte ici autant à l'école Romero qu'à celle de Fulci, avec un design plutôt sobre où malgré quelques insectes nécrophages, les dégâts ne sont pas post mortem mais vestiges d'une vie passée.
Mais les innovations ne s'arrêtent pas là. Avec l'Italie, c'est le début des versus déjantés et des mélanges plus ou moins barbares de thèmes. Dans l'Enfer des Zombies, Fulci nous mixe du Mort Vivant avec un soupçon de Jaws, lors de la célèbre séquence où une créature se trouve confrontée avec un Grand Blanc. Les logiques commerciales étant ce qu'elles sont, l'érotisme ou le sexe fait son apparition dans le genre, de manière plus ou moins importante selon les partis-pris des réalisateurs. Dans les films de Zombies portés sur la bagatelle, nous pouvons citer Exotic Love, de, quel grand hasard, Joe d'Amato. Mais la fusion la plus folle restera sans doute ce Zombie Holocaust, alias la Terreur des Zombies, mis en boite par Marino Girolami (planqué sous le pseudo de Franck Martin) et motivé par le producteur de l'époque, Frederico de Angelis. Nous sommes en 1980, un an plutôt sortait successivement Cannibal Holocaust de Deodato et l'Enfer des Zombies, tandis qu'en 78, c'était le film de Romero. Autant dire que Frederico de Angelis n'aura pas eu à chercher son sujet bien loin. Mêlant cannibales, zombies et stock-shots de l'Enfer des Zombies, Zombie Holocaust reste un gros Z bien gore, symptomatique des extravagances de cette époque de doux-dingues. Plus poétique qu'effrayant, Dellamorte Dellamore quand à lui oublie le gore qui caractérisait ses ancêtres et renoue avec la tradition de l'amour maudit, une forme de comique, mais aussi de drame mélancolique. Dellamorte Dellamore n'est pas tant une variation du Zombie Movie qu'un film profondément fantastique et féerique, parfois très gothique, où un personnage désabusé cherche sa place dans son microcosme. Un cas véritablement à part, au point qu'on ne peut en parler entièrement comme d'un film de Mort Vivant en tant que tel.
On peut clairement dire que le passage du Mort Vivant en terre italienne aura achever son intronisation dans la légende, malgré, il faut bien le dire, un paquet de nanars. Dans ce dossier, il est souvent question de productions américaines et italiennes. Ce sont un peu les deux mamelles du Zombie-Movie. Mais il convient à présent de voir d'autres contrées qui chacune à leur manière auront apporté et apportent toujours leur pierre à l'édifice.

