#1 2007-08-21 21:52:55

papy tromblon
Sous-cultivé à l'extrême
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Geeks et religions

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Je ne pense pas que beaucoup d'entre vous croient a une quelquonque religion. D'abord parce que notre generation est tres peu croyante mais en plus, en tant qu'individus geeks munis de pc relié au net, vous etes en contact avec plus d'informations probantes sur la science, la physique....

Ensuite parce que je pense que le geek est foncierement athé et arreligieux.
Pourquoi? Permettez moi de m'expliquer.( une etude sans aucun chiffre, meme pas d'experience juste du feeling)

D'abord et avant tout le geek est souvent un scientifique dans l'ame, dans cette precision du savoir, du geste bien executé, de l'exactitude de la connaissance. Il est souvent en contact avec la science pure(de facon detournée bien sur), l'experimentation, la logique (des domaines dans lesquels la religion est souvent peu presente.L'informatique est un domaine ou chacun peut mettre les mains dans le cambouis, savoir comment marche sa machine, en connaitre les mecanismes....
mine de rien, cette approche du monde permet au geek (et au scientifique en general) de moins se laisser abuser par de quelquonque fables improuvables.


Mais le geek n'en est pas moins sensible a la fiction.
Le geek est soumis a de nombreuses manifestations magiques et mystiques (jeux videos aux pouvoirs hallucinants, sf débridée, fantasy remplie de monstres cosmique.
Ce qui fait que peut etre par un effet de blasage, le geek se laisse peu impressionner par des gens qui marchent sur l'eau ou des pains qui se multilplient.

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Le geek aime le savoir. il aime aussi savoir ce que les autres ne savent pas en general. ajoutez a cela l'anticonformisme classique du geek et vous vous rendrez vite compte que le geek ne peut decement suivre une doctrine de vie, serieuse et moraliste (lui qui poutre du zombie a DOTA ou se branle devant du hentai)

ajoutez aussi le gout des geek pour les femmes, ou plutot l'enorme frustration des geeks d'etre quand meme des minables interressant peu les nanas. comment voulez vous qu'un mec qui bande des qu'une nana lui adresse la parole pense a la morale sexuelle?


Pour finir le geek ne peut etre croyant dans une religion monotheiste car celle ci interdit de venerer plusieures entitées. le geek, naturellement curieux et versatile , se doit de s'interesser et de venerer plus d'un icone (c'est le péché d'idolatrie puni par le dogme des trois principales religions)


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#2 2007-08-21 21:59:06

sancy
50% etudiant 50% elfe de la nuit
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Re: Geeks et religions

Passionnante analyse bien qu'un brin courte ne trouves tu pas ?
Il y avait encore pas mal d'exemples à fournir . Quoiqu'il en soit je suis aussi athé convaincu, geek et je retrouve dans presque tout (sauf la frustration sexuelle)


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#3 2007-08-21 22:04:58

gogole
putain! des pédés de l'espace! planquez vos culs
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Re: Geeks et religions

quand il s'agit de casser de la religion je suis la big_smile

Qu'est-ce qu'un athée ?


1.  Nous sommes le plus souvent endormi par la vie, le succès, le confort, mais aussi par les soucis quotidiens, nos petites occupations, nos loisirs "et chacun de nous meurt affairé" comme dit si bien Épicure. Le réveille arrive parfois, le plus souvent brutalement et dans la douleur : un accident, un drame ou une quelconque épreuve vient bouleverser notre petite tranquillité, notre petite indifférence paresseuse. Et là l'essentiel s'impose : malgré tout le réconfort de nos proches, y-a-t-il une raison à notre malheur ? un sens à notre existence ? y-a-t-il une aide surnaturelle qui viendrait tout régler pour le mieux ? y-a-t-il un réconfort absolu d'un Être tout aimant ?

2.  Être athée, c'est vivre sans ce réconfort, sans cette aide, sans réponse à nos questions de sens. Apprendre à vivre entre hommes, seul, sans Providence ni réconfort transcendant : voilà l'exigence morale de l'athée. Être athée c'est apprendre à voler de ses propres ailes, c'est être responsable de ses valeurs et de sa morale. Dure exigence, mais oh combien satisfaisante... Sincèrement, vivre sans notre illusion qu'il existe quelque part quelqu'un ou quelque chose qui correspond à nos désirs les plus forts c'est prendre un rude chemin, le plus étroit de tous et le moins emprunté. Pourquoi renoncer au réconfort et au sens ? Pourquoi l'athéisme ? Par lucidité, par amour du réel, même indifférent et silencieux qu'il est, par refus de se soumettre à nos illusions i.e. à prendre nos désirs les plus chers pour la réalité qui n'a pas l'habitude de coïncider avec nos désirs, même les plus infimes : que penser du désir de tous nos désirs ? Être athée c'est avoir le bonheur comme fin et la vérité comme norme. C'est apprendre donc à être heureux dans la lucidité : telle est l'exigence première d'une âme philosophique, telle est la voie de la sagesse...

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3.  Être athée c'est comprendre qu'il n'y a qu'un seul monde, celui-ci, notre monde naturel si impitoyable et si indifférent à nos désirs ; un monde silencieux qui n'a rien à dire et qui n'écoute pas, un monde où tout est hasard et nécessité. C'est comprendre qu'il n'y a qu'une seule vie, celle-ci. Apprendre à vivre seul sans dieux, c'est apprendre à mourir, toutes nos petites morts, jusqu'à la dernière. C'est apprendre que le devenir emporte tout, que rien ne dure éternellement et donc que rien ne mérite qu'on s'y cramponne, qu'on s'y enchaîne, pas même nos rêves... Désespérance, la mort aura le dernier mot, qui n'en est pas un...

4.  Être athée pourtant c'est s'apercevoir que tout est à faire, tout est à inventer. C'est prendre conscience que nous avons à charge de devenir humain, nous qui le désirons tant : humain, jamais trop humain... Être athée c'est apprendre à être responsable du seul monde que nous avons, à préserver ses richesses naturelles et culturelles et donc apprendre le respect de la diversité. Tolérance et miséricorde, nous sommes seuls, nous ne pouvons compter que sur nous...

5.  Être athée enfin, c'est lutter. Lutter contre nos propres illusions, contre le fanatisme, l'intolérance et l'indifférence. C'est lutter pour un monde plus humain et en paix. Être athée c'est donc construire notre tour de Babel sans que les dieux viennent semer la discorde entre les hommes...

6.  On pourrait me demander pourquoi tant de philosophie et tant d'athéisme ? Et justement, à quoi bon tant penser si la vie n'en devenait plus heureuse, plus vertueuse et plus acceptable ? Mon maître en incroyance, athéisme et matérialisme, André Comte-Sponville aime à répéter la merveilleuse définition d'Épicure de la philosophie : "La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse." Ayons donc la vie pour objet, la raison pour moyen, la vérité comme norme et le bonheur pour but. Pardonnons à Dieu ou au Destin de n'être pas et vivons du mieux que nous pouvons...


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#4 2007-08-21 22:07:48

gogole
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Re: Geeks et religions

En savoir plus : http://atheisme.free.fr/Citations/Athee.htm


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#5 2007-08-21 22:14:05

coaster
bitman et robite fourre ever
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Re: Geeks et religions

Je lis souvent qu'un athée est une personne qui croit que dieu n'existe pas.... Cette définition m'a toujours amusé car elle suppose, bien entendu, que tel le croyant religieux habituel, l'athée lui aussi est également un croyant...

Dès lors, ce genre de définition appliqué à tout débat, entend renvoyer l'athée et le croyant à un même statut : l'un et l'autre sont incapables de démontrer l'existence ou l'inexistence d'un dieu.

Or, il me semble qu'un athée n'a pas à démontrer l'inexistence d'un dieu tout simplement parce que c'est un non sens : on ne peut prouver ou démontrer la non existence de quoi que ce soit ! Ainsi, vouloir à tout prix prouver qu'il n'existe pas de dieu ouvre de facto la porte à l'incohérence ou à l'approximation, voire à la manipulation des informations.

Par contre, il est parfaitement normal qu'un athée critique, contre argumente ou débatte les affirmations des croyants qui, eux, affirment qu'un dieu existe.

Ainsi, j'estime que la définition la plus cohérente de l'athée est : celui qui pense que les arguments avancés par les croyants sont faux et qui cherche à le démontrer.


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#6 2007-08-21 22:17:31

psycho
Jeux de l'année : uncharted 2 (ps3) ,Layton 2 (DS
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Re: Geeks et religions

C'est une personne capable de vivre dans la réalité, sans faire appel au surnaturel pour répondre à ses angoisses existentielles et donner un sens à sa vie.

La tentation est pourtant grande, les religions sont des anxiolytiques puissants, et puis on peut rêver du paradis..!


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#7 2007-08-21 22:19:28

psycho
Jeux de l'année : uncharted 2 (ps3) ,Layton 2 (DS
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Re: Geeks et religions

De quelle manière Dieu communique-t-il avec ses prophètes ?
Un prophète, c'est une personne qui est certaine d'être en communication avec Dieu et qui est reconnue par les religions.

Un schizophrène en psychose hallucinatoire, c'est une personne qui est certaine que Dieu communique avec elle et admise en psychiatrie.
Qui parle? Qui montre? ; Le psychotique souscrit sans réserve au monde de l'irréalité, le moteur des croyances.

Ce qui est écrit dans la notice pharmaceutique d'un antipsychotique de dernière génération : «... est utilisé pour traiter une maladie qui s'accompagne de symptômes tels que entendre, voir et sentir des choses qui n'existent pas, avoir des croyances erronées...»

Croyez-vous réellement que Jeanne d'Arc ait reçu un portable et que l'on lui ait parlé en Lorrain ; NON, uniquement une psychose hallucinatoire auditive qui a fait d'Elle une héroïne puis une victime à l'aube de sa vingtième année.

Dieu n'est que l'invention de schizophrènes en état de perceptions hallucinatoires.
Les « saintes » écritures interprètent les délires mystiques psychotiques donnant un corps de « vérité » aux perceptions hallucinatoires.

On en parle aussi dans les forums.

Forum « Cef » des religieuses.
Les religieuses, aussi, se posent la question.
« Je me permets de poser la question de la frontière entre la vérité ou réalité et les délires mystiques.
La psychologisation de la société fait que l'on a tendance à tout vouloir expliquer par une théorie quelconque, là où il faut ne voir que la Providence, la Grâce, ou l'action de Dieu.
D'un autre côté, quand peut-on dire qu'il y a "délire mystique" ? A quel moment une personne peut elle sombrer dans la maladie mentale par rapport a cela ?
Je pense que les religieuses de tous ordres doivent bien choisir leurs novices. Sur quelles bases parviennent-elles à trouver celles qui sont animées par la volonté de Dieu plus que par un désordre psychique ? »

Forum « Doctissimo ».
Extrait du thème : les schizophrènes célèbres.
« Si le christ était vivant aujourd'hui, que dirait-on de lui hein?
A son époque, les gens entendant les voix de "Dieu" était considéré comme des prophètes immortels mais les temps changent.
Naïfs sont ceux qui pensent que le Christ était sain d'esprit. »

Un père en prise avec cette « maladie de la croyance »:
http://monsite.orange.fr/champion20


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#8 2007-08-21 22:25:02

psycho
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Re: Geeks et religions

Tous les obscurantismes ont un mode d'emploi commun

Ce mode d'emploi tient en cinq points, que vous soyez fondamentaliste, gourou, marabout ou. créationniste « hard »

1 Ne cherchez pas à démontrer quoi que ce soit.
2 Affirmez, de préférence sur le mode péremptoire, pour convaincre.
3 Au lieu de développer chez vos interlocuteurs les capacités d'analyse et les démarches rationnelles, aliénez vos interlocuteurs, détruisez leur sens critique.
4 Rajoutez-en autant que vous voudrez sur le merveilleux, le miraculeux, l'inexplicable, le mystère, l'irrationnel : plus c'est gros, mieux ça marche.
5 Imposez votre point de vue pour régner.

Que donnent ces cinq points dans le cas du créationnisme ?

1 Aucun effort particulier n'est nécessaire : rien n'est démontrable.
2 « Des évolutionnistes célèbres reconnaissent eux-mêmes que Darwin s'est trompé ». Lesquels ? Dans quel contexte et à propos de quelle erreur ? (Citations tronquées omniprésentes dans la propagande créationniste).
3 par exemple en mettant à l'index toute littérature évolutionniste.
4 Une empreinte de pied humain dans la couche où ont été retrouvés des dinosaures, ou encore le récit biblique de la création de l'homme et de la femme.
5 Certains états des USA légifèrent pour imposer l'enseignement, à parité ou au choix des parents, d'une « biologie créationniste » aux côtés d'une « biologie traditionnelle », évolutionniste.

C'est pour cela qu'aujourd'hui je crois que combattre le créationnisme, comprendre comment il a émergé, puis s'est développé, sont des devoirs qui s'imposent à tous les citoyens libres et qui font confiance au rationnel pour guider leurs choix intellectuels.

Début du 19è siècle, Lamarck a une vision toute différente du monde vivant :
« Un chat nous apparaît plus proche d'un tigre que d'une taupe, mais le chat, le tigre et la taupe ont plus de caractères en commun entre eux qu'ils n'en partagent avec un crocodile. Néanmoins, chat, tigre, taupe et crocodile se ressemblent plus entre eux que chacun ne ressemble, par exemple, à un saumon. On pourrait continuer ainsi. Si ces « similitudes emboîtées » n'avaient pas échappé aux fixistes qui avaient même crée des noms de groupes Carnivores, Mammifères, Tétrapodes, Vertébrés - ils y avaient vu une simple commodité de classification. Lamarck, lui, cherche une cause à cet ordre du monde vivant et trouve que les rapports entre le chat, le tigre, le crocodile et le saumon, etc. s'expliquent au mieux par des rapports de cousinage, chat et tigre étant deux cousins très proches, les autres étant des cousins progressivement plus lointains. Et qui dit cousin dit généalogie : si les espèces animales et végétales sont ainsi organisées, ordonnées, c'est qu'elles sont issues les unes des autres par transformation progressive. Le transformisme, antithèse du fixisme, était né... »

50 années plus tard Darwin fit connaître son ouvrage majeur : « De l'origine des espèces par la voie de la sélection naturelle. »

source: http://www.amicaleathee.org/forum_athee/viewtopic.php?t=14


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#9 2007-08-21 22:26:58

papy tromblon
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Re: Geeks et religions

Ca rechauffe le coeur de savoir qu'on pense tous pareil big_smile


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#10 2007-08-21 22:39:48

Don diego de la vega
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Re: Geeks et religions

Je vous soutient les mecs! on les aura!!!!!

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et voila un gros morceau:

les horreurs du christianisme

Il y a près de 2000 ans, naissait en Galilée un fondateur de secte, qui finira crucifié environ 30 ans plus tard. Ses avant-derniers mots sur la croix furent "Donnez-moi à boire". Et pourtant! La secte qu'il avait fondé deviendra ensuite la plus grande de tous les temps. Elle prendra le pouvoir politique dans l'empire romain, abolira la liberté de religion, puis amoncellera des montagnes de cadavres: ses membres massacreront des millions d'"infidèles", "hérétiques", "sorcières" et autres, puis se massacreront entre eux en donnant à l'Europe les guerres les plus féroces qu'elle ait connu. Une telle histoire pourrait inciter à la modestie, mais les chrétiens revendiquent, au contraire, un monopole de l'éthique. Ils proclament qu'ils adorent le seul Dieu, dieu qui est "amour", et se considèrent meilleurs que le reste de l'humanité, qu'ils condamnent comme étant un ramassis d'adorateurs de faux dieux.

Seule idéologie à pouvoir partager avec le communisme et le nazisme le podium dédié aux idéologies les plus meurtrières de l'histoire humaine, le christianisme reste une idéologie dominante dans nombre de pays occidentaux, dont le gendarme du monde, les USA. Il est temps d'ouvrir le Livre Noir du Christianisme: 2000 ans de terreur, persécutions, répression. Commençons, modestement, par cette Page Noire du Christianisme, qui résume quelques-unes des pires atrocités commises au nom de cette idéologie qui prétend promouvoir l'amour du prochain.
An un

"Les dieux n'étaient plus, et Dieu n'était pas encore".

L'Empire Romain garantit la liberté de culte. L'athéisme et la raison dominent dans les villes. Les dieux sont des figures mythiques, des représentations allégoriques de forces de la nature [Référence]. C'est à cette époque que naît un type qui, disent certains juifs, perd la raison car il lit la Thora trop jeune. Il fonde une secte qui vise à interdire le culte de dieux autres que le sien. Le type est finalement mis à mort, mais sa secte se répand avec le succès que l'on sait.

Le culte de la personnalité pour le fondateur de la secte atteint, chez les chrétiens, un niveau que même le stalinisme n'égalera pas: le fondateur est proclamé "vraiment homme et vraiment Dieu" ("Homme-Dieu", dirait-on en langage normal). Ceux qui en doutent sont proclamé sans ambages hérétiques, et subiront plus tard les foudres de l'inquisition. Dès le 4è siècle de notre ère commencera la mise à mort par des chrétiens de non-croyants.

50 -150

La secte chrétienne se développe. Des textes grecs, écrits par les membres de la secte hors de Palestine ("Les évangiles") relatent de la vie du fondateur de la secte: né d'une vierge, qui serait restée vierge malgré plusieurs autres enfants, il aurait guéri des malades, mais aussi maudit un figuier qui se serait desséché instantanément. Il aurait aussi fait précipiter des centaines de cochons qui ne lui appartenaient pas dans un lac. Ce personnage, qui défend les pauvres, mais affirme aussi "ceux qui ont tout seront comblés, et à ceux qui n'ont rien, il sera enlevé le peu qu'ils ont", un peu pathétique lorsqu'il maudit un figuier ou se laisse crucifier, est déclaré une incarnation du "Dieu unique". Le fait que, d'après les évangiles "canoniques", ses avant-dernières paroles sur la croix furent "Donnez-moi à boire" ne semble point troubler les adeptes de la secte, qui se répand bientôt dans l'ensemble de l'empire. [Référence]

Aux environs de l'an 50 aurait lieu le premier bûcher de livres: d'après Les Actes des Apôtres, un livre de la Bible, Paul, un des premiers chefs chrétiens, brûle avec ses adeptes pour "pour cinquante mille pièces d'argent" de livres

L'intolérance religieuse des chrétiens, qui visent ouvertement, dès le début, à imposer une interdiction des cultes de dieux autre que leur propre dieu, qui, insistent-ils, est le "seul Dieu", leur attirent bientôt les foudres de la justice romaine, qui défend la liberté de culte, qui est l'un des piliers de cette société complexe est multiculturelle qu'est l'empire romain des premiers siècles de notre ère. La propagande chrétienne retourne habilement la situation. Ceux qui sont condamnés par la justice romaine sont proclamés "martyrs", leurs restes sont vénérés dans les églises, on invente la légende comme quoi ils ont étés exécutés pour avoir "refusé de renier leur foi", ce qui bien sûr est mieux que la vérité nue, qui est qu'ils ont étés condamnés pour avoir été des fauteurs de troubles voulant imposer l'intolérance religieuse dans une société multiculturelle.

Les chrétiens développeront au moyen-âge toute une série de légendes de Martyrs antiques qui choisirent la mort plutôt que renier leur foi. Des morceaux d'ossements sont conservés dans des églises et vénérés par des fidèles, fresques et tableaux racontent des histoires aussi abominables qu'invraisemblables de vierges éffarrouchées préférant des morts horribles plutôt que le péché de la chair, et de courageux protochrétiens répondant non je ne renie pas ma foi au lion qui menace de les dévorer au milieux des cris de la foule des païens en délire. Beaucoup de chrétiens croient vraiment à ces mythes, même lorsqu'ils sont en contradiction complète avec l'histoire connue. Par exemple, en Suisse, il y a un Monastère Saint Maurice, dans la ville du même nom. Lorsqu'on visite ce monastère, l'on vous raconte, en vous montrant des petits fragments d'os dans des beaux reliquaires en appui du récit, que le monastère a été construit sur les lieux du martyr de la Légion Thébaine: d'après ce mythe chrétien, inventé par le premier évêque de Martigny à la fin du IVè siècle, en ces lieux, en 285, une légion, la Légion Thébaine, constituée de soldats chrétiens originaires d'Égypte et commandée par Maurice, un égyptien noir, refusa de participer à un culte païen, et l'empereur Maximien ordonna l'extermination des légionnaires. Évidemment, non seulement aucun chroniqueur de l'époque n'a noté cet évènement, mais en plus il n'y avait pas de légion appelée Légion Thébaine à l'époque. Pourtant, le massacre par décapitation de 5% de l'armée romaine aurait pu difficilement passer inaperçu. Cela n'a pas empêché à ce saint qui n'a jamais existé de faire une belle carrière posthume, en devenant l'un des deux saint patrons des soldats, avec Saint Georges, blanc, à cheval. Saint Maurice est noir et va généralement à pied. Il va sans dire que les autres mythes de la martyrologie chrétienne antique ne sont pas plus vérifiables.

300 (ou 303, ou 309, date incertaine)

Le premier concile et la codification de l'antisémitisme chrétien: 19 évêques et 24 prêtres se réunissent à Elvira, dans le Sud de l'Espagne, et fixent les premiers canons de l'église qui soient parvenus jusqu'à nous. Ces canons prévoient des peines sévères pour une série de "péchés". Pour certains, comme le divorce, et l'adoration de dieux autres que le dieu chrétien (l'idolâtrie) l'expulsion définitive de l'église est prévue. Pour les péchés moins graves, la punition est l'exclusion de la communion pour des périodes allant jusqu'à 10 ans. Parmi les délits punissables d'excommunications de plusieurs années, l'on trouve, entres autres: laisser bénir sa récolte par un juif ou partager un repas avec un juif. Le concile jette ainsi les bases dans le droit canon de l'antisémitisme chrétien, dont les effets dévastateurs se déploieront en force dès le IVè siècle et dureront jusqu'au XXè siècle.

C'est également à ce concile que les prélats chrétiens décident officiellement que tout chrétien mis à mort pour participation à des destructions de temples ou de statues de déités non chrétiennes a droit au titre - évidemment posthume - de martyr.

Hors des conciles également, les leaders chrétiens prendront très vite des positions très dures à l'égard des Juifs. Origène, le fondateur du mouvement monastique égyptien, écrira que "Le sang de Jésus retombe non seulement sur les Juifs de l'époque mais sur toutes les générations de Juifs jusqu'à la fin du monde". Son contemporain Saint Jean Chrysostome écrira lui pour sa part "La synagogue est un bordel, une tanière de bêtes impures (...) jamais un juif n'a prié Dieu. (...) Ils sont possédés des démons".

C'est dans cette période que l'étrange obsession des chrétiens pour le sexe commence à déployer ses effets dévastateurs. Le même Origène, incapable de contrôler ses obsessions, prend à la lettre le bon mot de Jésus "car il y en a qui se font eunuques pour le royaume des cieux" et commet un geste irréparable sur sa personne.

L'eunuque Origène fonde sur son obsession du sexe un grand mouvement de masse: le mouvement monastique, qui perdure encore aujourd'hui: des centaines, puis des milliers de fanatiques, dont certains, au début, imiteront le geste tragique d'Origène sur leur personne, quittent les villes d'Égypte pour s'installer dans des grottes, puis des monastères dans le désert. Dés le début, ils accorderont refuge à leurs corréligionnaires recherchés par la justice criminelle, et sortirons périodiquement de leurs tanières pour porter la terreur en ville lorsque les autorités religieuses le leur demandent. Ce sont ainsi des moines qui assassineront Hypathia. On peut imaginer la terreur des populations urbaines lorsqu'elles voyaient arriver, surgissant du désert, ces hordes de moines hirsutes, sales, vêtus de lambeaux de peux de bêtes, et prêts à tout et à toute violence pour accomplir la volonté de leur dieu.

La tradition d'utiliser les moines pour des actions de terrorisme se maintiendra dans l'église catholique: au moyen-âge, elle fera appel aux Franciscains et Dominicains pour l'inquisition. Pendant la 2è guerre mondiale, les Franciscains croates sortiront de leurs tanières pour travailler comme gardiens, bourreaux et même chefs de camps de concentration. Cette tradition du moine revenant dans la civilisation pour y semer la terreur du Christ prend ainsi ses racines au tout début de l'histoire chrétienne et perdure aujourd'hui.

312

Prise de pouvoir par les chrétiens: Au terme d'une guerre civile, Constantin prend le pouvoir. Peu après, il se converti officiellement au christianisme, et "autorise" dans un premier temps le culte du dieu unique chrétien par l'Édit de Milan: c'est le début de la persécution religieuse en Europe. Peu à peu, les cultes de dieux autres que le dieu chrétien seront interdit. Les sanctuaires classiques seront détruits, ou converti en églises chrétiennes. A la fin du 4è siècle, il n'y aura plus aucun temple païen dans tout le bassin méditerranéen.

315

Première loi antisémite dans l'empire christianisé: le prosélytisme juif est interdit, sous peine de mise à mort sur le bûcher. Les mises à mort sur le bûcher sont une passion que les chrétiens cultiveront pendant plus de 1'500 ans de leur histoire.

[Référence]

325

L'empereur chrétien Constantin ordonne au premier Concile de Nicée de changer la date de Pâques: "Il n'est pas seyant que, dans la plus sainte de nos fêtes, nous suivions les coutumes des Juifs; dorénavant, nous ne devons plus rien à avoir de commun avec cet odieux peuple". Les persécutions violentes des juifs par les chrétiens, qui commenceront à la fin du IVè siècle, sont la conséquence logique de la haine antisémite de l'église chrétienne des débuts.

L'antisémitisme chrétien restera ancré dans les rites catholiques jusqu'aux années 1960' et le concile de Vatican II. Jusqu'à cette date, l'on répétait à chaque messe, dans chaque église catholique, la prière "Oremus et pro perfidis judaeis: ut Deus et Dominus noster auferat velamen de cordibus eorum; ut et ispi agnostant Jesum Christum Dominum nostrum" ("Nous prions pour les perfides juifs notre Seigneur et notre Dieu de retirer le voile de leur coeur, qu'ils puissent eux aussi connaître notre seigneur Jésus-Christ")


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#11 2007-08-21 22:42:00

Don diego de la vega
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Re: Geeks et religions

326

La christianisation du droit romain: dans les années qui suivent sa prise de pouvoir, Constantin entreprend de modifier le droit romain pour le mettre en conformité avec les fondements de l'idéologie chrétienne. Ainsi, la liste des délits pour lesquels la peine de mort est prévue est fortement allongée. Par exemple, l'enlèvement (avec consentement de l'enlevée) d'une jeune femme à sa famille par son amant, qui était une affaire relevant du droit civil, devient passible de la peine de mort pour l'enleveur, l'enlevée, et aussi tous les complices, y compris les esclaves des familles de l'enleveur de l'enlevée. Les relations sexuelles entre un esclave et sa maîtresse sont désormais interdites et passibles de mort. Il faut noter que par contre le premier empereur chrétien fait que la loi continue à considérer comme licites les relations sexuelles entre un maître et une femme esclave. Mettant en pratique les enseignements de la Bible, Constantin durcit significativement la condition des esclaves: par exemple, tuer un esclave en le frappant n'est plus considéré un meurtre que si l'on prouve qu'il y avait intention de tuer. Puis la loi devient encore plus clémente pour les maîtres cruels lorsque Constantin, en 326, interdit toute enquête à l'encontre d'un maître dont l'esclave serait mort des suites d'une punition physique. Les esclaves fuyards auront désormais le pied coupé ou seront mis à mort. Enfin, dureté suprême, Constantin non seulement interdit aux esclaves le recours à la justice, mais dispose que tout esclave ou serviteur qui déposerait plainte contre son maître (sauf dans le cas des délits suivants: adultère, haute trahison, fraude fiscale) sera exécuté de suite, sans témoins et sans enquête. La liste des délits pour lesquels la dénonciation du maître par un esclave est révélatrice de l'échelle des valeurs chrétiennes: le meurtre n'y figure pas, pas plus que vol ou le viol: ces crimes sont, pour l'empereur chrétien, moins importants que l'adultère: on décèle là à nouveau cette obsession étrange, si caractéristique du christianisme, pour le non-respect des interdits sexuels.

C'est aussi en cette année 326 que le terme de "concubinage" fait son entrée dans le droit romain: les concubins sont soumis à des tracasseries administratives sans précédents dans l'histoire romaine: il leur est interdit d'acquérir des propriétés immobilières et leur citoyenneté romaine leur est retirée.

D'autre part, mettant en pratique ce que les chrétiens appellent volontiers la charité envers les pauvres, Constantin fait voter une loi qui permet aux familles nécessiteuses de vendre leurs enfants comme esclaves, ce qui était évidemment interdit.[Référence]

363 - Un meurtre pour réaliser une prophétie

En 361 L'empereur Julien rétablit la liberté de religion dans l'empire. Il aurait pu passer à l'histoire comme Julien le Philosophe, ou Julien le Soldat en raison de ses succès militaires en Gaule et contre la Perse, mais sa décision de tolérer dans l'Empire les différentes sectes chrétiennes ainsi que les autres religions lui attire la foudre des chrétiens: après sa mort, il entrera dans l'histoire comme Julien l'Apostat.

Peu après son arrivée au pouvoir, il publie plusieurs livres à la gloire des vieux dieux ainsi que d'autres, polémiques, contre diverses sectes philosophiques et, naturellement, contre le christianisme.
Notons à ce sujet que son traité "Contre les Galiléens" (= les Chrétiens) est à peu près totalement perdu. Il n'en reste que des bribes difficilement exploitables. Même les réfutations qu'en ont faites les Chrétiens contemporains ont disparu, ou ont étés expurgées des citation de l'oeuvre de Julien. Un des rares extraits qui nous est parvenu dit: "Il me semble bon d'exposer à tous les hommes les raisons qui m'ont persuadé que la machination des Galiléens n'est qu'une fiction humaine, forgée par le vice. Bien que cette fourberie n'ait rien de divin, elle a dupé la partie de notre âme qui aime les fables, qui est puérile et insensée, et elle lui a fait ajouter foi à ces monstruosités" [Julien, Contre les Galiléens, traduction de Christopher Gérard, éditions Ousia, 1995].
Bien sûr, les chrétiens se mobilisent rapidement contre cette liberté religieuse qui leur est intolérable. Ils se lancent donc dans des actions de provocation, espérant déclencher ces "persécutions" dont ils sont si friands pour pouvoir avoir des martyrs. Entres autres, les chrétiens

    * profanent, puis incendient, puis incendient le temple de Daphné, près d'Antioche, où l'Empereur résidait
    * sabotent des travaux de reconstruction du Temple de Jérusalem
    * détruisent le temple de la Fortune à Césarée de Cappadoce
    * détruisent, à Pessinonte, sous les yeux de l'Empereur, de l'autel de Cybèle, mère des dieux, une divinité à la gloire de laquelle Julien avait composé un traité

Cependant, Julien ne se vengea de ces crimes que par un pamphlet, intitulé "L'Ennemi de la Barbe", une satire mordante, autant dirigée contre sa propre personne que contre les frivoles habitants d'Antioche.

Julien payera de sa vie ses excès de mansuétude envers les chrétiens, en particulier contre Athanase, évêque d'Alexandrie. Athanase était un individu au passé criminel, qui avait été chassé de son siège épiscopal suite à des disputes entre les sectes chrétiennes. L'édit de 361 lui permet de retourner à Alexandrie, Il y excite une foule de fanatiques qui massacrent l'évêque arien de la ville Georges de Cappadoce et jette les lambeaux de son corps dans le Nil. L'évêque Georges était lui aussi un individu pour le moins discutable, qui avait pillé maints temples de l'Égypte antique, mais ce meurtre attire l'attention de l'Empereur sur le passé d'Athanase, et il ordonne son bannissement hors d'Égypte. Sans attendre l'intervention de la force publique, Athanase se retire dans le désert, se cache chez de moines, et prophétise la mort de l'Empereur:"Le Charpentier (=Jésus) prépare un cercueil (pour Julien)" annonce-t-il aux foules de fanatiques qui viennent l'écouter prêcher dans le désert. Mais Athanase est un homme intelligent, qui sait qu'il faut parfois des actions concrètes pour aider à réaliser des prophéties. Il promet la gloire éternelle, la rémission de tous ses péchés et toutes les joies du Paradis à un soldat chrétien qui allait accompagner l'empereur dans sa grande expédition en Mésopotamie. Le 26 juin 363, lors de la bataille décisive contre les Perses, il assassine Julien avec une lance dans le dos. On dit que Julien, mourant, aurait lancé au ciel quelques gouttes de son sang en s'écriant : "Tu as vaincu, Galiléen !". Sans doute ces propos sont-ils légendaires, mais Julien a peut-être réellement eu une telle pensée au moment où il s'effondrait et mourrait frappé dans le dos par un traître, pour cause de tolérance religieuse. [Référence]

380

L'empereur Théodose proclame officiellement le christianisme seule "Religion d'état". Il faudra attendre 12 ans avant que tous les autres cultes ne soient définitivement interdits.

381

Théodose, empereur chrétien, lance la chasse aux hérétiques: les hérétiques sont des chrétiens qui ne reconnaissent pas dans certains points de détail de la doctrine chrétienne. A ces chrétiens non catholiques l'on interdit de: se réunir, d'enseigner, de discuter en public, d'ordonner des prêtres. Leurs églises sont confisquées au profit des évêques catholiques. Les hérétiques sont aussi exclus de la fonction publique. Pour certaines "hérésies", les mesures sont plus dures: peine de mort pour les manichéens, et l'on arrache les yeux aux évêques marcionites (une secte gnostique chrétienne). Les livres sacrés des ariens - une secte chrétienne qui considérait que Jésus avait été crée par Dieu le Père - sont livrés aux flammes en de joyeux holocaustes. En 15 ans de règne, Théodose promulguera pas moins de 15 Édits de Persécution contre l'un ou l'autre des groupes hérétiques chrétiens.

382

Théodose, empereur chrétien, lance la chasse aux apostats: une série de lois promulguées en 381, 383 et 391, prévoient bannissement social des apostats. Celui qui abandonne le christianisme au profit de toute autre religion, y compris le judaïsme: l'apostat sera exproprié, il lui sera interdit d'hériter, de participer à la vie sociale et de déménager: la loi spécifie clairement que l'apostat doit continuer à vire au lieu où il vit, tout en étant exilé de la société, car cela est plus dur qu'un exil dans des terres lointaines.

385

Théophile (aujourd'hui Saint Théophile) est nommée patriarche d'Alexandrie. Il commence aussitôt une violente campagne de destruction de tous les temples et sanctuaires non chrétiens. Il a l'appui du pieux empereur Théodose. On doit à Théophile la destruction, à Alexandrie, des temples de Mythriade et Dyonisius. Cette folie destructrice culminera en 391, avec la destruction du temple de Sérapis et de sa bibliothèque. Les pierres des sanctuaires détruits seront utilisées pour édifier des églises pour la nouvelle religion unique, le christianisme.

Ensuite, sans doute pour montrer qu'il est capable de persécuter aussi des chrétiens (dans la mesure où ils ne sont pas 100% orthodoxes), Théophile commande personnellement les troupes qui attaquent et détruisent les monastères qui adhéraient aux idées d'Origène, un théologien chrétien qui fut déclaré hérétique car il soutenait que dieu était purement immatériel.

C'est aussi en 385 que, pour la première fois, un hérétique est condamné à être brûlé vif, après avoir subi la torture. Cette pratique se généralisera à partir de 447. [Référence]

389

Pour la première fois, un évêque dicte à un empereur la politique à suivre: Saint Ambroise de Milan, en pleine cathédrale, se lève et, avec ce sens de la charité si particulier que les chrétiens ont, impose à l'empereur d'annuler l'ordre que ce dernier avait donné à l'évêque de Callinicum sur l'Euphrate de reconstruire une synagogue que l'évêque et et sa congrégation avaient détruite. L'église prend ainsi parti, dès ses débuts, pour les brûleurs de synagogues, parti qu'elle continuera à soutenir jusqu'aux années 1940'.[Référence]

390

L'empereur Théodose, pieux catholique, introduit la peine de mort pour toute personne qui fêterait Pâque à une date autre que celle qu'avait imposée le concile de Nicée, et publie un édit qui interdit définitivement le culte de dieux autres que le dieu chrétien dans tout l'empire romain.

Début des années 390'

Suite à l'édit de 390 du pieux empereur chrétien Théodose, peu à peu, les temples non chrétiens sont fermés au culte, les processions "païennes" sont interdites. Cette suppression de la liberté de religion au profit exclusif du christianisme cause parfois des émeutes, comme celles de 408 à Calama en Numidie.[Référence]. Dans cadre de cette campagne pour l'éradication de l'empire de tout ce qui n'est pas chrétien, l'empereur fait aussi, en 393, interdire les jeux olympiques.

