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Atention, je fais cette chronique de mémoire ; j'ai vu ce film une fois à sa sortie, et j'en ai gardé un bon souvenir, mais je ne donnerai pas forcément des masses de détails, je ne l'ai pas revu depuis.
Le film prend la forme d'une chronique sur la vie d'un lobbyiste Américain : officiellement, Nick Naylor travaille pour une fondation dont le but avoué est de démontrer les effets positifs du tabac sur la santé ; officieusement, : Nick Naylor a pour mission de protéger l'image des compagnies de cigarettes, et donc leurs bénéfices. Pour cela, tous les moyens sont bons, et lui est chargé de la partie « 100% mauvaise foi » : « « Je n'ai pas de grands diplômes, j'ai juste un DEUG en grande gueule ». 
Et c'est là en particulier, tous les moyens sont bons : argument de pure mauvaise foi mais tellement cons qu'ils en sont impossibles à nier, manipulation, trucage des chiffres, financer des campagnes de prévention bidon alors qu'on sponsorise les prochains films d'Hollywood pour qu'ils fassent fumer les héros comme au bon vieux temps de Boggart (« Maintenant, celui qui fume dans un film est un psychopathe ou un Européen. », alors il va falloir « put the sex back into the cigarettes ») , en faire encore plus que l'adversaire dans le domaine des bon sentiments, . « Michael Jordan joue au basket, Charles Manson tue des gens. Je parle » 
Dans le même temps, Nick Naylor essaye d'être un bon père, ce qui, apparemment, n'est pas incompatible avec le fait d'être un vil sacripant au service des capitalistes. En gros, c'est un peu « menteur, menteur » (très bon film quand même, si je me souviens bien) revu et corrigé par Al Crane.
Le film traite le sujet sur le mode humoristique, pas sur le mode documentaire. Mais c'est surtout un concentré de cynisme à l'état pur. Pendant tout le film, on découvira avec énormément de dérision la façon dont le perso défend les intérêts de ses clients, mais aussi un total cynisme, voire une certaine fierté ; il SAIT parfaitement ce qu'il fait (« On vend pas des tic tac, on vend des cigarettes cool, abordables, et qui rendent accro. Le boulot est presque fait ») , mais tout son travail consiste à utiliser la logique pour essayer de le cacher. 
Le gamin, au centre, a un cancer à cause du tabagisme passif
Le perso déjeune toutes les semaines avec des « collègues » à lui travaillant pour d'autres lobbys : « On est les M.D.M., les Marchands De Mort. On est les porte-paroles des industries du tabac, de l'alcool et des armes. » Et en Anglais, c'est encore meilleur : « we call ourselves the M.O.D. Squad : M.O.D. : Merchants O [Death] . », allusion à uné émission télé : the mod squad.
Tout l'intérêt du film tient dans ce décalage constant entre le héros hollywoodien et ce perso bourré d'humour, mais sans aucun sens moral. Perso, mes moments préférés sont ce grand moment : ce passage où les MDM discutent et s'engueulent sur le fait de savoir qui fait le plus de morts. « 270 morts ? Quelle tragédie ! Nous, on en fait 1200. » ; et les discussions entre le père et le fils, où le père essaye de transmettre sa « passion » à son fils, en lui enseignant à quel point tout est relatif (qu'on soit d'accord ou pas, Nick Naylor est impressionant) , ce qui est une grande partie de l'intérêt de ce film : cet impressionant professionalisme dans la mauvaise foi.
En fait, Thank you for smoking fait partie de cette génération récente de films et de séries présentant des purs anti-héros, un peu à l'image d'un « The Shield », par exemple, qui prend pour héros les policiers ripoux d'une brigade de police de Los Angeles (meurtres, drogue, abus de pouvoir, . Et le pire, c'est qu'ils ont tenu des propos anti-patriotiques, dans un épisode !) ou Oz (pas vu hélas, mais si j'ai bien compris, il s'agit d'une série sur l'univers carcéral où la seule loi est celle du plus fort, et où les méchants gagnent régulièrement) , et qui font pa smal penser à Al Crane. Il ne s'agit pas d'apprécier le perso principal, mais de voir un film où on ne cherhce plus à présenter des héros qui agissent pour le bien, dieu, et la patrie, mais au contraire de voir ce qui se passerait si on ne cherchait pas à donner de bonnes cartes aux gentils (à supposer qu'on en trouve dans ces films) ; il y a une certaine maturité, on explore des trucs qu'on n'avait jamais osé faire avant pour le grand public, ce qui, j'espère, n'est pas près de s'arrêter.
. Comme dirait Wesley Snipes, ce mec me fait méchamment penser à un « démon habillé en père noël »
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18638653&cfilm=58839.html : pour la bande-annonce,et les trois extraits, très représentatifs du film.
Last edited by toorop (2007-12-28 01:43:31)
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Tout bonnement un chef d'oeuvre
Pas encore vu mais ta critique me donne envie de me jeter dessus 
hop, la muuuule