Entre les Léviathans du genre, on oublie souvent que l'Espagne possède une tradition très riche en matière de cinéma fantastique. Dictature franquiste et censure ont fait que seuls une poignée de ces films nous sont parvenus. Ceux de Jésus Franco ou de Louis Bunuel, généralement. Après une première percée au temps du muet, le cinéma fantastique espagnol et de genre en général s'effondre littéralement durant les années 60 sous la dictature pour renaître sous l'impulsion de Jésus Franco qui, avant de sombrer dans le nanar, aura été une figure locale du fantastique gothique. Il était également fréquent que certains réalisateurs italiens, tels que Mario Bava ou Giorgio Ferroni, s'entourent d'équipes espagnoles. Ferroni qui d'ailleurs propose avec la Nuit des Diables une variation autour du Mort Vivant modèle Romero. En Espagne, les Zombies ne courent pas les rues et le cas le plus connu reste sans doutes celui de Jorge Grau et de son film, le Massacre des Morts Vivants, variation tétanisante et pessimiste de la Nuit des Morts Vivants. Toutefois il est impossible de passer à côté de certains films de Franco, de Paul Naschy ou de la tétralogie des Templiers d'Amando de Ossorio, ce dernier étant peut être le seul réalisateur avec Jorge Grau à être associé directement au mythe.
Dès ses premiers films, Jésus Franco s'intéressa, quoique d'assez loin, au mythe du Mort Vivant. Son premier film, l'Horrible Dr Orloff (1961), particulièrement inspiré des Yeux Sans Visage de Franju, mettait déjà un domestique-zombie au service du docteur susnommé. Une caractéristiques qui deviendra cliché durant son début de carrière, tant Le Sadique Baron Von Klaus ou les Maîtresses du Dr Jeckyll se plaisaient à reprendre la même trame que celle de l'Horrible Dr Orloff. Le restant des apports de Jésus Franco au genre est hélas moins glorieux. Après Une Vierge chez les Morts Vivants en 1973, variation que nous qualifieront d'érotique, Franco commet en 1981 L'Abîme des Morts Vivants, film qui est resté dans l'histoire comme étant le pire film de Zombie jamais fait ! Pour en parler, rien de mieux que de laisser la parole au vénérable Jean Pierre Putters : " du gore plutôt soft, un érotisme soft, un scénario très soft lui aussi, sans parler des effets spéciaux renversants (...). On a beau se dire "ce n'est jamais que du Jésus Franco", ça laisse tout de même perplexe." (Zombie Story).
Pendant ce temps là, une autre figure du cinéma fantastique espagnol s'affaire également dans le genre. Il s'agit de Jacinto Molina, alias Paul Naschy, acteur qui en Espagne est au Loup Garou ce que Christopher Lee est à Dracula. On ne parlera pas ici de films réalisés par Naschy lui même, mais plutôt de films où il apparaît -quelque soit l'importance de son rôle- ou qu'il scénarise. Nous pouvons ainsi citer El Espanto Surge de la Tomba ou Latidos de Panico, où Naschy interprète un rôle récurant de sinistre personnage. Et les Morts Vivants dans tout ça ? Ils gravitent autour, avec plus ou moins de cohérence. Dans la Rebelion de la Muertas, en 1972, Naschy et le réalisateur Leon Klimovsky s'intéresse au Zombie féminin, sujet original pour un film qui ne restera pas dans les mémoires.
Si tout ceci reste relativement classique, les années 70 auront cependant livrés une saga assez atypique : celles des templiers maudits. Quatre épisodes sortis entre 1971 et 1975, où d'étranges templiers sortent de leur tombeaux, étendant leur malédiction sur un petit village. Oscillant entre des ambiances oniriques et des aspects tout ce qu'il y a de plus kitch, La Révolte des Morts Vivants, le Retour de Morts Vivants (El Ataque de los muertos sin ojos), Le Monde des Morts Vivants et l'ultime La Chevauchée des Morts Vivants, sans révolutionner quoi que ce soit apportent une originalité salutaire dans ce genre et se sont imposés à leur niveau tels des petits classiques, malgré quelques points récurrents ne jouant pas en leur faveur. Outre le fait que chaque film est une sorte de remake du précédent, à l'exception du Monde des Morts Vivants se plaçant à bord d'un galion hanté, et que le héros est au courant de tout mais se tourne généralement les pouces en attendant que ça se passe, l'élément le plus singulier de cette saga reste sans doute paradoxalement sa marque de fabrique : des chevaux fantômes galopant au ralenti. Sortant d'on ne sais où, servant aussi bien aux Templiers qu'à la sempiternelle fuite des héros, ces chevaux ne changeront jamais leur rythme d'un poil : ralenti pour tout le monde. La Saga des Templiers d'Ossorio malgré quelques anachronismes n'en reste pas moins ancrée dans le patrimoine historique espagnol et de part l'ambiance des films et le physique des Morts Vivants (lents, desséchés, rachitiques...) a fini par se faire sa place dans le cinéma d'horreur.
Il est intéressant de constater l'évolution du Zombie espagnol, qui ne s'est jamais réellement affranchi de sa fonction vengeresse ou esclavagiste. Les premières traces de Morts Vivants que l'on trouve chez Franco sonnent comme un respect des racines, avec ce domestique à la volonté annihilée qui prend une dimension tragique par quelques résurgences de conscience ou de sentiments. Lorsque la Nuit des Morts Vivants débarque en Espagne, le film de Zombie commence à prendre du poil de la bête et l'influence de Romero se fait sentir, bien que certaines caractéristiques soient évincées au profit d'élans plus personnels, le cannibalisme étant peu ou pas développé. On trouve toutefois chez Jorge Grau des constantes de Romero voir, pourquoi pas, du Fulci avant l'heure (nous sommes alors en 1974), ainsi que des scènes gores bien senties. En revanche, l'origine spatiale est plutôt boudée, au profit de la malédiction ou de la transformation par tierce personne. Niveau physique, les maquillages restent relativement sobres, les exceptions étant comme toujours Grau et Ossorio. Après l'arrivée de Zombie-Dawn of the Dead et des films de Fulci, Franco de son côté tente d'incorporer vers de terre et fonction de gardiens aux Nazis ressuscités de l'Abîme des Morts Vivants, mais peine perdue, au delà de la non-qualité du film, le cinéma fantastique espagnol entre alors en crise jusqu'aux années 2000. Aujourd'hui, il peut compter sur Alejandro Amenabar ou d'un Brian Yuzna nouvellement membre de la Fantastic Factory pour le remettre à pied d'oeuvre. Ce même Yuzna qui toujours en Espagne réalisa en 2003... Beyond Re-Animator, troisième volet des aventures du Dr West, réanimateur de cadavres de son état. Comme quoi, rien ne se perd.
Patrie de Murnau, de Fritz Lang, de Roland Emmerich (j'assume !) mais aussi nouveau bastion de la scène gore, l'Allemagne n'aura touché que du bout des doigts le film de Zombies, à travers des bandes fauchées et ultra sanglantes que nous devons à des réalisateurs fou-furieux tels Andreas Schnaas ou Olaf Ittenbach.
Andreas Schnaas et Olaf Ittenbach font partie de cette vague de réalisateurs dont les films sont principalement destinés au marché underground. Si aucun des deux n'a fait du Mort Vivant son monstre favori, il faut toutefois leur reconnaître une faculté à l'incorporer dans leurs délires plus gorissimes les uns que les autres. Dans le circuit vidéo, le père Schnaas commence toutefois par tomber dans le ridicule avec Zombie 90 (1990, donc ) et ses maquillages façons pizzas. Rassurez vous, il ne s'est pas fait mal et reviendra aux Morts Vivants avec Violent Shit 3, troisième volet de sa tétralogie extrême et de son personnage dégénéré, Karl le boucher. Dans Violent Shit 3 (1999), notre boucher Karl s'amuse à conquérir le monde avec l'aide de créatures zombifiées. Sous-titré Infantry of Doom, interdit en Angleterre, le film, visiblement tourné en vidéo aligne la tripaille d'épicerie et des morts vivants bien cradingues. Après d'autres excursions (Demonium, Antropophageous 2000..) Schnaas repart avec Nikos the Impaler (2003), une sorte de Violent Shit 4, où un tyran roumain se réveille d'entre les morts pour montrer de quel bois il se chauffe. Olaf Ittenbach de son côté n'est pas forcément plus subtil. De Premutos en 1997, où un ange déchu tente de conquérir le monde en réveillant les morts (original, non ?) à Legion of Dead en 2001 où un homme mystérieux créé une armée de Zombies, Ittenbach se dévoue à la noble cause du gore en livrant ce qui resteront comme les films les plus sanglants de l'histoire du cinéma. A ce niveau, Premutos n'a d'ailleurs rien à envier à Braindead et peut se vanter de comptabiliser à lui seul plus de morts que tous les Vendredi 13 réunis ! Du reste, il faut bien le dire, le taux de boyaux est bien le seul intérêt des films d'Ittenbach...
Le cinéma fantastique et la France, ça n'a jamais été réellement une histoire d'amour. Très dommage, car notre beau pays peut se vanter de l'avoir inventer. C'était au tout début du cinéma, sous la caméra d'un certain George Méliès. Ces années passées, le genre est devenu quelque peu boudé au profit de productions plus conventionnelles, intronisant là notre belle tradition du polar ou de la comédie. Néanmoins, nous pouvons compter sur des réalisateurs comme Cocteau ou George Franju (les Yeux sans Visage) pour se permettre des incursions réussies dans le gothique ou le merveilleux. En ce qui concerne les Zombies -et autres créatures-, peu de représentants, mais il faut toutefois rendre à Cesar ce qui appartient à Jean Rollin...
Jean Rollin est un personnage à part dans notre patrimoine cinématographique, sans doute parce qu'envers et contre tout, il se sera borné à faire des films d'horreur dont à l'époque pas grand monde ne voulait, incluant une imagerie bien à lui, généralement érotique. En 1968, il débarque après quelques courts métrages avec l'étrange Le Viol du Vampire. Un premier film de vampire pour un genre qui tient une certaine part dans son oeuvre, avec la Vampire Nue, le Frisson du Vampire ou Requiem pour un Vampire, respectivement 1969, 70 et 71. Après Lèvres de Sang en 1974, les affaires vont assez mal et comme il faut bien gagner sa croûte, Jean Rollin, sous le pseudo de Michel Gentil, se lance dans le cinéma pornographique, avec des titres particulièrement fleuris. Disons le, Jean Rollin n'a pas la réputation de réaliser des chefs d'oeuvre et ses films sont davantage qualifiés de barbants que de géniaux. Artisan honnête, apprécié Outre-Manche et comptant chez nous quelques bastions de fans, il faut en revanche lui reconnaître un univers visuel bien à lui et une certaine audace dans ses choix thématiques. La chance est avec nous, de ses films de Morts Vivants, deux seraient parmi ses plus réussis.
Dans les Raisins de la Mort, les habitants d'un village viticole se transforment en Zombies après avoir bu un vin pas très clair issu de vignes dopées à l'insecticide. Film plutôt gore au sujet atypique (!), les Raisins de la Mort mêle érotisme et tripes à l'ancienne, tout en se payant les services de Brigitte Lahaie. Dans la Morte Vivante en 1978, Jean Rollin s'intéresse à la radioactivité. Celle-ci réveille une jeune fille fraîchement décédée, qui à peine levée va partir faire le ménage dans un film où l'on retrouve gore, érotisme et autres éléments chers à Rollin. Pour finir, c'est le cas de le dire, il faut citer l'épouvantable Lac des Morts Vivants en 1984, film de commande dont Rollin avoue toujours n'avoir pas lu une ligne de scénario co-réalisé avec Jésus Franco. Un film ennuyeux, véritable morceau de non-cinéma que les plus endurants n'apprécieront qu'en cherchant faux raccords, maquillages foireux et autres acteurs bafouillants.
Changeons de réalisateur et remontons un peu dans l'alphabet, car parfois, l'audace vient de là où l'on ne l'attendait pas. Ceci nous amène en 1982, année où sort une curieuse pièce dans la filmographie de Jean Pierre Mocky : Litan. Rythme lent, musique lancinante et scènes gores plutôt corsées, Litan est un film assez étrange où un couple cherche à s'échapper d'un village maudit pendant que se promène une fanfare d'individus troubles. Des Morts Vivants ? Peut être. Il y a dans Litan un climat et un esthétisme assez particulier, une certaine froideur doublée d'irréalité. Bien que farci de quelques longueurs et d'un tempo monacal, Litan mérite d'être redécouvert. Les maquillages sont sommaires, les Morts Vivants masqués, les effets spéciaux tout ce qu'il y a de plus basiques, pourtant la sauce prend et emmène tranquillement son spectateur jusqu'au générique final. Rafraîchissant.
Les Zombies venus d'ailleurs...
L'Amérique, l'Italie, la France, l'Allemagne, l'Espagne. Nous avons vu là les principaux pays exportateurs de Morts Vivants. Ce dossier n'a pas la vocation d'être exhaustif, mais pour bien finir le tour d'horizon, il fait encore citer quelques contrées.
Commençons par le continent asiatique. L'Asie est un cas un peu particulier, sans doutes parce que le Mort Vivant est là bas un pur produit né de l'influence occidental. Les Orientaux ont en effet une vision de la mort qui leur sont propres. Pour eux, ce phénomène fait partie du cycle de la vie, ils ne la craignent pas car elle fait partie du quotidien. En témoigne les petits autels qui ornent chaque maison, où l'on vient se recueillir pour vénérer la mémoire des défunts. Dans ce contexte, représenter la Mort qui marche tout en cherchant à la tuer physiquement est incohérent et ceci fait qu'en Asie en général, le Zombie n'existe pratiquement pas, à la différence des fantômes qui aujourd'hui font la gloire du cinéma d'horreur. Autant dire que les quelques réalisateurs s'étant lancés dans le film de Morts Vivants l'on fait généralement dans la bonne humeur et le Grand Guignol. A Hong Kong, on ouvre le bal en 1981 avec un Kung Fu Zombie, où un petit truand tente de se venger d'un rival en utilisant une armée de Morts Vivants. Hong Kong toujours, en 1991 nous pouvons compter sur Curse of Zombie, qui s'intéresse cette fois à la sorcellerie et à l'amour maudit. Retour aux sources inattendu pour un film qui ne restera pourtant pas dans les mémoires. 1998 redresse la barre avec Bio Zombie, film assez fun dont je ne peut que vous inviter à lire la critique de Vincent L. Souvent influencés par Romero, les films de Zombies asiatiques n'en mêlent pas moins les tendance occidentales avec leurs propres codes, leurs cultures, leurs humours, nous donnant des produits aussi jouissifs que le japonais Versus l'Ultime Guerrier. Véritable foire d'empoigne décomplexée et très gore, Versus aura fait son petit effet lors de sa sortie en 1999. Entre deux scènes de castagne, trois lignes de scénario nous font suivre les tribulations d'un prisonnier évadé et d'une bande de mafieux dans une forêt magique où s'éveillent des Morts Vivants tout bleus. Un prétexte qui en vaut un autre pour du bourrinage et du plaisir à l'état pur, tant l'ensemble est nerveux et bien enlevé.
