Sous-culture : là où les geeks se sentent chez eux

toorop

Duke Nukem c'est bien un rpg?

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Petits meurtres entre amis

Petits meurtres entre amis (Shallow grave)
Royaume-Uni, 1994
De Danny Boyle
Scénario : John Hodge
Avec Kerry Fox, Ewan McGregor, Christopher Eccleston, Ken Stott, Keith Allen
Musique : Simon Boswell
Durée : 1h29

Petits Meurtres entre amis est tout d'abord le premier long métrage de Danny Boyle, qui s'est auparavant essayé à de nombreux téléfilms. « C'est également sa première collaboration avec Ewan McGregor, dont c'est le premier grand rôle au cinéma, qui a depuis tourné dans une trentaine de films et se permet aussi bien de figurer dans de grosses productions américaines que dans des projets plus modestes sur le sol britannique. Les deux se retrouveront ensuite pour le cultissime Trainspotting et Une vie moins ordinaire, avant que Danny Boyle ne se laisse tenter par les sirènes hollywoodiennes et adapte La Plage d'Alex Garland, sur un scénario de John Hodge. D'ailleurs, les trois films précédemment cités ont justement été écrits par ce même scénariste. Petits Meurtres entre amis ne va pas passer inaperçu lors de sa sortie et va permettre à tout ce petit monde de se faire un nom, ce qui vaut également pour Kerry Fox et Christopher Eccleston, qui n'en étaient pourtant pas à leurs débuts. » (Carine Filloux)

Juliet, Alex et David n'ont plus vu leur nouveau colocataire, décidément bien discret depuis son emménagement. Normal : en entrant dans sa chambre, ils trouvent qu'il est mort, de façon encore un peu mystérieuse. Fouillant dans ses affaires, ils découvrent une valise pleine de billets qu'ils décident de garder pour eux. Il ne leur reste plus qu'à se débarrasser du corps et l'histoire est entendue. Du moins le croient-ils.

Commence alors sérieusement une « fable noire et dérangeante à l'humour cynique. Une plongée en apnée d'une heure et demie dans le glauque et le grotesque, saupoudrée d'une grosse touche de violence. »(Carine Filloux) . Sans être à proprement parler un huis-clos (je pense, mais je ne suis pas un spécialiste) , l'ensemble du film se déroule dans une ambiance d'isolement où les personnages sont non-seulement le centre de l'intrigue, mais sont aussi pratiquement les seuls intervenants vraiment visibles et intéressants. Quelquefois, un personnage extérieur au groupe (généralement de bonne qualité) intervient, mais avec un rôle secondaire, et son intervention reste limitée à ce qui est nécessaire pour le scénario, sans plus, comme on le ferait pour n'importe quel huis-clos. Bref, malgré une apparence d'ouverture sur le reste du monde, c'est bien une ambiance de huis-clos qui vous prend rapidement aux tripes.

"Ces aventures que tu n'as pas eues, c'était avec des hommes ou avec des femmes?"

« Le film débute avec le visage fixe de David en gros plan qui déclare en voix off que la confiance et l'amitié sont deux choses importantes dans la vie et que si on ne peut pas faire confiance à ses amis alors à qui? S'ensuit une étourdissante recherche du colocataire idéal menée tambour battant et dont les différents entretiens ressemblent plus à une mise à mort pour les prétendants. Jusqu'à Hugo.» (Carine Filloux) Le rythme change alors : après "un départ sur les chapeaux de roues dans les rues vides de "n'importe quelle ville, elles se ressemblent toutes". Le montage est extrêmement rapide, tout comme la musique qui rythme les images. Les entretiens de passage sont montés en alternance, se concentrant sur les questions, vu que de toutes façons, les personnes concernées n'ont pas leur mot à dire. De même, lorsque les trois locataires découvrent le cadavre d'Hugo, le montage les suit en parallèle chacun leur tour, très rapidement, entre David qui, interloqué, ne peut quitter le corps des yeux, Alex qui fouille la chambre et Juliet qui est partie téléphoner, cette alternance accroissant la tension de la scène. » Le rythme du film perd alors peu à peu en vitesse, mais pas en énergie, faisant passer le spectateur d'une ambiance délicieusement cynique à quelque chose de plus pesant, voire d'oppressant . Les personnages perdent peu à peu cette belle assurance qui les caractérisaient au début du film (même Christopher Eccleston, l'expert-comptable, si !si ! Après tout, il s'est bien tapée Kerry Fox) pour s'embourber dans les difficultés de leur petit projet bucolique, la première étant bien sûr le facteur humain.