Cette campagne d'interdiction est l'occasion de violents pogroms anti-païens. C'est dans ce cadre que les chrétiens abattent le temple de Sérapis à Alexandrie. En Gaule, le bon Saint Martin, celui qui avait donné la moitié de son manteau à un pauvre en plein hiver, parcourait les campagnes, accompagné d'une horde de moines fanatiques, détruisant tous les symboles de l'ancienne religion et convertissant les païens récalcitrants à coups de gourdin.

À Rome, Théodose imposa, à l'instigation du pape Sirice, un serment solennel aux sénateurs romains. Ils devaient solennellement renoncer au culte de Jupiter et jurer fidélité au Christ. La statue de la Victoire est enlevée du Sénat et remplacée par un crucifix.

C'est à la même époque qu'ont lieu en Germanie les premières exécutions de non-chrétiens, une belle tradition que l'église développera avec l'inquisition et perpétuera ensuite jusqu'en 1826.

391

Une foule de chrétiens comprenant grand nombre de moines fanatiques venus du désert, guidés par Saint Athanase et Saint Théophile, abat le temple et la grande statue de Sérapis à Alexandrie, deux chefs d'oeuvre de l'antiquité.[Référence] . La collection de littérature du temple est également détruite. Plusieurs païens soient tués dans l'assaut du temple, les statues d'or du temple sont fondues, et le précieux métal est incorporé dans le trésor de l'épiscopat.

401

Saint Augustin, évêque de Carthage, Docteur de l'Église, est considéré comme le plus grand penseur de l'église antique, et sa Théorie de la guerre juste servira plus tard à justifier les croisades. Mais l'église a soin aujourd'hui d'être très discrète sur l'oeuvre de destruction de temples et statues à laquelle le saint consacra de son vivant tant d'énergie. Dès 399, l'on commence à Carthage à détruire temples et statues païennes. Saint Augustin applaudit. Constatant que l'enthousiasme destructeur de la populace catholique risque de faiblir, en juin 401, Saint Augustin emploie l'humour (chose rare dans l'histoire chrétienne), au cours d'une messe dominicale, pour relancer la folie destructrice: "Il est écrit Herculi Deo au pied d'une statue d'Hercule. Mais pourquoi ne parle-t-il pas ? Il est aussi muet que son épitaphe". La foule des croyants rigole. Saint Augustin lance alors "A Rome, les temples sont fermés, les idoles détruites ! Comme à Rome, ainsi à Carthage". Des bandes de catholiques enragés se lancent alors à l'assaut des statues et temples encore debout en ville et les détruisent. [Référence]

408

Les émeutes de Calama: enivré par son succès à Carthage, Saint Augustin exige la destruction de temples et statues aussi dans les villes de province. Peu à peu la parole du saint homme se répand dans l'Afrique du Nord, et des hordes de chrétiens se lancent à l'assaut des temples et des statues. A Calama ( aujourd'hui Guelma en Algérie ), une émeute éclate lorsque les chrétiens s'attaquent au temple d'Hercule: 60 personnes, chrétiens et païens, meurent dans la bagarre. [Référence]

412

Cyrille (aujourd'hui Saint Cyrille, Docteur de l'Église), est nommé évêque d'Alexandrie et succède ainsi à son oncle Théophile. Il excite les sentiments antisémites diffus parmi les chrétiens de la ville, et, à la tète d'une foule de chrétiens, incendie les synagogues de la ville et fait fuir les juifs. Il encourage ensuite les chrétiens à se saisir des biens que les juifs ont dû laisser derrière eux. [Référence]

415

Hypathia, la dernière grande mathématicienne de l'école d'Alexandrie, par ailleurs fille de Théon d'Alexandrie, directeur de la bibliothèque, est tuée par une foule de moines chrétiens inspirés par Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'église canonisera. [Référence] . Après le lynchage par la foule, le corps de la mathématicienne est traîné dans la cathédrale par un groupe de moines aux ordres de Cyrille, et est mis en pièces à coups de fragments de tuiles. La motivation des chrétiens est que Hypatia, brillante enseignante de mathématiques, représentait une menace pour la diffusion du christianisme, en raison de son enseignement des sciences et du Néoplatonicisme. Le fait qu'elle était une femme, de plus, dit-on, belle et charismatique, rendait son existence encore plus intolérable aux yeux des chrétiens. Son assassinat marqua d'ailleurs un tournant: après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittent Alexandrie pour l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'être le grand centre de l'enseignement et de la science du monde antique. Désormais, la science régressera en Occident, et ne retrouvera un niveau comparable à celui de l'Alexandrie antique qu'à l'aube de la révolution industrielle. Les travaux de l'école d'Alexandrie concernant les mathématiques, la physique et l'astronomie seront préservés, en partie, par les Arabes, les Perses, les Indiens et aussi en Chine. L'Occident, pour sa part, plonge dans l'obscurantisme et ne commencera à en sortir que plus d'un millénaire plus tard.

En reconnaissance de ses mérites en matière de persécution de la communauté scientifique et des Juifs d'Alexandrie, Cyrille sera d'abord canonisé, puis promu à "Docteur de l'Église" en 1882. [Référence]

532

L'empereur Justinien fait fermer l'école de philosophie d'Athènes, considérée comme le dernier bastion du paganisme. Désormais, l'obscurantisme et l'ignorance règnent en maîtres dans tout le bassin méditerranéen. Les maîtres de l'école doivent quand à eux s'exiler en Perse.

590

Grégoire I, dit Le Grand, aujourd'hui Saint Grégoire, devient Pape. Il est considéré comme l'inventeur de la croisade. En effet, il envoie à Gennadius, gouverneur d'Afrique pour l'Empire Romain d'Orient, une longue lettre l'incitant à "engager de nombreuses guerres" ayant pour but de convertir de force au christianisme les populations des terre conquises. Saint Grégoire s'occupe aussi activement de la conversion des juifs au christianisme, en leur offrant des avantages financiers, tout en approuvant la politique de conversion forcée pratiquée à l'époque par le roi Wisigoth en Espagne. Ce saint homme est aussi un farouche adversaire des sciences et de la connaissance rationnelle. L'on connaît de lui une lettre à l'évêque de Vienne (France) où il écrit: "Nous avons eu voix d'une information dont je ne peux référer sans honte: il semble que dans ta congrégation l'on enseigne la grammaire". Outre la grammaire, il décourage ou interdit l'enseignement de la culture gréco-romaine en général, y compris les langues, la science, la philosophie et la mythologie.

En raison de son action contre la culture et son encouragement de la guerre sainte, Saint Grégoire Le Grand est considéré comme le fondateur de la doctrine sociale chrétienne qui sera réalisée pendant le moyen-âge en Europe.

VII-XV siècle

Le "Moyen âge Chrétien" . Profitant de la disparition des grandes bibliothèques romaines et de l'absence quasi-totale d'activité d'édition en Europe, l'église obtient de fait un monopole sur l'ensemble de l'écrit et de l'information. Le peuple est laissé volontairement dans l'ignorance, on le décourage de lire la bible au cas où il aurait accès à un exemplaire. Dès le XIIIè siècle, l'inquisition interdira même formellement la possession de livres de l'Ancien Testament. Peu à peu, l'église impose sa grippe sur la société. L'inquisition, le célibat des prêtres, le caractère obligatoire du mariage avant toute relation sexuelle, sont toutes des institutions qui datent de cette époque.

C'est aussi à cette époque que se développe ce qui deviendra une des plus riches traditions chrétiennes: brûler vifs des gens. Environ 1 million de "sorcières" seront brûlées au cours du moyen-âge. Les villes rivalisent pour battre le record du nombre de sorcières brûlées en un an. Un record durable est établi par la ville de Bamberg, siège épiscopal, qui brûle 600 sorcières en un an.

Nombre de membres de la hiérarchie ecclésiastique regrettent encore aujourd'hui cette époque où l'église dominait la vie de la société: les clercs chrétiens regrettent la "spiritualité" de l'époque, son art, qui laissait une large place à la mort - sujet qui a toujours passionné les chrétiens - et à de la musique envoûtante.

804

L'empereur chrétien Charlemagne convertit nombre de Saxons, en leur proposant le choix suivant: se convertir au catholicisme, ou avoir la tête coupée. Plusieurs dizaines de milliers de têtes tombent, avec la bénédiction de l'église: les prêtres présents participent au jeu de l'empereur.

897 - Un pape juge son prédécesseur

Étienne VI fait déterrer le cadavre de son prédécesseur, le pape Formose, plusieurs mois après l'enterrement. Il fait traîner le cadavre par les pieds devant un synode qu'il avait convoqué. Là, ayant solennellement condamné le défunt, il ordonne de lui couper 3 doigts de la main droite, puis fait jeter le cadavre dans le Tibre. Son corps sera récupéré et re-enterré en cachette. Las, en 905, le nouveau pape, Sergius III, le fait re-déterrer. Il le fait revêtir des vêtements pontificaux et asseoir sur un trône et le fait re-juger. Ensuite, l'on décapita le cadavre, on lui coupa encore 3 doigts, puis le re-jeta dans le Tibre. Cette fois-ci, personne ne prend la peine de récupérer et enterrer le cadavre.

XI siècle

Schisme d'orient. Le patriarche de Constantinople prétend qu'il faut utiliser du pain avec levain pour l'Eucharistie, le rite théophage au centre de la messe chrétienne. Le Pape, évêque de Rome, affirme qu'il faut du pain sans levain. Sur cette question d'importance capitale, la chrétienté se scinde, et les deux patriarches, de Rome et Constantinople, s'excommunient mutuellement. Le schisme provoquera des morts jusqu'aux années 1990' (guerres civiles en Yougoslavie, catholiques contre orthodoxes).


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#12 2007-08-21 22:43:21

Don diego de la vega
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Re: Geeks et religions

XI -XII siècle

Face à la croissance de la population en Europe, l'Église propose une méthode de contrôle de la population "naturelle": les croisades. L'appel à la croisade est lancé en 1095. En 1099 Jérusalem est "libérée": lorsque les troupes croisées entrent dans la ville, le gouverneur musulman se rend contre la promesse que la population civile sera épargnée. Bien sûr, l'ensemble de la population (qui comprend essentiellement des juifs et des musulmans) est passée par les armes dans les heures qui suivent, mais les croisés ont soin de violer femmes et enfants avant de les égorger ou de leur ouvrir le ventre. On estime à 70'000 le nombre de civils massacrés. La dernière phase du massacre se joue dans les synagogues et mosquées de la ville, où les habitants terrifiés se sont réfugiés: ils espèrent que le caractère religieux des lieux pourrait inspirer les pieux croisés à la clémence. Il n'en est bien sûr rien: les croisés entrent, et transforment les lieux de cultes en de vastes charniers. Le massacre des milliers de civils agglutinés dans la grande mosquée de l'esplanade du temple durera plusieurs heures. "Tout ce qui respire" dans la ville a été tué, reportent avec fierté les commandants des croisés.

1090 - 1153 Saint Bernard de Clairvaux, Docteur de l'Église, Doctor Mellifluus

Saint Bernard de Clairvaux est canonisé dès 1174, puis promu à Docteur de l'Église en 1830 avant d'être proclamé Doctor Mellifluus en 1953 par le pape Pie XII. Il est donc un exemple intéressant de ce que l'église catholique considère, au 20è siècle, comme un comportement exemplaire au moyen-âge. En effet, les mérites de Saint Bernard sont grands: ses prêches pour le 2è croisades convainquent maints jeunes européens d'aller exterminer les hérétiques en Orient. Après avoir, en 1146, prêché pour la 2è croisade ensemble avec le roi de France en personne, il va en Allemagne prêcher la bonne parole avec une formule simple: la participation à la croisade est une bonne affaire, car elle donne automatiquement l'indulgence plénière pour tous les péchés. Mais les allemands sont moins faciles à convaincre que les Français, d'autant plus qu'à leurs frontières vivent des slaves non christianisés, que l'on pourrait exterminer tout en s'épargnant le périlleux voyage jusqu'à la Palestine. Saint Bernard, pragmatique, obtient du Pape l'autorisation d'étendre la croisade, confirmée par la bulle papale Divini Dispensatione.

"La mort ou le baptême" - Saint Bernard

Mais le saint homme a une crainte: que les soldats allemands ne soient trop doux avec les slaves. Ses prêches deviennent donc plus précises. Le but de l'entreprise est l'extermination (Vernichtung) des "Païens de l'autre côté de l'Elbe". Il insiste: le but n'est pas la reconquête de terrains, comme en Palestine, mais bien une oeuvre d'extermination. Les armées des croisés doivent offrir à tous les païens rencontrés le choix suivant: "Extermination ou Conversion" (Vernichtung oder Bekehrung). Ensuite, la formule deviendra, pour des raisons de marketing & communication "La mort ou le baptême" (Tod oder Taufe). Le message est très bien compris par les slaves de l'Est de l'Elbe, qui accrochent tous à la porte de leurs maison des croix et déclarent accepter la nouvelle religion avec enthousiasme. Saint Bernard sera déçu du peu de sang versé pendant cette croisade, alors que le Pape et la hiérarchie romaine se réjouiront de l'extension des évêchés d'Allemagne du Nord. Un autre motif de satisfaction sera que cette croisade portera à l'établissement durable d'ordres de moines-guerriers qui continueront pendant plusieurs siècle à porter la Bonne Nouvelle du christianisme par l'épée dans les peuples slaves d'Europe du Nord-Ouest, si bien que la Pologne et une partie significative de la population des pays baltes sont aujourd'hui catholiques.

Non content d'avoir réussi à exciter nombre de catholiques à tuer des mécréants, Saint Bernard entre aussi en conflit avec plusieurs théologiens de son temps, dont Gilbert de la Porrée, qui est finalement condamné et exécuté grâce à Saint Bernard, et Arnoldo da Brescia, dont les cendres sont, après l'exécution à Rome, dispersées dans le Tibre. De nombreux sermons de Saint Bernard nous sont parvenus, dont le plus important est semble-t-il celui intitulé "L'amour de Dieu". [Référence 21]

1182

Les "Pogroms latins" de Constantinople. Dans la ville du pieux patriarche qui mange du pain avec levain, s'établit, dans le début du XII siècle, une colonie de marchands "latins", essentiellement originaires de Venise, Gène, Pise et Amalfi. Mais ces gens ont tout pour déplaire aux prélats orthodoxes: non seulement ils utilisent du pain sans levain pour le rite de la l'eucharistie, mais ils font le signe de la croix dans le mauvais sens (de gauche à droite, et non de droite à gauche comme les orthodoxes) ! Les popes orthodoxes excitent la populace, et, enfin, en un jours radieux de mai 1182, la foule guidée par les popes se jette sur les "latins": plusieurs milliers de "latins", hommes, femmes, enfants sont tués.

1204

La IV croisade fait un détour par Constantinople, à l'époque la plus grande ville de la Chrétienté. Mais les chrétiens savent se faire entre eux ce qu'ils font à d'autres: pendant 3 jours, Constantinople est mise à sac dans une orgie de violences innommables.

1208-1244

Croisade des Albigeois

Pendant la 2è moitié du XII siècle, l'immoralité des clercs chrétiens scandalise de plus en plus les populations européennes. Un des résultats de ce scandale est le développement d'églises chrétiennes alternatives à l'église catholique, bien sûr immédiatement décrétées hérétiques par cette dernière. Les plus importantes de ces hérésies sont l'hérésie vaudoise et l'hérésie cathare (ou des Albigeois). Les vaudois sont des protestants avant la lettre qui décident que l'on peut se passer des prêtres pour adorer dieu. Ils sont immédiatement pris en chasse par les autorités civiles et ecclésiastiques et doivent se réfugier dans des vallées alpines reculées. L'hérésie des Albigeois prend une importance bien plus grande: une bonne partie de la population du Sud de la France adhère à cette doctrine qui prêche une observance stricte des principes du Nouveau Testament chrétien, et impose en outre à ses "parfaits" des règles de vie très strictes. Le pape Innocent III lance l'appel à la croisade contre ces hérétiques en 1208, et peu après les opérations militaires sont lancées.

Le 21 juillet 1209, l'armée croisée, guidée par Arnaud Amaury, Prieur général de l'Ordre de Cîteau, chef légat du pape, atteint la ville catholique de Béziers. Amaudry remet alors à l'évêque de la ville une liste de 222 noms d'hérétiques cathares ou vaudois, lui intimant de les livrer au croisés, ou bien de quitter la ville en y abandonnant les 222 malheureux. En cas de refus, menace le père général des cisterciens, les catholiques subiront le même sort que les hérétiques. Seuls l'évêque et quelques catholiques quittent la ville. Le père général cistercien tien sa promesse: le lendemain, les croisés pénètrent dans la ville. Arnaud Amaury lance l'ordre qui assura sa postérité: "Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens", et un carnage immense commence. Environ 1000 personnes se réfugient dans l'église de Sainte Madeleine, espérant que les croisés n'oseront pas tuer en ce lieu. Vain espoir, tous, y compris des prêtres catholiques, sont massacrés. La ville est livrée aux flammes. Arnaud Amaury célèbre un Te Deum pour remercier dieu d'une victoire si facile. Il a en effet motif de se réjouir, puisque l'on estime que 25'000 personnes ont été tuées pendant la journée, dont les 222 hérétiques recherchés. Les rares survivants errèrent plusieurs jours en agonisant autour de la ville, privés d'eau et de soins.

A part le cas célèbre de Bézier, cette guerre est le théâtre d'innombrables massacres de civils par les croisés. On citera l'exemple de Marmande: la ville se rend, en juin 1219, à une armée composée de 20 évêques, 600 chevaliers et 10'000 archers: la population de 5000 personne est entièrement massacrée, y compris les femmes et les petits enfants. Le plus grand bûcher de la croisade est semble-t-il celui érigé après la chute, le 3 mai 1211, du château de Lavaur (près de Castres): 400 cathares sont brûles sur un seul bûcher! La châtelaine est livrée aux soldats, qui, une fois qu'ils ont fini de s'amuser, la jettent vivante dans un puits et ensuite la couvre de pierres. La Provence et la région de Toulouse sont largement dépeuplées par cette guerre, qui est menée contre les populations civiles avec une férocité sans précédent en Europe depuis les invasions barbares. La population de nombreuses villes, dont Carcassonne, est entièrement exterminée. des régions entières de Provence sont totalement vidées de la population autochtone, puis des paysans catholiques sont importés d'autres régions de France.

Cette guerre, qui se double d'un génocide, ne s'arrêtera qu'avec la chute de Monségur, dernière place-forte cathare, en février 1244. Le premier mars 1244, l'église catholique triomphante fait brûler vifs 205 hérétiques sur un seul grand bûcher. La civilisation d'Oc est détruite, la langue d'Oc ne survivra que par des écrits et quelques troubadours.

C'est pendant le génocide des cathares que l'église catholique crée l'institution de l'inquisition, qui continuera à brûler des suspects de sympathies cathares bien après la fin de la guerre. Par exemple, Guillaume Bélibaste, un parfait cathare vécu caché en Catalogne pendant des décennies. Rattrapé par l'inquisition, il sera brûlé vif en 1321 à Villerouge-Terménès (Aude), dont le château appartenait à l'archevêque de Narbonne. [Référence]

1224 - La légalisation de l'exécution des hérétiques

L'empereur Frédéric II décrète que l'hérésie doit être punie par la mort ou par la perte de la langue le choix étant laissé à la discrétion du juge. Cette idée de légaliser une pratique en vigueur depuis longtemps plaît aux seigneurs chrétiens, et une vague d'actes législatifs allant dans ce sens traverse l'Europe. En 1231, la constitution Sicilienne rend absolu le décret de brûler les hérétique, pour s'aligner à la pratique alors en vigueur en Allemagne. A Venise, le serment ducal est modifié: tout nouveau Doge doit, dès 1240, juger de brûler tous les hérétiques. En 1255, Alphonse X le Sage, roi de Castille et de Léon, ordonne de brûler sur le bûcher tous les chrétiens qui se convertiraient à l'Islam ou au judaïsme. En 1270, une loi française rend obligatoire de punir les hérétiques par le bûcher, bien que ce châtiment était déjà habituel dans ce pays depuis des siècles. L'Angleterre, qui avait déjà à l'époque une fâcheuse tendance à n'adopter que tardivement les lois et coutumes européennes, n'adoptera une loi semblable que en 1401.

La pratique de la chasse aux hérétiques reste disparate et et plus ou moins sévère dans les différents pays. Ainsi, alors qu'à Oxford, à partir de 1166 les hérétiques sont seulement marqués au fer rouge sur le visage, ils sont déjà mis à mort en grand nombre sur le continent. Par exemple, à Strasbourg, en 1199, l'on brûle pas moins de 90 hérétiques en un jour. Ce sont ces disparités maintes fois constatées des pratiques qui poussera l'église à créer l'inquisition.

1228 - Première loi antisémite espagnole

Le roi Jacques 1er d'Aragon décide, après une réunion avec plusieurs évêques (les évêques de Vich, de Barcellone et de Gérone participèrent), d'interdire aux juifs d'avoir des domestiques chrétiens. [Référence]

1234 - L'invention de l'étoile jaune

Le concile d'Arles décide d'introduire l'"obligation pour les juif de porter sur eux des signes distinctifs". Avec une avance de plus de 500 ans sur les administrations douanières suisses et suédoises (qui demanderont en 1938 aux allemands d'apposer un "J" sur le passeport des juifs allemands), et sur l'administration nazie (qui fera sienne l'invention de l'étoile jaune obligatoire), l'église catholique invente ainsi le concept d'apposer une marque sur les personnes à persécuter. Il faut dire que cette invention chrétienne sera peu appliquée. Mais elle permet de relancer l'antisémitisme en Europe, dont les conséquences seront dès 1391 tragiques. [Référence]

1226-1270

Louis IX Roi de France. Enfin un catholique réputé pieu et intègre accède à la couronne de France. L'église le canonise dès 1290, en reconnaissant ses mérites, qui, nul ne doute, sont exceptionnels. En effet, pendant son règne, Saint Louis lance deux croisades, qui se terminent toutes deux de manière catastrophique: peu importe, c'est intention (de tuer et de piller) qui compte au yeux de la miséricordieuse église catholique! Sur le plan intérieur, Saint Louis fait en sorte que la justice punisse de manière systématique les blasphémateurs: ils seront mis au piloris, et auront la langue percée au fer rouge.

1225-1274 - St Tomas, Docteur de l'Église, théoricien de l'extermination des hérétiques et Docteur angélique

Saint Thomas est encore considéré aujourd'hui comme le grand philosophe catholique. En particuliers, sa Summa Teologica est l'oeuvre de référence de la scolastique catholique et est amplement et souvent cité par le pape Jean-Paul II dans ses encycliques. St Thomas justifie entres autres, dans la Summa Teologica, la nécessité de tuer les hérétiques:

En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du côté de l'Église. De leur côté il y a péché. Celui par lequel ils ont mérité non seulement d'être séparés de l'Église par l'excommunication, mais aussi d'être retranchés du monde par la mort. En effet, il est beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l'âme que de falsifier la monnaie qui sert à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux monnayeurs ou autres malfaiteurs sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien davantage les hérétiques, aussitôt qu'ils sont convaincus d'hérésie, peuvent-ils être non seulement excommuniés mais très justement mis à mort.

[Summa Teologica, Secunda Secundae Pars, Question 11, l'Hérésie, article 3]

Saint Thomas traite en détail la question dans quand faut-il tuer un hérétique: si il se renie l'hérésie, il ne faut pas le tuer, mais si il récidive, il faut impérativement le tuer:

Mais, quand ceux qu'on a accueillis retombent de nouveau, il semble que ce soit le signe de leur inconstance en matière de foi. C'est pourquoi, s'ils reviennent ultérieurement, ils sont bien admis à la pénitence, non pas cependant au point d'éviter la sentence de mort.

[Summa Teologica, Secunda Secundae Pars, Question 11, l'Hérésie, article 4]

Cette pratique sera institutionnalisée par l'inquisition. Au moment de monter sur le bûcher, l'hérétique aura la possibilité de se repentir, et de "mourir en bon chrétien". L'inquisition portera sa grande charité au point que celui qui se repent sur le bûcher sera tué par étranglement et non par les flammes.

St Thomas jette aussi les bases doctrinales de la persécution dont les juifs convertis seront victimes :Les Juifs, s'ils n'ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s'ils ont reçu la foi, il faut qu'on les mette de force dans la nécessité de la garder [Summa Teologica, Secunda Secundae Pars, Question 10, l'Infidélité en général, article 8]

Le Docteur angélique explique qu'il faut tolérer les rites des juifs, et c'est tout à son honneur, avant d'écrire:

Quant aux rites des autres infidèles, comme ils n'apportent aucun élément de vérité ni d'utilité, il n'y a pas de raison que ces rites soient tolérés.

[Summa Teologica, Secunda Secundae Pars, Question 10, l'Infidélité en général, article 11]

Saint Thomas est considéré aujourd'hui comme le philosophe catholique par l'église. Le Thomisme est la philosophie officielle de l'église catholique. Pour s'en convaincre, il suffit de lire l'encyclique de Jean-Paul II "Foi et raison" (qui date de 1998, disponible sur le site du Vatican), consacrée au rapport entre philosophie et religion: le pape y cite à maintes reprises le Docteur angélique et aucun autre philosophe catholique.

1231

Fondation de l'inquisition. Jusqu'en 1231, la tâche de découvrir, démasquer et punir les hérétiques était du ressort des évêques. Mais avec le temps, cette tâche devient trop lourde pour ces bergers du bon peuple chrétien, qui ont tant d'autres lourdes tâches à assumer. Le pape décide donc de créer une institution séparée, qui aura le temps et les moyens de se consacrer uniquement à l'éradication de l'hérésie et de la sorcellerie: l'inquisition. L'inquisition, au cours de son histoire, brûle plus de 1 million de personnes, essentiellement des hérétiques, des juifs et des musulmans convertis au christianisme et des "sorcières". La dernière sorcière sera brûlée en 1788. Le dernier "hérétique" devra attendre son tour jusqu'en 1826. L'inquisition et ses imitateurs protestants brûlent aussi des médecins et des scientifiques, lorsque l'occasion se présente. [Référence]

L'église ne reniera jamais l'inquisition, et garantira la continuité historique de l'institution jusqu'à nos jours, en se limitant à en modifier le nom: il faudra attendre Pie X, en 1906, pour que le "Saint office de l'inquisition" soit renommé "Saint Office", et 1965 pour que le dit office soit rebaptisé  "Congrégation pour la doctrine de la foi". Enfin, en 1997, le pape ouvre les archives du Saint Office, et des historiens triés sur le volet sont autorisés à y mener des recherches. Les estimations du nombre total de victimes de l'inquisition sont fortement revues à la hausse, le consensus tourne aujourd'hui autour du million de personnes exécutées, auxquelles il faut ajouter d'innombrables personnes torturées et dont les biens ont étés saisis.[Référence]

Souvent, les chrétiens d'aujourd'hui tendent à argumenter que l'inquisition ne serait qu'une erreur n'ayant rien à voir avec le christianisme véritable. Ils oublient que l'institution existe toujours, bien que sous un autre nom. Ils oublient aussi que les pratiques de l'inquisition (torture et exécution d'hérétiques) avaient commencé déjà peu après l'arrivée des chrétiens au pouvoir dans la Rome antique. L'inquisition en tant que pratique et institution traverse ainsi toute l'histoire du christianisme. Ils oublient aussi que le fondement de l'inquisition est à rechercher dans les Saintes Écritures, en particuliers dans le Lévitique et ces deux versets du chapitre 22 de l'Exode:

    Verset 18: Tu ne laisseras point vivre la magicienne (ou "la sorcière" dans d'autres traductions")

    Verset 20: Celui qui offre des sacrifices à d'autres dieux qu'à l'Éternel seul sera voué à l'extermination.

Quand au mode d'exécution, le bûcher, il est aussi le résultat d'une lecture attentive de la Parole de Dieu: dans le 2è livre des Rois, il est expliqué le sort que réserve le Roi Josias (dont il est dit, dans le même livre (ch. 23 verset 25) "Avant Josias, il n'y eut point de roi qui, comme lui, revînt à l'Éternel de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse; et après lui, il n'en a point paru de semblable." ) aux hérétiques de son temps, qui sont des prêtres qui ont voulu adorer dieu sur des monts autres que le mont du temple de Jérusalem (Ch. 23 verset 20):

    "Il immola sur les autels tous les prêtres des hauts lieux, qui étaient là, et il y brûla des ossements d'hommes. Puis il retourna à Jérusalem".

Le même bon roi Josias s'était d'ailleurs lui aussi, comme l'inquisition, occupé aussi des "sorcières" de son temps: (Ch. 23 verset 24):

    "De plus, Josias fit disparaître ceux qui évoquaient les esprits et ceux qui prédisaient l'avenir, et les théraphim, et les idoles, et toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem, afin de mettre en pratique les paroles de la loi, écrites dans le livre que le sacrificateur Hilkija avait trouvé dans la maison de l'Éternel".

Aujourd'hui, certains catholiques modérés et des protestants voudraient se distancer des agissements de l'inquisition et des chasseurs de sorcières protestants, et affirment que l'exécution par le feu d'hérétiques et de sorcières n'a rien de chrétien. Hélas, force est de constater que les inquisiteurs et leur imitateurs protestants agissaient conformément aux enseignements des textes fondateurs de leur religion, et beaucoup, sans doute la vaste majorité mais en tout cas les plus célèbres comme Bernard Gui, Torquemada, et plus tard le Cardinal Bellarmino, étaient des hommes d'une grande intégrité et certainement de bonne foi, sincèrement convaincus d'agir pour le bien, même si ce bien était la volonté cruelle de leur dieu cruel.

Les chrétiens qui essayent aujourd'hui de dissocier christianisme et inquisition oublient aussi que le personnel de l'inquisition fut fourni essentiellement par deux ordres religieux qui existent encore de nos jours, et qui sont généralement très populaires dans les milieux chrétiens de l'Occident de l'aube du 21è siècle: les Franciscains et le Dominicains. Ces deux ordres pauvres, fondés au début du XIIIè siècle, avaient déjà plusieurs milliers de membres en 1231. D'après [Référence], ces deux ordres étaient aussi irréprochables l'un que l'autre, menant une vie pure, pleine de zèle religieux, à l'abri de toute corruption. Leurs principes fondamentaux sont: la pauvreté, le travail, l'humilité et la charité. Il est donc naturel que le Pape se tourne vers ces chrétiens intègres pour combattre l'hérésie et la sorcellerie. Dès 1244, les deux ordres dépendent uniquement de Rome. Les évêques étaient obligés de donner l'absolution à tout Dominicain ou Franciscain qui la demandait, sauf en cas de telles énormités que le pape seul pouvait être juge. Les prieurs des deux ordres mendiants sont eux autorisés à absoudre leurs frères de toutes les censures qui auraient pu leur être infligées et même de relever les ordres d'excommunication. En 1296, cette autonomie des ordres mendiants fut renforcée par une bulle papale qui libérait formellement les Dominicains et Franciscains de toute juridiction épiscopale et les statuts des ordres furent déclarés être les seules lois par lesquelles ils pouvaient êtres jugés. L'église avait ainsi à son service une véritable armée d'hommes entièrement dévoués à sa cause. Les premiers inquisiteurs furent tous Dominicains, mais dans les décennies qui suivirent, les postes d'inquisiteurs furent, dans de plus en plus de pays, répartis entre les deux ordres.

     

Dès qu'elle obtient l'autorisation de pratiquer la torture, l'inquisition est en droit de juger et de torturer les hommes dès 14 ans, et les femmes dès 12. Plus tard, l'Inquisition Espagnole supprimera cette discrimination, et, dans un soucis d'égalité des sexes qui est tout à son honneur, s'autorisa à juger et à soumettre à la torture les enfants des deux sexes dès 10 ans. Pour torturer et juger des enfants plus jeunes, l'inquisition élabora des stratagèmes légaux, le plus courant était celui de nommer un "curateur" qui avait la tutelle de l'enfant, et qui ensuite "assistait" l'enfant au cours de son procès. Il y a eu des cas d'enfants de 7 ans accusés, torturés et condamnés comme hérétiques. Les enfants d'hérétiques étaient généralement considérés comme hérétiques eux-mêmes. Si leur âge ne leur permettait pas d'êtres torturés et jugés, ils étaient "endormis": on les plaçait dans un bassin d'eau tiède, on les ligotait, et on leur coupait les artères aux poignets. Cette méthode était considérée comme particulièrement "miséricordieuse" par les inquisiteurs.

Image à droite [cliquer pour agrandir] : Saint Dominique présidant un tribunal de l'inquisition, dans une belle image de l'époque


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Re: Geeks et religions

1237 - On déterre et brûle des cadavres

A Toulouse, alors que la guerre contre l'hérésie cathare est encore en cours, l'inquisition veut montrer que même la mort ne mets pas l'hérétique à l'abri de l'inquisition. L'on fait exhumer les corps de plusieurs personnes, dont des nobles, et, après avoir déclaré qu'ils sont morts en état d'hérésie, les fait traîner sur la place du Marché, où ils sont brûlés.

L'idée de déterrer des cadavres pour les brûler aura un franc succès, et continuera à être pratiquée tant par l'inquisition médiévale que, plus tard, par l'inquisition Espagnole.

1251

Le pape Innocent IV autorise enfin l'inquisition à pratiquer la torture. L'obtention d'aveux de culpabilité en est grandement facilitée. L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux arrachés par la torture, des peines allant d'une simple prière ou un jeûne jusqu'à la confiscation des biens et même la prison à vie. Par contre, elle ne peut prononcer de condamnation à mort. Avec une subtilité tellement caractéristique de l'église catholique, l'inquisition peut par contre "passer" un hérétique au bras séculier de la justice pour une condamnation à mort sur la base des aveux obtenus sous la torture par l'inquisition. Cette subtilité de procédure permettra à l'église d'affirmer par la suite qu'elle n'a tué personne.

Il faut bien noter que la mise à mort d'hérétiques date de bien avant l'inquisition: elle commença dès l'antiquité. La nouveauté de 1231, est la fondation d'une institution spécialisée, chargée spécifiquement de la persécution des hérétiques. Il faut aussi prendre garde à la confusion qu'entretient volontiers l'église catholique entre "les 3 inquisitions": la médiévale, l'espagnole, et la "moderne" ou "romaine", cette dernière existant encore aujourd'hui: il s'agit en effet fondamentalement du même principe: l'on identifie les hérétiques, on les fait avouer par la torture, puis on les "abandonne" au bras séculier pour l'emprisonnement à vie ou la mort. Les différences entre les 3 inquisitions sont essentiellement des détails de procédure et de hiérarchie: l'inquisition "médiévale" répond aux évêques et au pape, celle "espagnole" principalement aux rois Très Catholiques, l'inquisition "romaine", qui date de la contre-réforme, uniquement et directement au Pape. Il faut noter que l'inquisition espagnole et celle "médiévale" coexisteront avec l'inquisition "romaine" pendant plusieurs siècles après la contre-réforme.

1310 - Le Grand Autodafé de Toulouse

L'inquisiteur Bernard Gui préside un spectacles des plus impressionnants: pendant 4 terribles journées, 18 personnes sont brûlées sur un bûcher devant leurs concitoyens. 65 sont emprisonnées à vie, dont 3 avec des chaînes, tandis que 20 sont condamnées à de terribles pèlerinages vers des terres lointaines d'où ils n'ont que peu de chances de revenir vivants.

Deux ans plus tard, le même Bernard Guy offre à Toulouse un nouveau grand spectacle, avec une innovation notable: les os de 36 morts sont exhumés et brûlés. Pour compléter le spectacle, 50 personnes sont condamnées à porter des croix et à des pèlerinages périlleux, 86 sont emprisonnées à vie. L'innovation consiste bien sûr à brûler, dans un même spectacle, les os d'hérétiques morts et des hérétiques vivants. En effet, le fait de déterrer des ossements pour les brûler était une pratique toulousaine depuis 1237.