Autre continent autres moeurs, l'Australie nous aura également livré quelques joyeusetés. En 1999 le monde verra ainsi débarquer un Zombie Brigade dont on ne sait pas grand chose. 2002 est l'année de la récidive pour les frères Spierig. Déjà responsables d'une charmante trilogie comprenant un Attack of the Undead, un Rampage of the Undead et un Massacre of the Undead, ils remettent ainsi le couvert avec un...Undead ! On ne change pas une équipe qui gagne. Bon il faut dire ce qui est, Undead est un produit furieusement con qui se raccroche aux branches par son quota de gore et de débilité profonde.
Au Mexique, on fera plus fin, en s'intéressant au Vaudou ou en s'éparpillant dans une tradition plus gothique. Là bas, les Morts Vivants sont une histoire qui date grosso modo de la fin des années 50, avec des films comme El Monstruo Resucitado (53) puis des années 60 avec The Curse of Doll People précédemment cité, Munecos Infernales (60) ou la Muerte Vivente (68). Restons dans le coin avec l'Argentine, qui nous aura livré le très saignant Plaga Zombie en 1997 et sa suite, Plaga Zombie : Zona Mutante, deux films gores assez fauchées mais assez fendards.
Au Canada, ça ne rigole plus, car nous pouvons compter sur Bob Clark. Bob Clark qui en 1974 s'attaque à un plaidoyer contre la Guerre du Vietnam avec son émouvant Le Mort Vivant (Deathdream). Film très noir et desespéré, le Mort Vivant nous narre le retour d'un soldat dans sa famille, à la grande stupéfaction de celle-ci : fiston a pourtant été déclaré mort au front... Sans doute avec Simetierre et Moi Zombie, Chronique d'une douleur, l'un des films les plus tristes et pessimistes sur le sujet. Mais l'oeuvre de Bob Clark ne s'arrête pas là : en 1973, notre homme avait déjà sorti Children Shouldn't Play With Dead Things, alias Zreaks, plus traditionnel.
Plus près de chez nous, la Belgique montre qu'elle n'est pas la dernière pour la déconne avec Rabid Grannies, alias les Mémés Cannibales (!!), tandis que l'Angleterre nous propose la parodie/hommage Shaun of the Dead. L'Angleterre qui de part la Hammer (un seul film, l'Invasion des Morts Vivants en 66) aura également laissé sa marque dans le genre, dans le registre traditionnel du Vaudou, sans oublier 28 Jours plus Tard de Danny Boyle qui paye son tribut aux classiques du genre tout en s'intéressant à un virus néfaste.
Le Zombie Nazi.
Le film de Mort Vivant s'est au fur et à mesure doté de plusieurs variantes. La fibre comique, la fibre gore, la fibre pathétique...On peut clairement dire que le genre passe du rire aux larmes. Même si il serait intéressant de tous les citer, de décortiquer au passage des réalisateurs comme Bob Clark ou Dan O'Bannon et des films tels que Simetierre, Moi Zombie Chronique d'une douleur ou Flic ou Zombie, il est préférable de sa cantonner à un sous-genre en particulier, soit ici l'étrange cas du Zombie Nazi. Qu'on se rassure, une appellation qui dans le cas présent ne sert qu'à montrer des Morts Vivants en uniforme.
Difficile de dire si le Zombie Nazi est ou non un sous-genre à part entière, tant ses représentants se comptent sur les doigts de la main. Tentative efficace de renouveler le mythe, le Nazisme était le parallèle rêvé pour définir une nouvelle symbolique du mal. A mille lieux des délires glauques et nauséeux du mouvement Nazisploitation, les quelques films de Zombies Nazis existant apportent un indéniable lot de fraîcheur à un genre en train de se cloisonner. Pour le meilleur et pour le pire, hélas. On ne reviendra pas sur l'Abîme des Morts Vivants et le Lac des Morts Vivants, qui tout en étant parmi les rares membres de cette catégorie, en sont sans doutes les moins glorieux.
Durant les années 40, les scénaristes aimaient déjà à introduire dans leurs histoires des savants allemands se construisant une armée immortelle pour le compte de la Wehrmacht, petit artifice pour apporter un peu d'originalité dans la vague Vaudou. Sans doutes les prémices du Zombie Nazi, avec des films tels que King of Zombies en 1941 ou Revenge of the Zombies en 1943. Un remous qui n'aura semble t'il pas perduré. Il faudra attendre les années 70 pour voir apparaître sans doute le film phare de cette catégorie, j'ai nommé Shock Waves en 1970. Réalisé par Ken Wiederhorn, qui plus tard s'attaquera au Retour des Morts Vivants 2, Shock Waves, retiré chez nous d'un bien nanar le Commando des Morts Vivants, nous fait suivre les mésaventures d'une équipe de naufragés, perdu sur une île où se promène un commando de Zombies créés par l'armée allemande. Qu'on ne s'y méprenne pas, malgré son sujet à la limite du dadaïsme, Shock Waves est une série B efficace tout ce qu'il y a de plus sérieuse, nantis de la présence de deux vieux routiers du genre, j'ai nommé John Carradine et Peter Cushing. Ambiance incertaine et scènes inoubliables caractérisent ce film longtemps perdu à visionner d'urgence. Depuis Shock Waves, mis à part les pitreries de Rollin et Franco, et bien... rien. Rien jusqu'à ce que Brian Yuzna s'intéresse en 2004 à un petit film hollandais : Worst Case Scenario. La bande annonce donne le ton : des Allemands bedonnants mangent des saucisses sur une plage tandis que l'on nous diffuse des images d'archives ponctuées de commentaires aussi revanchards que "ils ont envahi notre pays" ou "ils nous ont volé notre coupe du monde". Pour finir nous voyons des Morts Vivants au design cyborg, en uniforme de l'armée allemande, sortir de l'eau pour débarquer. On pourra trouver que ce film ne respire pas le bon goût, ça n'empêche pas d'être curieux de voir le résultat...
De la marche au sprint... chronique d'une mobilité évolutive.
Voila un sujet soumis à bien des polémiques. Le Mort Vivant se doit-il de se traîner dans le pur style de St Romero ou au contraire de gambader comme un lapin ? Les puristes préfèrent, cela va de soi, la version lente et intellectuellement limitée du Zombie, lui donnant un côté inéluctable et dérangeant de par sa menace à priori absurde. D'autres aux contraires argumentent que si il suffit d'une bonne foulée pour distancer le macchabée, c'est à se demander comment celui-ci est entré dans l'Histoire. Ici, il ne s'agira pas de prendre partie, mais de voir plusieurs écoles, pour constater que malgré tout, la démarche du Zombie à tendance à se faire moins raide.
Aux prémices du genre - White Zombie, donc -, les Morts Vivants évoluaient avec la patte désespérément traînante. Si comme la tortue, ils sont lents mais constants, leur quotient intellectuel n'arrange rien et pour s'échapper, il suffit de se frayer un chemin. C'est encore une fois Romero qui va changer les choses. La Nuit des Morts Vivants montre toutes proportions gardées des Zombies plutôt véloces. Même si ils ne courent pas et que l'équilibre fait défaut, nous pouvons dire qu'ils vont relativement vite et que l'intelligence est assez développée, comme en témoigne l'une des première scène où une des créature attaque Barbara dans son automobile, cassant la vitre à coup de pierre. Dans Zombie-Dawn of the Dead, Romero va néanmoins adoucir le ton. Ici, les Morts Vivants sont plus lents, plus stupides, il est facile de leur échapper et leur force provient du nombre. Une orientation qui sera abandonnée dans le Jour des Morts Vivants, où cette fois, les monstres sont vicieux et rapides. Malgré tout, Romero n'osera pas leur faire davantage hâter le pas, bien que le quatrième volet Land of Dead nous réserverait parait-il quelques surprises.
En 1981, il court, il court le Zombie, et il nous vient d'Italie, avec l'Avion de l'Apocalypse. Un chemin tracé par Umberto Lenzi, suivi par Bruno Mattei. Chez ces deux réalisateurs, ils est intéressant de noter que les Mots Vivants utilisent des objets, des armes, voir même parlent. Fulci de son côté préfère la marche traditionnelle. Mais pour que le Zombie véloce reprenne du poil de la bête, il faut attendre 1984 avec le Retour des Morts Vivants. Entre franche comédie et pessimisme, Dan O'Bannon nous montre des créatures rapides, intelligentes, capables de parler et de raisonner. "Envoyez encore des médecins", articulera l'un d'eux dans une CB, satisfait du goût des hommes en blanc. Une tendance reprise dans le Retour des Morts Vivants 2, où un Zombie entame un pas de danse en imitant Michael Jackson (!) et bien sur dans le Retour des Morts Vivants 3. En Angleterre, Dany Boyle fera courir ses mutants vociférant dans 28 Jours Plus tard tandis que Zak Snyder met un coup de jeune à Romero en faisant détaler son bestiaire dans l'Armée Des Morts, remake de Dawn of the Dead. La question n'est pas de dire quelle méthode est meilleure que l'autre, disons que c'est une autre façon de faire.
Parfois, le concept va plus loin. En 1994, dans Dellamorte Dellamore, un jeune motard se fait enterrer avec sa moto... et ressuscitera évidemment au guidon de celle-ci. Dans la Tétralogie des Templiers, Ossorio fait cheminer ses Zombies à cheval (et au ralenti donc), tandis que les Nazis amphibies de Shock Waves quittent le bateau qui les abritent pour sauter, casser et nager pour le plus grand bonheur du spectateur. Toujours plus profond dans la folie, quand les Morts Vivants ne servent pas de chauffeur dans un film de Paul Naschy, nous voyons un être décharné prendre le volant d'un taxi dans Ghostbusters. Finissons avec le Couvent, où les nonnes-zombies se déplacent... en accéléré.
Le Zombie, un art de revivre.
Mais qu'est ce qui peut bien motiver les Morts à sortir de leurs sépultures ? C'est ce que nous allons voir ici. Disons le tout net, il est n'est pas rare que la cause soit l'intervention de l'humain sur des éléments qu'il ne contrôle pas. De Frankenstein, peut être l'un des premier Mort Vivant de l'histoire, à La Nuit des Morts Vivants, tout est question de radiations, d'électricité, de chimie ou de mixtures.
De mixtures, ce sera le cas des premiers films de Zombies, qui utilise poudres et décoctions. Nous sommes donc ici en pleine coutume vaudou et lorsque dans White Zombie, Lugosi acculé jette sa fiole de produit qui éclate à terre, espérant ainsi se défaire de ses assaillants, il s'agit d'une retranscription quasi-fidèle du rite de transformation, voulant que la poudre à Zombie puisse être soufflée aux visages des victimes. D'électricité, il en sera question dans les adaptations de Frankenstein bien sûr, mais aussi dans Jason le Mort Vivant, où le croquemitaine de Crystal Lake revient à la vie après s'être pris un éclair en pleine poire. Il a bien fait, cet épisode 6 est sans doute l'un des meilleur de la série. Dans le trash Frankenhooker, l'underground Franck Henenlotter suit un jeune savant qui tue des prostituées avant d'en assembler les bouts, pensant ainsi reconstituer sa fiancée morte tout en arrangeant au passage quelques points disgracieux. Ici la science est également de mise, même si pour le coup il s'agit de faire fumer une drogue explosive (!), de mettre le tout dans un bain mystérieux et de ranimer l'ensemble après une séquence de couture. Mais la raison la plus souvent évoquée reste la négligence humaine face au nucléaire ou à des radiations quelconques, argument qui servira dans l'Avion de l'Apocalypse, dans la Nuit des Morts Vivants, dans Resident Evil ou chez Rollin pour ne citer qu'eux. Egalement très prisée, l'origine virale fait aussi figure de challenger de la cause à effet, comme en témoigne Virus Cannibale ou plus sérieusement 28 jours plus tard. Avec l'arrivé du cannibalisme, la transmission du mal prend un statut quasi-vampirique en se propageant par morsure. A côté de ces poncifs traditionnels, il convient de citer quelques exemples pas piqués des hannetons. Dans les Raisins de la Mort, Rollin met la cause dans du vin. Le Retour des Morts Vivants 5 tombe quand à lui dans l'illicite lorsque de braves gens se transforment en Zombie après avoir abusé de la drogue Z (!!). Vaguement inspiré de Lovecraft, Stuart Gordon dans Re-Animator réveille les Morts avec une seringue contenant un liquide vert fluo. Toujours plus fou, Peter Jackson dans Braindead utilise un singe-rat ainsi qu'un super fortifiant. En 1999, Dave Parker enfonce davantage le clou avec Les Morts haïssent les Vivants, fauché, mais tellement sympathique. Dans ce film jouissif donnant des hommages à tire-larigot, lesdits Morts ressuscitent grâce à une machine qui sert au passage de porte vers un univers parallèle, comme de juste bourré de Zombies. Enfin dans Plan 9 From Outer Space, les Morts se réveillent grâce à un étrange rayon, from outer space lui aussi.
Et quand les scénaristes ont l'imagination défaillante, ils ont recours à la bonne vielle malédiction. Formule maléfique dans Evil Dead ou incantations satanistes dans le Couvent, parfois la cause peut se doubler d'une envie non-satisfaite. Ainsi dans Creepshow, le jour de la fête des pères, un cadavre répugnant sort de sa tombe pour chercher un bout de gâteau. La vengeance est également une bonne motivation. C'est bien connu que c'est un plat qui se mange froid : Creepshow toujours nous montre deux noyés revenus rendre des comptes tandis que l'Etrange Cas de Mr Waldemar, premier sketch de Deux Yeux Maléfiques, s'intéresse à un Mort moins mort qu'il en a l'air. Pour finir sur une touche poétique, dans Dellamorte Dellamore, les morts reviennent à la vie sans que l'on sache trop pourquoi. Voila qui a le mérite de la simplicité...
Comment tuer un Zombie ?
Ah c'est malin, vous avez ouvert une porte maléfique et vous voici entouré(e) de Zombies grimaçants.