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Tout pour plaire! Tout le film est excellent et le scénario merveilleusement écrit. A.Eckhart est au niveau de Spinoza et pourrait nous donner l'envie de prendre un paquet de cigarettes en nous disant que ce la n'aura pas de répercussion sur notre santé. Un talent qui se travaille mais qui prouve qu'avec des tournures de phrases et la philosophie du judo de prendre la force de l'autre pour la retourner contre luiet ainsi on peut se donner raison tout en ayant tord grâce à l'autre. Dialogues écrit de façon remarquable pour qu'on soit toujours du côté du "marchand de mort"(MDM) mais biensûr il faut prendre tout cela au 2nd degré mais cela donne quand même à réfléchir et doit nous laisser critique, libre de penser ce que nous voulons et ne pas toujours suivre les pubs ou paroles de personnes influentes, toujours garder son côté critique. Un film intelligent, ponctué d'une photographie agréable et de jeux d'acteurs au niveau. A voir avec l'esprit réfléchi!

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Sortie sans bruit (et quasiment sans être remarqué !), « Thank you for smoking » est pourtant une excellent surprise ! En plus d'un scénario génial de cynisme (et parfois effrayant comme la scène où les lobbyistes se disputent pour savoir lequel, du tabac, de l'alcool ou des armes, est le plus meurtrier), d'une mise en scène parfaitement maîtrisée (pas un temps mort !) et d'un casting de 1er ordre (Robert Duvall en parrain du tabac, William H. Macy en sénateur minable, J.K. Simmons égal à lui-même en petit chef autoritaire, Katie Holmes en journaliste sans scrupule, Sam Elliott en cow-boy cancéreux Maria Bello en lobbyiste.), c'est surtout la prestation hallucinante et totalement décomplexé de Aaron Eckhart qui fait de ce film une petite merveille ! Il enchaîne les scènes les plus incroyables avec un bagout d'une persuasion ahurissante (la négociation chez le cow-boy vaut presque à elle seule le détour) On pourra attaquer le film en lui reprochant de rendre les lobbyistes sympathiques mais la fin (où le héros change de branche) montre bien qu'il ne s'agit pas tant de faire le procès du tabac que de raconter l'histoire d'un mec doué pour la tchatche et qui s'en sert ! Un film rare à la fois cynique et jouissif mais, et c'est là sa grande valeur, jamais démago (bien au contraire !)

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Ca me fait penser a fight club et dans une moindre mesure à Orange mécanique.
Pour fight club, tu peux développer?
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Milieu corporatiste, personnages qui en profitent, critique du Dieu dollar, même reprise de vues meanstream (dans Fight club c'etait la photo d'un catalogue, dans TYFS c'est la reprise d'une vidéo d'alerte incendie), même remise en cause des vérités étatiques. t'en veux plus?
Moi c'est KROM
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Je donne pas mon avis , je l'ai pas encore vu . Je signalais juste que j'allais le faire et je revient vous dire ce que je pense .