Quelques chiffres sur les condamnations de l'inquisition

Les chrétiens du 20è et du 21è siècle ont fait de grands efforts pour relativiser les crimes de l'inquisition. Ils insistent sur le fait que les condamnations à mort ne représentaient qu'une minorité des condamnations. Cela est vrai, mais il faut avoir à l'esprit quelles étaient les autres condamnations:

    * Le port des croix consistait à devoir porter à vie, ou pour plusieurs années, le Sanbenito: un vêtement sur lequel des croix étaient cousues. Le condamné ne pouvait enlever cette marque d'infamie que dans l'intimité de son logement, et tous ses biens lui étaient confisqués. Le port des croix était donc une condamnation à la honte et à l'exclusion sociale.
    * L'emprisonnement était en général un emprisonnement à vie. Une vie très courte, étant donné les conditions des prisons de l'époque, de l'ordre de quelques semaines pour la vaste majorité des cas. Souvent, des accusés mourraient en prison pendant la procédure. Ce fut le cas par exemple de 10 prisonniers qui, dans le grand autodafé de Toulouse de 1310, moururent en prison entre le moment où ils avaient confessé leur hérésie sous la torture et avant même d'avoir étés condamnés.
    * Les pèlerinages, en ces époques où les voyages étaient très périlleux, équivalaient en pratique à des condamnations à mort: les retours d'un pèlerin condamné par l'inquisition était des évènements rares.

Il faut ajouter à ces considérations un commentaire sur le sort de ceux qui n'étaient pas condamnés. Un pourcentage qui n'est pas connu avec précision, mais de l'ordre de 10% des accusés échappaient à la condamnation. Cela impliquait de résister à la torture sans confesser. Ces survivants étaient donc des estropiés graves, qui survivaient mais étaient incapables de travailler ou d'avoir une vie plus ou moins normale.

Le Registre des Sentences de Bernard Gui, inquisiteur à Toulouse, couvrant une période de 1308 à 1322, révèle les chiffres suivants concernant les condamnations:

Remis au bras séculier et brûlés:     40
Emprisonnés     300
Condamnés à porter des croix     138
Condamnés à des pèlerinages     16
Bannis en terre Sainte     1
Maisons détruites     16
Condamnation du Talmud     1
Fugitifs     36
Os exhumés et brûlés     67
Os Exhumés de ceux qui auraient dû êtres emprisonnés     21

On voit donc que sur un total d'accusés vivants de 548, pas moins de 356 (soit 65%) sont condamnés à mort ou à une peine équivalente à la peine de mort. Le chiffre de 40 condamnés à mort (7%) est donc fortement trompeur.

1314 - Le premier Autodafé en Espagne

Contrairement à ce que l'on croit parfois, l'inquisition ne fut pas une invention espagnole. Mais ce pays, parti en retard, mets les bouchées doubles pour rattraper, puis dépasser les autres pays européen. En Aragon le 12 mai 1314, 6 hérétiques vivants et plusieurs cadavres exhumés sont brûlés devant la foule en délire. L'autodafé espagnol est un spectacle complexe: D'abord, une cérémonie religieuse a lieu dans une église, au cours de laquelle on "réconciliait" les hérétiques (ceux vivants, pas les morts!) avec l'Église. Puis, les hérétiques étaient "abandonnés au bras séculier" qui s'occupait de leur exécution. Pour parfaire l'hypocrisie, les fonctionnaires séculiers ne participaient pas à la cérémonie religieuse. 40 jours d'indulgence étaient promis à tout fidèle qui assistait à l'autodafé. Très rapidement, l'Espagne devient le pays des grands autodafés: ainsi, en 1360, à Valence, l'on brûle pas moins de 80 hérétiques en un seul autodafé. Le record espagnol, imbattu à ce jours, est de 107 hérétiques exécutées en un autodafé, en 1499 à Cordoue.

Autodafé - 400 ans avant les nazis, des chrétiens brûlent des livres qui ont l'heur de leur déplaire.

Peinture de Pedro Berruguete

[Cliquer pour agrandir l'image]
   

En Espagne, l'inquisition brûle des centaines de milliers de livres au cours de son histoire, essentiellement des Anciens Testaments et des livres de prières juives pris à des conversos.

Brûler des livres est une tradition pluri-millénaire des chrétiens. Saint Paul déjà brûlait des livres avec ses disciples. Les protochrétiens, déjà, avaient la fort mauvaise habitude d'incendier des bibliothèques, surtout lorsqu'elles étaient rattachées à des temples. Saint Grégoire le Grand inaugura son pontificat en mettant le feu à une grande bibliothèque sur le Palatin. Actuellement, les catholiques ont certes renoncé à cet usage, mais pas les protestants Nord-Américains. A l'aube du 3è millénaire, les Southern Baptists, une des plus grandes églises protestantes américaines, s'adonnent à de fréquents bûchers de livres. Les Harry Potter sont parmi leurs favoris pour ces exercices.

1347-54

Dans toute l'Europe sévit la Mort Noire, première grande épidémie de peste du continent. Les prélats catholiques ont tôt fait de désigner les coupables: des juifs auraient empoisonnés les puits. Le bruit se répand dans toute l'Europe, et d'innombrables Pogroms se succèdent. En Allemagne, on comptabilise 350 communautés juives totalement anéanties par des Pogroms dans cette période. Dans de nombreuse villes, l'on interdit ensuite l'entrée de la ville aux juifs, et cette interdiction restera en vigueur dans bien des villes importantes (comme Nurenberg par exemple) jusqu'au 18è siècle. En Italie, à Milan, les autorités civiles et religieuses ayant procédé à l'exécution sur le bûcher des "untori" (c'est ainsi que l'on appelle en italien les malheureux suspectés d'empoisonner les puits) juifs, elles élèvent une colonne commémorative pour célébrer leur exploit. La colonne passera à l'histoire sous le nom de "Colonna infame" lorsque, au 19è siècle, le romancier Manzoni aura, le premier, des siècles après les faits, le courage de dénoncer ce monument ignoble à la perversion religieuse.

1391 - Les débuts de la violence contre les Juifs en Espagne

Pendant la domination des Maures en Espagne, les 3 monothéismes méditerranéens (Islam, Judaïsme, christianisme) avaient coexisté pacifiquement pendant plusieurs siècles. Mais cette coexistence de plusieurs religion sur un sol désormais contrôlé par des rois chrétiens déplaît aux prélats catholiques, qui n'ont de cesse de répandre l'antisémitisme dans la populace et aussi dans les plus hautes sphères du pouvoir. En 1391, la populace excitée par les prélats détruit les ghettos juifs de Séville, Barcellone, Valence, Tolède et d'autres centres importants. La furie destructrice de cette année culmine en juin à Séville, où la foule, excitée par l'archidiacre Martinez tue plus de 4'000 juifs. [Référence]

1415

Dans les années 1390', un prêtre de Prague commence à prêcher en tchèque plutôt que en latin: pour cette idée saugrenue de parler une langue que les fidèles comprennent, Jan Hus est accusé d'hérésie. Il fuit Prague. Lorsque le concile de Constance est convoquée, le roi d'Allemagne propose à Hus un sauf-conduit pour lui permettre d'aller exposer son point de vue au concile. mais c'est évidemment un piège: peu après son arrivée, il est emprisonné et mis au secret en novembre 1414. Suit un classique procès d'inquisition, qui conclut à la culpabilité de Jan Hus, hérétique obstiné et impénitent: il est mis à mort sur le bûcher le 6 juillet 1415.[Référence]

1478 - Fondation de l'Inquisition Espagnole

L'Espagne, désormais unifiée par le mariage d'Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, est un pays qui se définit, à cette époque, essentiellement dans son opposition aux musulmans, qui dominent encore à cette date le Sud de la péninsule. Afin de combattre plus efficacement l'hérésie dans leur pays, Isabelle et Ferdinand obtiennent du pape Sixte IV, le pouvoir de nommer les Grands inquisiteurs en Castille et en Aragon. La décision a surtout des implications financières, puisque l'inquisition confisque les biens des condamnés. Mais le pape accepte, entres autres car il croit à la promesse des souverains espagnols, qui se sont engagés à utiliser les fonds pour financer la guerre contre les arabes, et depuis Saint Grégoire Le Grand les papes sont friands de guerres contre les infidèles.

1483

Tomas de Torquemada est nommé Grand Inquisiteur de Castille. Ce moine dominicain fait un ample usage de la torture et de la confiscation des biens de ses victimes. Les estimations du nombre de personnes brûlées pendant son mandat varie, selon les historiens de environ 2'000 [Référence] à 8'800 brûlées vifs auxquels il convient d'ajouter 9'654 torturés ou emprisonnés à vie. [Référence]

Torquemada deviendra le symbole vivant de l'inquisition. Le pape Eugène IV le nommera "défenseur de la foi". L'historien catholique espagnol Sebastian de Olmeda l'appellera "Lumière de l'Espagne, sauveur de son pays, honneur de son ordre". Certains catholiques, désireux de débarrasser l'histoire de leur église de cet encombrant personnage, ont inventé et décrit un Torquemada désireux de s'enrichir et violant des femmes. Or, la réalité est autre. L'homme est incontestablement d'une grande intégrité. Il refusera systématiquement des promotions hiérarchiques dans l'église et dans son ordre. Il ne cherchera jamais à obtenir un avantage financier pour son ordre. il aurait pu devenir évêque et même cardinal avec facilité. Ses biens personnels ne s'accrurent pas d'un centime au cours de ses longues années comme inquisiteur. Il n'utilisait que des vêtements simples de toile de chanvres et de coton, refusant ceux en lin. Patriote et chrétien, il participe à la politique de christianisation de l'Espagne en mettant en oeuvre deux préceptes qui figurent dans le chapitre 22 de l'Exode, un des textes fondamentaux de la bible:

    Verset 18: Tu ne laisseras point vivre la magicienne (ou "la sorcière" dans d'autres traductions")

    Verset 20: Celui qui offre des sacrifices à d'autres dieux qu'à l'Éternel seul sera voué à l'extermination.

Torquemada considérait sa mission comme sacrée. Son bagage culturel était imposant, son esprit large et son intelligence ouverte. Il n'était pas un fou ou un criminel au sens classique du terme, mais un chrétien sincère, instruit, et en même temps un Espagnol patriote, convaincu que les conversos et les hérétiques étaient un danger pour l'Espagne et la foi, et donc qu'il devait les combattre.

Dans les dernières années de sa vie, Torquemada investira toute son intelligence dans la rédaction d'un code inquisitorial, qu'il continuera à affiner jusqu'à une dernière édition en 1498, quelques mois avant sa mort. Ce code contient nombre de sages dispositions, comme le fait qu'il faut qu'au moins un, mais de préférence deux inquisiteurs doivent toujours être présent pendant les tortures des accusés.

La torture sous Torquemada:

Sous Torquemada, la torture est standardisée, laissant peu de place aux fantaisies perverses de bourreaux et inquisiteurs. Une procédure précise sera désormais suivie: dans un premier temps, les bourreaux, habillés de longues tuniques noires, des capuchons baissés sur la tête avec deux trous pour les yeux, un pour le nez et un pour la bouche, saisissent l'hérétique et le déshabillaient jusqu'à la ceinture. Alors les inquisiteurs se placent devant l'hérétique et, à plusieurs reprises, le supplie de confesser ses fautes. Si l'hérétique s'obstine à nier, alors les inquisiteurs ordonnent qu'il soit torturé, en avertissant tout d'abord l'hérétique qui va être torturé que, en cas de lésion, de fracture des membres ou de mort, la responsabilité doit être rejetée uniquement sur l'hérétique lui-même, car les tortures ne sont que la suite de sont entêtement récalcitrant.

La première phase du supplice était celle de la corde: les mains liées derrière le dos avec une corde qui glissait dans une poulie attachée au plafond, l'hérétique était soulevé et maintenu en suspension pendant un certain temps. Puis à l'improviste le bourreau lâchait la corde et le corps retombait alors brusquement jusqu'à environ 20 cm du sol: les jointures se déboîtaient sous le choc, tandis que la corde, souvent, coupait la chair des poignets jusqu'aux nerfs. Cette torture durait une heure et même plus.

La torture à l'eau constituait la 2è phase: on liait étroitement la personne après l'avoir étendue sur une sorte de chevalet en bois n'ayant comme support qu'une barre transversale, sur laquelle le corps, retombant en arrière, se courbait, amenant le patient en position renversée, les pieds vers le haut et la tête en bas. A cause de cette position, la respiration devenait extrêmement difficile et les mouvements que l'hérétique faisait automatiquement pour trouver un peu d'air provoquaient la torsion des mains et des pieds liés, et les cordes blessaient les tissus. On introduisait alors dans la bouche, en le faisant arriver jusqu'au fond de la gorge, un lige fin imbibé d'eau qui était disposé de façon à recouvrir entièrement les narines. C'est alors que l'on versait de l'eau dans bouche, goutte à goutte, si lentement que l'hérétique torturé en buvait environ un litre par heure. Le malheureux n'avait à aucun moment la possibilité de respirer librement. dans ses efforts pour aspirer de l'air, il il engloutissait de l'eau, et il en résultait une rupture des vaisseaux sanguins de la gorge: le chiffon était généralement retiré imbibé de sang.

Le troisième degré de la torture, le feu, était pratiqué en liant les mains et les pieds de façon à rendre impossible au prisonnier tout changement de position. Puis on frottait ses pieds avec de l'huile, du lard ou une autre matière graisseuse et on les exposait devant un feu jusqu'à ce que la peau se gerce et que les os et le nerfs se découvrent complètement.[Référence]

Il faut préciser que les inquisiteurs savaient qu'ils torturaient parfois des catholiques irréprochables. L'on sait que la chose a du être discutée à l'intérieur de l'église, car le Cardinal Jiménes de Cisneros a écrit que les catholiques, si ils étaient injustement torturés, selon les lois de l'inquisition, s'envolaient directement au paradis.

La torture pouvait être, dans l'inquisition espagnole, appliquée aux enfants à partir de 10 ans et au vieux jusqu'à seulement 60 ans.

1485 - Le Martyr de Saint Pedro Arbuès

La nuit du 15 septembre 1485, l'inquisiteur d'Aragon, collègue de Torquemada, Pedro Arbuès, est agenouillé en prière devant le grand autel de la cathédrale de Saragosse quand 8 tueurs surgissent: l'homme sait qu'il n'a pas que des amis et porte un casque et une cotte de maille, mais rien n'y fait: un poignard traverse entièrement son cou, il s'effondre et meurt peu après entouré des chanoines de la cathédrale accourus à son secours.

Aussitôt l'inquisition se déchaîne: on accuse les conversos d'être derrière le crime, Dès décembre 1485, et jusqu'en 1492, l'on exécutera des "coupables" de la grande conjuration contre Saint Pedro. Les peines pour les tueurs présumés furent sévères: l'un d'eux eux les deux mains tranchées et clouées au portail du palais des députés, puis fut décapité. Son corps fut ensuite écartelé, et les morceaux de son corps pendus le long des rues de la ville pour servir d'exemple.

Le pauvre Pedro Arbuès sera béatifié par Alexandre VII en 1664, puis canonisé par le pape Pie IX le 29 juin 1867.[Référence]

1486 (ou 1487) - Publication d'un manuel de la chasse aux sorcières

Deux dominicains allemands, Jakob Sprenger, Doyen de l'université de Cologne, et Heinrich Institoris (Kraemer de son vraix nom), professeur de théologie à l'université de Salzburg, publient le Malleus Maleficarum: il s'agit d'un épais volume de plus de 400 pages qui est un "guide" (bien sûr approuvé par la hiérarchie ecclésiastique) de la chasse aux sorcières: on y apprend comment les identifier (p. ex., une femme qui a caressé un chat noir alors qu'une personne s'est sentie mal à une distance de quelques centaines de mètres), les torturer pour les faire avouer, et comment les inquisiteurs peuvent s'absoudre mutuellement après la séance de torture. L'ouvrage affirme aussi que nier l'existence de la sorcellerie est en soi une hérésie très grave (passible de la mort sur le bûcher). Pendant plus de 2 1/2 siècles en Allemagne, après la publication du Malleus Malleficarum nier l'existence de la sorcellerie sera passible de la peine de mort. Le manuel devient un Best Seller. Le Malleus fera l'objet de pas moins de 26 éditions entre 1486 et 1600. il deviendra l'ouvrage de référence pour les chasseurs de sorcières catholiques, et aussi protestants. L'action des deux doctes universitaires dominicains est approuvée par le Pape Innocent VIII, qui les charges déjà en 1484, par la bulle Summis desiderantes affectibus, d'extirper la sorcellerie de l'Allemagne. Le texte de la bulle de Sa Sainteté le souverain pontife est inclus dans la préface des éditions catholique du livre. [Référence]     

1492 - Expulsion des juifs d'Espagne

Le pieu Ferdinand d'Aragon et sa très pieuse épouse Isabelle de Castille, rois d'Espagne, expulsent les juifs de leur royaume. Les juifs ont le choix entre se convertir, pour subir les foudres de l'inquisition (qui brûlera nombre d'entre eux en les accusant d'être des "faux convertis"), ou partir. Plus de 160'000 juifs quittent l'Espagne. La hiérarchie catholique ne reste pas indifférente à cette mesure d'une cruauté effarante: elle approuve la mesure, le pape encourage les autres souverains européens à s'inspirer de l'exemple espagnol. Dans toute l'Europe, les évêques se mobilisent pour pousser les gouvernements à empêcher l'entrée sur leur territoire aux juifs expulsés. [Référence] . En 1494, le pape accorde le titre de Rois Catholiques à Isabelle et Ferdinand pour les remercier.

Les juifs qui choisissent de se convertir seront persécutés par l'inquisition avec une détermination impressionnante: jusqu'au 18è siècles, l'on fera le "Test du Lard" aux convertis juifs et à leur descendants: une salade aux lardons est proposé au "converti": si l'on constate qu'il a écarté les lardons en mangeant, on le brûle comme "faux converti". La méthode sera aussi appliquée aux musulmans convertis et à leurs descendants.

Si l'expulsion des juifs d'Espagne est la plus grande expulsion du genre que l'histoire ait enregistré, elle ne fut pas la première. En France, les prélats catholiques avaient déjà obtenu une expulsion des juifs en 1306, qui fut ensuite révoquée, avant d'être confirmée en 1394. L'Angleterre avait déjà procédé à l'expulsion en 1290. En 1496, le Portugal imite son puissant voisin en expulsant à son tour les juifs de son territoire.

1493 - Le premier indien d'Amérique au paradis

Lorsque Christophe Colomb, qui a pris soin d'emmener un moine dans ses bagages, arrive en Amérique, il rencontre des indiens, qui, écrira-t-il, sont des gens amicaux et serviables. Sans doute pour leur montrer comment l'Europe chrétienne traite les étrangers amicaux et serviables, il enlève 12 d'entre eux qu'il amène en Espagne. A l'arrivée, l'un d'entre eux tombe malade: avant sa mort, il est baptisé en vitesse, ce qui permet à la cour des Rois Très Catholiques d'exulter, car un indigène du Nouveau Monde a pu entrer au paradis chrétien. Cette triste histoire marquera le début de la tragique christianisation des indiens d'Amérique, dont l'épisode des réductions du Paraguay et les persécutions des indiens Pueblo ne seront que deux épisodes parmi les plus tragiques.

1499

C'est en cette année qu'a lieu le plus grand autodafé ("acte de foi") que l'histoire espagnole ait enregistré: en un seul autodafé, l'inquisiteur Diego Rodrigues Lucero brûle vifs pas moins de 107 juifs convertis au christianisme à Cordoue.

XVI siècle

Le drame des castrats. L'église ayant décidé que les femmes ne peuvent entrer dans le choeur des églises, un problème tragique se pose: comment ne pas torturer les oreilles des pieux prélats du Christ en les privant des voix hautes, si importantes dans les choeurs pour louer l'amour de dieu? Une solution barbare est trouvée: l'on privera d'organes sexuels de jeunes garçons dont la voix aura été reconnue comme belle. Les choeurs de la Sainte Église Catholique ne manqueront ainsi jamais de soprani et de contralti.

Cette pratique barbare ne cessera qu'en 1878, sur ordre du Pape Léon XIII. La pratique est encore très répandue pendant le 19è siècle, au point que Rossini, lorsqu'il compose sa "Petite Messe Solennelle" écrit, tout naturellement, qu'il suffira, pour exécuter celle-ci, "d'un piano et d'une douzaine de chanteurs des 3 sexes, hommes, femmes et castrats".[Référence:il s'agit ici d'une page Web]

1506 Le Pogrom de Lisbonne

Un nombre important de juifs expulsés d'Espagne en 1492 avaient trouvé refuge au Portugal. Les historiens citent des chiffres allant de 90'000 à 150'000. Ce fut une chance inouïe pour ce pays, car ces réfugiés étaient en bonne partie des personnes instruites, médecins, banquiers, commerçants, et certains arrivèrent au Portugal avec une partie de leur fortune. Les sentiments à leur égard de la population étaient donc au départ plutôt positifs. Mais cette population nouvelle déplaît à une partie du clergé, et suscite les convoitises de l'inquisition espagnole. Cette dernière soudoie donc des prélats portugais pour répandre l'antisémitisme. En quelques années, un succès important est obtenu: à Lisbonne, au cours d'une journée de folie meurtrière qui passera à l'histoire sous le nom de Pogrom de Lisbonne, 3'000 juifs sont tués par de pieux catholiques excités par les prélats. Mais le clergé portugais ne s'arrête pas en si bon chemin. Il demande la création d'une inquisition portugaise, sur le modèle de celle qu'ont la chance d'avoir leurs voisins espagnols. 1536 marque la date officielle de la création de l'inquisition portugaise. Dans ce pays où il fait bon vivre, l'inquisition entre lentement en action, et le premier Autodafé n'est célébré que en 1540. De 1540 à 1580 (date de l'invasion du Portugal par l'Espagne), l'inquisition portugaise célébrera environ 40 Autodafés, avec un total de 2500 condamnations dont 170 au bûcher. L'arrivée de Philippe II, roi d'Espagne, au pouvoir en 1580 accélère enfin les choses: les autodafés se multiplient, et en 20 ans il y aura 3200 condamnations dont 160 au bûcher, soit une augmentation du rythme annuel de près de 100%.

XVI siècle

Jules II Della Rovere pape. Habile chef militaire, il porte l'armure pendant une messe, lorsqu'un moine insolent lui fait remarquer que l'habit n'est pas approprié. "Quand il s'agit de conquérir des terres, Dieu ne regarde pas l'habit, mais la foi de son serviteur", lui répond-il, et passe ainsi à l'histoire. Dieu lui permet effectivement de conquérir Bologna, qui est, comme il se doit, mise à sac.

1521

Inspiré par l'Esprit Saint, qui n'avait apparemment rien d'autre à faire, un moine allemand, Martin Luther traduit le "Nouveau Testament" en quelques semaines. Le diable vient le tenter pendant qu'il travaille: Luther ne trouve rien de mieux à faire que de lui lancer un encrier qui tache le mur! La tache est depuis religieusement préservée pour les touristes (château de Wartburg), dans le Land de Thuringen.

L'événement pourrait sembler insignifiant. Il n'en est rien, car il inaugure le plus grand schisme de la chrétienté: dans les siècles qui suivront les chrétiens se massacreront entre eux avec encore plus d'enthousiasme qu'ils n'ont massacré et brûlé les non-chrétiens, les hérétiques, les sorcières, les juifs et musulmans convertis, etc.

Luther écrira et dira à plusieurs reprises qu'il faudrait brûler les synagogues et chasser les juifs des villes: il se situe ainsi dans la tradition initiée par les pères de l'église catholique, et qui sera perpétrée jusqu'au 19è siècle par l'inquisition, et même jusqu'au 20è par ses imitateurs en chemise brune.

En 1543, ce bon moine publie un pamphlet antisémite intitulé "Les juifs et leurs mensonges". Les brèves citations ci-dessous donnent une impression générale du niveau d'amour pour le prochain pratiqué par Luther:

"Leur [des juifs, note de traduction] haleine pue de l'or et de l'argent des païens; car il n'y a jamais eu sous le soleil, et il n'y a pas et il n'y aura jamais plus avare qu'eux, comme cela peut être constaté dans leur usure malhonnête. Donc sachez, mes chers chrétiens, que, après le diable, vous n'avez point plus venimeux, plus véhément et plus ennemi qu'un véritable juif qui désire sincèrement être un juif ... Est-ce que leur Talmud et leurs rabbins n'enseignent-ils pas que ce n'est pas un péché que de tuer si un juif tue un païen, mais que c'est par contre un péché si il tue un frère en Israël ? Ce n'est pas un péché pour lui de ne pas tenir une promesse envers un païen. Donc, voler - comme ils le font en prêtant de l'argent - d'un païen est un service divin ...maintenant, qu'allons-nous faire avec ces juifs, rejetés et condamnés ?"

Luther donne son conseil sincère sur quoi faire avec les juifs:

Brûler leurs synagogues, écoles, enterrer et couvrir avec de la saleté tout ce qui ne brûle pas (...) Je recommande de raser et détruire leurs maisons (...) Je recommande qu'on leur prenne leurs livres de prière, qui contiennent de telles idolâtries, mensonges, insultes et blasphèmes (...) Que l'on interdise à leurs rabbins d'enseigner sous peine de mort (...) Que l'on leur prenne leurs trésors d'or et d'argent (...) Mais si les autorités civiles sont réticentes à user de la force pour restreindre leur vice diabolique, alors les juifs devraient êtres expulsés de leur pays et renvoyés à Jérusalem ou ils pourront mentir, injurier, diffamer, assassiner, voler, pratiquer l'usure et la moquerie, et se laisser aller à toutes ces infâmes abominations qu'ils pratiquent parmi nous.

[Traduit de l'anglais par le soussigné: je n'ai pas réussi à me procurer une version allemande ou française du livre]

Il faut préciser que les églises protestantes allemandes continuent à ce jours à considérer Luther comme un grand homme, à utiliser sa traduction de la bible, et à se référer à ses écrits.

1524 - Une année ordinaire de chasse aux sorcières

Scène ordinaire de chasse aux sorcière, estampe de 1555

[Cliquer pour agrandir l'image]
    Sans doute pour battre le record détenu par Bamberg de 600 sorcières brûlées en un an, l'on met à mort dans la province de Côme pas moins de 1000 sorcières en un an. Ensuite, pendant plusieurs années, l'on continue à en brûler un peu plus d'une centaine par année dans cette charmante petite ville. Ces chiffres peuvent impressionner, mais il faut se souvenir que à l'époque Cologne brûlait régulièrement environ 300 sorcières par an, et plusieurs villes européennes arrivent à maintenir un rythme tout à fait honorable de 200 exécutions de sorcières par an.

1527

Sac de Rome: des soldats protestants massacrent la totalité de la population de Rome, soit environ 40'000 personnes, et pillent la ville. Le Pape est sauvé par les gardes suisses. Il s'enferme avec eux à Castel Sant'Angelo pendant que la population est massacrée. Lui-même s'en tire avec une grosse frayeur. Les Suisses catholiques y gagnent un débouché professionnel à l'étranger, qui se perpétue aujourd'hui.

1547 - La Limpieza - Des lois racistes d'inspiration religieuse

On a vu que l'Espagne fut, sous la domination Maure, un société multi-culturelle où les trois monothéismes méditerranéens coexistaient. Lorsque les chrétiens reprirent le pouvoir dans la péninsule ibérique, ils eurent hâte de mettre fin à cette coexistence pacifique par une série de mesures poussant Maures et Juifs à se convertir. Mais cela ne suffisait pas au prélats catholiques, car ils suspectaient toujours que sous tout converti, et même sous tout descendant de converti, se cache en fait un faux chrétien qui continuait a pratiquer sa religion d'origine en cachette. Les ecclésiastiques catholiques inventent donc la notion de Limpieza, ou pureté raciale. Peu à peu des voix montent du clergé pour que les charges ecclésiastiques et étatiques soient réservées à ceux qui sont descendants de chrétiens et non de Maures ou de conversos. D'abord, l'Athénée (la future université) de Salamanque commence à exiger un certificat de limpieza de ses étudiants. Ces certificats sont délivrés par l'inquisition. Puis, en 1547, l'Archevèque de Tolède, Juan Martinez Siliceo, fait accepter un Statut de Limpieza pour tous les ecclésiastiques de la cathédrale. Le mouvement s'étend rapidement. A partir de 1560, après avoir pendant longtemps fourni les certificats de Limpieza demandés par d'autres instances, l'Inquisition décide de l'exiger aussi de ses propres employés. La Limpieza sera aussi exigée pour toutes les charges d'état, et même pour certaines professions qui avaient étés traditionnellement exercées par les juifs.

Il faudra attendre 1835 pour l'abolition des Statuts de Limpieza, mais le certificat de limpieza continuera à être exigé aux aspirants officiers de l'armée et aux candidats à certaines hautes charges de l'état jusqu'en 1865. Moins d'un siècle sépare la fin de la pratique de la Limpieza espagnole des lois nazies de Nuremberg.


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#14 2007-08-21 22:46:45

Don diego de la vega
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Re: Geeks et religions

1553

Calvin, qui condamne les excès de l'Église Catholique, fait décapiter le libre penseur et médecin Michel Servet, qui avait découvert la circulation du sang. Il n'est jamais que l'un des plus de 15 hérétiques que le réformateur fait exécuter pendant sa dictature sur Genève.

Calvin joue un rôle très actif dans l'arrestation, puis la condamnation à mort de Michel Servet. Il échangea d'abord une correspondance avec lui, puis, lorsque, fuyant l'inquisition, Servet arriva à Genève, Calvin le fit arrêter. Calvin avait dit à son ami le réformateur Farel que si Michel Servet devait venir à Genève, il le le laisserait pas repartir vivant. Il tient donc sa promesse en intervenant personnellement au procès en plaidant pour l'exécution. La seule clémence qu'il veut bien concéder à Servet est l'exécution par décapitation plutôt que par le bûcher. Après l'exécution, le corps de Michel Servet est brûlé, avec un exemplaire de l'un de ses livres.

1559

L'invention de l'imprimerie permettant à un nombre croissant de personnes de s'informer, l'église réagit en publiant l'Index (Index Additus Librorum Prohibitorum). Pour que cette publication soit tenue à jours avec soin, la Congrégation Spéciale de l'Index est fondée par le pape Saint Pie V en 1571. Cette institution édite régulièrement une liste de livres interdits. Dès l'institution de l'Index, des centaines d'imprimeurs italiens s'enfuient en Suisse et en Allemagne. La dernière édition de l'Index est publiée en 1961. Parmi les milliers de livres qui prirent place dans cette liste infâme, on citera le cas de l'Encyclopédie, publiée entre 1751 et 1765: l'Encyclopédie est non seulement mise à l'index, mais toute personne qui la lira sera passible d'excommunication automatique.

1566 -1572

Pie V pape. Ce Saint de l'Église catholique se vante publiquement plusieurs fois d'avoir, pendant sa carrière d'inquisiteur, allumé de ses propres mains plus de 100 bûchers d'hérétiques qu'il avait lui-même accusés, confondus et condamnés.

En 1569, il ordonne l'expulsion des juifs de l'Etat de l'église. Toutefois, avec un pragmatisme tout catholique, il permettra à certains commerçants juifs de rester à Rome et à Ancône, dans des conditions humiliantes. [Référence]

Les juifs romains sont désormais enfermés dans un ghetto, et en plus, une coutume, qui restera en vigueur jusqu'à la chute de l'Etat de l'Église est instaurée: pour humilier publiquement les juifs, chaque nouveau pape passe devant le ghetto, où le Grand Rabbin de Rome lui tend une copie du Pentateuque (une partie de l'Ancien Testament). Après quoi le pape lui restitue le texte accompagné de plusieurs pièces d'or, en déclarant que, si il respecte la loi de Moïse, il désapprouve le coeur dur des juifs. Cette cérémonie voulait marquer la conviction chrétienne que les juifs devraient reconnaître leur erreur et se convertir au christianisme.

Pie V publie aussi une nouvelle édition du catéchisme officiel de l'église, dans lequel l'amour du prochain et la miséricorde ont bien sûr une place importante.

A la fin de sa vie, ce pieux dominicain dira regretter surtout d'avoir été trop indulgent.

1568 - Le premier ordre de génocide des Temps Modernes

Le 16 février 1568, le Saint pape Pie V signe le premier ordre de génocide des Temps Modernes. Depuis quelques années, les habitants des Pays-Bas ont adhéré en majorité aux doctrines de Luther. Plus grave encore pour Saint Pie V, il semble que des actes d'iconoclastie se soient produits. Le Saint pape donne donc l'ordre à Philippe II, Roi d'Espagne et des Pays-Bas, de procéder à l'extermination de l'ensemble de la population, soit environ 3 millions d'habitants, sauf quelques personnes qu'ils nomme expressément dans son ordre. Le pieux Philippe II demande 10 jours plus tard au Duc D'Albe d'exécuter la sentence. Cet habile général est, depuis l'été 1567, au Pays-Bas, avec une petite armée de 10'000 fantassins, 1'200 cavaliers et pas moins de 2'000 courtisanes. Il se met vite à la tâche, malgré ses moyens limités. Dans une lettre à Philippe II il affirme avoir déjà éliminé "800 têtes" au cours de la seule Semaine Sainte de l'an 1568. Rapidement, la population se révolte en arme contre la petite armée chargée de l'exterminer. Combien de personnes mourront suite à la sentence papale ? Il est difficile de l'estimer. Selon le Duc D'Albe lui-même, il parviendra à exterminer 18'600 personnes en 6 ans de génocide. Après avoir échoué dans sa tentative de génocide aux Pays-Bas, le Duc sera rappelé en Espagne, et, après une brève période de disgrâce, il se verra confier de nouvelles missions lors de l'invasion du Portugal. Il mourra finalement dans son lit, sans jamais regretter aucun de ses gestes aux Pays-Bas.

1547-1593

Guerres de religion en France

Les sous-sectes chrétiennes se livrent en France à une guerre civile sans merci, interrompue par plusieurs paix et trêves temporaires. Pendant une de celles-ci a lieu le massacre de 20'000 protestants, hommes, femmes et enfants, en une nuit (Nuit de la Saint-Barthélemy, 1572). En apprenant la bonne nouvelle du massacre, le pape Grégoire XIII est pris d'enthousiasme. Des festivités sont organisés à Rome, et il charge son peintre favori, Vasari, de préparer une grande fresque intitulée "L'élimination des huguenots".

1591 - Une 2è série d'Autodafés en Espagne

Ayant pris le pouvoir au Portugal en 1580, Philippe II, pieux souverain catholique espagnol, a assuré aux juifs et conversos de ce pays qu'ils pourraient désormais librement se déplacer en Espagne et Portugal. Hélas, de nombreux juifs et conversos, voyant le nouvel activisme de l'inquisition depuis l'arrivée de Philippe II au Portugal, pensent qu'ils seront plus tranquilles en Espagne. Mal leur en prend! Les inquisiteurs espagnols, qui n'ont eu, depuis des décennies, pratiquement que des sorcières et quelques blasphémateurs à se mettre sous la dent, voient cette arrivée de juifs et conversos comme une manne tombée du ciel. Immédiatement les dénonciations s'accumulent chez les inquisiteurs, qui saisissent l'opportunité de relancer leurs activités. En 1591, le premier autodafé de conversos, "nouvelle série", a lieu à Tolède: un seul malheureux monte sur le bûcher, alors qu'une trentaines de condamnés voient leurs biens saisis et doivent, pour certains, finir leur existence en prison, et pour d'autres entreprendre de périlleux pèlerinages en portant le Sanbenito. De nombreux Autodafés se succèdent, mais ici encore on remarque que le nombre de bûchers est faible par rapport à celui des condamnations à la prisons à vie. Cette retenue de l'inquisition disparaîtra à la mort de Philippe II en 1598, et les choses ne se calmeront pour les conversos en Espagne que à partir de l'expulsion des Maures en 1609.

Fin du XVIè - début du XVIIIè siècle

La conversion forcée des Indiens Pueblo.

Remontant depuis la côte du Golfe du Mexique, les explorateurs Espagnols, toujours accompagnés de moines et de prêtres, entrent en 1598 en contact avec les Indiens "Pueblo" dans le territoire qui est aujourd'hui l'état US du Nouveau Mexique: différents des indiens nomades des plaines du Nord, et aussi des indiens plus combatifs que les Espagnols ont rencontré au Mexique et en Amérique du Sud, les Indiens Pueblo vivent dans des villages (les "Pueblos") de maisons de brique à 2-3 étages, sont pacifiques et pratiquent l'agriculture. Ils pratiquent une religion dans laquelle ils vénèrent le "Père Ciel" et la "Terre Mère", craignent des démons (les Skinnwalkers) qui marchent au soleil couchant sur la crête des montagnes, vénèrent les corbeaux comme étant des réincarnations de leurs ancêtres. Ils ont aussi un riche panthéon de dieux assez semblables aux dieux grecs, leur dieu principal étant la femme-araignée. Les cérémonies sont célébrées dans des petites églises familiales, les Kivas. Ces agriculteurs pacifiques deviennent immédiatement l'objet de l'attention des prêtres Espagnols, impatients de remplacer le culte de Père Ciel et Terre Mère par celui du dieu dont on boit le sang au cours des cérémonies: les chamanes indiens sont accusés de "sorcellerie" et exécutés. Les Kivas sont détruites par les militaires espagnols. Les cérémonies religieuses traditionnelles sont interdites, sous peine de mutilations. Les indiens surpris en train de célébrer une cérémonie traditionnelle auront un bras ou un pied coupé. Malgré tout, des indiens continuerons à pratiquer leurs cérémonies, en cachette, la nuit. Les prêtres catholiques utiliseront ce fait dans des sermons, que les indiens Pueblo citent encore aujourd'hui avec amertume: les prêtres déclareront que la religion indienne est celle des ténèbres, puisque les cérémonies se font de nuit, alors que le christianisme est la religion de la lumière, puisque l'on mange la chair et l'on boit le sang du dieu chrétien en plein jour. Plusieurs révoltes sanglantes jalonnent l'histoire de la christianisation des Pueblos. La persécution religieuse des indiens Pueblos ne cessera qu'après l'annexion du territoire par les USA en 1847.