Si dans White Zombie, les morts vivants résistent déjà aux balles, ils sont en revanche d'une stupidité à toute épreuve. Pour en venir à bout, il suffit de les faire marcher sur la bonne trajectoire et d'attendre qu'ils tombent de la falaise. Le Mort Vivant devenu une vraie menace, Romero apportera un peu de piquant : tout est possible, tant que la tête est touchée ou séparée du corps. Balles bien sur, mais aussi machette, tournevis, tartes à la crême et autres pied de biche servent ainsi d'arsenal aux personnages de la trilogie. Dans les Evil Dead, Sam Raimi préfèrera la tronçonneuse. De son côté, Dave Parker, indécis, utilisera la méthode Romero et la méthode Raimi, tout en allumant un beau feu de joie. Si dans votre malheur, vous tombez sur le vicieux Dan O'Bannon, il vaudra mieux courir vite : le réalisateur ne voit pas l'intérêt de tuer ce qui est déjà mort. Les Zombies du Retour des Morts Vivants, de la décapitation à la bombe atomique, sont indestructibles, même réduits en cendres. Tout comme le Stuart Gordon de Re-Animator, qui décapite et démembre ses créatures sans qu'elles en soient impressionnées. Comme pour leur donner la vie, un coup de seringue-mystère les ramènera au trépas. Dans Plan 9 From Outer Space, Ed Wood joue la complication : ses Morts Vivants sont indestructibles, mais s'arrêtent d'eux-même une fois le rayon mystérieux coupé. Dans Shock Waves, les Nazis sont invulnérables, sauf lorsqu'on enlève leurs seyantes lunettes. Plus bourrins, Mike Mendez et Adrienne Barbeau règlent le problème à coup de Shotgun et d'AK 47 dans le Couvent, les mafieux couplent le Kung Fu et les flingues dans Versus, pendant que dans Braindead, Lionel joue de la tondeuse à gazon et tranche tous azimuts. Tommy Jarvis quand à lui est un peu embêté : il a beau y mettre de la bonne volonté, impossible de renvoyer Jason ad patres. Faute de mieux, il va le couler dans Crystal Lake, mais comme nous sommes au sixième Vendredi 13, il reste encore quatre épisodes à assurer en plus d'un versus, ce n'est donc que partie remise pour le tueur au masque de hockey.
Et si tout ceci ne mène à rien, essayez des méthodes plus pacifiques. Se déguiser en macchabée par exemple, voila qui a fait ses preuves dans Les Morts Haïssent les Vivants. De plus, les Zombies aiment bien qu'on discute avec eux, regardez Bub dans le Jour des Morts Vivants. Une façon comme une autre de rompre la monotonie du trépas, comme le dit si bien le fantôme du Loup Garou de Londres : "tu as déjà discuté avec un Mort ? C'est barbant"....
Guide de survie.
Et pour finir ce dossier, si par un quelconque hasard vous vous retrouvez enfermé(e) dans un film de Zombies, voila pour finir quelques points à respecter. Peut être vous en sortirez vous vivant(e)s...
* Si vous êtes une jeune femme, n'allez pas au lac vous baigner dans le plus simple appareil.
* Un vieux livre ne doit pas être ouvert.
* Un vieux magnétophone ne doit pas être utilisé.
* N'enterrez rien dans un cimetière indien.
* Si vous tournez un film, il est déconseillé de se servir d'un cercueil trouvé à la cave comme élément de décor.
* Même si c'est joli.
* Si vous trouvez des vieux conteneurs de l'armée américaine, ne tapez pas dessus pour montrer que c'est solide : ce n'est pas solide.
* D'une manière générale, évitez tout ce qui touche au nucléaire ou à des radiations quelconques.
* Si un vieil homme à l'accent allemand vous dit de quitter son île, écoutez-le.
* Si vous voyez vos copains/copines exploser après avoir fumé un gros pétard, c'est qu'il y a quelque chose de suspect...
* Ne faites pas de strip-tease dans un cimetière.
* Si vous vous promenez en calèche à Haïti, arrangez vous pour que Bela Lugosi ne vous pique pas votre écharpe.
* Le camp des cannibales n'est pas forcément une bonne planque.
* Si vous êtes poursuivi par un Zombie, à tout hasard demandez lui ce qu'il veut. Sait on jamais, peut être désire-t-il seulement un bout de gâteau.
* Si vous ne parvenez pas à le semer, essayez toujours de lui faire danser le Moon Walk.
* Visez la tête. Inutile de vider vos chargeurs dans l'abdomen des Morts.
* Ne vous promenez jamais seul(e)s dans le désert. Même s'il y a un trésor enfoui.
* Ne recueillez pas d'animaux-zombies. Sauf si ce sont les chevaux de Templiers fantômes.
* Les Mortes Vivantes n'ont pas forcément meilleur caractère que leurs homologues masculins.
* Garder des Zombies dans sa cave est une mauvaise idée.
* Les nourrir est encore pire.
* Les bébés Zombies ne sont pas mignons.
* Les enfants Zombies sont des teignes.
* Quoiqu'il arrive, n'appelez jamais l'Armée à la rescousse.
films de zombies par ordre alphabétique: (c'est histoire de dire qu'il y en a plein, hein je vous demande pas de lire cette liste)
Aftermath, the - Steve Barkett, 1978, USA
Alien dead, the - Fred Olen Ray, 1979, USA
Army of Darkness -- Sam Raimi, 1993, USA
Astro-Zombies, the - Ted V. Mikels, 1969, USA
Beyond, the - Lucio Fulci, 1981, Italie
Bio Zombie - Wilson Yip, 1998, Hong Kong
Bloodeaters, the - Chuck McCrann, 1980, USA
Bloodsuckers from Outer Space - Glenn Coburn, 1985, USA
Bowery at Midnight, the - Wallace Fox, 1952, USA
Braindead - Peter Jackson, 1992, Nouvelle Zélande
Bride of Re-Animator - Brian Yuzna, 1990, USA
Cape Canaveral Monsters - Phil Tucker, 1960, USA
Cave of the Living Dead - Akos Von Rathony, 1966, Allemagne
Chaltra Purza - Balwan Bhatt, 1932, Inde
Child, the - Robert Voskanian, 1977, USA
C.H.U.D. 2 - David Irving, 1989, David Irving, USA
Children, the - Max Kalmanowicz, 1980, USA
Children shouldn't play with dead things, Bob Clark, 1972, USA
Chopper Chicks in Zombietown - Dan Hoskins, 1989, USA
City of the Living Dead - Lucio fulci, 1980, Italie
Creature of the Living Dead - Fernando Cortes et Jerry Warren, 1960, USA
Creature with the Atom Brain - Edward L. Cahn
Creepshow - George Romero, 1982, USA
Creepshow 2 - Michael Gornick, 1987, USA
Dawn of the Dead - George Romero, 1979, USA
Dawn of the Mummy - Frank Agrama, 1981, Italie
Day of the Dead - George Romero, 1985, USA
Dead and Buried - Gary Sherman, 1981, USA
Dead don't die, the - Curtis Harrington, 1975, USA
Dead Heat - Mark Goldblatt, 1988, USA
Deadly Friend - Wes Craven, 1986, USA
Dead men don't die - Malcolm Marmorstein, 1991, USA
Dead Next Door, the - J. R. Bookwalter, 1989, USA
Dead One, the - Barry Mahon, 1961, USA
Dead Pit, the - Brett Leonard, 1989, USA
Dead People - Willard Huyck, 1974, USA
Deathdream - Bob Clark, 1972, USA
Death warmed up - David Blyth, 1989, Nouvelle Zélande
Demons - Lamberto Bava, 1985, Italie/Allemagne
Demons 2 - Lamberto bava, 1986, Italie
Dellamorte Dellamore, Michele Soavi, 1996, Italie
Disciple of Death, Tom Parkinson, 1972, Angleterre
Doctor Blood's Coffin, Sydney Furie, 1961, Angleterre
Earth dies screaming, the - Terence Fisher, 1964, Angleterre
Erotic Nights of the Living Dead - Joe D'Amato, 1980, Italie
Evil Dead - Sam Raimi, 1982, USA
Evil Dead 2 - Sam Raimi, 1987, USA
Evil Clutch - Andreas Marfori, 1988, Italie
Flesheater - S. William Hinzman, 1994, USA
Friday the 13th part 6 - Tom Mcloughlin, 1986, USA
Friday the 13th part 7 - Carl Buechler, 1988, USA
Friday the 13th part 8 - Rob Heden, 1989, USA
Ghostbreakers, the - George Marshall, 1940, USA
Ghoul, the - T. Hayes Hunter, 1934, Angleterre
Graveyard Disturbance - Lamberto Bava, 1988, Italie
Hard Rock Zombies - Krishna Shah, 1984, USA
Horror of the Zombies - Amando de Ossorio, 1974, Espagne/Portugal
Horror rises from the Tomb - Carlos Aured, 1972, Espagne
House - Steve Miner, 1986, USA
House 2 - Ethan Wiley, 1987, USA
House by the Cemetary, Lucio Fulci, 1981, Italie
House of the Seven Corpses, the - Paul Harrison, 1973, USA
Idle Hands - Rodman Flender, 1999, USA
I Eat Your Skin - Del Tenney, 1971, USA
I, Zombie : a Chronicle of Pain - Andrew Parkinson, 1998, USA
Invisible Dead, the - Pierre Chevalier, 1970, Espagne/France
Incredible Strange Creatures who stopped living and became mixed-up Zombies, the - Ray Dennis Steckler, 1964, USA
Invisible Invaders - Edward L. Cahn, 1959, USA
I Walked with a Zombie - Jacques Tourneur, 1943, USA
I was a Teenage Zombie - John Elias Mechalakis, 1987, USA
Jason goes to Hell: the Final Friday - Adam Marcus, 1993, USA
Killing Birds - Claudio Lattanzi, 1987, Italie
King of the Zombies - Jean Yarbrough, 1941, USA
Kiss Daddy Goodbye - Patrick Regan, 1981, USA
Kung Fu Zombie -I-Jung Hua, 1982, Hong Kong
Last man on Earth, the - Sidney Salkow et Ubalda Ragona, 1964, Italie
Laughing Dead, the - Somtow Sucharitkul, 1989, USA
Lifeforce - Tobe Hooper, 1985, Angleterre/USA
Living a Zombie Dream - Todd Reynolds, 1996, USA
Living dead at the Manchester Morgue, the - Jorge Grau, 1974, Italie/Espagne
Living Dead at Tokyo Bay, Kazuo Komizu, 1992, Japon
Loves of the Living Dead - Peter Mak, 1986, Hong kong
Mad Ghoul, the - James Hogan, 1943, USA
Maniac Cop - William Lustig, 1987, USA
Maniac Cop 2 - William Lustig, 1990, USA
Maniac Cop 3 - William Lustig, 1992, USA
Morte Vivante, la - Jean Rollin, 1982, France
Mulva : Zombie Ass Kicker - Chris Seaver, 2001, USA
Mutant - John Carlos, 1989, USA
My Boyfriend's Back - Bob Balaban, 1993, USA
Necro Files, the -Matt Jaissle, 1998, USA
Neither the Sea nor the Sand, Fred Burnley, 1974, Angleterre
Night Life - David Acomba, 1991, USA
Nightmare City - Umberto Lenzi, 1980, Italie
Night of the Creeps - Fred Dekker, 1986, USA
Night of the Living Dead - George Romero, 1968, USA
Night of the Living Dead - Tom Savini, 1990, USA
Night of the Seagulls - Amando de Ossorio, 1875, Espagne/Portugal
Night of the Zombies - Joel M. Reed, 1981, USA
Oasis of the Zombies - Jess Franco, 1981, France
One Dark Night - Tom McLoughlin, 1983, USA
Pet Semetary - Mary Lambert, 1989, USA
Pet Semetary 2 - Mary Lambert, 1993, USA
Phantasm - Don Coscarelli, 1979, USA
Plaga Zombie - Pablo Pares et Hernan Saez, 1997, Argentine
Plaga Zombie : Zona Mutante - Pablo Pares et Hernan Saez, 2001, Argentine
Plague of the Zombies, John Gilling, 1966, Angleterre
Plan 9 from Outer Space - Ed Wood Jr., 1959, USA
Psychomania - Don Sharp, 1972, Angleterre
Raiders of the Living Dead - Sam Sherman, 1985, USA
Raisins de la mort, les - Jean Rollin, 1982, France
Raw Zombie 2 - Jared Saverino, 1999, USA
Re-Animator - Stuart Gordon, , 1985, USA
Redneck Zombies - Pericles Lewnes, 1987, USA
Return of Dr X, the - Vincent Sherman, 1939, USA
Return of the Evil Dead - Amando de Ossorio, 1973, Espagne/Portugal
Return of the Living Dead - Dan O' Bannon, 1988, USA
Return of the Living Dead part 2 - Ken Wiederhorn, 1988, USA
Return of the Living Dead 3 - Brian Yuzna, 1994, USA
Revenge of the Dead - Pupi Avati, 1984, Italie
Revenge of the Zombies - Steve Sekely, 1943, USA
Revenge of the Zombies - Ho Meng-Hua, 1981, Hong Kong
Revolt of the Zombies - Victor Halperin, 1936, USA
Serpent and the rainbow, the - Wes Craven, 1988, USA
Shanks - William Castle, 1974, USA
Shatter Dead - Scooter McCrae, 1995, USA
Shock Waves - Ken Wiederhorn, 1977, USA
Spirit vs Zombie - Feng Pang, 1989, Hong Kong
Sugar Hill - Paul Malansky, 1974, USA
Supernaturals - Armand Mastroianni, 1986, USA
Tales from the Crypt - Freddie Francis, 1972, Angleterre
Terror Creatures from the Grave - Massimo Pupillo, 1966, Italie
Terror of the Living Dead - Jose Luis Merino, 1972, Espagne/Italie
Tombs of the Blind Dead - Amando de Ossorio, 1971, Espagne/Portugal
Tomba of the Undead - John Hayes, 1972, USA
Two Evil Eyes - George Romero et Dario Argento, 1990, USA/Italie
Vault of Horror - Roy Ward Baker, 1973, Angleterre
Video Dead, the - Robert Scott, 1988, USA
Virgin among the Living Dead - Jess Franco, 1971, France/Italie/Lichtenstein
Voodoo Island - Reginald Le Borg, 1957, USA
Voodoo Man - William Beaudine, 1944, USA
Walking Dead, the - Michael Curtiz, 1936, USA
War of the Zombie - Giuseppe Vari, 1963, Italie
White Zombie - Victor Halperin, 1932, USA
Zombie Army - Betty Stapleford, 1991, USA
Zombie Bloodbath - Todd Sheets, 1993, USA
Zombie Bloodbath 2- Todd Sheets, 1995, USA
Zombie Bloodbath 3 - Todd Sheets, 2000, USA
Zombie Brigade - Barrie Pattison et Carmelo Musca, 1988, Australie
Zombie Chronicles, the -Brad Sykes, 2001, USA
Zombie Cop, Lance Randas, 1991, USA
Zombie Creeping Flesh - Bruno Mattei, 1981, Italie
Zombie Cult Massacre - Jeff Dunn, 1997, USA
Zombie Flesh Eaters - Lucio Fulci, 1979, Italie
Zombie High - Ron Link, 1987, USA
Zombie Holocaust - Marino Girolami, 1980, Italie
Zombie Hunger - Richard Kern, 1984, USA
Zombie Hunger 2 - Richard Kern, 1984, USA
Zombie Island Massacre - John T. Carter, 1984, USA
Zombie Lake - Jean Rollin, 1980, France/Espagne
Zombie Nightmare - Jack Bravman, 1986, Canada
Zombies of Mora Tau, the - Sam Katzman, 1957, USA
Zombies on Broadway - Gordon Dines, 1945, USA
Zombie Ninja Gangbangers, Jeff Emralino, 1997, USA
Zombie Rampage, Todd Sheets, 1989, USA
Zombie Rampage 2 - Todd Sheets, 1992, USA
Zombie vs Mardi Gras - Karl DeMolay, 1999, USA
Zombie vs Ninja - Godfrey Ho, Hong Kong , 1987
Zombiethon - Ken Dixon, 1986, USA
Zombie 3 - Andrea Bianchi, 1981, Italie
Zombie 3 - Lucio Fulci, 1988, Italie
Zombie ˜90 Extreme Pestilence - Andreas Schnass, 1991, Allemagne
a lire
352 pages
Langue anglaise
Publié chez FAB press
Sorti en 2005
Une histoire complète de l'évolution du cinéma de zombie des croque-mitaines des Caraïbes aux cadavres mangeurs de chair. En analysant sept décennies à travers des centaines de captures, de représentations artistiques et une filmographie exhaustive, ceci est l'histoire complète, et tant attendue, de l'un des genres les plus endurants du cinéma. Pour décrire l'histoire macabre du cinéma de zombie des origines haïtiennes jusqu'à la première mise en scène du monstre dans Les morts-vivants (White Zombie) en 1932, on nous présente des centaines de films venus d'Amérique, d'Europe et d'Asie, sans exclure les séries de Bela Lugosi, le cinéma gore italien, les zombies nazis et les zombies pornos.
Jamie Russell est un journaliste freelance qui possède un doctorat en littérature obtenu à l'Université de Londres. Ses critiques sont apparues dans de nombreux publications cinématographiques, à la radio et à la télévision.
Book of the Dead est un livre essentiel à tout fanatique de cinéma zombie et gore. Le livre apporte une vaste connaissance du genre de ses origines à aujourd'hui. Russell sait écrire sans pour autant devenir lassant. Le livre peut aussi être intéressant pour toute personne étudiant le cinéma d'horreur car il résume parfaitement le genre en question. Les fans du gore seront ravis par les images en couleurs de très bonne qualité.
sources
http://www.krinein.com/cinema/zombie-2117.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zombie_(film)
http://cineannales.cinebb.com/livres-d-etudes-f15/book-of-the-dead-the-complete-history-of-zombie-cinema-jamie-russell-t122.htm