"Non, je ne suis pas fou..."

"Le point de non-retour sera atteint quand ils devront tirer à la courte paille pour savoir qui va découper le corps". La paranoïa et la violence vont s'installer petit à petit dans l'appartement et modifier les relations entre les trois amis, d'autant plus que les trois persos ne sont pas si seuls qu'ils le pensent. On remarquera au passage que c'est à partir du passage à l'acte, quand il faudra découper le corps, que les relations entre les trois amis vont se détériorer ; pourtant, ça paraissait tellement facile.

si un jour, vous êtes invités chez des amis qui, devant leur porte, ont un paillasson sur lequel est écrit « Not today, thank you », déclinez l'invitation.

Pas un seul instant, le réalisateur ne choisira de mettre des effets en trop. La réalisation est sobre, et le plus souvent, ce qui doit frapper est simplement suggéré, même les passages de violence. Ce qui ne rend d'ailleurs ces passages que plus frappants.

Le script est un bijou d'humour noir et de cynisme, et est servi par des acteurs remarquables dont le jeu, jusque chez les personnages secondaires, restera sans fausse note jusqu'à la fin du film. Un peu troublant, même, lorsqu'on se reconnaît chez un personnage. Ma préférence va toutefois à Christopher Eccleston, dont la lente métamorphose est fascinante. Comme le fait remarquer Carine Filloux, il aura d'ailleurs également le mot de la fin: " Oh oui, je crois en l'amitié, je crois que nous avons besoin d'amis, mais si, un jour, vous vous rendez compte que vous ne pouvez plus leur faire confiance, et bien que se passe-t-il alors, que se passe-t-il?"

On pourrait enfin signaler des similitudes dans le style entre Petits meurtres entre amis et certains futurs films de Danny Boyle (on sent déjà le réalisateur excellent et un peu barré) ; certains détails dans ces films semblent même être des clins d'oeil, comme ce bébé-automate qui revient dans les rêves des personnages.

Au passage, je cite mes sources : http://www.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=181
http://fr.wikipedia.org/wiki/Petits_meurtres_entre_amis

Last edited by toorop (2007-11-04 23:49:09)

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papy tromblon

Sous-cultivé à l'extrême

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Re: Petits meurtres entre amis

miam miam ca faisait un bail que je voulais faire la critique de ce film ici.
allez y c'est du tout bon

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jeune ephebe

visiteur du trox

Re: Petits meurtres entre amis

Un classique de l'humour noir, mais aussi un thriller psychologique, où chacun est coupable. Voir les personnages se changer, d'amis en ennemis, se battre, ... pour de l'argent, c'est un délice ! La réalisation est parfaite, toujours dans l'etonnement, toujours etrange (pafois ressemblante à celle de Trainspotting), glaciale comme cet appartement, et comme le temps grisatre de la Grande Bretagne ! Un coup de coeur pour le duo de flic, sortie d'un autre temps, d'un autre film, d'un autre livre ... noir et décalé, bien sûr !

krom

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Re: Petits meurtres entre amis

Un bijou d'humour noir britannique ! Ce film est une référence du genre. L'atmosphère est terriblement bien retranscrite par des acteurs impeccables. A réfléchir 2 fois avant de choisir ses potes. Petits meurtres entre amis est un de mes films préférés.

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Moi c'est KROM

psycho

Jeux de l'année : uncharted 2 (ps3) ,Layton 2 (DS

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Re: Petits meurtres entre amis

Encore un film "référence" que j'avais pas encore vu ! Et bien je m'attendais à une comédie d'humour noir, je me suis vite rendu compte qu'il y avait bien plus de noir que d'humour ! C'est surtout à partir de la découverte du cadavre que ça commence : les esprits divergent mais tous les trois s'unissent pour commettre d'abominables choses.. et bien entendu, tout cela ne sera pas sans conséquences.. Ma soeur avait peur de dormir toute seule après ça .. Un film cru, étrange, dérangeant, angoissant et.. britannique. Du vrai Danny Boyle quoi. (Trainspotting, The Beach, 28 jours plus tard..). A voir !

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