1600

Giordano Bruno est brûlé vif à Rome, condamné pour hérésie. Il avait osé définir l'univers comme étant "infini", et émis l'hypothèse de l'existence de formes de vie hors de la terre. C'en était trop pour l'église. Au bout de 8 ans de procès, au cours duquel des aveux lui sont arrachés par la torture, il est condamné à mort comme "hérétique obstiné et impénitent". Il se défend en essayant de montrer que ses idées ne sont pas en contradiction avec les doctrines chrétiennes, en vain. Il est brûlé en public à Rome, au Campo dei Fiori. On aura soin de le bâillonner avant de l'amener au lieu d'exécution, pour éviter tout risque que ses paroles ne troublent la foule venue assister au spectacle. Son principal accusateur, le Cardinal Bellarmin, un pieux et docte Jésuite, qui donnera tous ses biens aux pauvres, sera plus tard canonisé, et, en 1930, proclamé "Docteur de l'église". [Référence]

Il est intéressant de noter que, si, dans le cas de Galilée, l'église catholique exprimera quelques regrets à la fin du XXè siècle, et le réhabilitera même partiellement en 1992, elle ne se repentira jamais de l'exécution de Bruno. Bien au contraire, elle s'opposera avec véhémence à l'installation d'une statue de Giordano Bruno à Rome en 1889. En 1929, le pape demandera à Mussolini de détruire cette statue, avant de canoniser, puis de nommer "Docteur de l'Église" le Cardinal Roberto Bellarmino, accusateur de Giordano Bruno. Plus récemment, en février 2000, lorsque se tient à la faculté théologique de Naples une conférence sur Giordano Bruno, le Saint Siège fait envoyer au président de la conférence un "message", signé par le Cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'état au Vatican, ou il est écrit que "Le cheminement de sa pensée [de Giordano Bruno, note de l'éditeur] (...) l'a porté porté à des choix intellectuels qui se révélèrent progressivement, sur certains points décisifs, incompatibles avec la doctrine chrétienne.". Le message attribue ensuite "l'issue violente" au "pouvoir civil" : autrement dit la faute n'est pas du commanditaire, l'inquisition, mais du pouvoir civil, qui exécuta la sentence demandée par l'inquisition (on rappelle que c'était le "bras séculier" qui exécutait les sentences de l'inquisition). Pour apprécier à sa juste valeur ce subtil dinstiguo des prélats de l'an 2000 défendant leurs collègues de 1600, il faut se souvenir que Rome était en 1600 une monarchie absolue ayant à sa tête le Pape, soit le chef de l'église catholique. Le document du Vatican continue sur le même ton en affirmant que "Ce qui émerge historiquement laisse penser que les juges du penseur étaient animés par le désir de servir la vérité et de promouvoir le bien commun, tout en faisant ce qui était possible pour lui sauver la vie". Il faut bien prendre conscience de ce fait que ce texte est une communication officielle et publique du Vatican datée du 17 février 2000, disponible sur Internet au site Vatican.va, et pas un obscur texte moyen-âgeux.

1609

Expulsion des Maures d'Espagne

Après l'expulsion des juifs d'Espagne, l'inquisition s'ennuyait un peu dans ce beau pays. Elle lance donc la chasse aux Morescos, les arabes convertis au christianisme. Sont suspectés d'être des faux convertis et exécutés tous ceux qui refusent de boire du vin ou de manger du porc, ou qui sont trop propres: en effet, l'Islam, contrairement au christianisme, prescrit des lavages périodiques. La propreté n'a jamais été aussi dangereuse qu'au XVI siècle en Espagne! Enfin, en 1609, craignant sans doute d'avoir raté des "Faux convertis", l'inquisition obtient du roi l'expulsion des Morescos vers l'Afrique du Nord. Le nombre d'expulsés est mal connu: les estimations varient entre 300'000 et 3 millions. Des régions rurales furent dépeuplées. Les expulsés arrivent en terre islamique, et l'Islam prévoit la peine de mort pour toute personne qui renie l'Islam.[Référence]

L'inquisiteur général Diego de Spinoza proclama après l'expulsion que "L'Espagne respire enfin avec soulagement", et salua l'opération comme le triomphe "de la propreté sur la pourriture".

1619

Le philosophe italien Lucilio Vanini est brûlé vif par l'inquisition. Ses fautes: il a donné des explications "naturelles" à des miracles, et émis l'hypothèse que l'homme pourrait descendre des grands singes, et, encore plus grave, il aurait nié l'immortalité de l'âme. Il doit fuir l'Italie, mais l'inquisition le rattrape à Toulouse. Il comparaît devant le Tribunal Ecclésiastique où il est reconnu coupable d'athéisme, et condamné à avoir la langue coupée avant d'être brûlé vif.

1615

Les protestants à la chasse des sorcières

L'on croit souvent que la chasse aux sorcière serait une spécialité catholique. Hélas, les protestants partagent, dès la Réforme, cette passion de leurs frères catholiques. Il est difficile d'évaluer le nombre total de personnes brûlées vives pour sorcellerie par les protestants car il n'y a pas, pour les multiples églises protestantes, de fichier central bien ordonné comparable à celui du Saint Office de l'Inquisition (aujourd'hui Congrégation pour la doctrine de la foi) des catholiques. Or, les protestants intensifient la chasse aux sorcières que les catholiques avaient commencé avant eux. Sont en particuliers accusés de sorcellerie les personnes qui, en pays catholique, sont considérés comme douées de dons divins particuliers, comme les exorcistes et d'autres guérisseurs. Par exemple, à Genève, la folie meurtrière des clercs protestants porte à l'exécution de 21 sorcières au cours du seul mois de mai 1571.

Pour donner une idée de l'étendue, sur la durée, de la chasse aux sorcières pratiquée par les protestants, en absence de chiffre globaux, nous prendrons l'exemple du Pays de Vaud, colonie Bernoise en Suisse Romande, dont le territoire correspond approximativement à l'actuel canton de Vaud en Suisse. Dans cette province rurale, la chasse aux sorcières tue, dans les 200 ans qui suivent la Réforme, 2000 personnes, soit presque une personne par mois. Le 90% des accusés sont condamnés à la peine capitale - exécutée sur le bûcher. En 1615, la folie de la chasse aux sorcières s'abat sur le petit village de Golion (Vaud): de ses 200 habitants, 25 seront brûlés vifs pour "sorcellerie" sur une période de 16 ans, à compter de 1615. Un à un, chaque accusé avoue avoir rencontré un diable, avoir signé avec lui un pacte, puis avoir accompli sur son ordre divers méfaits tels que l'empoisonnement de bétail ou le jet de mauvais sorts. Des marques diaboliques, qui peuvent être un simple mélanome ou une cicatrice, sont découverts sur le corps de chaque accusé. Chaque accusé avoue aussi le nom d'autres sorciers et sorcières. Il y a parmi les victimes des hommes et des femmes de tous âges et toutes conditions, à l'exception des nobles et des clercs de l'église réformée, car les nobles sont souvent les exécutants de cette chasse initiée par les pasteurs protestants.

Supplice de la corde, détail du tableau "Le Procès" de Alessandro Magnasco, environ 1710-1720

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    Comme cela est usuel en pays protestant, les aveux sont obtenus par la corde: l'accusé a les bras liés derrières le dos, après quoi le bourreau le soulève par la corde qui lui tient les bras, et diverses fractures en résultent. Si l'accusé est récalcitrant et hésite à passer aux aveux, l'on utilise la corde avec les poids: des poids sont attachés au pieds de l'accusé, puis l'on procède à de nouveaux levages, jusqu'aux aveux. Comme les aveux ne sont considérés complets que si l'accusé a dénoncé d'autres sorcières, l'alimentation du système répressif protestant en matériel humain à torturer puis à brûler est assurée, et les fréquentes exécutions permettent de maintenir dans la population une saine crainte des diables. Il faudra attendre le siècle des lumières pour que la chasse aux sorcières cesse enfin en Suisse.

1633

Procès à Galilée. Pour avoir douté de la théorie géocentrique de Ptolémée (qui, soit dit en passant, n'était pas chrétien!) , Galileo Galilei est forcé à se rétracter: on lui montre les instruments de torture, qui seraient employés si il insiste.

Ses oeuvres avaient déjà été mises à l'index en 1616. Il passera le reste de sa vie confiné dans sa villa (arrêts domiciliaires). Sa réputation internationale de scientifique lui permet d'éviter des conséquences plus graves, et seule sa rétractation lui évite la torture.

l'Église catholique sera très lente à admettre le fait que la Terre tourne bien autour du soleil. Jusqu'en 1757, la Congrégation de l'Index interdira la parution d'ouvrages "traitant du mouvement de la terre". Les oeuvres de Galilée et de Copernic resteront inscrites à l'Index jusqu'en 1835.

Il faudra attendre le pape Jean-Paul II pour que l'église catholique reparle de Galilée. En 1979, il promet la formation d'une commission de l'Académie pontificale des sciences, chargée d'aprofondir "l'examen du cas Galilée (...) dans une reconnaissance loyale des torts de quelque côté qu'ils viennent". La commission est effectivement mise en place en 1981. En 1992, elle rendra ses conclusions au pape, qui émet de nombreuses réserves: tout en admettant les erreurs de juges de l'époque, le pape indique que ni Galilée, ni ses juges, ne surent faire la distinction qui s'impose entre "l'approche scientifique de phénomènes naturels" et "la réflexion sur la nature de l'ordre philosophique". Galilée aurait, d'après le pape, fait une grave erreur en refusant la suggestion qui lui était faite de "présenter comme hypothèse le système de Copernic, tant qu'il n'était pas confirmé par des preuves irréfutables". La commission et le pape s'accordent pour laisser une large part de responsabilité à Galilée, car celui-ci a commis aussi une autre erreur: il avait cru que les marées étaient la preuve irréfutable du mouvement de la terre. L'église absout donc finalement Galilée, tout en insistant sur le fait qu'il est au moins aussi responsable qu'elle-même de sa condamnation.

1618 à 1648

Guerre des 30 ans. Les très catholiques souverains Habsbourg forcent à la conversion leurs sujets protestants de Bohème, déclenchant la plus grande guerre que le continent européen ait connu jusqu'alors. La population de l'Allemagne est réduite de moitié. De nombreuses villes sont dévastées. Des épidémies de peste dévastent toute l'Europe centrale, de la Lombardie à la Prusse.

Il s'agit bien d'une guerre de religion, même si les églises ont par la suite essayé de faire croire qu'il s'agissait d'un conflit politique: la guerre est déclenchée par un conflit religieux, par la suite des rois étrangers, comme Gustave II de Suède, interviennent sur la base de leurs convictions religieuses. Le cas de Gustave II de Suède est particulièrement significatif. il oblige ses soldats à chanter des cantiques chrétiens chaque soir, mais ceux-ci sont d'autre part de redoutables pilleurs: l'armée suédoise se verra conférer le titre de "Schrecken des Krieges" par la population allemande, qui craint les pillages (c'est à dire les cas où une armée entre dans une ville, égorge les hommes adultes, viole femmes et enfants avant d'égorger aussi tout ou partie de ces derniers et de mettre le feu à la ville) suédois encore plus que ceux de l'armée Habsbourg. [Référence].

Lorsque les négociations de paix s'ouvrent enfin en Westphalie en 1644, le légat du Pape, Fabio Chigi, ancien Grand Inquisiteur de Malte et futur Pape Alexandre VII, a pour instruction de faire en sorte que le conflit entre puissances catholiques (France contre Espagne et Empire) cesse, et que par contre la guerre continue contre les protestants. Chigi échoue: épuisés par la guerre, l'Empire conclut la paix avec les protestants. Le pape Innocent X condamne alors la paix, la déclarant nulle et non avenue dans la bulle Zelo Domus Dei (1648). Heureusement pour ce qui reste de la population allemande, la bulle est ignorée par tous les signataires, et la guerre des 30 ans sera la dernière grande guerre de religion en Allemagne.

1650

L'archevêque d'Irlande James Ussher utilise la Bible pour calculer l'âge de la terre: celle-ci a été crée le dimanche 23 octobre de l'an 4004 avant Jésus-Christ. Cela peut faire sourire aujourd'hui. Mais il faut tout de même rappeler que un an avant (1649), Blaise Pascal construisait la première machine à calculer: on est en pleins temps modernes du point de vue scientifique et technique, mais l'église catholique persiste à rechercher la vérité sur les questions scientifiques dans la bible. Le calcul de Ussher est d'ailleurs toujours utilisé aujourd'hui par les créationistes américains, qui s'obstinent à nier tout ce qui a plus de 6000 ans d'âge: dérives des continents, fossiles anciens, etc sont, encore aujourd'hui, pour ces individus, des "oeuvres du démon" destinées à nous tromper.

1652 - La dernière sorcière exécutée à Genève

Il faut le reconnaître, l'Esprit de Genève, cet esprit tant vanté des nombreux maîtres du monde qui ont négocié des paix et des accords de désarmement à Genève, puise ses racines loin dans l'histoire. Genève cesse en effet les exécutions de sorcières des décennies avant les autres grandes villes européennes. La dernière malheureuse à mourir à Genève pour cause de pacte avec le diable est une dénommée Michée Chauderon, lavandière de son état, originaire de Boège en Faucigny. L'accusation provient d'une femme hystérique, qui se prétend possédée par le diable. Traditionnellement à Genève, le tribunal demandait un rapport médical, qui fournissait des preuves sous la forme de marques diaboliques sur le corps: une cicatrice, un grain de beauté, un mélanome, étaient vite reconnus comme tels, et l'on peut dire qu'à cette époque le cancer de la peau pouvait tuer très vite, indirectement. Mais en 1652 le corps médical se rebiffe: les deux experts médicaux déposent, avec un courage qui force l'admiration, un rapport disculpant la malheureuse. Poussé par des théologiens, le tribunal demanda un second rapport médical. Comme l'on ne trouvait pas à Genève de médecins disposés à contredire leurs confrères, on alla chercher à Nyon des médecins plus malléables: des médecins de cette petite ville des bords du la Léman consentirent, eux, à trouver sur le corps de la lavandière des marques diaboliques, et le 6 avril 1652, Michée Chauderon est brûlée sur la place publique pour le plus grand plaisir des théologiens calvinistes.

1664

Première exécution de sorcières dans le nouveau monde. Les européens exportent cette tradition si importante pour les chrétiens. En Amérique, cette tradition culminera en 1692, par l'affaire des sorcières de Salem, qui se termine par l'exécution de 19 personnes (18 femmes, un homme), accusées d'être en liaison avec le diable.

XVIIIè siècle - L'Espagne et le Siècle des Lumières

Alors que l'Europe sort lentement de l'obscurantisme, en Espagne, l'inquisition termine son travail d'éradication des conversos. Il est difficile d'estimer le nombre de victimes au cours de tout le siècle, mais l'on sait que, au cours du seul règne de Philippe V (1700-1746), l'on célébrera environ 60 Autodafés, avec un total d'environ 1000 condamnés, parmi lesquels 100 furent exécutés et plusieurs centaines finirent leur vie en prison. Les condamnés ne sont pas seulement des conversos, mais aussi des blasphémateurs, des possédés et des sorciers et sorcières.

1750-1767

"Affaire des réductions" au Paraguay. Le cas est particulièrement intéressant, car ici les catholiques se massacrent et s'excommunient entre eux. Les Jésuites, arrivés au Paraguay en 1604, avaient établi au XVIIè un petit empire privé, fait de "réductions", c'est à dire des petits villages fortifiés dans la forêt, ou vivent des indiens convertis au catholicisme. A partir de 1640, ces indiens sont munis d'armes fournies par les Jésuites, qui sont, dans ces village, tout à la fois curés, maires et administrateurs. Hélas, une correction de la frontière porte plusieurs de ces réductions dans le territoire portugais: or le Portugal, pays chrétien et catholique, perpétue à l'époque la tradition de l'esclavage: les portugais pensent prendre aux Jésuites leurs indiens pour les vendre comme esclaves.

Le pape intervient, excommunie les Jésuites des "réductions". Puis une armée, dont les canons et épées sont bénis par les prêtres de service, attaque les réductions. La guerre se prolongera: en 1756, les indiens obtiennent même une victoire décisive contre les portugais. La guerre se terminera en 1767: une armée commune des portugais en des espagnols massacre les Jésuites et prend les indiens comme esclaves. Un Te Deum est célébré pour la victoire, comme il se doit, et les Jésuites sont expulsés des territoires espagnols. [Référence]

Peu après, en 1773, le pape Clément XIV interdira l'ordre des Jésuites, coupable d'être trop intelligent et rationnel, et surtout de n'avoir pas assez loyalement servis la famille de Bourbon, rois de France et d'Espagne, monarques absolus et grands amis de l'église catholique. Il fait emprisonner le Père Général des Jésuites, qui mourra prisonnier au Château Saint-Ange à Rome.

1766

En plein siècle des lumières, un jeune homme de 19 ans, le Chevalier de la Barre passe "à vingt pas d'une procession sans ôter son chapeau". Il est arrêté, soumis à la torture. Enfin, il est décapité, après qu'on lui ait coupé la langue. Son corps est alors placé sur un bûcher et brûlé ensemble avec un exemplaire du "Dictionnaire Philosophique" de Voltaire devant une foule enthousiaste. [Référence]

1788

Dans le canton de Glaris, en Suisse, la dernière sorcière est brûlée.

Cette exécution n'est pas la dernière de l'inquisition, qui continuera à brûler des hérétiques jusqu'en 1826.

1793

Kant, professeur de philosophie à Königsberg et "star" internationale de la philosophie moderne depuis la publication de "Kritik der reinen Vernunft" publie "Die Religion innerhalb der Grenzen der bloßen Vernuft" ("La religion dans les limites de la seule raison"), où il met les doctrines chrétiennes à l'épreuve de la raison et du "kategorische Imperativ". C'en est trop pour le pieux roi de Prusse. Poussé par des prélats protestants, il intervient et Kant est forcé de se rétracter publiquement sous peine de licenciement immédiat de son poste de professeur de l'université de Königsberg. Un à un, les autres professeurs de l'université doivent signer, sous peine de licenciement immédiat, un document où ils s'engagent à ne pas citer dans leur enseignement des écrits de Kant ayant trait à la religion. Comme dans le cas de Galilée, la renommée internationale de Kant le sauve de conséquences plus sévères. Kant songera à s'exiler, mais il est en cette fin de siècle peu de cieux cléments pour les penseurs qui osent critiquer des aspects de l'idéologie chrétienne: il finira donc la vie à Königsberg.

1826

Le dernier hérétique est brûlé vif par l'inquisition en Espagne. Une riche tradition chrétienne prend fin. Désormais, l'église recourrera à des moyens plus subtiles pour tuer, comme par exemple en interdisant l'assistance aux femmes qui doivent avorter, en sabotant la planification familiale dans les pays pauvres, en interdisant le préservatif comme moyen d'endiguer l'épidémie du SIDA, etc.

1832 - la liberté de conscience condamnée

En 1830, l'Europe entière est secouée par des mouvements révolutionnaires: les peuples supportent mal la chape absolutiste imposée par la restauration de 1815. En France, le roi est chassé et remplacé par Louis-Philippe, qui se proclame Roi-Citoyen. Ces progrès de la liberté horrifient l'église catholique, au point que le pape Grégoire XVI publie une encyclique, Mirari Vos, où ils condamne formellement la liberté de conscience:
De cette source empoisonnée de l'indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l'Église et de l'État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d'impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. Eh ! " quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l'erreur ! " disait saint Augustin (S. Aug. Ep. CLXVI).

Le pontife condamne également nommément la liberté de la presse, la liberté d'association, la liberté d'enseignement, la souveraineté du peuple et le suffrage universel. Dans la lutte entre progrès et réaction, entre liberté et obscurantisme, l'église catholique choisit ainsi clairement son camp.

1847

Guerre du Sonderbund: la Suisse est déchirée par une guerre de religion. Les cantons catholiques, dont les gouvernements sont fortement influencés par des conseillers jésuites, fondent une alliance militaire spéciale (Sonderbund), qui réclame l'annexion aux cantons catholiques des régions catholiques des cantons majoritairement protestants. Ils appellent les monarques catholiques d'Autriche à leur aide, puis engagent les hostilités. Seule la victoire rapide des troupes fédérales/protestantes permet d'éviter une intervention autrichienne, qui aurait provoqué une extension du conflit à l'échelle européenne.

Les protestants se livrent pour leur part à des féroces "Chasses aux catholiques" dans les campagnes genevoises.

Les Jésuites, considérés comme responsables de la guerre, sont expulsés de Suisse, et leur expulsion restera en vigueur jusqu'aux années 1970'.

1848

La population de Rome se révolte contre la dictature papale. Le pape Pie IX est chassé. Une république est proclamée et les murs du ghetto de Rome sont abattus. Le Pape sera est remis au pouvoir en 1849 par les troupes françaises dépêchées sur place par Louis - Napoléon Bonaparte, président de la république française. Les opposants sont fusillés. L'Etat de l'Église redevient une monarchie absolue dont le souverain est le pape. Le ghetto est refermé: les juifs de Rome devront attendre la chute du régime papal en 1871 pour pouvoir enfin circuler librement dans la ville éternelle. En 1849, à l'occasion d'un débat au parlement français, Victor Hugo décrira de manière poignante la réalité de l'Etat de l'Église catholique: "Pour toute législation, un chaos de lois féodales et monacales, qui produit la barbarie des juges criminels et vénalité des juges civils. Quatorze tribunaux d'exception qui fonctionnent en permanence; devant ces tribunaux, aucune garantie. Les débats sont secrets. La défense orale est interdite. Des juges ecclésiastiques jugent les causes et les personnes laïques. Les juifs sont parqués et enfermés tous les soirs comme au XVè siècle; le clergé est mêlé à tout, même à la police. Les gens de finance ne rendent compte qu'à Dieu, Deux censurent pèsent sur la pensée: la censure politique et la censure cléricale. L'une garrotte l'opinion, l'autre bâillonne la conscience. On vient en outre de rétablir l'inquisition".

Le pape Pie IX sera béatifié en septembre 2000.

1858

La police pontificale enlève un enfant juif sur ordre du Pape: Une bonne (catholique) a fait secrètement baptiser un un enfant juif dont elle avait la garde. Sa motivation était que l'enfant était malade, et il fallait le sauver avant qu'il n'aille aux enfers en mourant. Hélas, cela se passe dans les états de l'Église: dès qu'elle est informée du baptême, la police pontificale enlève de force l'enfant à la famille. L'enfant, Edgardo Mortara, est adopté par le bienheureux Pape Pie IX (béatifié par Jean-Paul II en septembre 2'000), qui l'élève pour qu'il devienne un prêtre.

1863

Le bienheureux Pape Pie IX publie le Syllabus. Ce document est un recensement des "erreurs" de la pensée moderne, que le pape condamne sans appel. Sont entre autres condamnées:

Le marriage civil, la tolérance en pays catholique de rites d'autres religions, la liberté de religion, le panthéisme, le libéralisme, le socialisme, la rébellion contre un souverain "légitime", la critique au pouvoir temporel du pape, la possibilité de progresser par la raison, la non-intervention du religieux dans les sciences et la philosophie. En 1870, il fera voter par le concile Vatican I l'infallibilité du pape avec effet rétroactif, pour s'assurer que ses condamnations ne soient plus remises en question.

1871

Le pape, qui est officiellement infaillible avec effet rétroactif depuis 1870, excommunie toute personne qui participerait à une quelconque élection de l'état italien, qui est défini comme étant "diabolique", car il avait privé les papes de leur état séculier. Cette sentence d'excommunication automatique n'empêchera pas le pape de bénir quelques années après un nouvellement fondé "Partito popolare", d'inspiration catholique, fondé et dirigé par un prêtre.

1881

Les Pogroms russes commencent. Excités par des prélats orthodoxes, qui répandent une fausse rumeur comme quoi le Tzar Alexandre II aurait été assassiné par un juif, des foules se rassemblent dans plus de 200 villes russes, et détruisent les biens des juifs. Les Pogroms deviendront communs dans la pieuse Russie tzariste, surtout entre 1900 et 1907. Le plus violent d'entre eux à lieu à Kishinev en 1903: les autorités civiles et religieuses de la ville excitent la foule, qui s'en prend violemment au juifs: pendant deux jours, la foule tue 45 juifs, en blesse environ 600, et pille 1'500 maisons. Bien sûr, les responsables (Popes et politiciens) ne seront jamais inquiétés par la justice.

1881-1882

Civiltà Cattolica, journal romain contrôlé par des Jésuites, qui continuera à publier des articles sur la culpabilité de Dreyfuss des années après la réhabilitation de ce dernier, publie une série d'articles accusant les juifs de crucifier des enfants chrétiens. Le père Giuseppe Oreglia de San Stefano, Jésuite, remet sur la place publique une viellie accusation: les juifs pratiqueraient des meurtres rituels d'enfants chrétiens. Cela est trop fréquent, écrit le bon père jésuite. En Europe de l'Est, dit savoir le bon père, l'emploi de sang chrétien est une loi générale pesant sur la conscience de tous les hébreux. Chaque année, poursuit-il, les juifs crucifient un enfant chrétien en le faisant mourrir dans les tourments. Le ton et le contenu de ces articles sont malheureusement assez typiques pour la presse catholique de l'époque. La Croix, en France, publie des articles de nature semblable à la même époque.

Pour évaluer à sa juste mesure le poid de ces mots, il faut rappeller que ces articles paraissent alors que les personnes qui seront au pouvoir dans les années 30-40 du 20è siècle (dont le pape Pie XII) sont alors des enfants: ils grandiront baignés dans la haine des juifs, et pourront mettre en pratique au cours de la 2è guerre mondiale ce qu'ils auront appris comme enfants.

1889

Dans une Rome libérée du joug papal, le 9 juin, est inaugurée une statue de Giordano Bruno au Campo dei Fiori, le lieu même où le penseur fut exécuté. Le Pape Léon XIII, très peiné, passera la journée entière en jeune aux pieds de la statue de Saint Pierre. La presse catholique se déchaîne: elle parlera d'"orgie satanique" en décrivant la manifestation d'inauguration, de "triomphe de la synagogue, des archimbandrites (') de la maçonnerie, des chefs du libéralisme démagogique", de "tintamarre de l'ignorance et de la malignité anticléricale". Au XXè siècle, l'église déploiera toute son influence pour faire abattre la statue.


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#15 2007-08-21 22:47:45

Don diego de la vega
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Re: Geeks et religions

1918-1945

Le parti pris pour les dictatures. L'église soutient activement la montée des totalitarismes en Europe, puis défend leurs crimes dans plusieurs cas, et renonce à les dénoncer dans d'autres.

En Autriche, le soutient de l'église catholique pour l'Austrofascisme est total. [Référence]

En Italie, le Vatican signe avec le régime fasciste un concordat, qui fait du catholicisme la religion d'état: les italiens peuvent à nouveau voter sans être excommuniés, dommage que cela serve peu en période de dictature. L'église sacrifie en grande partie ses propres associations: toutes, sauf l'Action Catholique, doivent intégrer des organisations fascistes. Le Vatican promet à Mussolini de faire en sorte que l'Action Catholique ne se laisse pas tenter par des actions antifascistes. [Référence]

En 1929, Mussolini ayant signé le concordat dit "Patti Lateranensi", il est qualifié par le pape d'homme de la providence ("Uomo della provvidenza"). En '32, l'Action Catholique ayant été remise au pas par la hiérarchie ecclésiastique, conformément aux voeux du dictateur, Mussolini reçoit des mains du Pape l'Ordre de l'éperon d'or, qui est la plus haute distinction que l'Etat du Vatican accorde. [Référence]

Cette belle harmonie résistera même à un moment de tension causée par la statue de Giordano Bruno . Le pape profite du concordat pour demander à son ami dictateur de détruire la statue de cette célèbre victime de l'inquisition, érigée en 1889 par le gouvernement libéral. Le dictateur, dont un des fils se prénomme Bruno, en honneur du penseur victime de l'inquisition, prend la défense, une fois n'est pas coutume, du libre penseur, et déclarera à la chambre des députés "La statue de Giordano Bruno, mélancolique comme le destin de ce moine, restera où elle est. J'ai l'impression que ce serait s'acharner contre ce philosophe qui, s'il s'est trompé et a persisté dans l'erreur, a cependant payé". Pour montrer qu'elle ne regrette rien, l'église canonisera alors Roberto Bellarmino, accusateur de Giordano Bruno, et le nommera même "Docteur de l'Église". Jamais l'église ne reconnaîtra une quelconque erreur de sa part concernant Bruno, ou n'exprimera une quelconque intention de le réhabiliter.

En Allemagne, en janvier 1933, le Zentrum, parti catholique, dont le leader est un prélat catholique (Prälat Kaas), vote les pleins pouvoirs à Hitler: ce dernier peut ainsi atteindre la majorité des 2/3 au Reichstag pour suspendre les droits garantis par la constitution. Avec une charité toute chrétienne, le bon prélat et ses ouailles du Zentrum accepte aussi de fermer un oeil sur les détails procéduriers discutables des nazis, comme l'arrestation des députés communistes avant le vote. Puis l'église commence à négocier un nouveau concordat avec l'Allemagne: dans ce cadre, elle "sacrifie" le Zentrum, alors seul parti significatif que les nazis n'ont pas interdit: en effet, il les a aidés à arriver au pouvoir. Le 5 juillet 1933, le Zentrum s'autodissous sur demande de la hiérarchie catholique, laissant le champ libre au NSDAP de Hitler, désormais parti unique. [Référence] Le prélat Kaas laisse les compatriotes se débrouiller avec la dictature qu'il a aidé à installer, et s'installe au Vatican, ou il entame une nouvelle carrière: alors que le monde s'embrase, Monseigneur Kaas, désormais évèque, dirigera des fouilles sous la Basilique de Saint Pierre qui aboutiront à la découverte du 2è crâne de Saint Pierre.

Hitler se proclame catholique dans "Mein Kampf", l'ouvrage où il annonce son programme politique. Il y affirme aussi qu'il est convaincu qu'il est un "instrument de Dieu". L'Eglise catholique ne mettra jamais "Mein Kampf" à l'Index, même avant l'accession de Hitler au pouvoir. Il faut croire que le programme antisémite du futur chancelier ne déplaisait pas à l'église. Hitler montrera sa reconnaissance en rendant obligatoire la prière à Jésus dans l'école publique allemande, et en réintroduisant la phrase "Gott mit uns" sur les uniformes de l'armée allemande.

En 1938, les SS et SA organisent la "Nuit de Cristal": déguisés en civils, les miliciens nazis attaquent synagogues et magasins appartenant à des juifs. La population allemande est à la fois horrifiée et terrifiée. L'évêque de Freiburg, Monseigneur Gröber, déclare alors, en réponse à des questions sur les lois raciales et les pogroms de la nuit de cristal: « On ne peut refuser à quiconque le droit de sauvegarder la pureté de sa race et d'élaborer les mesures nécessaires à cette fin.»

En Espagne, la république est établie en avril 1931, suite à la faillite de la dictature conservatrice de Miguel Primo de Riviera. Tout de suite, l'église catholique déclare la guerre à la démocratie: le 7 mai 1931, l'archevêque de Toledo, le Cardinal Pedro Segura publie une pastorale invitant les fidèles à prendre les armes contre la république. En réaction à cet appel public à la guerre civile, le 11 mai, des foules furieuses incendient plusieurs églises, et l'Église catholique accède ainsi au rang de "martyr" de la république, ce qui lui permettra de justifier son rôle dans la guerre civile. En effet, en 1935, un quarteron de généraux conservateurs tentent un coup d'état militaire, qui échoue et dégénère en guerre civile. L'église soutient la rébellion, prêtres et évêques bénissent les canons des insurgés dirigés par Franco, célèbrent en grande pompe des Te Deum pour ses victoires contre les forces du gouvernement républicain légitime. La guerre fait plus d'un million de morts, et Franco fait fusiller les prisonniers. On estime que au moins 200'000 personnes sont fusillées pendant la guerre, et 200'000 après. L'église soutient non seulement la guerre, mais aussi les exécutions de prisonniers. A quelques mois du début du conflit l'aviation allemande et nationaliste détruit Guernica. face à ce massacre, certains catholiques commencent à douter de la sainteté de la cause nationaliste. L'église vient donc au secours de Franco: non seulement elle justifie encore une fois la guerre, mais la hiérarchie catholique prend position officiellement pour les exécutions de prisonniers: une lettre, signée par deux cardinaux, six archevêques, 35 évêques et 5 vicaires généraux (la quasi-totalité de l'épiscopat espagnol), est adressée "à tous les évêques du monde". Elle définit la guerre civile comme étant une croisade et un plébiscite armé. Les signataires se réjouissent des exécutions de prisonniers car au moment de l'exécution, l'exécuté se réconcilie avec Dieu. Le 28 septembre 36, le Primat d'Espagne, l'archevêque de Toledo Isidro Gomà, lance un message de soutient aux nationalistes qui combattent à Toledo. Il les encouragent, dit-il, car ils se battent contre "ces maudits fils de Moscou, les juifs et les francs-maçons, les sociétés occultes contrôlées par l'internationale sémitique".

Dans le monde entier, l'église catholique se mobilise pour soutenir Franco contre la république. Les évêques allemands publient le 19 août 1936 une pastorale collective qui approuve l'aide apportée par Hitler à Franco. Aux USA, les catholiques réussissent à bloquer toute aide à la république. Roosevelt renonce à soutenir la république pour ne pas perdre les votes des catholiques. Le Pape proclame officiellement "martyr" toute personne tuée par les républicains, et reconnaît Franco dès 1937 (la guerre est alors en cours, et se prolongera jusqu'en 1939), en envoyant un délégué apostolique auprès de Franco, puis le 18 mai 1938 en nommant l'archevêque Gaetano Cicognani Nonce Apostolique, alors que Franco envoie un ambassadeur au Vatican. L'archevêque de Westmister écrit à Franco en 1938 "Vous êtes à mes yeux le plus grand défenseur de la vraie Espagne, le pays du catholicisme". Le Pape Pie XII salue la victoire finale de Franco en publiant un message intitulé "Avec immense joie".

Franco se montrera reconnaissant envers ses pieux alliés, en confiant l'éducation nationale à l'église catholique. Chaque citoyen est muni d'un "livret", où sont annotés ses options politiques et religieuses: il se crée un système avec deux classes de citoyens, et l'église a le mot de la fin quand à la classe de chacun. Puis, Franco nomme plusieurs membres de l'Opus Dei au gouvernement. L'influence de l'Opus Dei croîtra, au cours de la dictature Franquiste, au point où, dans le dernier gouvernement Franquiste, plus de la moitié des ministres seront membres de cette vénérable institution catholique.

Beaucoup plus tard, en mars 2001, le pape Jean-Paul II béatifiera 233 religieux martyrs des la guerre civile espagnole, en les présenants comme des victimes du terrorisme, faisant un parallèle explicite entre le gouvernement Espagnol de 1936-1939 et l'ETA de l'an 2001.

En France, l'église déclare dès 1940 que "Pétain, c'est la France": elle préfère en effet le Travail-Famille-Patrie de l'Etat Français aux Liberté-Egalité-Fraternité de la République, qui l'ont toujours horrifiée.

Au cours de la 2è guerre mondiale, le Vatican est au courant des exterminations de juifs par les nazis. On saura après la guerre que le pape a hésité à lancer un appel public, à plusieurs reprises, mais s'est finalement abstenu de le faire, essentiellement car il est communistophobe, et pense qu'une victoire russe serait "pire". En 1942, il pleure par contre parmi les ruines de Rome bombardée et condamne les bombardements alliés. Hélas, il oublie de mentionner que son allié politique Mussolini avait sollicité auprès d'Hitler "l'honneur de participer aux bombardements sur Londres" - il est vrai que le pape n'habite pas à Londres ...