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zombies jeux videos
Du coté des jeux vidéos, des séries comme Resident Evil et The House of the Dead ont réutilisé le thème du zombie, l'installant ainsi dans le paysage vidéo-ludique. Les jeux vidéo mettent en scène des zombies le plus souvent sous forme d'ennemis (Zombies ate my neighbors, Resident evil) à combattre mais aussi de héros à diriger (Stubb the zombie). On peut aussi citer Dead Rising dont la situation initiale (un groupe de survivants enfermés dans un centre commercial) est très probablement inspirée du film Zombie (Dawn of the Dead, 1978) de George A. Romero. Récemment, une application gratuite et très populaire a été ajoutée sur Facebook, qui permet aux utilisateurs d'apparaître sous forme de Zombi, de mordre d'autres personnes, et de se constituer une armée de plus en plus puissante. L'objectif est de monter dans la pyramide sociale des Zombies...

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* Si vous trouvez des vieux conteneurs de l'armée américaine, ne tapez pas dessus pour montrer que c'est solide : ce n'est pas solide.
* Ne faites pas de strip-tease dans un cimetière.
* Les Mortes Vivantes n'ont pas forcément meilleur caractère que leurs homologues masculins.
* Quoiqu'il arrive, n'appelez jamais l'Armée à la rescousse.
Le retour des morts vivants, film que bub et moi adorons 