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Milieu corporatiste, personnages qui en profitent, critique du Dieu dollar, même reprise de vues meanstream (dans Fight club c'etait la photo d'un catalogue, dans TYFS c'est la reprise d'une vidéo d'alerte incendie), même remise en cause des vérités étatiques. t'en veux plus?
Désolé pour le délai de réponse, mais je suis un peu pris en ce moment et mon chien avait mangé mon clavier, m'sieur.
Quoi qu'il en soit, c'est pas con du tout, mais je suis pas forcément d'accord sur tout. Je m'explique : pour la remise en cause des valeurs étatiques, il m'avait semblé que c'était plus large que l'Etat : il y a aussi les capitalistes, l'american way of life, ... avec, comme tu disais, la critique du dieu-dollar et autres joyeusetés de ce genre. Quant à la technique du réalisateur (vues meanstream, ...) , j'avoue humblement que ça fait plusieurs mois que j'ai vu fight-club, et que TYFS, c'est pas vraiment tout frais dans ma tête. Mais d'après ce que j'en ai gardé comme souvenirs, ça m'a l'air vrai, il n'y a pas grand-chose à ajouter.
Mais, même si je pense que c'est bien un esprit commun, au moisn en grande partie, et deux manières de réaliser qui se ressemblent beaucoup, je crois pas que ce soit la même optique : pour moi, fight-club (un excellent film incompris, à l'époque, ça mériterait un post geekipédien) , c'est une descente aux enfers, alors que TYFS est la découverte par le spectateur d'un univers parfaitement cohérent et qui fonctionne très bien comme ça (ce qui est au final effrayant ou amusant, c'est selon) . A part ça, je n'avais pas l'impression que TYFS remette en cause, pour moi, c'est plutôt un film qui inverse les rôles par pure ironie.
Vous en pensez quoi?
Last edited by toorop (2008-01-14 21:50:39)
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Dans fight club, il y a aussi la folie du heros qui tombe dans les exces permanent et c'est cette foloie qui le met en exerge de la société.
le mec de TYFS est plus sur de lui (cf la scene ou il bouffe au resto et parle de kidnapping)
Moi c'est KROM
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Et en plus, le mec de TYFS est parfaitement conscient de ce qu'il fait, contrairement à fight-club.
A part ça, même utilisation des flashback, aussi, si je me souviens bien ?
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J'ai vu ce film bourré et voir des gens parler tabac et fumer durant 2 haures a été un cauchemar

Trés bon film cependant.

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J'ai vu ce film bourré et voir des gens parler tabac et fumer durant 2 haures a été un cauchemar
![]()
Si en plus, tu étais avec des chasseurs membres de la branche Française de la NRA...
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Ca me rapelle un pote qui voulait arreter des fumer et qui avait été voir le pari avec nous

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Je sais pas pourquoi, mais j'ai vu le film (adoré) j'ai longtemps cru que c'etait vigo mortensen alias aragorn


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Je sais pas pourquoi, mais j'ai vu le film (adoré) j'ai longtemps cru que c'etait vigo mortensen alias aragorn
http://www.egrupos.net/albumPhoto/730190/photo_126.jpg
http://www.cbo-boxoffice.com/full/p4956.jpg
ouah moa ossi !!!!!!!
mais je pense que Aaron Eckart est plutot un lookalike de james de Silent hill 2



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Bien vu. Avec aussi un petit coté Léon de RE2 en plus vieux...
Last edited by toorop (2008-02-28 00:24:43)
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Léon de RE2 en plus vieux:

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Bon, je viens de réentendre la bo de Juno. Sans dire que Juno est une merde (même commentaire pour la bo) , il faudra qu'on m'explique comment le réal de TYFS a pu se compromettre dans un film sympa, avec de bonnes répliques, mais quand même méchamment orienté ado avec un petit (petit?) coté moralisateur qui, personnellement, m'a gonflé au possible... De bonnes choses à reprendre et on sent justement qu'il y a une bonne équipe derrière, mais quand même dans un film un peu plus adulte
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hop, mon avis a chaud, je sors du visionnage.
Excellent film en tout point, tant sur les messages transmis que sur le jeu d'acteur, et la forme en générale du film.
Finalement, du début a la fin, bien que sous les traits de la lutte pour / contre le tabac, ce film prône surtout, à mon gout, le rôle prépondérant de l'éducation. Etre apte a donner toutes les clés en mains de nos ouailles pour qu'elles puissent faire le choix qui leur plait et leur conviens le mieux.
Vraiment un très bon film, je regrette de pas l'avoir vu plus tot 

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