En avril 1941, les allemands envahissent la Yugoslavie. Un fanatique catholique, Ante Pavelic, proclame l'indépendance de la Croatie, avec le but avoué d'en faire un état catholique modèle, selon l'enseignement de l'Église. Il reçoit immédiatement la bénédiction de l'Archvèque de Zagreb, Monseigneur Stepinac, . Pendant toue la guerre, Ante Pavelic, que Hitler et Mussolini méprisaient car ils le trouvaient trop violent à leur goût, enverra des rapports régulier au Pape Pie XII sur la progression de la catholicisation de la Croatie. Le chiffres sur les conversions (plus de 300'000 au cours de la guerre!) obtenues de gré ou de force que l'on trouve dans ces rapports au Saint Siège sont fournis par l'Archvèque Stepinac, qui sera béatifié par Jean-Paul II à la fin des guerres de Yougoslavie des années 1990. Dans les semaines qui suivent son arrivée au pouvoir, Pavelic fait ouvrir des camps de concentration pour les othodoxes. Beaucoup des gardiens et des bourreaux des camps de concentrations seront des frêres fanciscains. L'un d'eux, Frêre Mirosav Filipovic, sera même le commandant du camp de Jasenovac où plus de 40'000 hommes, femmes et enfants trouvent la mort. Dans toute la Croatie, des conversions forcées de masse ont lieu. Quelques fois, les prélats et les Oustachis célèbrent ces "conversions" avec le sang au lieu de l'eau, pour reprendre un bon mot Oustachi. Le clegé participe activement aussi à ces tueries. Par exemple, le père Ivan Raguz lance un appel public demandant de tuer tous les Serbes (Orthodoxes), y compris les enfants, "afin que même la semence de ces bêtes ne reste".. Le génocides d'orthodoxes pare le régime théocratique des Oustachis tue environ 400'000 personnes.

En été 1941, lorsque les armées de l'Axe progessent dans les steppes russes, le Vatican demande officiellement au commandement de la Wehrmacht de pouvoir envoyer des missionnaires dans le sillage des troupes allemandes pour convertir au catholicismes les paysans russes orthodoxes. Hitler refusera, non pour des motifs idéologiques, mais pour des motifs purement logistiques et pratiques: avec l'humour parfois caustique propre aux dictateurs, il dira à ses conseillers qui le pressent d'accepter "Si on laisse les catholiques y aller, il faudra le permettre aussi aux autres églises, et bientôt nous auront dans nos arrières des missionnaires des différentes sectes chrétiennes qui se battent à coup de crucifix". [Référence]

Il faut préciser que le pape persiste dans son parti-pris pour les nazis très longtemps pendant la guerre. En septembre 1943, suite à la capitulation de l'Italie face aux alliés, les allemands occupent Rome, et les rafles de juifs romains commencent. Le gouvernement allemand est inquiet des réactions possibles du Pape, et envoie à Rome le secrétaire d'état von Weizsäcker pour examiner la situation.. Le 28 octobre 1943, il communique au ministère des affaires étrangères: "Malgré les pressions exercées sur lui de plusieurs côtés, le Pape ne s'est laissé pousser à faire aucune déclaration de protestation contre la déportation des juifs de Rome". Ensuite, le Pape prend ouvertement parti pour l'occupant contre les résistants: le 12 mars 1944, pendant la fête de son ascension sur le trône, il lance un appel contre l'insurrection populaire contre l'occupant. Le 23 mars 1944, alors que l'on entend, la nuit, dans le lointain, les artilleries alliées qui pillonent les lignes allemandes, des résistants tuent 32 soldats allemands. Le lendemain, 335 italiens sont exécutés: des prisonniers politiques, de droit commun et aussi des civils. L'exécution a lieu dans le plus grand secret, dans une grotte dont on dynamite ensuite l'entrée. Lorsque, le lendemain, le massacre est connu et les cadavres sont découverts, les allemands répandent le bruit qu'ils avaient offert aux résistants de se livrer pour éviter le massacre. Cela est faux, bien sûr (l'exécution des 335 civils a eu lieu le lendemain de l'attentat, entourée du plus grand secret), mais cela n'empêche pas le journal officiel du Saint Siège, l'Osservatore Romano, de publier un éditorial (non signé), intitulé Carità civile ("charité civile"), qui attribue textuellement la responsabilité des 335 personnes assassinées par les SS allemands aux résistants. L'article en appelle ensuite aux "irresponsables" dirigeants de la résistance, leur demandant de ne plus sacrifier de vies humaines, et lance un vague appel de modération aux "responsables de l'ordre public" (les autorités fascistes et national-socialistes).

Les églises protestantes européenes ne se comportent guère mieux que l'église catholique face à la persécution des juifs par les nazis. Seules des rares voix s'élèvent, pas pour défendre les juifs, mais seulement les juifs convertis au christiansime. En 1942, l'église protestante néerlandaise menace les nazis de protester plus bruyamment si les juifs convertis au protestantisme continuent à être inquiétés. Les nazis proposent alors aux prélats néerlandais un pacte véritablement diabolique: en échange de son silence, l'église protestante néerlandaise obtient des nazis qu'ils renoncent à déporter les juifs qui se sont convertis au protestantisme avant 1941. Il va sans dire que ceux qui se sont convertis après 1941, ou qui ont commis l'erreur de se convertir au catholicisme, ne sont pas épargnés.

1948

Le pape déclare que toute personne qui voterait communiste, ou qui aiderait ce parti de quelque manière que ce soit, sera automatiquement excommuniée. La mesure divise des familles, provoque des exclusions socialement intolérables pour beaucoup, contraint à clandestinité nombre de communistes de zones rurales.

Les curés italiens s'empressent de traduire cette décision dans les faits, et appellent leurs ouailles à voter pour le grand parti anticommuniste (DC - Democrazia Cristiana). Le régime DC s'effondrera ensuite dans la corruption généralisée au milieu des années 1990'.

1961

Dernière édition de l'index (Index Additus Librorum Prohibitorum), qui cite comme auteurs dont l'ensemble de l'oeuvre est interdite de lecture pour les catholiques, entre autres: Jean-Paul Sartre, Alberto Moravia, André Gide. Ce n'est que en 1966 que l'index sera officiellement abrogé par l'église catholique.

Années 1980'

Après une période d'apparente libéralisation, le pape Jean-Paul II arrive à la tête de la plus grande secte du monde et renoue avec les traditions les plus terribles de l'église.

Sa condamnation du préservatif comme moyen d'endiguer la lutte contre le Sida provoque un nombre de morts difficile à estimer. Il pratique une politique active de sabotage des mesures de contrôle des naissances dans le tiers monde: les conséquences de cette action sont difficiles à chiffrer, mais se mesurent en terme de famine, misère, manque de soins médicaux aux niveau des continents les plus pauvres (Amérique du Sud, Afrique).

Dans la chasse aux hérétiques, il suspend "A Divinis" deux théologiens allemands qui avaient osé douter, l'un de l'infallibilité papale, l'autre de l'immaculée conception de Marie.

1985: La Théologie de la Libération face au Saint Office

Au début des années 1980, des théologiens catholiques brésiliens développent le concept de théologie de la libération: il affirment que le christianisme est censé être un défenseur des pauvres et et des opprimés, et que l'église devrait défendre les droits de l'homme. Cette interprétation des évangiles ne plaît pas, bien sûr, aux instances dirigeantes de l'église catholique, mais elle est plus ou moins tolérée jusqu'au jour ou l'un de ces théologiens, le père franciscain Leonardo Boff, se permets d'écrire que l'Église devrait elle aussi respecter les droits de l'homme.

La réaction ne se fait point attendre. La Congrégation pour la doctrine de la foi (le nouveau nom, depuis Vatican II, du Saint Office), convoque Leonardo Boff a Rome. La congrégation tient ses procès dans la même pièce qu'elle utilisait lorsqu'elle s'appelait Saint Office pour l'inquisition. Leonardo Boff a ainsi le privilège de s'asseoir sur le même siège où furent assis Galileo et Giordano Bruno. Leonardo Boff racontera plus tard qu'il a fait une révérence à cette chaise en entrant, avant de remercier le chef du Saint Office pour l'honneur qui lui était fait en lui permettant de s'asseoir dessus. Le résultat est que Boff est interdit de publication. Il peut rester prêtre, mais n'a plus le droit de rien publier. Comme il reste actif au sein de l'église brésilienne, participant à colloques et conférences diverses, il reçoit l'ordre de Rome de quitter le Brésil, pour au choix, un monastère aux Philippines ou un en Corée, et de se retirer complètement de tout contact avec l'extérieur. Il doit choisir entre quitter la prêtrise et l'exil cloîtré: il choisit finalement de quitter la prêtrise.

L'histoire est intéressante, car elle montre que l'église, et son Saint Office, continuent à opérer avec la même dureté que par le passé. Si Boff n'a pas été menacé de torture comme Galilée, cela est dû uniquement au fait que l'église n'en avait point la possibilité. Elle avait par contre la possibilité de le faire taire ou de le forcer à quitter sa profession, et elle a fait plein usage de cette possibilité. Elle montre aussi que le concept que le christianisme serait compatible avec les droits de l'hommes, tels que nous les comprenons depuis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, est faux et officiellement, activement, combattu par l'église catholique.

      Ce souriant personnage au chapeau bizarre est le Cardinal Ratzinger, président de la Congrégation pour la doctrine de la foi (ex Inquisition) depuis 1987, responsable de bien des excommunications et suspensions.

1987 - Le combat contre la procréation médicalement assistée

Les années 1980 voient des progrès importants en matière de procréation médicalement assistée. Les couples sans enfants peuvent désormais recourir a l'insémination par sperme de donneur et à la fécondation In-Vitro (FIV). Las, ces méthodes sont de nature à diminuer la souffrance - dans ce cas, des couples stériles - et ne peuvent donc plaire à l'église, qui sait malheur et désespoir sont des terreaux fertiles pour le christianisme, religion escathologique qui promet le bonnheur après la mort à ceux qui souffrent dans la vie. La Congrégation pour la doctrine de la foi (ex Inquisition) publie donc une Instruction, approuvée par le pape, intitulée Donum Vitae, qui condamne, pèle mêle, toute les nouvelles méthodes de procréation médicalement assistées. Avec des arguments obscurs résultant d'interprétations des paroles de prophètes-bédouins que l'on trouve dans la Bible, écrites à une époque où même l'insémination artificielle des chameaux était inconcevable, l'église jette l'opprobre sur la FIV et l'insémination artificielle par sperme de donneur. L'on pourrait rire de cet anathème lancé en l'an 1987 par une secte qui se base sur des textes de bédouins d'il y a 3000 ans, mais hélas, non seulement des catholiques suivent les instructions de leur secte et assument les souffrances qui en résultent, mais surtout l'église catholique dispose en 1987 dans de nombreux pays européens de partis démocrate-chrétiens. Dans les pays où ces partis sont les plus forts, Suisse et Allemagne, l'église n'arrive pas à interdire complètement la procréation assistée mais obtient tout de même que des législations très restrictives soient adoptée: le diagnostic pré-implantatoire (qui permet aux couples porteurs de gènes de maladies héréditaires graves comme la mucoviscidose) d'avoir des enfants sains) est interdit. L'insémination par sperme de donneur est entourée de tant d'interdits qu'elle est peu utilisée. Pour la FIV, l'église obtient l'interdiction de la congélation d'embryons, ce qui diminue les chances de succès de la procédure.

La combat contre la procréation assistée devient un des grands combats de l'église à la fin du 20è siècle. Elle se bat, généralement avec succès, pour que l'insémination avec sperme de donneurs soit interdites aux couples de femmes homosexuelles. En Suisse, elle obtient que la FIV ne soit pas remboursée par les assurances-maladie et des associations catholiques soutiennent en 2000 une initiative populaire visant à interdire la FIV. Le combat continue à l'heure ou j'écris ces lignes: au Sud des Alpes, l'église catholique s'agite pour obtenir en Italie aussi une loi restrictive sur la FIV, sur le "modèle" allemand.

Années 1990': Guerres de religion en Yougoslavie

La Yougoslavie était dans les années '80 de notre siècle une des terres favorites de vacances balnéaires pour les européens. Les publicités yougoslaves de l'époque vendent le caractère multireligieux du pays comme argument touristique, car il est vrai que l'on peut voir à Mostar et beaucoup d'autres charmants villages la mosquée et l'église d'un même coup d'oeil. Hélas, le pays s'effondre dans une série de guerres civiles que l'on se plaît à décrire comme "ethniques" alors qu'il s'agit en fait de guerres de religion. Le cas de la guerre de Croatie est le plus flagrant. Serbes et Croates partagent la même origine ethnique, et aussi la même langue, le Serbo-Croate, que l'on appelle Croato-Serbe quand il est écrit en caractères latins. Le plus ironique est que le "Serbo-Croate écrit en caractères latin", c'est à dire le Croato-Serbe, est aujourd'hui encore la langue officielle de l'armée Yougoslave, qui se bat contre l'OTAN au Kosovo, après s'être battue contre les Croates au début des années '90.

Hélas, la religion sépare Croates et Serbes: les "Croates" ont étés christianisés par Rome, et sont catholiques. Les Serbes, qui écrivent le Serbo-Croate en caractères cyrilliques, ont étés christianisés par les Byzantins et sont donc orthodoxes. Lorsque Milosevitch, le dictateur serbe, commence à agiter le spectre de la "Grande Serbie", la Croatie déclare son indépendance. Aussitôt, le Vatican et la RFA (dont le chancelier de l'époque se proclame "Überzeugter Katholik" - catholique convaincu) reconnaissent la Croatie catholique comme état indépendant. Le Vatican dépêchera ses nonces dans tout l'Occident pour obtenir la reconnaissance du nouvel état catholique. Le pape multiplie appels, prières et messes pour l'indépendance de la Croatie. Pendant ce temps, le dictateur de la Croatie, ancien officier supérieur sous le régime communiste et catholique très observant, fait licencier tous les fonctionnaires orthodoxes, soit "Serbes". Il choisit comme drapeau national l'ancienne bannière des Oustachis qui, entre '40 et '44, avaient fait un génocide d'environ 600'000 serbes. La guerre civile est déclenchée.

A guerre finie, le Pape béatifiera le Cardinal Stepinac, qui avait qualifié Ante Palevitc, le dictateur Oustachi de '40-'44, de "Don de dieu" pour la Croatie et l'avait soutenu activement.

La guerre de Yougoslavie continue ensuite en Bosnie, où les membres des 3 groupes religieux (catholiques, orthodoxes, musulmans) s'affrontent dans une série de combats triangulaires dont les populations civiles sont les principales victimes. A l'heure ou j'écris ces lignes, la guerre est encore en cours au Kosovo, province agricole sans intérêt stratégique, avec velléités d'autonomie, que Belgrade ne veut pas lâcher car il s'y trouve nombre de monastères orthodoxes. Il va de soi que l'église orthodoxe s'active pour soutenir par prières et sermons la lutte des serbes contre les Kosovars musulmans.

Les guerres de Yougoslavie sont un cas emblématique de la catastrophe de l'intolérance qui est inhérente aux religions "révélées": des communautés religieuses s'affrontent, au 20è siècle, au nom de religions qu'elles ont reçu aux hasards de l'expansions de divers empires (Romain, Byzantin, Ottoman) au moyen-âge.

1994 - Sexe, mensonges et répression

L'église catholique oblige depuis le moyen-âge ses prêtres à renoncer à toute vie sexuelle au moment de leur ordination. Et, de tout temps, elle entretien des monastères de femmes, où vivent des nonnes qui ont elles aussi renoncé à toute vie sexuelle et se déclarent épouses du Christ. Les contacts entre prêtres et religieuses sont invévitables, entres autres car les prêtres confessent régulièrement les religieuses. De cette situation explosive naissent inévitablement des problèmes. La gravité du problème potentiel et ses causes sont connus depuis des lustres, mais l'église catholique s'acharne longtemps à le nier et aucune étude n'est faite sur la fréquence et l'extension du problème. Cette situation de je ne vois pas - je ne n'entend pas - je ne sais pas commence à s'effriter en 1994: une religieuse, qui est aussi médecin, soeur Maura O'Donohue, chargée de la coordination de la campagne contre le SIDA d'une organisation basée en Angleterre, remet un rapport qui recense des cas d'abus sexuels et de viols répétés de la part de prêtres sur des religieuses dans pas moins de 23 pays. La plupart des cas concernent l'Afrique, mais sont aussi cités des cas de viols et abus sexuels au Brésil, en Colombie, aux Philippines aux USA, en Irlande et en Italie. Le rapport est accablant. Parmi les cas les plus choquant qu'il cite, il y a celui d'une mère supérieure, relevée de ses fonction parce que elle avait signalé à son évêque la grossesse simultanée de 29 de ses soeurs, et le cas d'un prêtre qui a célébré la messe de requiem d'une religieuse qu'il avait contrainte à avorter après qu'elle fut devenue enceinte de lui, et qui est morte au cours de l'opération. La méthode que l'église catholique utilise pour "résoudre" ce genre des cas est exposée: généralement, la soeur enceinte est chassée du couvent, alors que le prêtre reste bien sûr en fonction.

D'après l'auteur du rapport, 2 raisons expliquent l'ampleur du phénomène en Afrique: d'une part, les prêtres considèrent les religieuses des partenaires "sûres", alors qu'ils craignent de contracter le SIDA auprès des prostituées. D'autre part, relève Maura O'Donohue, en Afrique, "il est impossible à une femme de dire non à un homme, spécialement à un ancien et à un prêtre".

Bien sûr, l'église garde le rapport dans le plus grand secret, et une partie de son contenu ne sera révélé au public que en mars 2001 par un journal catholique américain, le National Catholic Reporter.

Le rapport de Maura O'Donohue n'est pas le seul que la Vatican reçoit dénonçant le phénomène, son ampleur, et la couverture par la hiérarchie catholique des coupables. En 1998, une autre religieuse et médecin, Marie McDonald, supérieure des Missions de Notre Dame d'Afrique, allait dans le même sens et dénonçait "l'absence d'inspection et la conspiration du silence". Au cours du synode des évêques d'Océanie, qui s'était tenu à Rome en 1998, l'évêque de Sidney, Goeffroy Robinson, affirme que "les abus sexuels de la part de prêtres sont devenus le principal obstacle à la prédication de l'évangile en Océanie".

Le Vatican niera en bloc tout problème jusqu'à la publication du National Catholic Reporter. Ne pouvant plus nier, il s'emploie à minimiser, et son porte-parole déclare suite à cette publication qu'il ne faut pas oublier "la foi souvent héroïque manifestée par la grande majorité des hommes et des femmes des ordres religieux et du clergé". Il ne précise pas si l'héroïsme manifesté par les religieuses violées acceptant de garder le silence une fois chassées de leur communauté fait partie de cet héroïsme à admirer.

On retrouve ainsi, en 2001, les méthodes que l'église emploie depuis toujours. L'abus des faibles par les forts - dans ces cas les prêtres - est toléré, les victimes sont punies - dans ce cas par expulsion du monastère ou par des pressions pour avorter - et ceux qui osent dénoncer l'affaire, même à l'intérieur de la hiérarchie de l'église, sont également punis durement, comme la Mère supérieure qui fut relevée de ses fonction pour avoir signalé à son évêque la grossesse simultanée de 29 de ses soeurs.

1994 - Assistance aux génocidiares du Rwanda

A tout seigneur tout honneur, il faut reconnaître à l'église catholique le mérite de savoir pardonner à ceux qui ont fait du mal à autrui (surtout si ce sont des membres de son clergé qui ont fait le mal), et de savoir tendre la main au prochain dans le besoin, de préférence si le prochain est à la fois un criminel et un religieux. En 1994, l'Église catholique met un place un vaste réseau d'aide aux religieux accusés de participation au génocide du Rwanda.

On estime à 800'000 le nombre de Tutsi et Hutus modérés massacrés par les partisans du parti Hutu Power dès avril 1994. Les religieux catholiques, semble-t-ils, ne se comportent pas différemment que le reste de la population: certains religieux participent aux massacres, d'autres au contraire essayent de cacher ou défendre des victimes. En juillet, le troupes du FRP Front Populaire pour le Rwanda (Tutsi) entre à Kigali et met fin au massacre. Les génocidaires fuient en masse vers le pays voisins. Les conditions de vie de ces réfugiés sont très dures.

C'est donc avec une charité bien comprise commençant par soi-même que l'église catholique met un place un vaste réseau pour permettre à ses membres qui ont participé au génocide de retrouver des cieux plus clément et d'échapper à la justice internationale. L'affaire ne deviendra publique que en avril 2001, lorsque l'Europe stupéfiée découvre sur ses écrans de télévision deux religieuses Rwandaises accusées de participation à un génocide devant un tribunal belge. Soeur Gertrude et soeur Kisito étaient en avril 1994 respectivement Mère supérieure et Intendante de leur couvent lorsque des centaines de réfugiés cachés dans un hangar près de leur couvent et dans leur couvent sont massacrée et en partie brûlés vifs. Les deux soeurs auraient livré les réfugiés cachés dans leur couvent aux génocidaires, et apporté elles-mêmes des bidons d'essence pour enflammer le hangar plein de réfugiés. Soeur Kisito aurait même alimenté les flammes avec de l'herbe sèche. La cours reconnaîtra d'ailleurs la culpabilité des deux bonnes soeurs et les condamnera à de lourdes peines de prison. Dès août 1994, l'église catholique donne refuge aux deux soeurs dans un couvent au Sud de la Belgique. Le public européen découvre avec stupéfaction que le cas des deux soeurs n'est pas isolé. En Belgique, mais aussi dans d'autres pays européens, l'on trouve maints prêtres et religieux accusés de participation au génocide qui coulent des jours paisibles loin des tribunaux Rwandais et internationaux, grâce à l'aide de l'église catholique. Par exemple, le public découvre début 2001 que l'abbé Emmanuel Rukondo, prêtre officiant dans la paisible paroisse de Granges-Canal à Genève, figure sur une liste du gouvernement Rwandais de personnes mise en cause dans le génocide. Ce brave prêtre avait pu quitter le Rwanda après le génocide grâce à une bourse offerte par la Vatican. Après des études à l'Université Pontificale, nous le retrouvons aumônier à l'hôpital cantonal de Genève, où son expérience de la mort a dû sans doute lui être utile. Bien sûr, l'église catholique défend son prêtre: nul ne doute que si il est coupable de ce dont on l'accuse, son dieu l'a pardonné et donc l'église, en manque chronique de prêtre, le défend: dans le calendrier de la semaine sainte de Pâques 2001 de la paroisse de l'accusé de génocide, l'on trouve ainsi un étonnant communiqué intitulé "Rumeur infamante", et ce communiqué a été lu aux messes des 24 et 25 mars qui condamne fermement ceux qui ont osé dire que le prêtre est officiellement recherché par le Tribunal International pour le Rwanda. . Dans la meilleure tradition, l'église catholique se considère au-dessus des lois - y compris des lois internationales dans ce cas.[Référence] Quand enfin la police arrête le prêtre en juillet 2001, son supérieur hiérarchique, l'évêque de Lausanne-Genève-Fribourg Monseigneur Genoud ose affirmer à la télévision Suisse Romande qui l'interroge qu'il ne savait rien et que pour lui "c'est la consternation".

Comme d'habitude, l'Église nie l'évidence jusqu'au bout. Le cas des deux soeurs avait déjà été dénoncé par l'organisation des Droits de l'homme Africa Watch en 1995. [Référence].

1996 - Autodafés de préservatifs


Le 31 août 1996, le cardinal de Nairobi, Monseigneur le Cardinal Maurice Otunga, remet au goût du jours une vénérable tradition chrétienne: l'Autodafé. Mais le Cardinal est un homme de son temps. L'Afrique étant ravagée par l'épidémie du SIDA, le saint homme ne livre pas aux flammes des hérétiques, mais des boîtes de préservatifs et des petits livres sur le SIDA et comment s'en protéger. Une petite foule de 250 fidèles assiste à cette cérémonie.
Mais le Cardinal n'en est pas à son coup d'essai. Un an avant, il avait déjà fait preuve d'un esprit oecuménique peu banal en procédant à un premier Autodafé de préservatifs en compagnie de l'Imam de la mosquée de Jamia en août 1995.

Le Cardinal Maurice Otunga n'est pas un personnage insignifiant dans l'église catholique: il était considéré comme un papable à l'époque de l'élection du pape Jean-Paul II, et ses Autodafés ne lui attirent aucun reproche du Vatican.
Les oeuvres que le Cardinal jette aux flammes ne sont pas de banals manuels sur l'usage du préservatifs, mais des livrets développés par des ONG locales au cours d'un long travail sur deux ans financé par le Programme for Appropriate Technology in Health du Kenya. Ces livrets proposaient L'ABC de la protection contre le SIDA: "A for abstinence, B for being faithful and C for condom use". Le C ayant eu l'heur de déplaire aux prélats catholiques, les livres finirent dans les flammes. D'autres évèques Africains participent aussi à la lutte contre le préservatif. Par exemple Monseigneur Jean-Marie Untaoni Compaoré, archevêque de Ougadougou au Burkina-Faso lance en 1996 le slogan: "Pour combattre le sida, luttons d'abord contre le préservatif car celui-ci empêche d'avoir une conception globale de la relation sexuelle".

Pour saisir toute la gravité du geste du Cardinal kenyan, il faut rappeler que au moment de l'Autodafé de 1996, l'on estimait que 1 million de Kenyans (sur un total de 26 millions) étaient porteurs du virus HIV. L'église catholique étant très respectée au Kenya, les ONG qui avaient imprimé les livres brûlés n'osèrent pas attaquer de front la secte des incendiaires.

1999 - Contre les victimes de viols collectifs


En 1999, la situation depuis longtemps tendue au Kosovo, province de la Serbie orthodoxe dont la population est à majorité musulmane, dégénère en guerre civile. A l'intervention militaire de l'OTAN, les milices serbes répliquent en chassant de leurs habitations les musulmans. Nombre de femmes qui parviennent à atteindre les frontières du Kosovo affirment avoir été victimes d'odieux viols collectifs de la part de miliciens. Les agences d'aides des Nations Unies et des Croix-Rouges des pays de l'OTAN distribuent alors à celles de ces femmes qui le demandent des pilules du lendemain.


La réaction de l'église, qui voit là une opportunité unique de s'en prendre à des personnes en détresse, est immédiate: le 13 avril 1999, le théologien moraliste du Vatican, Mgr Elio Sgreccia, vice-président de l'Académie pontificale pour la vie, condamne publiquement la distribution de pilules du lendemain aux femmes et aux jeunes filles violées au Kosovo. Le prélat souligne que cette pilule a une action abortive et donc elle est inacceptable pour la morale catholique.

2001 - Prêtres pervers et petits enfants

Depuis un millénaire, l'église catholique impose le célibat à ses prêtres. Cette obligation attire bien sûr les personnes à sexualité "déviante", dont les pédophiles. Il suivent souvent inconsciemment - et seulement spirituellement - le mot de Jésus, qui avait dit qu'il y en a qui se font eunuques pour le royaume.

Hélas, l'église catholique fait de grands efforts pour endoctriner les enfants, et les prêtres sont impliqués dans ces actions de propapagande pour mineurs que l'on nomme le cathéchisme. Une situation explosive est donc crée: l'on attire, par la possibilité de "se faire eunuque", des pédophiles, puis on les soumet quotidiennement ou presque à la tentation.

Le problème est ancien, connu. Déjà au Siècle des Lumières, l'Abbé Bernier, baron d'Holbach, écrivait dans son Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne, en parlant de la "compagnie de Jésus" :"(...) communément elle n' en veut point aux femmes, les petits garçons ne s' en tirent pas à si bon marché.". Mais ce n'est qu'à la fin du 20è siècle que toute la gravité et l'extension du problème deviennent visibles et médiatisés par de nombreuses affaires sordides au cours de la 2è moitié des années 1990. Ce qui frappe le public, dans toute ces affaires, ce n'est pas tant le délit en soi que la réaction de l'église catholique: systématiquement, celle ci s'active pour protéger ses clercs des foudres du bras séculier de la justice. Une première affaire retentissante de ces années est celle de l'ancien cardinal-archevêque de Vienne, un ami personnel de Jean-Paul II: l'église catholique lui permet d'aller passer sa retraite dans un monastère de nonnes en Allemagne, échappant ainsi à la justice autrichienne. Le 9 avril 1998, alors que plusieurs affaires de prêtres pédophiles secouent l'opinion publique belge, la justice traite enfin, pour la première fois de mémoire d'homme, l'église catholique comme une personne morale soumise aux même lois que le reste de la société: la 34è chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles non seulement condamne un prêtre pédophile, l'abbé André Vanderlyn, ancien curé de la paroisse bruxelloise de Jésus Travailleur à Saint- Gilles, coupable de plusieurs abus sexuels commis sur plusieurs enfants au catéchisme, à une peine de prison ferme, mais reconnaît aussi la responsabilité civile du Cardinal Danneels et son évêque auxiliaire, Mgr Paul Lanneau. Les deux hauts prélats étaient en effet au courant des agissements du prêtre pédophile, mais non seulement ils avaient gardé le silence, mais en outre ils n'avaient pris aucune mesure pour éviter le contact entre le pervers et ses victimes potentielles. A l'époque, les belges pensent que ce jugement fera jurisprudence, et que cela portera l'église à refréner les pulsions de ses prêtres pervers. Tous les regards se tournent vers Gand, où une autre affaire sordide est jugée: un prêtre a reconnu une relation homosexuelle avec un jeune paroissien, mais affirme qu'elle n'a commencé que lorsque la victime était majeure. Faux, accusent les parents de la victime, qui portent plainte: la 14è chambre correctionnelle du tribunal de Gand juge le 10 juin 1998 que la relation a bien commencé alors que la victime était mineure, avec la circonstance aggravante que le prêtre pédophile a abusé de sa position d'autorité. Le prêtre est condamné, mais par contre le tribunal refuse de reconnaître la responsabilité civile de l'évêque, son supérieur direct, au prétexte que l'autonomie du prêtre dans son travail est supérieure à celle d'un employé de son supérieur dans une autre société.

Les cas de prêtres pédophiles dénoncés se multipliant, l'épiscopat français, le dos au mur, proclame début 2001 qu'il ne couvrira plus les agissements des prêtres pédophiles. Hélas, en mars 2001, une nouvelle affaire de pédophilie d'un prêtre secoue la francophonie, cette fois en Suisse: à Vevey, l'on apprend que le curé est sous accusation pénale pour détournement de mineurs: il a eu des rapports sexuels avec un jeune de 15 ans à l'époque des faits. Le conseil de paroisse apprend les faits, et, immédiatement, lui pardonne et décide de cacher l'affaire aux paroissiens qui confient leurs enfants à cet individu lors du catéchisme. Mais les catholiques sont ainsi, ils sont toujours très prompts à se pardonner le mal fait à autrui. L'évêque ordonne de garder le secret sur l'affaire car ... les faits sont sans doute prescrits: ils datent des années 1980. Hélas pour l'église, la paroisse où le curé est accusé et n'échappera à la prison que grâce à la prescription a un 2è prêtre. Celui-ci s'indigne que l'on n'informe pas les paroissiens, et il semblerait qu'il ait passé à des tiers un "communiqué" que le conseil de paroisse avait préparé puis, après le pardon accordé au pédophile et l'ordre de silence de l'évêque, prudemment rangé dans un tiroir. Cette-fois-ci, la réaction de l'église est immédiate: le prêtre dénonciateur est licencié: comme il avait un statut de fonctionnaire, il n'a pas de droit à l'assurance chômage, et, en raison de son expérience professionnelle et de son âge, sa réinsertion professionnelle s'annonce difficile. L'église justifie sa punition par le fait que non seulement le prêtre a informé des tiers du passé criminel de son collègue, mais en plus il vit avec une femme! Le prêtre pédophile est réconforté et protégé. La hiérarchie lui confie une nouvelle affectation pour ne pas lui imposer de devoir soutenir des regards hostiles, et lui renouvelle sa confiance, justifiée par le fait que les faits reprochés sont sans doute prescrits. Nous retrouvons donc le schéma classique: le pédophile est protégé par la hiérarchie et reste prêtre, il continuera à s'occuper de l'éducation religieuse des enfants, il est "pardonné pour le moment d'égarement" (par l'église, pas par la victime), le dénonciateur est, lui, sévèrement puni.

Pour compléter le tableau, le Présidium de la Conférence des évêques suisses se fend d'un communiqué le 5 avril 2001: ils y dénonce ... les médias qui ont ébruité l'affaire! Sans citer nommément Vevey, le communiqué s'insurge contre le fait que les médias auraient dit que des prêtres "succomberaient à des pulsions pédophiles, abusant ainsi de leur autorité face aux enfants". Et le silence ? Il n'y a pas de silence, dit le communiqué, qui ose: "Peut-être dans certains cas la communication aura-t-elle mal passé, peut-être le désir de protéger un présumé innocent ou une probable victime aura-t-il poussé à ne pas informer suffisamment". Enfin, les évêques réaffirment leur plein soutien aux prêtres qui seraient accusés, et concluent " dans les cas d'erreurs [ un abus sexuel d'une enfant est donc une erreur et non un crime, d'après les évêques, ndr ] commises par des hommes d'Eglise et prouvées, le devoir des évêques est d'implorer le pardon des victimes, laissant à la justice la responsabilité de punir les contrevenants de façon équitable" : autrement dit: les prêtres pédophiles peuvent compter sur les évêques pour qu'ils essaient de pousser les victimes à ne pas porter plainte.
[Références]

Une fois que la tempète médiatique est enfin retombée, l'évèque responsable du diocèse où ont eu lieu les faits, Monseigneur Genoud, évèque de Lausanne-Genève-Fribourg, donne le 19 juin une conférence de presse pour condamner ... la masturbation ! Du haut de son autorité morale de protecteur de pédophiles, il explique la gravité extrème du geste. L'on ne peut que en conclure que pour l'évèque, il est plus grave qu'un adoléscent se masturbe que ne soit abusé sexuellement par un prêtre.

2001-2002 - La conspiration du silence

10 millions de Dollars! Telle est la somme que l'archidiocèse de Boston a investi discrètement entre 1997 et 2001 pour faire taire les victimes d'un prêtre pédophile actif, qui a agi dans le cadre de ses fonctions pendant plusieurs décennies, jusqu'en 1998. L'affaire serait restée secrète si elle n'avait été révélée par le journal Boston Globe. L'indignation est immense. En effet, en 1992, l'Église catholique américaine avait déjà été secouée par un fait semblable: plus de 100 victimes d'un prêtre pédophile obsédé, James Porter, du diocèse de Fall River, dans le Sud-Est du Massachussets, avaient apporté des preuves que le pervers avait été transféré de paroisse en paroisse pour le mettre à l'abri de la colère des parents d'enfants abusés, alors que son obsession et ses abus sur les enfants était connue de ses supérieurs. L'Eglise Catholique avait alors juré ses grands dieux que l'on ne l'y reprendrait plus. Elle avait en effet à ce moment là pris conscience que l'ère de l'impunité de ses clercs était passé. Déjà en 1985, un rapport confidentiel interne de l'église mettait en garde l'épiscopat sur le fait que "la confiance que nous pouvions avoir dans le passé sur les juges et procureurs catholiques pour qu'ils protègent les clercs du diocèse a disparu". En 1993, l'archevêque de Boston annonçait la mise en place de directives très sévères sur la pédophilie, qui prévoyaient entres autre que tout prêtre suspecté de pédophile devrait être temporairement éloigné de l'activité paroissiale. En janvier 2002, c'est le même Archevêque qui doit expliquer au public indigné pourquoi lui-même a ignoré les directives qu'il avait annoncé en 1993. Afin de lui permettre d'échapper à la justice américaine et à la vindicte populaire, l'église donne à l'archevèque un poste au Vatican en 2003.

Cette nouvelle affaire a un goût de déjà vu. Le prêtre a molesté plus de 130 enfants en près de 30 ans. Il gardera ses fonctions, et changera plusieurs fois de poste, jusqu'en 1998, alors que dès 1984 l'archevêque de Boston, Monseigneur Law, est averti par une lettre de l'obsession du père Geoghan. En 1985, il est en possession d'un rapport sur le traitement de la pédophilie, qui met en garde contre les risques très élevés de récidives. Mais le Monseigneur attend 1989 pour enfin demander au prêtre pervers de se soumettre à un traitement de 3 mois, après quoi il le renvoie en paroisse, où il est à nouveau en contact avec des enfants et fera de nouvelles victimes. Le prêtre s'attaque de préférence aux enfants de familles pauvres: il gagne la confiance des parents, achète des glaces aux enfants, après quoi il les abuse sexuellement. Lorsque des familles portent plainte, l'archevèché achète leur silence.