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Postez donc vos oeuvres zombiesques préférées 


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le retour des mort vivants
Freddy nouvellement arrivé dans un entrepôt de fournitures médicales est pris en main par Franck qui lui indique les ficelles du métier dans l'entreprise. Pendant la visite, il lui apprend que l'histoire du film « La Nuit des Morts-Vivants » a bel et bien existé, juste un peu tronquée par le réalisateur à cause de l'armée américaine qui ne souhaitait voir ébruiter cet incident. Des morts-vivants ont donc vraiment existé et par un hasard extraordinaire, l'armée a perdu des caissons renfermant les zombies qui se sont retrouvés dans les sous-sol de l'entrepôt. Freddy complètement excité par cette découverte demande à Franck de les lui montrer. Mais en s'approchant des fûts renfermant les zombies, ils libèrent un gaz qui les intoxique et s'échappe par un conduit d'aération proche menant dans une chambre froide où repose un cadavre.
La réplique qui tue :
- Bon tu proposes quoi ?
- Je propose que l'on réfléchisse et que l'on fasse une proposition !!!!
La situtation est grave... et désespérée !
« Le Retour des Morts-Vivants » n'est pas une suite de « La Nuit des Morts-Vivants » et ne rentre pas dans la trilogie (« La Nuit des Morts-Vivants » , « Zombie » et « Le Jour des Morts-Vivants »). Tout au plus, il rend hommage au film de Romero en y incluant une petite touche d'humour dans les raisons invoquées de la découverte des caissons. Mais il joue sur la comédie à fond contrairement à son prédécesseur. Très kitch, dans le style « punk » des années 80 et tourné semble-t-il à la va-vite (jeu approximatif des comédiens : par exemple, en fin de film on voit l'acteur en train d'écrire des informations sur un papier tout en étant au téléphone et la conversation orale ou écrite ne semble vraiment pas crédible), ce long-métrage se laisse voir d'un oeil amusé. On est bien loin du film de Romero et il ne faut pas s'attendre à une resucée aussi satisfaisante. 
Les effets spéciaux sont très sympas, bien faits, les acteurs en font des tonnes, ça crie, ça gesticule, ça panique ! Deux points communs cependant entre ces deux films se révèlent notables mais sont traités totalement différemment par la forme. On assiste à un huis clos se déroulant dans un endroit isolé qui se fait assiéger, et la fin du film sera plutôt pessimiste. Les divergences entre le chef d'oeuvre de Romero et ce film furent créées pour plonger les spectateurs dans une pure comédie d'horreur. La rapidité des actions, contrairement à la lenteur du film en noir et blanc, renforce l'aspect caricatural, et les couleurs vives tranchent avec sa noirceur. Les morts-vivants ne sont pas exactement les mêmes non plus. Ceux-ci sont bien plus résistants, il faut les démembrer, les extirper, les disséquer, les brûler, pour en venir à bout. Ils parlent également (voir la scène loufoque où l'un d'eux demande dans une voiture de police des renforts pour pouvoir manger les flics à leur arrivée) et sont doués d'une force physique plus importante, sans compter qu'ils réfléchissent. Détail amusant renforçant l'humour et indiquant le parti pris délibéré du cinéaste : tout au début du film, un mot du réalisateur David O'Bannon nous affirme que tous les faits reportés dans le film sont exacts. Impossible d'y croire évidemment une seule seconde mais ça prête à sourire ! D'ailleurs on relèvera au passage le nom du cimetière « Resurrection » attenant à l'entrepôt d'où se réveilleront les macchabées. Des petits clins d'oeil totalement saugrenus parsèment ainsi ce long métrage. La musique est orientée rock et new wave dans l'esprit des années 80 (le film date de 1985) et vous l'écoutez en fond sonore.

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l'enfer des zombies

Un yatch dérive dans le port de New York. La garde-côte monte sur le bateau et le découvre vide. À bord, un homme décomposé égorge un policier dans la cabine de pilotage, avant que le second policier réussisse à le faire passer par dessus bord en le tirant dessus.
Une jeune fille, Anne (Tisa Farrow), est interrogée par la police lorsque celle-ci découvre que le bateau appartient à son père. Anne ne peut rien dire sur ce qui s'est passé, hormis le fait que son père est parti sur une île tropicale pour faire des recherches. Peter West (Ian McCulloch), un journaliste, est envoyé par son chef (Lucio Fulci, dans une apparition) enquêter. Après s'être rencontré sur le bateau, ils trouvent une note disant qu'il est sur l'île de Matoul, qui est en proie à une maladie inconnue. Aux tropiques, le couple embauche un couple de vacanciers, Brian (Al Cliver) et Susan (Auretta Gay), pour les conduire sur Matoul.
Sur Matoul, le docteur Ménard (Richard Johnson) procède à ses expériences. Matoul est une place maudite où les morts se lèvent pour attaquer les vivants. Les deux couples, isolés sur Matoul, sont récupérés par Ménard qui leur explique la situation.
En l'espace d'une journée, tous les habitants de l'île (sans exception) sont victimes des morts-vivants. Seuls en réchappent Peter et Anne, Susan étant victime des zombies et Brian, infecté, mourra sur le bateau avant de se relever lui aussi en zombie.
En mer, ils apprennent que le phénomène de mort-vivant n'est pas que local, mais s'est répandu à New-York et à toute l'Amérique par l'intermédiaire du premier zombie, tombé à l'eau, et que la situation est désespérée sur le plan mondial.
Ce film est très sombre. La musique (dont le thème d'ouverture est marquant) est propice à l'ambiance. Pour Fulci, le zombie puise les racines dans le vaudou antillais pour se propager universellement, au contraire de la plupart des films de cette période qui ne donnent pas explication sur le phénomène.
Le succès de ce film tient autant au phénomène de film mort-vivant qui déferlait au début des années 1980 qu'à la violence de ses scènes gores. Violence qui a valu à ce film plusieurs interdictions (notamment en Grande Bretagne, en Allemagne ou en Norvège), si bien que l'acteur principal Ian McCulloch, d'origine britannique, n'a pas pu le voir avant le commentaire récent pour la sortie en DVD du film.
Par contre, le titre international de Zombie 2 a mal été choisi, l'action se déroulant avant le Zombie (Dawn ofthe Dead) de George A. Romero. Fulci a renommé ce film pour profiter du succès du Zombie, sorti un an auparavant. Ce film engrangea quand même 30 millions de dollars de recettes.
Hormis les effets spéciaux très bien réalisés de ce film (morsures, trépanation...), deux scènes ont été choquantes et innovantes pour l'époque:
* Le premier est un combat sous marin entre un zombie et un requin au large de l'île de Matoul.
* Le second est l'énucléation de Paola la femme du docteur Ménard, scène très lente et très douloureuse.
La scène de l'oeil était tellement choquante que la totalité des diffusions télévisées et la quasi-majorité des distributions en cassette était censurée.