Le 24 juillet 2004, le State Attorney General (ministre de la justice de l'état) du Massachussets publie un rapport d'enquète sur les abus sexuels d'enfants par les prêtres dans l'archevèché de Boston: on y apprend que plus de 1'000 enfants auraient étés abusés sexuellement. Que l'abus d'enfants était accepté et couvert par la hiérarchie pendant au moins 6 décennies, et que les abus ont étés "tellement massifs qu'ils sont presque incroyables". Le rapport indique aussi que l'archevèché n'a pas pris et ne prévoit pas de prendre des mesures adéquates pour (1) déterminer les "causes systémiques" des abus sexuels par les prêtres (2) éliminer de l'organisation les prêtres ayantz commis des actes pédophiles (3) prendre des mesures suite à son échec à prévenir les abus sexuels d'enfants (4) donner les informations à la justaice civile et (5) prendre des mesures pour prévenir de futurs cas d'abus sexuels.

Il faut dire que la politique du maintient du secret à tout prix que l'Archidiocèse de Boston a suivi dans le cas du père Geoghan est conforme aux règles de l'Église Catholique. En effet, dans une lettre datant de 2001, approuvée par le Pape Jean-Paul II, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a instruit la hiérarchie sur la méthode appropriée de traitement des cas de pédophile: ces cas sont soumis au secret.pontifical et traités exclusivement par des prêtres, dans des tribunaux ecclésiastiques dont procureurs, juges et défenseurs sont des prêtres et dont la procédure est évidemment secrète.

A l'aube du troisième millénaire, l'Église Catholique est ainsi encore un nid de pédophiles: les clercs coupables d'abus sexuels contre des enfants continuent apparemment à êtres protégés: protégés de la justice, puisque toute affaire doit être tenue secrète et traitée uniquement en interne. Et protégés de la vindicte populaire, puisque l'église reste prête à investir des millions de Dollars pour imposer le silence aux victimes de chaque clerc pédophile


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#16 2007-08-21 22:49:54

coaster
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Re: Geeks et religions

Don diego yikes

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#17 2007-08-21 22:51:20

coaster
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Re: Geeks et religions

Idioties et ignominies de Pierre et Paul




Après les Évangiles, dans la Bible, le livre sacré des chrétiens, l'on trouve une séries de lettres, supposées avoir étés écrites par Pierre et Paul. Ces deux saints, qui, selon les chrétiens seraient morts martyrs, sont profondément vénérés pour leurs écrits, qui sont pour les chrétiens partie intégrante de leur Parole de Dieu. Deux crânes authentiques de Saint Pierre sont exposés à la vénération des fidèles à Rome (Un à Saint Pierre en Vatican, l'autre à Saint Pierre et Paul Hors des Murs), ce qui en fait le seul saint bicéphale de la tradition chrétienne. Bizarrement, il fut, disent les hagiographies, crucifié la tête en bas. Quelle tête? Et la 2è tête en haut ? Bref, c'est un saint fort mystérieux.

Quelques notes avant de découvrir les pensées des deux premiers grands saints chrétiens:

    * Les citation de cette page proviennent de la Traduction Oecuménique de la Bible, une traduction commune des principales sectes chrétiennes. Il y a des différences significatives entre les différentes traductions de la Bible utilisées par les chrétiens.
    * Quelques conventions pour les citations qui suivent:
    * En Italique: citation du texte, avec référence entre [ ] à la suite
    * En écriture normale: quelques commentaires.

Nous voilà prêts à lire quelques perles des plus modernes des textes du nouveau testament chrétien.

Halte à la Philosophie !

Veillez à ce que nul ne vous prenne au piège de la philosophie, cette creuse duperie à l'enseigne de la tradition des hommes, des forces qui régissent l'univers et non plus du Christ.

[Lettre de Paul aux Colossiens, 2:8]

On est fixé. C'est dès le départ que le christianisme s'est opposé à la philosophie. Des siècles après ces mots, les chrétiens persécuteront les philosophes à Alexandrie, puis feront fermer les écoles de philosophie d'Athènes. Il faut noter que la philosophie à l'époque inclut la science. D'ailleurs Paul parle des forces qui régissent l'univers. Nous avons là une base scripturale pour la longue lutte des églises chrétiennes contre la science.

Non-résistance violente

Serviteurs [esclaves dans certaines traductions], soyez soumis avec une profonde crainte à vos maîtres, non seulement aux bons et aux doux, mais aussi aux acariâtres [injustes et cruels dans certaines traductions].
Car c'est une grâce de supporter, par respect pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement.
Quelle gloire y a-t-il, en effet, à supporter les coups si vous avez commis une faute ? Mais si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c'est là une grâce aux yeux de Dieu.

[Première Lettre de Pierre, 2:18-20]

Jésus avait déjà dit "si l'on vous frappe, tendez l'autre joue" - une idée assez stupide. La résistance non-violente, c'est faire arrêter la violence sans user soi-même de violence. Mais Jésus invente, et Pierre perfectionne, la non-résistance violente: le chrétien devrait donc pousser autrui à lui faire du mal, car être victime serait une grâce.

Vive l'esclavage !


Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres d'ici-bas. Servez-les, non parce qu'on vous surveille, comme si vous cherchiez à plaire aux hommes, mais avec la simplicité de coeur de ceux qui craignent le Seigneur.

Quel que soit votre travail, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en récompense. Le Maître, c'est le Christ ; vous êtes à son service.
[Lettre de Paul aux Colossiens, 3:22,25]

Le doute est levé. La Bible, ancien et nouveau testaments, est pro-esclavagiste. Vous chercherez en vain une quelconque condamnation de l'esclavage dans ces livres. Et les versets ci-dessus seront enseignés aux esclaves arrivant dans les Antilles françaises et en Amérique, à qui des clercs chrétiens expliqueront que si ils sont pas obéissants, il subiront après leur mort les tourments de l'enfer, alors que le paradis attend les esclaves obéissants. L'article 2 du Code Noir français de Louis XIV imposera d'ailleurs le catholicisme comme religion unique pour les esclaves de toutes les colonies françaises.

Femmes, soyez soumises !


femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur.
Car le mari est le chef de la femme, tout comme le Christ est le chef de l'Église, lui le Sauveur de son corps.

[Lettre de Paul aux Ephésiens, 5:22,23]

Si vous vous demandiez pourquoi il est rare de croiser une féministe catholique, vous avez maintenant la réponse.

Tuez celui qui cocuifie son père !


On entend dire partout qu'il y a chez vous un cas d'inconduite, et d'inconduite telle qu'on ne la trouve même pas chez les païens : l'un de vous vit avec la femme de son père.
Et vous êtes enflés d'orgueil ! Et vous n'avez pas plutôt pris le deuil afin que l'auteur de cette action soit ôté du milieu de vous ?
Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé comme si j'étais présent celui qui a commis une telle action :
au nom du Seigneur Jésus, et avec son pouvoir, lors d'une assemblée où je serai spirituellement parmi vous, qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de sa chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur.

[Première lettre de Paul aux Corinthiens, 5:1,5]

La question qui reste posée est: les chrétiens ont-ils tué cet homme ? A mon avis oui, en tout cas telle était l'intention de Saint Paul, et cela serait cohérent avec l'ancien testament et, plus tard, avec la pensée de Saint Thomas.

On brûle des livres


Dieu accomplissait par les mains de Paul des miracles peu banaux, à tel point qu'on prenait, pour les appliquer aux malades, des mouchoirs ou des linges qui avaient touché sa peau. Ces gens étaient alors débarrassés de leurs maladies et les esprits mauvais s'en allaient. Des exorcistes juifs itinérants entreprirent à leur tour de prononcer, sur ceux qui avaient des esprits mauvais, le nom du Seigneur Jésus ; ils disaient : «  Je vous conjure par ce Jésus que Paul proclame ! «
Sept fils d'un grand prêtre juif, un certain Scéva, s'essayaient à cette pratique. L'esprit mauvais leur répliqua : «  Jésus, je le connais et je sais qui est Paul. Mais vous, qui êtes-vous donc ? « Et, leur sautant dessus, l'homme qu'habitait l'esprit mauvais prit l'avantage sur eux tous avec une telle violence qu'ils s'échappèrent de la maison à moitié nus et couverts de plaies.
Toute la population d'Ephèse, Juifs et Grecs, fut au courant de cette aventure ; la crainte les envahit tous et l'on célébrait la grandeur du nom du Seigneur Jésus. Une foule de fidèles venaient faire à haute voix l'aveu de leurs pratiques. Un bon nombre de ceux qui s'étaient adonnés à la magie firent un tas de leurs livres et les brûlèrent en public. Quand on calcula leur valeur, on constata qu'il y en avait pour cinquante mille pièces d'argent.

[Actes des apôtres, 19:11,19]

On sait que les chrétiens aiment brûler les livres: des protochrétiens incendiant les bibliothèques d'Alexandrie, aux Southern Baptists brûlant les Harry Potter au lance flamme en passant par les livres de l'ancien testament brûlés par l'inquisition, que de livres ont étés brûlés par les nazis et les chrétiens ! Voici donc le premier cas de livres brûlés. Si l'on en croit la mythologie chrétienne, cela se passe peu après la mort de Jésus. Les chrétiens auront donc brûlé des livres dès la fondation de leur secte.


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#18 2007-08-21 22:52:27

coaster
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Re: Geeks et religions

Idioties divines




Les chrétiens admettent parois que leurs sectes - eux disent leurs églises - se comportent bien trop souvent de manière criminelle. Mais, insistent-ils, ce ne sont là que perversions et déviations, car le point central du christianisme est le message - le message - un chrétien moyen est capable de répéter cette expression des dizaines de fois jusqu'à ce qu'on lui demande, de guerre lasse "Et quel est donc ce message ?" . "Jésus a dit aimez-vous les uns les autres". Je n'insisterai pas ici sur l'extrème banalité de ce message, mais admettons que ce soit là le sommet de la pensée du Dieu incarné des chrétiens. Cet homme-dieu a dit une phrase digne de respect. Soit. Qui n'a pas dit une phrase digne de respect dans sa vie ? Hitler a vaillamment défendu la prière à Jésus à l'école, prononçant de belles phrases sur les mérites du christianisme. En cherchant bien, on trouverait certainement aussi des bons mots de Staline. Mais non, insistent les chrétiens, Jésus est exemplaire. Exemplaire. Il a dit maintes choses très sages. Soit. Qu'a-t-il dit ? Je me me suis plongé dans le Nouveau Testament pour découvrir quelques sages actions et enseignements de Jésus, incarnation du Dieu Tout Puissant et Omniscient des chrétiens. Hélas, l'impression que j'ai obtenu par cette lecture est celle d'un imbécile qui maudit des arbres et donne de très mauvais conseils. Si ceci est l'incarnation du dieu omniscient, alors l'on peut s'étonner que l'univers qu'il a crée soit en état de marche. Peut-être est-ce là le vrai mirâcle: un dieu idiot peut créer un univers fonctionnel.

Quelques notes avant de découvrir jusqu'où peut aller la stupidité d'un dieu:

    * Les citation de cette page proviennent de la Traduction Oecuménique de la Bible, une traduction commune des principales sectes chrétiennes. Il y a des différences significatives entre les différentes traductions de la Bible utilisées par les chrétiens.
    * Quelques conventions pour les citations qui suivent:
    * En Italique: citation du texte, avec référence entre [ ] à la suite
    * En écriture normale: quelques commentaires.

Nous voilà prêts à suivre les exploits et les bons conseils de Jésus.

Jésus Maudit un arbre

Le lendemain, à leur sortie de Béthanie, il eut faim. Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il n'y trouverait pas quelque chose. Et s'étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas le temps des figues. S'adressant à lui, il dit : «  Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! «  Et ses disciples écoutaient.
[Evangile de Marc, 11:12-14. Cette édifiante histoire apparaît aussi dans l'évangile de Luc]

Seul un imbécile peut maudire un arbre parce que il n'a pas de fruits hors saison. Et le fait qu'il l'a fait devant ses disciples montre un manque de dignité assez déconcertant.

Jésus explique comment on part en voyage

Ayant réuni les Douze, il leur donna puissance et autorité sur tous les démons et il leur donna de guérir les maladies. Il les envoya proclamer le Règne de Dieu et faire des guérisons, et il leur dit : «  Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun deux tuniques.(...)"

[Evangile de Luc, 9:1-3]

2 explications sont possibles: soit Jésus n'a jamais voyagé et est pour le moins un peu naïf, soit il était un sadique et voulait que ses disciples en bavent à max.

Jésus croit-il que les chameaux aussi sont stupides que lui ?

Mais Jésus leur répète : «  Mes enfants, qu'il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. «
Ils étaient de plus en plus impressionnés ; ils se disaient entre eux : «  Alors qui peut être sauvé ? «
[Evangile de Marc, 10:25-26]

Sans prétendre être un expert en chameaux, j'ai eu l'occasion d'en voir un certain nombre le long du Nil et dans les oasis du Sud Tunisien. Combien essayaient de passer par le trou d'une aiguille ? Aucun. Avez-vous déjà vu un chameau assez stupide pour essayer ? La comparaison est stupide. Mais ce qui est fascinant est que les disciples furent de plus en plus impressionnés par la comparaison ridicule de leur gourou, et que les chrétiens contemporains aiment citer cette phrase idiote, imaginant peut être que, dans les longues soirées d'étés, les bédoins s'amusent à planter une aiguille dans le sable et à observer les chameaux qui essayent en vain de passer à travers sa tête.

Les non-croyants aux enfers, les croyants immunisés contre les poisons


Et il [Jésus réssuscité] leur dit : " Allez par le monde entier, proclamez l'Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné. Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles, ils prendront dans leurs mains des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal ; ils imposeront les mains à des malades, et ceux-ci seront guéris.

[Evangile de Marc, 16:15-18]

J'adore ce passage. Il contient la quintessence de l'intolérance chrétienne ("si tu crois pas tu vas en enfer") et en même temps il nous annonce ce que vont réussir à faire les chrétiens ! Avez-vous déjà vu un prêtre se promener en tenant à la main ne serais-ce que un seul serpent ? Etre immunisé du poison ? Je me demande si on trouverait des volontaires assez sûrs de leur foi pour faire une expérience de survie au cyanure.

Malheur aux pauvres et égorgez tous les mécréants!

Il [Jésus] dit donc : «  Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir de la royauté et revenir ensuite.
« Il appela dix de ses serviteurs, leur distribua dix mines et leur dit : «  »Faites des affaires jusqu'à mon retour. » » »
« Mais ses concitoyens le haïssaient et ils envoyèrent derrière lui une délégation pour dire : «  »Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous. » » »
Or, quand il revint après s'être fait investir de la royauté, il fit appeler devant lui ces serviteurs à qui il avait distribué l'argent, pour savoir quelles affaires chacun avait faites.
« Le premier se présenta et dit : «  »Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. » » »
« Il lui dit : «  »C'est bien, bon serviteur, puisque tu as été fidèle dans une toute petite affaire, reçois autorité sur dix villes. » » »
« Le second vint et dit : «  »Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines. » » »
« Il dit de même à celui-là : «  »Toi, sois à la tête de cinq villes. » » »
« Un autre vint et dit : «  »Seigneur, voici ta mine, je l'avais mise de côté dans un linge. »
« Car j'avais peur de toi parce que tu es un homme sévère : tu retires ce que tu n'as pas déposé et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé. » » »
« Il lui dit : «  »C'est d'après tes propres paroles que je vais te juger, mauvais serviteur. Tu savais que je suis un homme sévère, que je retire ce que je n'ai pas déposé et que je moissonne ce que je n'ai pas semé. »« Alors, pourquoi n'as-tu pas mis mon argent à la banque ? A mon retour, je l'aurais repris avec un intérêt. » » »« Puis il dit à ceux qui étaient là : «  »Retirez-lui sa mine, et donnez-la à celui qui en a dix. » » »« Ils lui dirent : «  »Seigneur, il a déjà dix mines ! » » -« Je vous le dis : à tout homme qui a, l'on donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré. Quant à mes ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les devant moi. «

[Evangile de Luc, 19:12-27]

Cette traduction de la Bible dit "mines". D'autres traductions parlent de Talents, une unité monétaire, qui par chance inouïe pour les prélats chrétiens, s'appelle talents comme ... les talents, ce qui a permis à des générations de prêtres de présenter cette histoire comme une allégories aux ouailles: non, Jésus n'encourage pas la spéculation, il veux que chacun fasse fructifier ses talents. Et bien non. C'est pas ça. Ceux qui ne spéculent pas ou spéculent mal seront punis! Voilà l'enseignement de Jésus. Et la touche finale de "égorgez-les devant moi", elle est d'autant plus troublante qu'à l'époque, dans l'Empire Romain, tuer son esclave était un meurtre.

Faites-vous eunuques pour Le Royaume!

[Jésus parle de mariage]: Il leur répondit : «  Tous ne comprennent pas ce langage, mais seulement ceux à qui c'est donné. En effet, il y a des eunuques qui sont nés ainsi du sein maternel ; il y a des eunuques qui ont été rendus tels par les hommes ; et il y en a qui se sont eux-mêmes rendus eunuques à cause du Royaume des cieux. Comprenne qui peut comprendre ! «

[Evangile de Matthieu, 19:11-12]

En effet ... comprenne qui peut. Origène, fondateur du mouvement monastique, prit la chose à la lettre, comme bien des moines de l'aube du christianisme. Les moines certes ne se mutilent plus dans la chair, mais continuent à faire voeux de chasteté.

Ne vous marriez pas !

[Jésus parle avec des Sadducéens, des gens qui contestaient qu'il y ait résurrection]:
Jésus leur dit : «  Ceux qui appartiennent à ce monde-ci prennent femme ou mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts ne prennent ni femme ni mari.
[Evangile de Luc, 20:34-35]

Bon. Puisqu'il ne dit nulle part que les gens mariés ont une chance de réssusciter, la conclusion logique est que seuls les prêtres catholiques et quelques autres clélibataires endurcis réssusciteront. Ce sera une résurrection en petit comité.

Marrier une femme divorcée, c'est commettre l'adultère

[Jésus parle]: Et moi, je vous dis : quiconque répudie sa femme - sauf en cas d'union illégale - la pousse à l'adultère ; et si quelqu'un épouse une répudiée, il est adultère.

[Evangile de Matthieu, 5:32]

Oui, vous avez bien lu. No Comment.

Jésus et la famille

[Jésus parle]: «  N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive. Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa maison.«  Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.

[Evangile de Matthieu, 10:34-37]

Jésus est venu foutre la merde ... on s'en doutait, vu le résultat, voici donc la confirmation. Amen !

Sectarisme


[Jésus parle]: «  Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
[Evangile de Luc, 14:26]

Le rejet des membres de sa famille au profit de la communauté religieuse est habituellement considéré de nos jours comme un indice fort de sectarisme. Le christianisme est une secte qui a réussi.

Jetons les cochons dans la mer!

Et aussitôt que Jésus eut débarqué, vint à sa rencontre, des tombeaux, un homme possédé d'un esprit impur : il avait sa demeure dans les tombes et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, car souvent on l'avait lié avec des entraves et avec des chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les entraves, et personne ne parvenait à le dompter.
Et sans cesse, nuit et jour, il était dans les tombes et dans les montagnes, poussant des cris et se tailladant avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d'une voix forte : " Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très Haut ? Je t'adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! "
Il lui disait en effet : " Sors de cet homme, esprit impur ! "
Et il l'interrogeait : " Quel est ton nom ? " Il dit : " Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup. "
Et il le suppliait instamment de ne pas les expulser hors du pays. Or il y avait là, sur la montagne, un grand troupeau de porcs en train de paître.
Et les esprits impurs supplièrent Jésus en disant : " Envoie-nous vers les porcs, que nous y entrions. " Et il le leur permit. Sortant alors, les esprits impurs entrèrent dans les porcs et le troupeau se précipita du haut de l'escarpement dans la mer, au nombre d'environ deux mille, et ils se noyaient dans la mer.

[Evangile de Marc, 5:2-13]

Merci petit Jésus ! 2000 cochons sont perdus. 2000 bête sympathiques, dont les grognements égayaient la campagne et dont l'élevage fournissait les moyens d'existence à un certain nombre de familles ont étés sauvagement tués par l'action du dieu incarné. Et il est légitime de supposer que l'éleveur à qui ils appartenaient n'avait pas d'assurance prévoyant le cas de "dieu incarné précipitant miraculeusement les cochons dans la mer". La suite de l'histoire dit que les habitants du lieu virent ce qui s'était passé et "ils se mirent à prier Jésus de s'éloigner de leur territoire". Autant dire qu'ils étaient pas vraiment enthousiasmés par les résultats du Jésus à la chasse aux démons qui tue les cochons. Que dire d'un dieu dont les interventions miraculeuses provoquent de tels dommages collatéraux ? Jésus était-il bête, méchant, ou les deux ?


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#19 2007-08-21 22:58:19

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Re: Geeks et religions

L'idéologie chrétienne joue un role fondamental dans la société occidentale, au point que l'on parle parfois d'"Occident judéo-chrétien", ou de "civilisation judéo-chrétienne". D'autre part, revendiquant avec une insistance qui, au vu de leur histoire, est indécente, un monopole de la morale, les chrétiens ont réussi à introduire dans le vocabulaire courant des termes tels que "charité chrétienne", on parle d'une action peu chrétienne si l'on veut la qualifier de mauvaise, de quelqu'un qui ses comporte chrétiennement si il est bon et généreux, etc.

Or, peu de gens connaissent réellement l'idéologie chrétienne: Qui peut la définir? Les chrétiens eux-même se sont appliqués pendant des siècles à confondre les cartes, en proclamant "Dieu est amour" en même temps qu'ils torturaient des hérétiques pour ensuite les brûler; en parlant de miséricorde à l'instant d'allumer un bûcher, en parlant de charité et de pardon tout en excluant les divorcés de leurs rites théophages, en hurlant "aimez vos ennemis" en pleine guerre de religion, etc.

Je me propose donc de donner un aperçu de l'idéologie qui boulversa le monde, pour le pire et pour le pire, à l'usage de tous ceux qui désirent la connaitre, qu'ils soient chrétiens ou non.
Les textes fondateurs

Le christianisme est une "religion révélée", c'est à dire qu'il a défini des textes comme étant "parole de Dieu", qui définissent la "Vérité" absolue, à laquelle ils ne mettent aucune limite. Les chrétiens parlent d'ailleurs de leur religion comme étant une Religion du Livre, et partagent cette définition avec les deux autres monothéismes méditerranéens, l'Islam et le judaïsme. Les textes fondateurs de la religion chrétienne sont contenus dans ce que l'on appelle "La Bible", qui se compose de la bible des juifs, que les chrétiens appellent "L'ancien Testament", et des textes en grec qui datent vraisemblablement du premier ou du 4è siècle de notre ère, et relatent de la vie d'une personne que les chrétiens croyent être à la fois un homme, envoyé de Dieu, "Le Messie", et Dieu lui-même2.

Parler de l'idéologie chrétienne, c'est aussi parler des sous-sectes chrétiennes: cela a une importance pour les textes fondateurs, dans la mesure où la bilble catholique est plus épaisse que la bible protestante: elle contient des textes dits "Deutérocanoniques", dont les origines sont encore plus incertaines que les autres textes de la bible. Ils n'ont qu'une importance relativement marginale du point de vue doctrinaire, de sorte que l'on peut les ignorer dans ce texte, si ce n'est qu'il faut mentionner que c'est de ces textes "deutérocanoniques" que les catholiques déduisent la nécessité de prier pour les morts, ce qui fait que le culte de la mort est plus accentué chez les catholiques que chez les autres sous-sectes chrétiennes. Vous pouvez faire l'expérience: rendez-vous dans une église catholique, approchez les prêtre, et demandez-lui de prier pour un mort quelconque. Contre quelques deniers (rien n'est donné chez les cathos!), il sera disposé à le faire, et, au cours de la prochaine messe, à la fin, après le rite théophage, il prononcera une phrase rituelle où il implore son dieu de se souvenir de Machin Bidule (le nom pour lequel vous aurez payé), "qui s'est endormi dans l'espérance de la résurrection". Des cathos croient, sur la base des textes deutérocanoniques, que ces phrases rituelles abrègent le chemin vers le paradis d'un défunt.
L'ancien testament

Il s'agit d'un ensemble disparate de textes. L'origine est incertaine. L'on sait que l'ensemble de ces textes, sauf les "Deutérocanoniques", qui n'avaient pas encore étés écrits, furent brûlés lors de la destruction de l'état d'Israel par les Assiriens, et, plusieurs générations après, ils furent reécrits, en se basant sur des traditions orales, par le prohète Esdras. Il en résulte un ensemble de textes confus et souvent contradictoires. Il suffit de lire le premier "livre" de la Bible, "La Genèse", pour s'apercevoir qu'il s'agit clairement d'un mélange de deux histoires. Pourtant, les chrétiens le considèrent "Parole de Dieu", et utilisent cette muliplicité d'histoires souvent contradictoires pour faires des "interprétations" 1.

L'Ancien Testament contient des livres de poésies, comme les psaumes, des livres de lois comme le Lévitique, des fables comme le début de la génèse, et des textes d'histoire, comme l'exode et la deuxième partie de la génèse. Ces derniers sont une succession de génocides commis ou ordonnées par dieu, entrecoupés d'histoires de massacres de civils en temps de guerre, d'intrigues politiques, de viols, d'incestes, etc. Quand on sait que les chrétiens considèrent que la bible, y compris l'ancien testament, est source d'enseignements de morale, c'est assez effrayant.

Bizarrement, l'ancien testament contient aussi un texte érotique: le "Cantique des cantiques". Etonnant, quand on sait comment l'église a culpabilisé la sexualité depuis ses origines. Souvent, les chrétiens se gaussent de la présence du "cantique" dans leur livre sacré, et vous expliquent que c'est un texte "très beau" et "très érotique". En fait, il est assez banal et ennuyeux, mais les chrétiens aiment le citer pour tromper l'ennemi et lui faire croire que l'église n'a pas systématiquement opprimé la sexualité et leur idéologie ne serait pas intrinsèquement sexophobe.

L'ancien testament est très fastidieu à lire. Toutefois, je conseille la lecture de certains livres,:

"La Génèse": contient l'histoire de la création diu ciel et de la terre: en fait, vous le verrez en le lisant, il s'agit de deux histoires mélangées. Ce livre contient aussi la belle histoire de Noé: Dieu fait un génocide au niveau planétaire parce que ses propres créatures se comportaient pas comme lui voulait. C'est le premier génocide d'une longue série.

"L'Exode": on y trouve la célébrissime histoire de Moïse. Entre autres, Dieu fait crever tous les premiers-nés egyptiens parce que Pharaon le cherchait: une 2è occasion de déférer le dieu chrétien devant un tribunal international pour "génocide".

"Le Lévitique": un livre de règles, pétri de sagesse. On y lit par exemple "Si deux hommes se battent et la femme de l'un d'eux saisit les testicules de l'autre, sa main lui sera coupée" et toutes sortes d'autres règles utiles et sages pour la vie quotidienne: plus drôle que le Canard Enchainé, en moyenne.

"Job": Job était un fidèle serviteur de dieu. Donc dieu, un jour de bonne humeur, fit un pari avec avec le diable sur la fidélité de Job: chameaux, femmes, enfants, tous furent victimes de cet amusant pari, mais Job se sauva, et dieu gagna son pari. Ouf! Ce livre montre l'un des aspects les plus abjects de la personalité du Dieu des chrétiens: il joue avec ses créatures, et les punit si elles ne lui restent pas fidèles, quoi qu'il arrive. Ce livre inspira d'ailleurs une pièce de théàtre à un prêtre polonais du nom de Karol Wojtila, qui fit plus tard une brillante carrière dans l'église. La pièce porte le titre très original de "Job", et est plus médiocre que l'original.

Certaines sectes chrétiennes, les catholiques en particuliers, tendent à dire, quand ils parlent avec un non croyant, que l'importance de l'ancien testament est mineure. Pourtant, il est fréquemment cité dans le Cathéchisme officiel de l'église catholique, et un passage de l'ancien testament est lu à chaque messe en "première lecture".
Le nouveau testament

Il est composé de 4 histoires de la vie de Jésus, d'une série de lettres, des "Actes des apôtres" et d'un texte assez hermétique appellé L'Apocalypse. Les originaux connus de ces textes sont en Grec, mais l'on trouve des traces de mauvaises traductions à partir d'un original en hébreux. Par exemple, Jésus parle du fait qu'il est aussi difficile pour un riche d'entrer au royaume de dieu que "pour un chameau de passser par le trou d'une aiguillie". Cette comparaison d'une stupidité sidérante pourrait être expliquée par le fait qu'en hébreux l'orthographe des mots "corde" et "chameau" est assez semblable: il s'agirait donc de la difficulté à faire passer une corde par le trou d'une aiguille, ce qui rend la comparaison de Jésus un peu moins stupide, et laisse supposer que le texte en question aurait été mal traduit de l'hébreu.

L'on ignore la date exacte de l'écriture des évangiles, et l'on ignore aussi, malgré ces quelques indices, si les textes en grec sont des originaux ou des traductions. Les églises (c'est à dire les structures hiérarchiques des grandes sectes chrétiennes) affirment que les évangiles furent écrit entre 50 et 70 après JC, c'est à dire 2 à 3 générations après la mort du fondateur de la secte. Or, il y avait, à l'origine, bien plus d'évangiles. 4 furent choisis comme "Canoniques" lors du concile de Nicée, au 4è siècle, par un vote précédé de maintes intrigues politiques. Des historiens pensent que les évangiles furent non seulement choisis, mais aussi amplement modifiés par le concile, pour éliminer les plus flagrantes de leurs contradictions, et ceci plusieurs siècles après la vie supposée de Jésus. Les "lettres" sont aussi d'origines assez incertaine. Par exemple, il y a 2 lettres "de Pierre", mais les chercheurs s'accordent à dire que (a) elles ne peuvent pas avoir été écrites par l'apôtre Pierre, et (b) elles sont de deux auteurs différents.

Globalement, le nouveau testament est moins horrible que l'ancien: point d'appels au meurtre et au viol, pas de génocides. Il contient toutefois maintes contradictions. Jésus est-il réssuscité ? Oui, non, ou pas vraiment, selon le passage que l'on choisit de lire. Combien de temps a-t-il passé avec ses disciples après la réssurrection ? De moins de un jour à 40 jours, à nouveau selon ce qu'on choisit de lire. Faut-il honorer ses parents ? Non, si l'on en croit les actions de Jésus, qui envoie promener sa mêre lorsqu'elle vient le chercher au temple, et empèche un jeune homme d'enterrer son pêre avant de partir suivre Jésus. Les riches iront-ils au paradis ? Ils seront les seuls, selon la "parabole des talents", mais non, si l'on en croit la métaphore qu'il est "aussi difficile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille" que pour un riche d'atteindre le paradis. Il semble donc difficile de tirer des enseignements de morale d'un texte aussi truffé de contradictions, mais il semble que c'est ce que les chrétiens font, ou tout au moins affirment faire en faisant ces interprétations qui leur tienent tant à coeur..

Plus grave que ces contradictions, le nouveau testament est pro-esclavagiste, et élève la soummission, y compris celle d'un esclave à un maître injuste ou cruel, au statut de vertu. Ce point est traité en détail dans une note d'une autre page de ce site. Les lettres de Paul prêchent également la soummission de la femme à l'homme et l'abstinence sexuelle, deux principes malsains que l'église a soin de respecter encore aujourd'hui. Elles encouragent aussi les fidèles à ne pas fréquenter les non-chrétiens (c'est ce que l'on appelle le sectarisme). Bizarrement, Paul, qui est censé avoir vécu après Jésus, semble tout ignorer de ce dernier. il ne cite jamais, dans ses lettres, des discours ou enseignements de Jésus, ce qui renforce l'hypothèse que le personnage de Jésus ait été inventé de toutes pièces par les chrétiens aux alentours de l'an 100.

Le nouveau testament fait parfois référence à l'ancien, mais il semble avoir été écrit par des gens qui connaissaient mal ce dernier. Ainsi Jésus dit que d'après l'ancien testament, il faut "haïr ses ennemis", mais il n'y a aucune trace d'un tel ordre dans l'ancien testament. On parle aussi d'une prophétie concernant la réssurrection de Jésus au bout de trois jours. Hélas, le seul texte parlant d'une réssurrection au bout de 3 jours dans l'ancien testament est écrit au temps "accompli" en hébreux, et ne peut donc être une prophétie, et Jésus est mort vendredi soir et "ressuscité" dimanche matin: soit moins de 2 jours après, on est loin du compte des 3 jours. Donc il semble que:les auteurs des évangiles ignoraient l'ancien testament, et que le ou les auteur(s) des lettres de Paul ignoraient les évangiles. Etrange, pour des textes sensés être tous inspiré par un dieu unique.

Du point de vue historique, la valeur du nouveau testament est nulle. On y relate des évènements tels les foules qui acclament Jésus lors de l'entrée à Jérusalem, ou le massacre des enfants sur ordre du roi Hérode, que l'on devrait retrouver dans les chroniques de l'époque. Or, ce n'est pas le cas. Il y a bien eu un Ponce Pilate qui fut procureur Palestine, mais tout autre fait cité dans le nouveau testament en rapport avec Jésus et ses disciples est historiquement invérifiable, quand il n'est pas un anachronisme impossible, comme l'enfermement de l'apôtre Pierre dans les géôles d'Herode le Grand, roi mort avant la naissance de Jésus, par exemple.

Il est difficile de conseiller la lecture du nouveau testament: lire plus que l'un des 4 évangiles demande beaucoup de patience. Au choix, on lira celui de Jean, qui est le plus marqué par la philosophie greque, et donc plus intelligible à un humain rationel du 20è siècle. Les lettres de Paul donnent un aperçu de cette "morale" chrétienne si révoltante pour l'homme rationel à l'aube du 3è millénaire: elles prèchent l'abandon de la femme qui s'oppose à la "foi" chrétienne de son mari, l'abstinence sexuelle, la soumission des femmes, la soumission des esclaves à leurs maîtres (même si injustes ou cruels!) et la soummission inconditionelle au pouvoir établi.
Le dieu qu'ils adorent
"Sauvés par la foi" - ou le simplisme fait doctrine

Pour êtres "sauvés", c'est à dire, dans la mythologie chrétienne, obtenir une vie éternelle après la mort dans le paradis, il faut croire au dieu chrétien. Les protestants diront qu'il suffit de croire, les catholiques vous diront qu'il faut en plus se soumettre à divers rites ridicules, mais toutes les sous-sectes chrétiennes s'accordent sur le concept que l'on ne peu être sauvé que en croyant au dieu chrétien. Et croire au dieu - les chrétiens disent "croire en dieu" pour souligner l'unicité de leur dieu - signifie, pour les chrétiens, croire au moins qu'il n'existe que un seul dieu et qu'il s'agit bien de la divinité créatrice décrite dans la bible.

Qu'est-ce que cela nous dit sur le dieu chrétien ? Essayons d'imaginer son point de vue: il crée les humains. Puis il fait dire à certains d'entre eux "Il faut croire au dieu dont le fiston aurait fait des miracles selon ces textes à l'origine incertaine". Ceux qui croient sont sauvées, les autres meurent. Il s'agit donc d'un dieu pervers, qui joue une sorte de jeu malsain: "Celui qui ne me croit pas meurs". Toute l'idéologie chrétienne est imprégnée par ce principe: déjà l'histoire d'Adam et Eve fonctionne sur cette base: le dieu a mis un fruit au milieu du jardin, mais a ordonné de ne pas y toucher - sans donner d'explication. Eve s'est comportée en personne intelligente en goûtant au fruit, et le dieu chrétien l'a punie en damnant le genre humain.

Le dieu chrétien préfère le crédule à la personne intelligente. Cet aspect de la doctrine chrétienne avait déjà été remarqué par un anti-sectes du 2è siècle, Celse, qui écrivait dans son "discours vrai" . "Ils soutiennent que la sagesse humaine est folie devant Dieu. (...) La raison qui leur fait tenir ce langage est la volonté d'attirer les seuls gens incultes et stupides." Les gens moins cultivés sont aussi les plus faciles à contrôler, ce qui est évidemment un avantage pour une secte. Un autre avantage, que les adversaires des chrétiens ont sous-estimés au cours des âges, est l'extrême simplicité du message de base du prosélyte chrétien: "Crois-moi et tu est sauvé" - avec un effort intellectuel minime - accepter de croire en une histoire absurde - l'on obtient en récompense la vie éternelle. Cette simplicité confinant au simplisme rend l'annonce aisée, la formation des prosélytes peu coûteuse, et, surtout, permet de donner une récompense importante pour peu d'efforts. Le fait d'accepter la croyance donnant une récompense en apparence gigantesque, l'expérience de la foi peut représenter une première aux gens plus habitués aux échecs suivant de grands efforts qu'aux succès sans efforts. Ainsi, le christianisme a une forte attraction pour les gens peu habitués au succès et à la réflexion.

Cet aspect est développé plus en détails dans le paragraphe La foi contre la raison.


Aspects révélés par les comportements et rites chrétiens

Voyons ce que les actions quotidiennes des chrétiens, que chacun peut observer, nous nous disent sur ce dieu chrétien:

    * Il faut élever des monuments à sa gloire (les églises chrétiennes)
    * Il a sacrifié son fils unique ... pour que ses créatures "croient"
    * Il faut le prier, le prier, et le prier encore
    * Il faut s'agenouiller dans les églises devant des statues d'un homme presque nu accroché à une croix
    * Il faut s'extasier devant la "parole de dieu" (recueuil de textes à l'origine incertaine, contenant des passages aussi savoureux que "Si deux hommes se battent, et que la femme de l'un d'eux saisi les testicules de l'autres, on lui coupera la main" - Parole de Dieu !!!), et diverses menaces terribles à tous ceux qui ne l'obéissent pas
    * Il faut chanter ses louanges
    * Il faut continuellement convaincre d'autres de se prosterner aussi devant le dieu (le prosélytisme chrétien)
    * Il reprend ce qu'il veut quand il veut: "Loué soit le seigneur", dit Job après que Dieu avait pris ses femmes et ses chameaux
    * Pour rire (car dieu des chrétiens a le sens de l'humour) il a crée le diable, qu'il utilise pour mettre la fidélité de ses fidèles à l'épreuve et faire d'amusants paris (voir le livre de Job, p. ex.) . Même la Gestapo et la Tchéka n'ont jamais eu de moyens aussi raffinés pour tester la soumission du peuple !
    * Qui lui croit pas ou lui obéit pas va à l'enfer pour l'éternité: à côté de ça, les goulags de Staline étaient de la rigolade!
    * Il a fait le monde (le bien et le mal), mais malgré toutes les guerres et souffrances il exige de ses fidèles qu'ils l'acclament en disant "Dieu est amour"

Bref, qui est le dieu des chrétiens? D'après ce qui précède, il me semble qu'il s'agit d'un dictateur sanguinaire, avec une manie pathologique pour le culte de la personalité. De nos jours, en Europe, on voudrait le déférer devant un tribunal international. Peut-être est-ce parce que le dieu chrétien est un dictateur sanguinaire que le Vatican se démène, à l'heure ou j'écris ces lignes, pour sauver Pinochet des griffes de la justice anglaise ?

La personalité du dieu chrétien, dictateur sanguinaire, est l'un des aspects les plus révoltants du christianisme. Interrogez un chrétien sur ce sujet. Demandez-lui ce qu'il penserait de quelqu'un de puissant, disons un dictateur ou un policier, qui vient vers vous et dit "Il faut croire ce que je vous dit, et chanter mes louages, sans quoi la punition sera terrible": même un chrétien vous dira qu'une telle personalité, policier ou dictateur, est abjecte. Pourtant, c'est exactement ce que le dieu chrétien fait, quand il informe ses créatures que seules celles qui "croient" seront sauvées. Et les chrétiens l'adorent. Mais pourquoi adorent-t-il un dieu aussi abjecte et cruel ? "La personalité de Dieu est un mystère", m'ont répondu tous les chrétiens que j'ai interrogé à ce sujet, avant d'ajouter que c'est un "péché" de critiquer la personalité de leur dieu cruel et vengeur. Ce qui confirme l'idée que ce dieu, si il existe, est un dictateur absolutiste de la pire espèce.

Un autre commentaire que j'ai reçu de doctes chrétiens est que dieu est "bon par définition": il peut tuer les premiers-nés égyptiens, tuer les femmes de Job, et faire mourrir son propre fils unique sur une croix, il n'en est pas moins "bon", puisqu'il est dieu.


Une passion inquiétante pour le génocide

Si l'on en croit la Bible "Parole de Dieu" pour les chrétiens, leur dieu est un génocidaire récidiviste, et qui pourrait frapper encore.

Voyons quelques références sur les génocides commis par Dieu lui-même, selon les "Saintes écritures". La liste n'est pas exhaustive, car cela la rendrait eccessivement longue et ennuyeuse.

Génèse 7:23 : le déluge, génocide à l'échelle planétaire: 8 survivants sur l'ensemble de l'humanité

Génèse 19:24 : génocide de toute la population de Sodome et Ghomorre. Motif: dieu n'aimait pas leurs pratiques sexuelles.

Exode 12:29. tous les premiers-nés d'Egypte sont tués par Dieu. Motif: Pharaon l'avait cherché.

Nombre, 16:31 : "Tous les gens de Coré" sont engloutis dans la terre

Deutéronome, 2:22 : Dieu extermine les Horites

J'arrète la liste ici, car ça devient ennuyeux à lire. Le dieu chrétien est donc coupable de plusieurs génocides, dont l'un à l'échelle planétaire. Est-il raisonnable, sachant cela, de l'adorer comme le font les chrétiens ?

Malheureusement, outre les génocides qu'il pratique lui.-même, le dieu chrétien a la fâcheuse tendance à ordonner à "son peuple" de commettre des génocides, des massacres de civils en temps de guerre et des exécutions de tous ceux qui ne l'adorent pas. On citera ici quelques exemples:

Exode 32:27-28 : 3'000 israeliens sont passés au fil de l'épée sur ordre de Dieu par leur pêre ou leurs frêre respectifs: ils avaient adoré le veau d'or. Chose intéressante, le frère de Moïse, Aaron, qui avait fait le veau d'or, est épargné par cette mesure.

Nombres, 31:17: Dieu se fâche contre les Madianites et ordonne "Tuez tous les garçons et tuez toutes les femmes qui ont connu un homme dans l'étreite conjugale".

La liste continue, bien sûr, avec les habitants de Géricho passés au fil de l'épée "hommes, femmes, enfants", les divers peuples massacrés sur ordre de dieu qui avait donné de la terre à Israel à la condition expresse d'y "égorger tout ce qui respire" sur celle-ci, etc.

La question légittime qui en résulte est: faut-il avoir peur des chrétiens ? Ils croient à un dieu génocidaire, ce dieu a ordonné maints génocides, qui nous dit qu'il ne recommencera pas demain ?

Lorsque vous dites à des chrétiens que leur dieu est un génocidaire plurirécidiviste, vous constaterez qu'ils réagissent de 2 façons:

Beaucoup de catholiques et certains protestants tendent à vous accuser d'intégrisme (ils n'ont pas froid aux yeux!): ils vous diront que les écritures doivent être interprétées (selon les règles qu'ils définissent eux-mêmes - voir la note 1). Donc leur dieu n'aurait pas commis les génocides dont sa propre parole l'accuse - mais il s'agit d'histoires desquelles ont peut tirer "un enseignement". Lequel ? Quel enseignement tirer d'histoires de meutres et génocides ? Je n'ai jamais obtenu une réponse concrète d'un catholique. Par contre, certains protestants "évangéliques" (mais pas tous), mais aussi des catholiques, vous diront que dieu étant amour et intrinsèquement bon, ce qu'il a fait est bon, et nous ne pouvons en juger. Si il tue ou ordonne de tuer, c'est "bon" par définition, puisque c'est dieu qui le fait ou l'ordonne. Autrement dit, ces gens subordonnent tout sens de l'éthique aux ordres de leur Dieu. Il est évident qu'ils n'hésiteraient pas à recommencer à tuer en cas d'ordre dans ce sens de leur dieu, ce que je trouve assez terrifiant.


Outre les génocides, le dieu chrétien aime les sacrifices humains. Parfois, ils sont pour lui l'occasion d'une bonne blague. Ainsi, il demande à Abraham de sacrifier son fils unique Isaac. Abraham obtempère, mais au dernier moment le dieu envoie un ange qui dit à Abraham que c'était une blague, juste pour voir si il allait obéir.

La fille de Jephthé (Chapitre 11 du Livre des Juges de la Bible) - n'eut pas autant de chance qu'Isaac: dieu fit à nouveau un petit jeu: il dit à Jephthé qu'il devrait sacrifier la première personne qui viendrait à sa rencontre quand il rentrerait. Et voilà, ce fut sa fille unique. Dieu lui laissa 2 mois pour pleurer sa virginité, puis elle fut égorgée.

Quand on les questionne sur les sacrifices humains, les chrétiens donnent une réponse alambiquée du type "Jésus fut le dernier sacrifice d'un humain demandé par par Dieu" ou bien ils nient que le récit de Jephthé soit bien dans la Bible tout en lançant des injures.
Dieu aime les enfants !

"Laissez venir à moi les petits enfants" est une phrase de Jésus que les chrétiens aiment citer. Donc Dieu aime les enfants. Sûr ? Pas si sûr. Regardons le 2è livre des Rois, 2:23: "Il (Elie) monta de là à Béthel, et, comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui, en disant "monte, tondu, monte, tondu! Il se retourna, les vit et les maudits au nom de Dieu. Alors deux ours sortirent du bois et déchirèrent quarante-deux enfants".

Quelle belle histoire: dieu est bon, il aime les enfants, mais pas si ils se comportent comme des enfants !

Parents, voulez-vous vraiment envoyer vos enfants au cathéchisme, ou ils apprendront à adorer le dieu d'Elie ?

Note au passage: Elie est l'un des prophètes les plus importants de l'ancien testament.


Un dieu à l'image d'un certain type d'homme

Dieu créa l'homme à son image affirme la Bible, sans doute, en réalité, l'homme a-t-il crée des dieux à son image. Dans le cas particulier du dieu chrétien, Le Seigneur, le dieu est crée à l'image d'un potentat de son époque et de sa région.Ce dieu est un souverain absolu, qui édicte des loi mais lui même à aucun moment ne songe à les respecter, il demande l'adoration de ses sujets, sur lesquels il a pouvoir de vie et de mort. Ce dieu là est crée à l'image d'une catégorie d'homme particulier: le despote oriental: en Asie et au moyen Orient ancien, l'on cherchera en vain l'idée que les chefs d'états ont des devoirs envers le peuple et seraient soumis au lois, comme à Rome ou dans les républiques de la Grèce classique. Le Dieu chrétien est le tyran absolu: il définit le bien et le mal, mais lui même n'y est pas soumis, et l'allégiance de ses sujets doit être totale sous peine de mort.

Cette réflexion peut sembler banale, mais elle nous permet de corriger et compléter la signification du mot "chrétien". A priori, le chrétien croit en l'existence d'un dieu créateur. Le dieu chrétien en l'occurrence. Mais celui qui croit en l'existence de ce dieu a un choix: il peut accepter ou non de se soumettre aux ordres de ce tyran. Les chrétiens sont ceux qui non seulement croient au dieu tyran absolu, mais ceux qui, en plus, acceptent de se soumettre et de chanter ses louanges. Les chrétiens sont donc des croyants et des kollabos : ils servent et louent le tyran qui, croient-ils, règne sur l'univers.
Aspects spécifiques de l'idéologie chrétienne

Nous nous limiterons volontairement ici à l'idéologie catholique. Pour les raisons suivantes:

    * Le Christianisme se sépare en plusieurs sous-sectes. Chacune a donné sa propre coloration à l'idéologie chrétienne. Cette page deviendrait inutilement ennuyeuse et longue si l'on examinait en détail l'idéologie propre de chacune des sous-sectes.
    * J'ai eu la chance de recevoir une éducation catholique.Je connais assez bien l'idéologie de cette sous-secte chrétienne, sans doute mieux que certains de ceux qui y adhèrent (ma conviction intime est d'ailleurs que beaucoup de catholiques deviendraient athées ou protestants si ils savaient ce qu'ils sont censés croire)
    * L'église catholique romaine, avec plus d'un milliard de membres revendiqués, est la plus importante des sectes chrétiennes.

L'intollérance

Le christianisme fait partie de la famille des "religions révélées". C'est à dire que l'une de ses hypothèses de base (ou mythe fondateurs) est que l'humanité vivait dans l'obscurité de l'ignorance, jusqu'au jour ou le dieu que les chrétiens vénèrent, se décida à "révéler" à ses créatures la "Vérité". Dans le cas de l'Islam, il fit cela en appellant le prophète (qui était un chamelier illetré) dans le désert, et en lui dictant un texte que le prophète dicta à son tour (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué! Dieu aurait pu prende un propète qui savait écrire, mais non, il choisit Mohammed le chamelier illettré!). Dans le cas chrétien, il le fit à travers plusieurs prophètes, et finalement un homme-dieu nommé Jésus (personnage dont l'existence historique même est discutable). Les chrétiens croient que la Bible, c'est à dire un ensemble disparate de textes sur la vie de prophètes divers, de tribus sémitiques et de l'homme-dieu, constituent la révélation de La Vérité: ils la définissent "Parole de Dieu".

Le fait que "La Vérité" soit révélée par les textes bibliques fait que le christianisme est par essence une idéologie intollérante. En effet, les chrétiens croient que la vérité est révélée par la bible, et croient que le fait que "La Vérité" est révélée par la Bible est un pilier central de leur "foi" ou idéologie. Il en résulte que tout ce qui est dit ou écrit qui contredit le contenu de la révélation est par essence "Faux" ou "Dans l'erreur". Le cathéchisme de l'église catholique affirme d'ailleurs qu'il faut "fermement" rejeter tout ce qui porte à douter de sa propre foi, et que douter volontairement constitue un péché contre le premier commandement.

Cette intolérace s'est manifestée pleinement à l'époque où l'église catholique détenait un pouvoir temporel important: tout ce qui mettait en doute un aspect quelconque de la révélation biblique était menacé de torture. L'on se référera à la page noire pour plus de détails, mais on rappellera ici les cas de Giordano Bruno, torturé puis brûlé vif pour avoir écrit que l'univers était infini, et le cas de Galilée, à qui l'on montra les instruments de torture que l'on utiliserait sur lui si il ne reniait pas publiquement son hypothèse sur la rotation de la terre autour du soleil3.
La culpabilisation

Le christianisme, et en particulier sa variante catholique, ont une vision de l'homme qui n'est guère positive. L'être humain est un pêcheur, c'est à dire qu'il fait le mal, de manière continue et répétée, et seulement la foi, c'est à dire l'abandon du libre-arbitre au profit d'une adhésion inconditionelle à l'idéologie chrétienne, peut le sauver de ses péchés.

L'église a d'ailleurs inventé un mythe complexe sur le fait que "Jésus est mort pour nos péchés": soi disant, nous devrions tous être reconnaissants à dieu d'avoir fait mourir son fils pour que nous puissions nous racheter de nos péchés. Bien sûr, c'est une histoire qui se mord la queue:

    * Dieu crée l'homme - pêcheur
    * Donc l'homme pêche
    * Dieu décide ce qui est péché et ce qui ne l'est pas
    * Dieu décide ce qu'il pardonne et ce qu'il ne pardonne pas
    * Dieu décide d'envoyer son fils mourrir sur la croix pour qu'il puisse lui-même pardonner ses propres créatures des péchés qu'il a lui-même définis comme tels, et qu'il pardonne selon ses propres critères

C'est une histoire à dormir debout, mais elle joue un rôle central dans le christianisme: Jésus étant mort "pour nous", "pour nos péchés", c'est un péché (encore un !) de ne pas le reconnaitre et de ne pas y croire. La construction est habile, et permet de culpabiliser d'avantage les ouailles.

Pour rendre plus crédible ce modèle de l'homme intrinsèquement mauvais et pêcheur, l'église a définit ce qui est bien et ce qui est mal. La liste de ce qui est mal défie la raison: elle est très vaste, longue et complexe. Certains péchés sont difficile à expliquer, même pour un théologien, comme par exemple "la concupiscence". Le motif de cette définition très extensive et vague du péché est de rendre plus crédible auprès de adhérents l'idée qu'ils ne sont que des pécheurs, indignes d'être sauvés. Le mal est donc défnini de manière suffisamment large pour devenir inévitable. Il est par exemple péché, selon l'église catholique, de communier sans se confesser avant. Les difficultés de recrutement de confesseurs ont porté l'église de plusieurs pays à être discrète sur ce péché particulier, mais les enfants italiens apprennent encore ajourd'hui que c'est un péché mortel de communier sans confession préalable.

Malheureusement, cette culpabilisation a des effets néfastes. Prenons l'exemple de la sexualité, qui est l'un des terrains d'interdits favoris de l'église. Ainsi, selon l'église, il est "péché", entre autres, d'avoir des relations sexuelles sans marriage, de ne pas en avoir après le marriage, d'avoir des relations sexuelles pour le plaisir (on ne peut en avoir que pour procréer), d'utiliser un quelconque moyen contraceptif, d'avoir des relations homosexuelles, de se masturber, etc etc.

Cette culpabilisation du sexe a eu des conséquences sociales néfastes: d'une part, les mères seules sont montrées du doig comme pécheresses. D'autre part le jeune homme catholique se voit de fait condamné au mensonge: ils serait physiologiquement très malsain de ne jamais avoir ni acte sexuels ni masturbations jusqu'à 22-30 ans, âges typiques de marriage. Cette obligation de vivre en privé en contredisant ses propres principes affirmés en public porte à une acceptation du mensonge comme utilitaire social, acceptation qui est néfaste. Le fait que les italiens soient habitués à la double morale catholique a sûrement joué un rôle dans l'histoire politique de l'entre deux guerres, où l'on vit la majorité de la population parler mal du régime fasciste en privé tout en hurlant d'enthousiasme en public: les italiens vécurent cette dichotomie avec peu d'efforts, car l'église catholique les avait habitués à cette dichotomie foi affirmée en public - opinion réelle privée depuis des siècles, et elle était profondément ancrée dans la culture.

D'autre part, cette culpabilisation a pour effet de relativiser le mal que l'on peut faire: si emprisonner un opposant politique est un péché "mortel", tout comme ne pas se confesser avant la communion, un esprit un peu faible peut très bien être porté à relativiser le premier, alors que l'homme qui compte sur son sens inné du bien et du mal et sur un raisonnement critique et rationnel comprend bien que le premier ne peut qu'être gravissime comparé à l'obligation purement rituelle que constitue le second. L'église porte ainsi à une relativisation de crimes graves, tout en culpabilisant des gens qui n'ont fait du mal à personne.
Une religion de loosers et de pleurnicheurs

Un jours, le fondateur de la secte chrétienne gravit, d'après les évangile, sur une montagne des environs de Jérusalem, et devant une foule immense prononça une suite de banalités au cours d'un discours qui passera à l'histoire sous le nom de "Sermon sur la montagne". Le clou de ce discours que les chrétiens adorent citer sont les Béatitudes, une série d'affirmations d'une banalité si affligeantes que l'on se demande pourquoi les chrétiens ne parlent pas de Banalitudes ou Platitudes plutôt que Béatitudes. Mais laissons au chrétiens l'honneur peu enviable de nommer leurs textes et doctrines, et examinons le contenu des banalités divines:

[Jésus parle]" Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux. Heureux les affligés, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils posséderont la terre. (...)
Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. (...)"

(Evangile de Mattieu, 5:3-11 . Cette citation est de la Bible de Jérusalem une traduction catholique moderne. Les passages en gras sont soulignés par le soussigné)

Si Jésus faisait là des prédictions, il s'est gardé avec une prudence toute à son honneur de préciser une date. il a eu raison sur ce point, car les doux ne possèdent pas la terre et rien n'indique que cela risquerait d'arriver dans un futur proche. Mais ce texte est intéréssant car, étant donné l'importance que les chrétiens lui apportent, il est en pratique une description de l'idéal chrétien. Un chrétien aspire à être doux, et c'est positif. Mais il aspire aussi à être persécuté, insulté, affligé, etc. La religion chrétienne, on l'a vu, de part son simplisme attire surtout les simples et les peu éduqués. En plus, elle affirme aux affligés, persécutés, insultés, et à tous les autres loosers de la planète qu'ils sont heureux. Il s'agit évidemment d'un cas fragrant de mensonge, puisqu'il est rare de rencontrer des persécutés ou des victimes d'insultes particuilièrement heureux. Le résultat de ce passage des écritures et d'autres, comme par exemple le "moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant : au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre" (Evangile de Mattieu, 5:39), est que la religion chrétienne est une religion de loosers. Le bon chrétien est un perdant, de préférence un martyr, une victime de la violence qui ne s'est pas défendue et a préféré pleurnicher sur son sort en levant les ieux au ciel pour une prière plutôt que d'essayer de s'en sortir.
La lutte sans merci contre la science


   


Aujourd'hui, l'église catholique a admis sa défaite face à l'héliocentrisme et l'évolution. Mais cela ne saurait faire oublier qu'elle a lutté ferment contre ces théories et lutte encore, aujourd'hui, contre les théories et progrès scientifiques qui ont l'heur de lui déplaire. On oublie avec quelle pugnacité et obstination l'église a lutté contre l'héliocentrisme: la Congrétation de l'Index interdira la parution d'ourages "traitant du mouvement de la terre"jusqu'en 1757, et les oeuvres de Galilée et de Copernic resteront inscrites à l'Index jusqu'en 1835.

Aujourd'hui, les catholiques aiment affirmer que "les choses ont changé". Elles ont certainement changé dans la mesure où le sectes chrétiennes ont admis leur défaite face à l'héliocentrisme et l'évoluton et se cincentrent sur de nouveaux combats. Une simple visite au site Web de l'église catholique suisse et une tour sur le site du Vatican permet de constater que ces dernières années, les évèques suisses et le Vatican, par voie de communiqués de presse et prises de positions publiques, ont condamné:

    * Les xénogreffes, qui pourraient permettre un jours de disposer d'assez de reins à transplanter pour tous les dyalisés
    * Le diagnostic pré-implantatoire, qui permet aux porteurs de maladies génétiques graves telles que la mucoviscidose d'avoir des enfants sains
    * L'insémination artifificielle avec sperme de donneur
    * La fécondation In Vitro (FIV)
    * La recherche sur les cellules d'embrions ou zygotes surnuméraires issus de la FIV

On pourrait croire que ces anathèmes contre des pratiques et des voies de recherche restent sans conséquences, hélas ce n'est pas le cas. En faison de l'action des grandes sectes chrétiennes, enSuisse, le diagnostic pré-implantatoire est interdit, la FIV est tolérée mais soumises à maintes restrictions (par exemple seuls les zygotes et non les embrions peuvent êtres congelés) et n'est pas remboursée par les caisses-maladie, les zygotes surnuméraires ne peuvent qu'être détruits et non utilisés pour la recherche, etc.

En résumé, l'église catholique profite de sa position dans la société pour bloquer le progrès dans un large secteur de la thérapie génique et de la médecine reproductive. L'église a perdu les batailles de l'héliocentrisme et de l'évolution, mais elle continue le combat sur des nouveaux champs de bataille.


Les crimes sans victimes

Les chrétiens introduisent dans la civilisation occidentale un concept qui était absent de la civilisation gréco-romaine, qui est celui de crime sans victimes. En effet, le principe du droit romain Nullum crimen sine lege avait pour corollaire que, au cours du processus législatif, on véifiait que l'on ne pouvait qualifier de crime que un acte qui portait du tort à quelqu'un. Autrement dit, la notion de crime implicait celle de victime. Or les chrétiens introduisent le principe de crime sans victime: celui qui ne croit pas est puni de damnation éternelle: voilà le scepticisme élevé au rang de crime, méritant la punition la plus dure. Il en ira de même pour toute une série de "crimes". Le sexe entre personnes non marieés, le non respect de diverses d'obligations rituelles, etc. A une époque qui n'est pas si lointaine, le seul fait d'être juif non converti était un péché, c'est à dire un crime sans victimes pour les prélats chrétiens. Hélas, cette notion du crime sans victimes, c'est à dire que je peux faire quelque chose qui ne fait du tort à personne et être tout de même poursuivi par la justice pénale, est désormais si profondément ancrée dans la culture occidentale que nos codes pénaux regorgent de punitions pour des crimes sans victimes. Le cas le plus spectaculaire est celui des "substances interdites": fumer un joint, librement, chez soi, en fermant bien les fenètres pour que la fumée n'incomode pas les voisins, est punissable pour la justice pénale de la plupart des pays occidentaux. De même, dans nos belles montagnes neuchâteloises, on ne peut consommer la Fée Verte (l'abscinte, la liqueur du terroir de la région) que en cachette ou dans quelques locaux sûrs, tard dans la soirée, sous peine de poursuites pénales. Le résultat de l'interdiction de certaines drogues est bien sûr un intense traffic de substances interdites, qui génère son lot de crimes avec victimes. L'interdiction des drogues, et son corollaire de traffics, de crimes organisés et de blanchiment d'argent sale est hélas un héritage que l'occident doit à la notion chrétienne du crime sans victimes.
Le culte des miracles

Qu'est-ce qui nous prouve que "Jésus" est bien l'Homme-Dieu qu'il a dit être ? D'après les évangiles, "Parole de Dieu" pour les chrétiens, c'est clair, c'est le fait qu'il a fait des miracles. C'est à dire que, d'après l'idéologie chrétienne, le créateur a envoyé l'homme-dieu parmis ses créatures, et pour que celles-ci comprennent bien de qui il s'agissait, il lui a donné le pouvoir de faire des entorses sélectives aux lois physiques qu'il avait lui-même établi. Ainsi, l'homme-dieu multiplia des poissons, transforma de l'eau en vin, ressuscita un mort, marcha sur l'eau, etc, pour prouver qu'il était bien l'homme-dieu qu'il prétendait être.

Cette croyance singulière ne serait pas si grave en soi, si ce n'est que l'église continue à croire et à encourager la croyance de "miracles" qui auraient lieu aujourd'hui. Des vierges qui apparaissent, des guérisons inexpliquées après des visites dans des sanctuaires sont admis fréquemment comme mirâcles et génèrent de juteuses affaires pour l'église catholique.

Une visite à la magnifique Basilique du Saint de Padoue permets de comprendre la gravité de la chose. La basilique est territoire du Vatican, car ses entrées en argent sont trop importantes pour qu'elles soient soumises à taxation par l'état italien. L'on entre, et après une longue queue, l'on est admis à admirer le clou de la visite: "Gli organi di Sant'Antonio": dans un spendide relicaire en or et cristal sont déposés deux petites boules roses et un organe humain oblong, rose lui aussi. Oui, vous avez bien sûr deviné, il s'agit de la langue et des amidales du saint, "miraculeusement" conservées intactes depuis des siècles. Emerveillé par cette manifestation du créateur, qui a choisi de faire une entorse aux lois physiques qu'il a lui-même crée pour vous permettre d'admirer les "organi" du saint dans toute leur splendeur, vous déscendez alors un escalier et arrivez, surprise, devant un prêtre richement habillé, qui vous jette sur la tête quelques gouttes d'eau bénite et fait un signe de la croix. A côté de lui, un jeune assistant vous tend discrètement un petit sac au bout d'une perche pour votre offrande (enfin, il le tend assez loin dans le passage pour que vous ne puissiez pas passer jusqu'à quand il aura décidé de le retirer, une fois que vous aurez versé une obole considérée comme suffisante). Continuons notre visite: un peu plus loin, voici de magnifiques chandeliers sur lesquels vous pouvez allumer un cierge, à condition que ledit (gros) cierge ait été opportunément acheté à prix fort dans le stand sur la place devant la basilique. Hélas, ces chandeliers sont toujours occupés par des cierges que d'autres pécheurs inspirés au repentir par le miracle des "organi" du saint on déjà allumé. Chrétiennement, les chanoines de la basilique vous proposent donc de déposer votre cierge sans l'allumer, un panneau indique qu'il l'allumeront pour vous. Déposez-donc votre cierge, et attendez. Toutes les quelques heures, un pieux chanoine surgit, et prend les cierges. Suivez-le: cela n'est pas facile, mais après avoir fait un détour par les cloîtres, le voilà qu'il surgit sur la place de la basique, il se dirige vers le kiosque où l'on peut acheter des cierges, et encore un miracle sans doute, vous verrez les mêmes cierges à nouveau en vente à prix fort, au même kiosque.

Quelques conclusions que l'on peut faire après cette visite de ce haut lieu du catholicisme:

    * les fidèles sont trompés par l'église, dans un but purement économique
    * des gens avec des moyens limités dépensent du temps et de l'argent, qui seraient mieux investis ailleurs, pour demander un "miracle", c'est à dire demander au créateur une entorse aux lois de la nature dans le seul intérèt de quelqu'un qui se confesse un pêcheur - et l'église en profite financièrement
    * l'église continue, à quelques mois de l'an 2'000, à utiliser les "miracles" comme argument pour pousser les gens à abandonner leur libre-arbitre au profit de la foi chrétienne

Le culte de la mort

Les chrétiens vénèrent un dieu crucifié. Ils placent une statue de leur dieu crucifié au frontispice de leurs édifices de cultes, à l'intérieur de l'édifice aux points vers lequel tous les yeux se tournent pendant la cérémonie, etc.

Ils vénèrent aussi toute une série de martyrs, personnages légendaires qui auraient préféré être dévorés par les lions dans le cirque plutôt que de renier leur dévotion au dieu crucifié ou accompli quelques miracles, généralement postumes.

Assez tôt dans l'histoire du christianisme, l'inquisition se mit à brûler les gens en prétendant qu'en faisant cela, elle les sauvait de l'enfer. il s'agissait donc d'une forme de sacrifice humain. Le christianisme est donc une religion qui pratiqua longtemps activement le sacrifice humain, et qui ne s'est jamais libérée d'une fascination morbide pour les statues sanguinolentes d'hommes-dieux crucifiés. Aujourd'hui, le catholicisme a certes arrèté de pratiquer cette forme de sacrifice humain qu'étaient les exécutions de l'inquisition, mais l'église continue à encourager la dévotion aux reliques, c'est à dire au culte de morceaux de cadavres humains. Le culte de la mort est donc un élément central du christianisme, en particulier du catholicisme.

Le culte des morceaux de cadavres est bien vivant aussi au nord des Alpes. Par exemple, un ami (par ailleurs catholique - en fait un ex ami je crois, car il s'est fort offusqué de mes pages Web) m'a raconté que, récemment, des affiches annonçaient en ville de Fribourg une messe "En présence de Sainte Thérèse". Il s'agissait bien sûr de la présence d'un coffret de reliques (un coffret contenant des morceaux de cadavres de la sainte) qui serait placé dans la cathédrale pendant la messe, qui aurait lieu en présence de morceaux du cadavre de Sainte Thérèse. Bien sûr, la messe en présence des morceaux de cadavre attira une foule immense.

Il va sans dire que ce culte des morceux de cadavres de saints entraîne une multiplication miraculeuse de ces ossements. Ainsi, les fidèles peuvent, en Italie, vénérer au moins 7 "vrais clous" de la croix du Christ, et dans la seule ville de Rome, deux crânes de l'apôtre Pierre ainsi que environ 5 de ses tibias.
Le sacrfice humain

Dans pratiquement toutes les civilisations agricoles, il y a eu une époque ou le sacrfice humain a été pratiqué. Pour amener le dieu soleil près de la terre, les celtes lui sacrifiaient, selon les tribus, une vierge ou un enfant handicappé.

Les chrétiens, pendant presque toute leur histoire, ont brûlé vifs sorcières et hérétiques. Peut-on affirmer qu'il s'agit-là d'une forme de sacrifice humain à la divinité chrétienne? Un sacrifice est fait pour plaire à un dieu et le satisfaire. En sacrifiant des vierges, les celtes et les adorateurs de Moloch (pour citer deux religions adeptes de sacrifices humains) lui offraient une femme pour des rapports sexuels dont les hommes pensaient que le dieu à leur image serait friand. Peut-on affirmer que les chrétiens brûlant une sorcière cherchaient à faire plaisir à dieu ? C'est une interprétation à mon avis tout à fait défendable.. Les grands maîtres de l'inquisition, qu'elle soit Romaine, Espagnole ou Médiévale, tels Torquemada, St Pedro, Bernard Gui, St Bellarmin, étaient tous les hommes intègres, instruits d'une inteligence hors norme, généreux, qui jamais ne cherchèrent honneur et richesse. Des chrétiens exemplaires. Ils l'étaient, j'en suis convaincu et la plupart des historiens catholiques le sont aussi, donc il s'agit de comprendre pourquoi ils ont tué. Mon interprétation, qui n'a rien de sensationaliste et n'est pas une déclaration mais une interprétation, est qu'ils agissaient pour "sauver" les hérétiques par "les flammes purificatrices de l'inquisition", donc aussi pour plaire au dieu chrétien qui se réjouit notoirement de chaque âme qui est sauvée des enfers. On peut donc considérer cela comme un sacrifice humain.
La croix

Toujours dans le registre du culte de la mort, le symbole de la croix chrétienne mérite qu'on s'y attarde un instant.

Les catholiques aiment les crucifiés: des statues d'hommes presque nus en train de mourir sur une croix. Ils trouvent cela beau et réconfortant, ce qui pour ma part me laisse songeur. Mais tous les chrétiens aiment la croix. Ils en mettent dans leurs églises, aussi souvent hors des églises, et essayent souvent, comme en Bavière ou en Italie, de les imposer sur les édifices publics et dans les écoles.

Les chrétiens aiment "la croix". C'est beau, disent-ils. Ils en font des pendentifs à accrocher au cou des enfants et adultes des deux sexes. Mais ce symbole est-il respectable ? Que nous-dit-il du christianisme ?

La croix était, en époque romaine, une méthode d'exécution particulièrement cruelle, réservée aux crimes les plus graves. Porter une croix sur la poitrine, comme font tant de nos amis chrétiens, c'est un peu comme porter un pendentif en forme de garrot, de guilottine, d'instrument de torture ou de fusil-mitrailleur. Bref, c'est d'un goût pour le moins discutable. Bien sûr, les chrétiens nous expliquent que ces pendentifs en forme d'instruments de torture sont "beaux", car le Christ (leur dieu incarné) est "mort pour nous sur une croix". Ah bon ? Serais-ce à dire que si quelqu'un meurt pour moi, je dois porter un pendentif ayant la forme de l'instrument qui l'a mis à mort ? Imaginons que je prenne un avion, que celui ci est détourné par des terroristes. Une unité antiterroriste nous libère, mais un des superflics meurs dans une explosion d'une grenade d'un terroriste: que penseriez-vous si je commençais alors à porter sur la poitrine une petite grenade en or, accrochée à une chaîne, en affirmant que c'est "beau, car c'est par une telle grenade qu'un superflic est mort pour nous". Sans doute serais-je conduit chez un psychiatre, pour obsession morbide, ou pour le moins on considérerait que mon pendentif est de très mauvais goût. Pourtant, c'est exactement ce que font tous les jours de millions de chrétiens. Essayez, une fois, de demander à un chrétien portant la croix au cou pourquoi il se promène avec un instrument de torture: vous verrez que sa réaction sera des plus aggressive, car l'instrument de torture est un objet sacré pour ces porteurs de croix.

Les chrétiens sont le seul mouvement ou parti à porter des pendentifs à la forme de l'instrument qui mit à mort leur leader. Imaginons un peu: le président français pourrait porter une guillotine, en souvenir de la révolution qui mangea ses enfants; les démocrates espagnols poudraient porter des garrots, en souvenir des antifranquistes exécutes par ce moyen sous la dictature ... heureusement, les chrétiens sont les seuls à pousser le mauvais goût au point d'arborer des pendentifs en forme d'instrument d'exécution. Ils en ont certainement le droit. Ce qui est frappant, est que les chrétiens peuvent être très virulents à l'égard d'une musulmane portant un foulard sur sa tête car, aboient-ils, ils sont choqués par cette exhibition d'un signe d'appartenance religieuse: une chrétienne ainsi aboyante que j'avais eu la chance de croiser portait un pendentif doré en forme d'instrument de torture, bien visible de tous, et elle réagit avec rage lorsque je lui fit remarquer que ce qu'elle avait au cou n'était pas seulement un instrument d'exécution abominable, mais aussi un signe bien visible de sa dévotion au dieu crucifié, et il serait donc logique qu'elle s'abstienne d'aboyer contre les musulmanes portant un foulard sur la tête.

Last edited by coaster (2007-08-21 23:00:23)


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#20 2007-08-21 23:00:53

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Re: Geeks et religions

Le monopole de l'éthique

Les chrétiens ont une prétention au monopole de l'éthique. Bien que cette discipline de la philosophie compte un bon millier d'années de plus d'histoire que l'idéologie chrétienne, les chrétiens ont habilement réussi à imposer dans le vocabulaire courant le concept que "chrétien" veut dire bon, éthique, généreux.

Cette prétention se base sur un concept chrétien des plus fallacieux: les chrétiens sont convaincus que le monde est meilleur parce que il y a le christianisme. Le raisonnement est le suivant: puisque, disent-ils, l'enseignement chrétien est qu'il faut s'aimer les uns les autres, qu'il faut traiter son prochain comme soi même, etc, les chrétiens se conduisent mieux que les non chrétiens, ou, en moyenne, la même personne se conduit mieux si elle est chrétienne que si elle ne l'est pas.