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Bon c'est pas un film de zombie mais bon....
28 jours plus tard

Prenant place au Royaume-Uni en 2002, l'histoire suit la décadence de la société suivant le dégagement d'un virus connu sous le nom de "Fureur", qui rend des personnes aveuglément violentes, et la lutte d'une poignée de survivants dans les ruines de tout ce qu'elles ont connu par le passé.
Succès critique et commercial, le film est largement reconnu pour ses images de Londres entièrement abandonnée, et a été réalisé presque entièrement en vidéo numérique. Il y a actuellement une suite, 28 Semaines plus tard, qui est sortie le 19 septembre 2007 en France, et un troisième volet 28 Mois plus tard prévu pour 2009.
Bien que Danny Boyle prétend que son film ne soit pas un film de zombies il en présente de nombreuses caractéristiques. Le film s'inscrit dans plusieurs traditions et rappelle autant les films de Zombies de George Romero que le film Le Monde, la chair et le diable (1959). Son image extrêmement soignée et ses personnages souvent très intéressants lui permettent de sortir du lot.
28 jours plus tard a été tourné de manière légère, en DV, afin de réduire le nombre de tournages (chaque scène est filmée par plusieurs caméras) et de limiter leur temps de préparation, ce qui est crucial lorsqu'il s'agit de vider des parties de la ville ou des tronçons d'autoroutes. L'image DV a, par ailleurs, la propriété d'instaurer une ambiance de documentaire ou de reportage.
Aux alentours de la 11e minute du film, le héros, après avoir fait sonner l'alarme de la voiture, se baisse pour ramasser un journal. On peut alors remarquer en arrière-plan les blasons des différents cantons suisses.

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Boh C'est quand même un film de zombies, même si on ne dit pas que c'est un film de zombies on retombe dans les mêmes idées.
Je vois pas trop le rapport zombies/dégénérescence sociale, soit dit en passant dans ces films.

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Boh C'est quand même un film de zombies, même si on ne dit pas que c'est un film de zombies on retombe dans les mêmes idées.
Je suis rassurée 

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Oh quand même!
Le monde des zombies n'est pas bien différent du notre si ce n'est qu'il est infesté de zombies. Ils ne sont toutefois pas plus méchants que quand ils étaient vivants.
Gens=zombies en devenir

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l'avion de l'apocalypse
Un avion débarqué de nul part atterrit sur l'aéroport d'une grosse ville située on ne sait trop où. Sûrement est-il passé non loin de l'endroit où quelques pépins nucléaires sont récemment survenus, puisqu'il en sort un tas "d'infectés" : des hommes aux faciès en putréfaction qui s'en prennent à tous les gens normaux pour boire leur sang. L'épidémie a commencé, l'apocalypse se profile.
Malgré l'insistance d'Umberto Lenzi pour démontrer que son film ne relève pas entièrement de l'invasion de morts-vivants en vogue à l'époque, on peut affirmer sans se tromper que "L'Avion de l'apocalypse" surfe sur le succès du "Zombie" de Romero au-delà du raisonnable. Evidemment, ses "infectés" ont des capacités physiques supérieures à celles de n'importe quel zombie de supermarché (ils courent, ils grimpent des échelle, utilisent des armes à feu, des armes blanches et ils boivent de l'alcool), et ils savent également réfléchir à l'occasion, mais tout de même, leur objectif est rudement similaire, et le climat de fin du monde qui marque le film de Lenzi est à peu près le même que celui de Romero, avec militaires débordés, couples qui cherchent à s'enfuir, télévision prise d'assaut et même des vues d'hélicoptères donnant sur des champs envahis par ces énergumènes anthropophages.
En réalité, en faisant de ses infectés des êtres capables de gambader et de mitrailler, Lenzi ne fait que pallier assez efficacement à son manque de figurants. Comment aurait-il pu décrire la fin du monde si ses "méchants" assez peu nombreux s'étaient contentés de pousser des râles plaintifs en marchant à la vitesse petit V ? Difficile, et c'est sans doute pourquoi l'instauration d'un climat de danger passait par le dopage des gloutons radioactifs. De même, si le budget ne permettait probablement pas de financer des effets gores à foison (il reste malgré tout quelques beaux moments, comme cette énucléation certainement influencée par les travaux fulciens sur le sujet), le réalisateur de "La Rançon de la peur" trouva la parade : au lieu de jeter ses pseudos-zombies au cerveau du premier venu, il les lance contre les poitrines ou les cous, permettant d'une part de faire référence aux vampires autant qu'aux morts-vivants, et d'autre part de pouvoir déssaper en toute dignité ses actrices, aux chemisiers légers et souvent de mauvaise qualité.
Lenzi n'est pas avare en spectacle et livre une nouvelle fois un film répondant intégralement à ce que l'on peut en attendre sans dévier une seule fois vers des détails comme la psychologie ou la crédibilité. Comme souvent, y compris dans certains de ses polars les plus réussis, le scénario en pâtit. Mais ici, il faut bien admettre qu'il y est allé un peu fort, et qu'aussi généreux soit-il dans ses partis-pris, le réalisateur accumule les bêtises et les approximations techniques. Le montage, d'abord : en plus de faux raccords nombreux et grossiers, certains plans ou certaines scènes s'enchaînent en dépit du bon sens ou même de la logique. C'est la conséquence d'une relative surabondance de personnages isolés ou non, qui tous cherchent à lutter ou à s'enfuir, provoquant ainsi plein de petites sous-intrigues mal agencées. Il faut dire que les acteurs n'aident pas à corriger le tir, puisqu'aucun, pas même l'expérimenté Mel Ferrer, n'est vraiment digne de figurer au casting. Le pire étant certainement les figurants qui, planqués sous le masque raté des infectés (sorte de pizza trop cuite s'arrêtant au niveau du cou), se permettent de grimacer à outrance.
La rumeur dit que Tomas Milian et Fabio Testi furent un temps considérés pour le rôle principal (si on peut l'appeler ainsi). C'eut été assez amusant... Mais il faut bien faire avec ce que l'on a, et il faut donc se contenter d'acteurs surjouant assez atrocement chaque sentiment que leur personnage est censé ressentir. Peut-être est-ce dû à un emploi étrange de la musique de la part de Lenzi, qui sera capable de l'utiliser sur des scènes totalement anodines et de l'oublier complètement dans des moments plus importants.
Toujours est-il qu'avec ses défauts énormes, "L'Avion de l'apocalypse" peine à faire impression. Lenzi n'a pas changé, il reste toujours aussi généreux, prône toujours une morale aussi violente que peu subtile (les hommes : tous des cons, la science : de la merde, vive le naturel), mais cette fois, cela ne suffit pas à contrebalancer des handicaps trop présents. Niveau horrifique, cela reste cependant bien mieux que son médiocre "Cannibal ferox" ou que son atroce "Maison du Cauchemar", mais nous sommes tout de même loin des classiques.
Last edited by psycho (2008-03-03 11:26:20)

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Très très bon topic, et tout particuliièrement la chronique de Coaster qui montre très bien que le genre du film de zombies est aussi et avant tout un genre artistique, et pas uniquement un genre commercial basique réservé aux séries Z exploité pour faire peur aux ados ou montrer des actes de cannibalisme gratuit. Le sens de la symbolique était bien développé chez Romero, et on a envie de faire un parallèle entre le genre du film de zombies exploité par des gens talentueux comme lui par rapport à des films de zombies de série Z et des films comme Rambo, ou les dents de la mer par rapport à leurs suites : un concept intéressant est repris sans aucun des éléments qui en faisaient la personnalité, et discrédité alors qu'il était au départ intéressant (Rambo, drame psychologique dans le 1 et film d'action à partir du 2 ; Les dents de la mer, avec le symbole de la cupidité humaine dans le 1, et série-B-pour-faire-peur à partir du 2 ; ...) .
A part Honeymoon zombie, il y a aussi une "comédie romantique avec des zombies" : shaun of the dead, parodie de grands classiques du genre (je ferai la chronique plus tard dans la journée)
Last edited by toorop (2008-03-03 16:51:06)
The sky is blue and all the leaves are green.
The sun's as warm as a baked potato.
I think I know precisely what I mean,
When I say it's a shpadoinkle day.
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Ben faut surtout eviter de tomber dans l'archétype pretentieux et debile d'intello de gauche: "les film de zombie est une critique sociale, blablabla"
mais il faut aussi eviter le coté gogol pré ado: buearrrrrgh

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Faut reconnaitre, c'est un bon résumé
Au fait, j'oubliais : j'aime beaucoup les bons films de zombies (à vocation artistique ou commerciale, ça c'est autre-chose) , j'aime beaucoup les bons gros nanards de zombies quand c'est bien fait, j'aime beaucoup Rambo 2 et 3 (pas vu le 4) , j'aime beaucoup les dents de la mer 2 , ... ce que je n'aime pas, c'est au contraire les gens qui méprisent les films de zombies, les dents de la mer, ... en oubliant que OBJECTIVEMENT, ce sont des films de qualité.
Last edited by toorop (2008-03-03 19:46:59)
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Ouah au départ j'avais compris que tu pensais que Rambo était un film de zombies.
Tiens faut que je fasse un topic des films injustement catalogués

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C'est pour ça que j'avais préféré rajouter ça : dans ma première réponse, j'avais dit tout le contraire de ce que je voulais dire...
En tout cas, Rambo contre les zombies, ça pourrait être pas mal pour Rambo 4. Ou alors un cross-over Rambo/Romero.
Shaun of the Dead
Réalisation : Edgar Wright
Scénario : Edgar Wright, Simon Pegg
Film britannique, avec Simon Pegg, Nicky Frost, ...

A presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie et est sur le point de se faire larguer par sa petite amie. Tant mieux, ça lui évitera de se rendre compte qu'une épidémie bizarre envahit Londres et transforme peu à peu les gens en zombies... Shaun trouvera-t il le courage de reprendre son destin en main? Va-t il sauver sa petite amie? les zombies vont-ils... En gros, la problématique classique d'un film de zombie classique, ni plus, ni moins, mais la parodie ne se contente pas de reprendre quelques-uns des plus fameux clichés de l'histoire des films de zombies dans le style scary movie, elle va en plus y ajouter une parodie de ce qu'on pourrait y ajouter les films d'accomplissement-personnel-du-héros-révélé-par-les-évènements-tragiques et une démonstration de ce que seraient probablement des réactions réalistes de bon sens face à une invasion de zombies (enfin, pour une partie, en tout cas).
D'un coté, Shaun restera un loser jusqu'au bout, même quand il essaye désespérément d'être héroïque, et c'est parfois ça qui lui permettra de venir à bout des difficultés qu'il va rencontrer. Bref, les personnalités se révèlent, mais pas comme elles sont sensées le faire dans un film-catastrophe classique. D'un autre coté, on verra les personnages faire preuve de réaction en total décalage avec la tension dramatique sensée accompagner toute invasion de zombie qui se respecte, pas toujours très intelligentes, mais dans lesquelles on reconnaît à mon avis pas mal de gens qu'on connait. Et parfois avec beaucoup de bon sens.
Tout au long du film, les thématiques classiques des films de zombie seront développées, que notre "héros" va affronter avec ce constant décalage : invasion progressive des zombies (tiens, des mecs bourrés?!) , l'ami dont le comportement change peu à peu pour finalement poser un dilemme (tuer et survivre, ou impossible de tuer un être cher ; ici, comment le tuer sans prendre de risque, par exemple en lui plantant des 45 tours dans le crane) , la cuite après la rupture (monumentale) , les cascades (débiles), les stratagèmes (aussi subtils que de prendre un cours de comédie accéléré pour se faire passer pour des zombies) , le lieu où tout le monde se sentira en sécurité (le pub) , ..., jusqu'à l'intervention des militaires portant l'insigne d'Umbrella. Du reste, le titre même du film est une référence au « dawn of the dead » de Romero.
Bref, on ne réinvente à proprement parler ni le film de zombie, ni la parodie, mais on reprend subtilement des bonnes recettes du genre de façon plutôt inventive, et avec un parfait effet de décalage. Très bonne reprise des grands classiques du genre, à recommander à tous les fans de Resident Evil et de la nuit des morts-vivants.

Last edited by toorop (2008-03-09 20:02:00)
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la nuit des morts vivants

Pour des raisons d'abord inconnues (et expliquées plus tard au cours du film), de nombreuses personnes se transforment en zombies et dévorent ceux qui ont le malheur de les croiser. Une poignée de survivants se réfugient dans une maison, où ils devront passer la nuit en contenant l'assaut des zombies.
Le film reprend la trame de Rio Bravo de Howard Hawks. Si le film peut sembler vieilli à certains, il conserve une atmosphère unique et très étrange qui lui apporte une certaine crédibilité. À l'instar des autres films à micro-budget des années soixante et soixante-dix, La Nuit des morts-vivants reste un ovni cinématographique à regarder absolument dans son contexte. Ce sont sans doute ses scènes choc et contestées qui ont fait le succès du film, à l'image de la scène où une petite fille, transformée en zombie, dévore son père avant de tuer sa mère.
Le film est aussi marqué par les convictions politiques de l'auteur. L'acteur principal est un jeune afro-américain : chose rare pour l'époque. Il ne faut en effet pas oublier que la ségrégation était encore de mise aux États-Unis un an auparavant. Ce choix de Romero (même si le réalisateur a toujours nié avoir engagé Duane Jones pour sa couleur de peau) est encore renforcé par le sort réservé au héros qui doit subir, en sus des assauts de zombies, les attaques de ses camarades racistes. Seul survivant, il sera abattu par la police à la fin du film et exposé comme un trophée de chasse. En outre, l'attaque des zombies a également été interprétée comme une métaphore de la guerre du Vietnam.
Ainsi, La Nuit des morts-vivants, derrière une intrigue brute et simple, est un film politique, comme d'autres films de Romero (par exemple Zombie, critique de la société de consommation).
Suite à une négligence concernant ses droits d'exploitation, La Nuit des morts-vivants est depuis définitivement tombé dans le domaine public.
Quatre suites ont été entreprises par George Romero : Zombie (1978) , le Jour des morts-vivants (1984) et Le Territoire des morts (2005) Diary of the Dead (2008).
Un remake du film a été réalisé en 1990 par Tom Savini, célèbre spécialiste des effets spéciaux de maquillage et collaborateur habituel de G.A. Romero.
Suite à un défaut d'enregistrement du copyright du film à sa sortie, il se trouve actuellement dans le domaine public. Il est donc librement téléchargeable sur internet :
http://www.archive.org/details/night_of_the_living_dead

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Suite à un défaut d'enregistrement du copyright du film à sa sortie, il se trouve actuellement dans le domaine public. Il est donc librement téléchargeable sur internet :
http://www.archive.org/details/night_of_the_living_dead
C'est super ça

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Indétrônable, mythique, et en plus dans le domaine public, ce film a décidément toutes les qualités...
The sky is blue and all the leaves are green.
The sun's as warm as a baked potato.
I think I know precisely what I mean,
When I say it's a shpadoinkle day.
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J'l'ai Dl au passage.
La scéne de la petite fille qui tue sa mére est plus que culte

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vu a la fac des affaires internationales du havre: 
merci a Papy pour la photo

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et dire que j'ai pas encore lu ce post -_- shame on me.
Merci pour la liste de film sen tout cas, j'ai du pain sur la planche 
tiens en passant, je vous recommande plane dead - des morts vivants dans l'avion, dans le même style que des serpents dans l'avion (film absolument génial en passant).
Un contener scientifique contenant une experience sur la resurrection des tissus est endommagé lors de turbulances dans un avion de voyageurs... je vous laisse imaginer la suite 
(probleme de imageshake, je file des images plus tard)
Dans ma divx-o-theque j'ai aussi des trucs du genre (attention ils peuvent être dans la liste du book of the dead mais sous des noms différents):
* Shaolin VS Evil Dead (dans la lignée des histoire de fantome chinois)
* Chopper Chicks in Zombietown (Troma) - Des bikeuses, un village dans le désert, des zombies... enjoy 
* Hell of the living dead - une île avec des experiences scientifiques qui ont mal tournées
* Oasis of the Zombies - une malédiction sur un trésor perdu dans le désert
* Redneck Zombies (Troma) - Des rednecks distillent leur tord boyaux avec des déchets toxiques -_- ... enjoy 
* Zombie Island Massacre - heu je sais plus, surement le meme genre que Hell of the living dead (pas mal de films ont été 'remaké', dans ces genres là, tout comme Cannibal Holocaust)
* Space Zombie Bingo (Troma) - zombettes sexys, humour et documentaire spatial... a voir avec sa copine
* Rabid Grannies (Troma) - Deux grand meres zombifiées par magie noire massacrent leurs familles 
* Versus - ! comment peut on le rater celui là ?! Une foret japonaise maudit, tous ceux qui y sont mort se transforment en zombie.. ca tombe bien, les yakuzas se battent avec un évadé de prison facon matrix, ca saigne c'est drole c'est bô ! edit - Pardon je n'avais pas vu les lignes a son sujet dans le post original ^^
Last edited by Buuud (2008-04-23 15:47:14)

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et dire que j'ai pas encore lu ce post -_- shame on me.
Le forum est super dense et touffu, ça m'arrive souvent à moi aussi.

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Le forum est super dense et touffu, ça m'arrive souvent à moi aussi.
qui sera le premier a sortir un jeu de mot idiot sur cette perche enorme ? (non, perche ca compte pas)

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