Ce sujet est aussi abordé dans le chapitre sur les bons côtés du christianisme. Le concept est-il défendable? L'idée est que le chrétien, sachant qu'il serait puni (par l'enfer, par des actes de pénitence, par le refus du salut, etc., bien des variantes sont possibles!) si il se comportait mal serait motivé à bien se comporter. Est-il pour autant plus éthique? Prenons un exemple: Jean le chrétien et Paul, le mécréant, sont chez eux, lorsque le voisin du dessus frappe à la porte et leur demande 1/2 citron pour finir sa sauce pour le canard: il a des invités, il a oublié d'acheter un citron, etc. Jean se dit "Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, etc etc, donc, pour éviter la damnation éternelle, je donne le 1/2 citron inutilisé qui traine dans mon frigo." Paul se dit "Je lui donne le 1/2 citron, sinon le pauvre gars va rater son canard". Qui a agit plus "éthiquement" ? L'un et l'autre, pareil, à mon avis: l'un a fait ce qu'il trouvait juste et raisonnable, l'autre a agit en suivant des préceptes de sa religion et/ou par peur de la punition future qu'il subirait si il agissait autrement. Pourtant les chrétiens auront une tendance à insister que Jean est plus "éthique" ou moral.

En fait, l'idée chrétienne que le monde est meilleurs avec le christianisme part de l'hypothèse que l'humain, laissé à lui-même, ne donnerait pas le citron au voisin... peut-être même ferait-il un commentaire sarcastique sur le fait qu'il faut planifier ses achats à temps. Or, l'expérience humaine indique que l'écrasante majorité de la population est constituée de gens décents et raisonnables, qui vous donnerons un citron si vous le leur demandez gentillement (si, si, essayez un jours avec vos voisins!). Donc le prétendu "effet positif" du christianisme est au mieux marginal.

Par contre, le christianisme impose une série d'interdits d'ordre sexuels et rituels qui portent l'homme à la confusion, et à oublier qu'il a un sens inné du bien et du mal, et ce tort cause bien plus de mal que les quelques citrons qui n'auraient pas étés données sans la conversion au christianisme de leurs égoïstes propriétaires. Le lecteur intéressé par les questions d'éthique et l'immoralité du christiansime pourra consulter les pages Introduction à l'éthique et Immoralité du christianisme.
La foi contre la raison

Il est difficile de justifier la doctrine chrétienne par la raison. Au minimum, tout chrétien est sensé croire à un dieu "infiniment bon" qui a crée aussi le mal, qui intervient dans sa création mais ne délivre à l'homme qu'un message très confus à travers la bible, qui envoie son fils unique - qui est en même temps lui-même - se faire crucier, que ce dieu incarné réssuscite, monte au ciel devant une foule, etc. Quand on sait que même l'historicité du personnage de Jésus est au mieux discutable, il est difficile de comprendre pourquoi les chrétiens "croient" à des histoires aussi absurdes. Le principe est simple: les églises chrétiennes ont fait de la croyance sur la base de la foi une vertu. "Heureux ceux qui croiront sans avoir vu", déclare l'homme-dieu à l'apôtre Thomas, qui, en personne raisonnable, avait déclaré qu'il ne croirait à la ressurection de Jésus que une fois qu'il l'aurait vu.

Or, est-il moral de croire à quelque chose sur la base de la foi, alors que la raison indiquerait qu'il faut croire l'inverse ? Prenons un exemple: un capitaine de navire croit que son navire, qui transporte 2'000 passagers, est insubmersible, et que si il heurtait un iceberg, cela ferait au pire un peu de tôle froissée à réparer à l'arrivée (toute similitude avec une histoire réellement avenue serait une coïncidence). Admettons maintenant que ce capitaine ait eu connaissance d'un rapport d'un metallurgiste qui met doute la capacité du navire de résister à un choc avec un iceberg, et que des icebergs sont signalés le long de la route. La raison indiquerait qu'il faut rallentir. Mais si le capitaine a foi en l'armateur du navire, qui lui a dit de croire que le navire est insubmersible, et il agit en fonction de sa foi plutôt que d'écouter sa raison, il met en danger la vie de 2'000 personnes. Suivre "la foi" plutôt que la raison peut donc porter à agir de façon immorale, et est donc une manière de faire immorale. Les églises chrétiennes, qui recommandent explicitement à chacun d'écouter sa propre foi (qui peut porter à accepter que Jésus est né d'une vierge et est réssuscité), plutôt que sa propre raison (qui qualifierait de tels évènements comme peu probables, donc comme non-avenus jusqu'à preuve du contraire) encouragent donc un comprtement profondément immoral de la part des fidèles.

Cette primauté de la foi (ou crédulité) sur la raison explique en partie l'attrait du christianisme: il est intellectuellement plus simple de croire que de réfléchir, et la condamnation de l'intelligence et de l'esprit critique plaît beaucoup aux gens peu pourvus de l'un ou de l'autre. Cela ne signifie pas que l'on ne peut être intelligent et chrétien, mais c'est un fait statistique que, dans les pays "chrétiens", l'appartenance religieuse est inversément proportionelle au niveau d'éducation scientifique.

Un autre exemple d'enseignement immoral de l'église est le "donner à César ce qui est à César", qui est explicité dans une note.
La persona1ité de Jésus

L'historicité du personnage de Jésus est douteuse. Bien que les évangiles nous parlent de morts qui ressuscitent, d'aveugles qui voient, de grand mouvements de foule dans Jérusalem, aucune chronique ou document indépendant de l'époque n'est parvenu jusqu'à nous pour confirmer la réalité du personnage. Il faut donc se référer aux évangiles pour découvrir quelques aspects de la personalité du dieu incarné des chrétiens:

Récit extrait des évangiles (peu édité) : Un jour, Jésus voit de loin un figuier. Il s'en approche, mais comme ce n'est pas la saison, le figuier n'a pas de fruits. Furieux, Jésus maudit le figuier qui dessèche instantanément. Plus tard, il montrera ce figuier à ses apôtres.

Que peut-on conclure de cette belle histoire:

    * "Jésus de Nazareth" , bien que vivant au bord de la Méditerrannée, ignorait quelle est la saison des figues
    * C'était un personnage grossier et bête, capable de punir une plante pour sa propre ignorance
    * Il était totalement dépourvu de dignité, puisqu'il montra à ses apôtres les résultats de son acte stupide et méchant envers l'arbre

Hélas, il y a pire. Jésus enseigna à ses disciples que mentir est un péché (Mattieu 15:19, Marc 7:22). Or, il a lui-même, d'après les évangiles, menti a maintes reprises: au grand pêtre qui l'interroge, il affirme "J'ai parlé ouvertement au monde, j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans les temples, où tous juifs se rassemblent, et je n'ai rien dit en secret" . Or, il se trouve qu'en fait il a enseigné sur une montagne (Mattieu 5:1-2), et un bateau (Mattieu 13:1-35), entre autres. De plus, il parla en parabole pour que les gens ne comprennent pas son enseignement (c'est intelligent!), mais quand il était seul avec ses disciples, il explicait tout (Marc, 4:34). De nombreux autrtes passages parlent d'un Jésus qui parlait en secret à ses disciple (Mattieu 13:36-52 et Luc 18:34, par exemple). Quel menteur ! Il ment sur le lieu de ses enseignements, et sur le fait qu'il ait donné des enseignements secrets.

Le mensonge le plus amusant de Jésus est celui du christ en croix au voleur crucifié à côté de lui: "En vérité, je te le dis,aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis" (Luc, 23:24). Or, d'après Actes 2:31 et la doctrine de l'église catholique, Jésus était aux enfers entre sa mort et sa résurrection. J'aurais payé cher pour voir la téte du voleur quand il revit Jésus "aujourd'hui même"! Quelle surprise il a du avoir !

Donc Jésus était un fieffé menteur.

On apprend aussi, en lisant les évangiles, que Jésus commença très tôt à enseigner dans les sinagogues. Hélas, il conaissait très mal ce qu'il enseignait. Ansi, les chrétiens aiment citer le fait que Jésus aurait dit "On vous a dit d'haïr vos ennemis. Et bien moi je vous dit aimez vos ennemis". Voilà un beau principe, mais où donc, dans l'ancien testament, est-il écrit qu'il faut haïr ses ennemis ? Essaiez- de poser la question à des chrétiens, aucun ne saura vous répondre, car c'est tout simple, cela n'apparait nulle part dans l'ancien testament.

Plus intéressant, lorsque l'on demande à Jésus quels sont les plus importants des 10 commandements, il répond (Mattieu, 19:16) "Tu ne commetra pas de meurtre. Tu ne commetra pas d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne portera pas de faux teimoignages. Honore ton père et ta mère. Enfin: tu aimera ton prochain comme toi-même". Hélas, le "tu aimera ton prochain comme toi-même" ne figure dans aucune des versions (d'ailleurs contradictoires) des 10 commandements que l'on trouve dans l'ancien testament.

On peut donc conclure que Jésus connaissait fort mal les écritures qu'il enseignait , ce qui dénote d'une certaine arrogance.

En résumé, la Parole de Dieu des chrétiens nous enseigne que leur dieu incarné était: arrogant, ignare, menteur, méchant, cholérique et dépourvu de dignité.
Les dogmes

Au cours de son histoire, l'église catholique a développé un ensemble de "dogmes", qui sont des principes de la "foi" catholique. Ils ne peuvent être mis en discussion, et les théologiens qui en doutent sont excommuniés ou supendus. Un cas récent fut celui de Hans Kung, théologien catholique réputé, professeur de théologie catholique à l'université de Tübingen: ayant mis en doute le dogme de l'infallibilté du pape, il fut "suspendu A Divinis", c'est à dire qu'il n'a plus le droit de s'appeler "théologien catholique". En pratique, une suspension A Divinis, pour un théologien, est une interdiction de l'exercice professionnel, donc une punition assez grave.

Les dogmes catholiques sont nombreux et étonnants. Nous allons en passer quelques-uns en revue.

Le dogme de l'immaculée conception

La plupart des catholiques "de base" sont convaincus que ce dogme a à voir avec la virginité de la mère de l'homme-dieu. Hélas, ils sont dans l'erreur, la question est plus complexe.

Les théologiens catholiques, s'attachant à donner l'illusion d'une cohérence logique à la doctrine chrétienne (vaste programme!), se posèrent très tôt dans l'histoire du christianisme des questions sur la personalité de la mère de l'homme-dieu. Ils décrétèrent, et cela fut érigé en dogme, que Marie, mère de l'homme-dieu, était exempte du péché originel. Il faut ici faire une parenthèse, pour rappeler que l'un des points fondamentaux de la doctrine chrétienne est que tout homme nait "pêcheur": il est intrinsèquement porté à faire le mal, et seulement un abandon de son libre-arbitre au profit de l'obéissance aveugle à l'enseignement de l'église peut le libérer de cette condition (voir le chapitre sur la culpabilisation). Comme il ne pouvait être concevable que l'homme-dieu fut enfanté par une pécheresse, Marie fut décrétée "immaculée", c'est à dire exempte du "péché originel", et cela fut érigé en "dogme de l'immaculée conception".

Ce dogme nous permets de comprendre les points suivants de la religion catholique:

    * La culpabilisation des fidèles est renforcée: chacun naît pêcheur, et cela est un dogme, et la seule personne à y avoir jamais échappé fut la mère de l'homme-dieu lui-même.
    * Le catholicisme est-il vraiment une religion monothéiste ? "Dieu", est en fait 3 personnes (Pêre - Fils (l'homme-dieu) - Esprit Saint (dont la substance n'est pas clairement définie)), et entre Dieu et l'homme il y a une hiérarchie d'entités intermédiaires: les saints, que l'on peut prier et peuvent faire des miracles, puis Marie, qui peut enfanter vierge mais aussi est exempte du "péché originel" qui est pourtant un trait commun de l'ensemble de l'humanité, et peut aussi apparaitre occasionellement à des enfants pour leur confier des messages plus ou moins confus, puis l'homme-dieu dans sa forme humaine, qui, nous l'avons vu, est puissant (miracles), mais aussi très humain au sens le plus bas du terme (lorsqu'il maudit un figuier ou précipite des cochons dans un lac). Le catholicisme est donc à mi-chemin entre le monothéisme juif et le polythéisme de la Grèce antique.

Le dogme de la transubstantiation

Voir "théophagie"

Le dogme de la démonstration logique de l'existence de Dieu

A toute persone munie de bon sens, il semble "logique" que l'on ne peut démontrer l'existance du "Dieu" chrétien, étant donné qu'il se situe à l'extérieur de l'espace-temps qu'il aurait crée et dans lequel nous vivons (voir le début de l'évangile de Jean, à ce sujet: il s'agit d'un texte philosophique d'un niveau supérieur à celui, généralement assez bas, du reste de la bible).

En époque scholastique, l'église a donc décrété que l'on pouvait démontrer l'existence de dieu par un raisonnement logique. Pour éviter de devoir répondre à des questions malvenues sur cette logique, ce principe fut élevé à "dogme", donc n'est plus sujet à discussion. On peut donc imaginer la discussion suivante entre catholiques sur l'existance de Dieu:

Curé de campagne: "Est-ce que tu crois à l'existence de Dieu?"

Catholique instruit: "Nul besoin d'y croire, l'on peut démontrer l'existence de Dieu par un raisonnement logique."

Curé de campagne: "Quel est ce raisonnement?"

Catholique instruit: "Je n'ai nul besoin de le faire devant toi, car c'est un dogme: Tu dois le croire, sous peine d'excommunication ou de suspension A Divinis."

En fait, l'église daigne tout de même expliquer quel est ce raisonnement. Il s'agit du principe de la première cause: si l'on remonte à l'origine du temps, l'on peut, suivant le modèle cosmogonique en vogue à l'heure actuelle, expliquer que le système solaire fut crée à partir d'un nuage de gaz, qui résulait de la formation de la galaxie etc etc ... et au début était le big-bang: mais que s'est-il passé avant le big-bang, c'est à dire quelle est la cause première de l'existance de l'espace-temps dans lequel nous vivons? La réponse "logique " de l'église est "Dieu".

Pourquoi l'église a-t-elle donc élevé ce "raisonnement logique" à l'état de dogme? Tout simplement parce que il est, du point de vue "logique", très faible. Un raisonnement philosophique est solide si l'on peut le mener à son terme. Dieu est la cause du Big Bang. OK, qu'est-ce qui est la cause de Dieu ? Le catholique instruit vous répondra qu'il faut arrèter le raisonnement à ce stade, conformément au dogme de l'église. Demandez-lui alors ce qu'il pense du modèle classique du monde Hindou: le monde repose sur le dos d'un éléphant géant, dit la légende classique. Et sur quoi reposent les pattes de l'éléphant ? Sur le dos d'une tortue géante. Et sur quoi repose la tortue? Non, il faut arrèter le raisonnement à ce stade, selon l'anciene légende indoue. Hélas, les catholiques reconnaissent en général facilement que le modèle indou ancien est illogique, car il n'explique pas sur quoi repose la tortue, mais il acceptent le raisonnement de la "cause première", stoppé lorsqu'on arrive à "Dieu", comme un dogme de leur "religion", alors que du point de vue logique, il est à égalité avec une légende indoue qu'ils qualifient volontiers de "ridicule".

Le dogme de l'infallibilité papale

Ce dogme est venu très tard dans l'histoire troublée du catholicisme. Le pape Pie IX, grand ennemi de la démocratie et de la "modernité" (il se distinguera en définissant l'éclairage au gaz comme étant une invention du diable), est décidé à combattre ces fléaux, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église. Il convonque donc un concile, dans les années 1870, (Vatican 1), et fait admettre par le concile que toute décision du pape "Ex Catedra" pour trancher une dispute à l'intérieur de l'église est, par dogme, infallible.

L'explication "logique" de ce dogme est bien sûr que le pape est inspiré par l'Esprit Saint lorsqu'il en a besoin.

Le décret d'infallibilité, adopté le 18 juillet 1870, dit:

Le souverain pontife, lorsqu'il s'exprime ex cathedra, c'est à dire lorsque, faisant office de pasteur et de maître de tous les chrétiens, il définit (...) une doctrine concernant la foi et la morale à laquelle l'Eglise entière doit adhérer, par l'assistance divine qui lui a été promise en saint Pierre, est possédé de cette infaillibilité dont le Divin Rédempteur a voulu que Son Eglise soit pourvue. (...) En conséquence de quoi les définitions du Souverain Pontife sont en elles-mêmes inamendables et ne sauraient venir du consentement de l'Eglise.

Hélas, l'histoire a amplement montré la faillibilité des papes (ou de l'esprit saint, d'ailleurs), qui ont plusieurs fois renié des décisions prises par leurs infallibles prédécesseurs. Il faut noter que le dogme a été voté avec effet rétroactif, c'est à dire que tous les papes auraient étés infallibles.
La théophagie

Le dogme le plus intéressant du catholicisme et celui de la TRANSUBSTANTIATION. Il dit que lorsque le prêtre prépare le rite de l'eaucharistie et impose les mains sur le pain et le vin, ceux-ci deviennent réellement, par un miracle, le corps réel et le sang réel de Jésus, c'est à dire de l'homme-dieu qui est sensé avoir fondé le christianisme. Si vous n'avez jamais assisté à un rite "de la communion" catholique, allez-y au moins une fois, c'est assez spectaculaire: le prêtre lève les mains, prononce la phrase rituelle "(...) et qu'ils deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus notre seigneur" - miracle - dit le dogme, à cet instant précis, ils deviennent réellement corps et sang de l'homme-dieu pour les fidèles. Pour tromper les mécréants, ils gardent toutefois leur apparence extérieure de pain insipide et un peu collant et de vin doux.

Le catholique qui prend la communion ingère donc la vraie chair du "Vraiment homme et vraiment Dieu". Cela est particulièrement intéressant, car cette particularité fait du catholicisme la seule religion théophage connue.

Toute personne disposant de son libre-arbitre et du sens inné du bien et du mal devrait être horrifiée par le rite théophage, qui est une insulte à la raison, mais aussi au bon goût. Cela est vrai au point que de nombreux catholiques pratiquants nient avec ferveur la réalité de ce dogme. Hélas, en le niant, ils deviennent hérétiques aux yeux de leur église, qui est attachée à ses dogmes.

Ce dogme est bon à connaitre lors de discussions avec des catholiques. Beaucoup de catholiques ne le connaissent pas, et pour peu qu'ils soient curieux, ils iront vérifier dans le cathéchisme officiel de l'église, et il est probable que la découverte de la vérité provoque une réaction de dégout, qui peut les aider à se libérer de "la foi", et à retrouver leur libre-arbitre et leur sens critique. Toutefois, beaucoup de catholiques réagissent négativement et deviennent aggressifs à l'évocation de ce dogme par un athée, qui est par définition, pour eux, quequ'un de fourbe n'ayant aucune connaissance du bien et du mal.
L'homophobie: un exemple de "morale" anachronique

Les églises chrétiennes sont violemment homophobes. On l'a vu il y a peu de temps lors des manifestations anti-PACs à Paris, et en 2001 avec l'opposition violente des milieux catholiques à la première Gay Pride prévue à Sion, un haut lieu du crétinisme alpestre et du conservatisme catholique en Suisse. Contrairement à ce que l'on croit parfois, il ne s'agit pas d'épiphénomènes d'extrémistes conservateurs, mais bien de gens agissant en conformité avec l'enseignement de l'Eglise Catholique. Ceux qui en doutent peuvent consulter Online le document .L'homosexualité: qu'en dit l'église ?, oeuvre commise par l'épiscopat français qui dit entres autres que "L'homosexualité est une déviation objectivement grave", et le "passage à l'acte" est pour ces individus un "péché grave".

On peut se demander pourquoi une religion prendrait la peine d'édicter des règles sur les préférences sexuelles de ses adeptes. L'origine de la condamnation de l'homosexualité par les chrétiens est à rechercher dans leurs textes sacrés. Dans le Lévitique, Dieu ordonne (Chapitre 18, verset 22): "Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination". Pour que les choses soit claires, l'auteur de cet ouvrage précise un peu plus loin, au chapitre 20, verset 13, que "Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux. ". Ces versets sont bien une condamnation claire de l'homosexualité masculine. Par contre, on cherchera en vain dans la bible une condamnation de l'homosexualité féminine. Bien sûr, les chrétiens ont "interprété" l'interdiction de l'homosexualité masculine comme devant aussi s'appliquer à l'homosexualité féminine, et ils restent intransigeants et très hostiles aux homosexuels des deux sexes à ce jours.

Comme expliquer que l'homosexualité féminine ne soit pas condamnée dans la bible ? Difficile de croire qu'il s'agit d'un oubli. Les rédacteurs du Lévitique ont pensé à condamner à mort l'homme qui couche avec une bête, la femme qui couche avec une bête (ici l'interdiction est clairement formulée pour l'homme et la femme). Idem pour l'interdiction faite à tout homme de coucher avec sa belle-fille: une interdiction symétrique est prononcée pour les rapports entre belle-mère et beau-fils. Pourquoi auraient-ils oublié une condamnation de la femme qui coucherait avec une femme ? Une explication plus la plausible est que la condamnation de l'homosexualité masculine était rationnelle dans le contexte géopolitique de l'époque, alors que l'homosexualité féminine n'avait pas d'importance. Il faut en effet se souvenir que le Lévitique date d'une époque ou le peuple juif était constitué d'un rassemblement de tribus nomades pratiquant le pillage. La force militaire de ce groupe de tribus, donc leur capacité à piller, était une fonction directe de la population de ces tribus. Un acte homosexuel entre deux hommes était donc bien évidemment un gaspillage de sperme qui devrait être mieux utilisé en tentant d'inséminer une femme, pour produire de futurs guerriers et pilleurs. Une pratique homosexuelle entre femmes n'avait par contre aucun effet potentiel sur la natalité dans la mesure ou les femmes en question avaeint aussi aussi une vie conjugale hétérosexuelle, et il n'y avait donc pas lieu de la condamner.

L'on comprend ainsi le motif de la présence de cet interdit dans la bible. Et l'on comprend aussi toute la perversité de la "morale" ou "éthique" chrétienne, basée sur des règles inscrites dans de vieux ouvrages, règles qui, si elles étaient censées dans le contexte géopolitique dans lequel elles ont étés édictées (c'est à dire celui de tribus de bédoins largement illettrés, nomades et pilleurs), ne le sont plus du tout dans la société libérale post-industrielle où nous vivons. Les chrétiens de base n'ont pas compris cela. La hiérarchie catholique, qui a la capacité de comprendre ce concept, est pourtant d'une extrême virulence dans sa condamnation de l'homosexualité. On pourrait penser que le motif est celui de la pérennité des règles édictées dans la bible. Mais il est aussi interdit dans le Lévitique de cuire un cabri dans le lait de sa mère, et cette interdiction ne paraît guère préoccuper l'épiscopat aujourd'hui. Le motif de l'obstination de l'église catholique contre les homosexuels est encore une fois à rechercher dans le concept de culpabilisation des fidèles. En effet, on estime que environ 10% d'une population donnée a des tendances homosexuelles pour des motifs biochimiques. Il s'agit donc d'une préférence sexuelle minoritaire, comme celle des hommes qui préfèrent les brunes aux blondes par exemple. En jetant l'opprobre sur cette minorité particulière, l'église atteint un double objectif: d'une part, elle culpabilise une partie des 10% d'homosexuels, facilitant ainsi leur soumission à l'église; d'autre part, choisissant une minorité, elle permet à la majorité de s'attribuer le mérite d'une vertu - l'héthérosexualité. Clercs chrétiens et gens pieuses peuvent ainsi mépriser et condamner la minorité homosexuelle tout en s'ennorgueuillant de leur propre vertu - vertu qu'ils ne doivent en fait que à des facteurs biochimiques et génétiques.

Tout cela serait drôle si cela n'avait des conséquences tragiques pour les homosexuels. Les chrétiens, et surtout leurs conceptions relatives à la morale, ayant encore aujourd'hui une influence importante sur les lois, persécutent les homosexuels: ceux-ci ne peuvent se marier, ni jouir d'une quelconque reconnaissance de leur couple face aux assurances sociales, au fisc ou aux autorités chargées de délivrer des permis de séjour à cause du lobbying chrétien contre des lois qui élimineraient la discrimination sur la base des préférences sexuelles.

La position des chrétiens face à l'homosexualité est symptomatique de toute l'éthique chrétienne: sur la base d'un livre écrit par et pour des tribus de nomades-pilleurs il y a 3'000 ans, l'on condamne et persécute aujourd'hui, dans l'occident post-industriel, des gens sur la base de leurs préférences sexuelles.
Un New Age de l'An 1

Les chrétiens sont souvent très prompts à se déchaîner verbalement contre les croyances New Age en vogue chez nos amis américains, mais aussi dans nos contrées. "Un self-service de la religion", "On choisit ce qui plaît dans plusieurs religions" sont des exemples de critiques que l'on peut entendre de chrétiens indignés passant devant le rayon "spiritualités diverses" d'une librairie d'une ville occidentale à l'aube du XXIè siècle.

Ce qui semble leur échapper, c'est que le christianisme fut au début de l'ère chrétienne ce que le New Age est aujourd'hui. On puisa dans des croyances existantes pour composer une nouvelle religion., Autres temps, autres moeurs, la civilisation romaine étant moins individualiste que la société libérale occidentale actuelle, ce qui fait que le choix des éléments d'autres religions ne se fit pas au niveau individuel, mais au niveau de la secte chrétienne dans son ensemble.

Le chrétien que l'on interroge sur les origines de sa religion est généralement très prompt à en énumérer des originalités qui la rendent unique et supérieure: l'incarnation du dieu, le message d'amour, le monothéisme, la vie après la mort, la résurrection, etc. Or une brève recherche permet de découvrir rapidement que cette prétendue originalité n'existe pas. Le christianisme n'est qu'une vaste mosaïque d'éléments empruntés à des religions préexistantes. Le choix des éléments repris à d'autres religions fut judicieux: Pour la mythologie l'on prendra une collection de livres contenant de nombreuses contradictions, ce qui laissera une large marge d'appréciation pour les clercs chrétiens et la construction du corpus idéologique de la nouvelle religion. Pour les formes et les rites, on copia presque sans modification ceux de la religion monothéiste la plus en vogue à l'époque. On ajoutera enfin un peu de Logos et autres concepts de la pensée grecque classique pour séduire aussi les classe éduquées de la population. Pour pouvoir recruter de façon globale dans le monde romain, l'on écrira, en grec, quelques textes sacrés originaux qui se réfèrent de façon approximative à la mythologie prise aux juifs.

Passons brièvement en revue les sources auxquelles le christianisme naissant puise pour créer un marketing mix garantissant au succès sur le grand marché de la crédulité humaine:

    * L'immortalité de l'âme ? Socrate et Platon en étaient déjà convaincus. Les néoplatoniciens d'autant plus, et le néoplatonicisme inspira fortement le christianisme, qui copia de lui, outre l'immortalité de l'âme, aussi le monothéisme. Le néoplatonicisme est à l'époque, surtout en Egypte, un mouvement puissant.
    * Les textes sacrés ? Les chrétiens s'approprièrent de ceux des juifs, s'évitant ainsi de devoir créer une mythologie et une littérature ex nihilo. Cela pose bien sûr quelques problèmes que le christianisme n'a jamais su résoudre, comme l'imposition de règles adaptés à la vie de tribus nomades mais pas forcément à celle des populations urbaines d'Alexandrie ou de Rome, mais peu importe: les textes sont confus, souvent contradictoires, et écrit dans une langue peu parlée hors de Palestine, ce qui permet aux clercs de la nouvelle religion de garder une large marge de manoeuvre.
    * La résurrection du dieu ? Osiris, dieu égyptien à visage humain, Osiris est tué par son frère Seth avant de ressusciter et de se retirer dans l'au-delà. D'ailleurs les égyptiens croyaient aussi au paradis ou l'on rejoint Osiris. L'accès au paradis est d'abord un privilège réservé aux Pharaons, mais plus tard il se démocratise et devient accessible à tous. Mais Osiris n'est pas le seul dieu mort et résuscité. Dans la mythologie scandinave, Balder, fils du dieu Odin, ressuscite pour assurer le bonheur du monde. Autours de l'an un, le culte du dieu syrien Adonis était très populaire dans l'Empire: Adonis, Seigneur de la vie et Dieu de la végétation, dont les femmes, chaque printemps, pleurent la mort et chantent la résurrection, était arrivé à Rome avec les esclaves Syriens. Avantageusement, la date de sa mort et résurrection est proche de celle des Pâques juives: le syncrétisme chrétien récupérera ce culte pour en faire une fête plus universelle que celle de la Pâque juive [Référence]
    * L'ascension au ciel ? Mithra, dieu unique d'un culte oriental fort populaire parmi les soldats romains, est monté au ciel après le mythique sacrifice du taureau. Par une heureuse coïncidence, de dieu est aussi né le 25 décembre, dans une grotte, et fut, enfant, réchauffé par le souffle d'un âne et d'un boeuf.
    * L'amour du prochain ? C'est là un concept dont les chrétiens parlent beaucoup mais qu'ils ont très peu pratiqué au cours de leur histoire. A nouveau, le concept est ancien, amplement développé par Bouddha et es disciples, souvent de manière plus claire et pratique.
    * La crucifiction ? Jésus est le 16è dieu crucifié de l'antiquité. Le plus célèbre avant lui fut Krishna, en Inde
    * Jésus a marché sur l'eau ? Une belle performance certes, mais Zoroastre, Prophète Perse monothéiste, l'a fait 650 ans avant lui. c'est aussi dans le zoroastrisme que les fondateurs du christianisme trouvent les fondement de l'escathologie chrétienne: Zoroastre annonce que à la mort, chaque âme sera jugée individuellement et soit ira en enfer, soit sera destinée à ressusciter le jours où le bien triomphera du mal. Le Zoroastrisme était bien connu à l'époque de Jésus dans l'ouest du bassin méditerranéen, dont, il ne faut pas l'oublier, la langue du business de l'époque était le grec, depuis le passage d'Alexandre, conquérant de la Perse.

Le Mithriadisme était, avant le christianisme, le religion monothéiste à la mode dans l'Empire. Les fondateurs du christianisme en imitent sagement des éléments formels - un peu comme Microsoft a imité l'OS d'Apple en développant windaube. Le Mithriadisme a déjà le baptême et d'autres rites d'initiation (7 en tout, comme les sacrements catholiques), le dieu Mithra est né un 25 décembre. Les prêtres de Mithra ont déjà ce chapeau bizarre dont les chrétiens affublent encore aujourd'hui leurs évêques. Leur cérémonies incluent un rite avec une coupe qui ressemble à s'y méprendre à l'eucharistie chrétienne. Leurs chapelles, intimistes et sombres, on un look qui sera repris pour les églises chrétiennes. Les jeûnes, la pénitence et l'expiation sont déjà des concepts et pratiques du Mithriadisme.

Qu'est-ce qui reste d'original au christianisme ? Peut-être la théophagie. Certainement la volonté farouche de devenir la seule religion, et la volonté d'user de la violence pour cet objectif. Le reste n'est que récupération de mythes et croyances préexistantes.
Aimez vous les uns les autres et aimez vos ennemis, ou comment faire du mal avec de bonnes intentions

Les chrétiens à qui l'on fait remarquer qu'ils adhèrent à une religion dont le bilan historique est terrifiant vous répondent généralement que tous les crimes dont on parlent ne peuvent être imputés à leur religion, puisque Jésus a dit "aimez vous les uns les autres" et même "aimez vos ennemis". A première vue, ce sont là de fort bons principes. Animé par l'amour, je ne peux qu'être bon. Hélas, il s'agit là d'un ordre concernant des sentiments et non des actions. Or chacun sait, avec peu d'expérience, que les sentiments ne s'ordonnent point. Et chaque homme porte en soi des sentiments nobles, et d'autres honteux. Ce ne sont point les sentiments qui font la différence entre le bon et le méchant, mais les actions. Mais donner des conseils utilisables en pratique n'est pas chose aisée. Préconiser les bons sentiment l'est bien plus. Le dieu chrétien incarné parait ainsi avoir choisi, une fois n'est pas coutume, la facilité: au lieu de réfléchir, et de pousser ses disciples à réfléchir aux conséquences de leurs choix et actions, il lance "aimez vous", puis, pour compléter ce tableau de désolation morale, il ajoute le fatal "aimez vos ennemis".

Les bons sentiments, on le sait, n'impliquent pas forcément des actions positive: ainsi, pas amour, des parents battent leurs enfants. Cette notion se traduira, au cours de l'histoire, par une catastrophe morale sans égal dans l'histoire européenne, l'inquisition: nous avons vu dans la Page Noire comment il est notoire et reconnu que les grands maître de l'inquisition, qu'elle soit moyen-âgeuse (Bernard Guy), Espagnole (Torquemada), ou Romaine (Cardinal Bellarmin, Saint Pie V), étaient des hommes intègres, entièrement dévoués à leur religion, sincèrement convaincus de faire le bien. Les inquisiteurs aimaient leurs victimes. Convaincus de faire à autrui ce qu'ils voudraient qu'on leur fasse, ils s'efforçaient par tous les moyens de sauver l'hérétique des flammes de l'enfer. Si Jésus avait dit que le commandement le plus important était de ne point tuer, et non pas d'aimer, sans doute ces individus auraient-ils agit autrement.

Cela est encore aggravé par la notion de aimez vos ennemis. Le chrétien peut faire la guerre à la personne qu'il aime. Cela n'est pas une contradiction dans l'optique de l'idéologie chrétienne, et cette notion perverse permettra à l'inquisition de mettre à mort avec amour les hérétiques, aux croisés de faire acte d'amour en égorgeant femmes en enfants dans les mosquées et synagogues de la Jérusalem libérée. Les ordres d'amour du dieu incarné chrétien font ainsi partie de ce vaste édifice qu'est la morale chrétienne, qui porte des hommes bons et intègre à commettre des crimes tout en aimant leurs victimes.
Mythes et réalités: la grande confusion

Lorsque l'on parle aux chrétiens de la cruauté de leurs mythes, l'horreur des enfants Egyptiens massacrés par leur dieu, ils répondent parfois que leur dieu - eux disent Dieu avec une majuscule- est moins cruel que certains comme Moloch ou bien des dieux grecs, comme Aphrodite à qui l'on peut attribuer la responsabilité de la guerre de Troie, par exemple. Certainement., mais nul ne songe à prétende que Aphrodite existe réellement. Même les jeunes athéniens qui, au siècle de Périclès, lisaient et discutaient l'Iliade, savaient reconnaître que l'histoire tenait de la légende, et qu'il ne s'agissait point d'un récit historique mais d'un texte destiné à l'éducation et au débat. Le caractère légendaire de Vulcain ou d'Aphrodite étant reconnu, nul n'éprouve le besoin d'écrire une Page Noire de l'Aphroditisme. Mais ce qui est particulier au Chrétiens, est qu'ils croient réellement à la réalité vraie de leur mythes. Quelques part, cela résulte d'un génie indéniable du christianisme: Aphrodite n'avait pas promis laideur et tourments éternels à ceux qui ne croiraient pas à son existence, alors que le dieu chrétien a pris soin à condamner non seulement ceux qui douteraient de son existence, mais aussi ceux qui songeraient à reconnaître l'existence d'autres dieux. Dans les mythes fondateur est ainsi inscrit le principe de la grande confusion qui caractérisera la religion chrétienne.

Le christianisme apparaît dans le contexte de l'Empire Romain. A Rome, l'on adore de nombreux Dieux, mais les romains, tout au moins les couches instruites de la population urbaine, savent bien que ces Dieux sont des représentations allégoriques de forces de la nature, et que les mythes n'ont pas de caractère réel à proprement parler. D'ailleurs aucun dieu romain a jamais dicté de décalogue, ou ne s'est prononcé sur des questions morales ou sexuelles, imposant une loi divine au-dessus de celle de la cité. Le christianisme, pour sa part, exige de ses fidèles une croyance sincère en ses mythes. Mêmes lorsque ceux-ci sont absurdes, comme la virginité de Marie perdurant après la naissance des frères de Jésus, ou font l'objet de récits contradictoires dans les évangiles, comme la résurrection. Il en résulte un état de confusion mentale grave pour l'adepte du christianisme. Le monde physique est considéré comme moins réel que la les mythes de la religion. Un exemple contemporain tout à fait déconcertant est celui du Suaire de Turin. Ce linceul est proposé à l'adoration des fidèles par l'église catholique, et cette adoration se base sur l'hypothèse que ce linceul aurait réellement enveloppé le corps de Jésus après la crucifixion. Or, pour le Suaire, depuis que l'Eglise catholique a permis la datation au carbone 14, l'on sait avec certitude qu'il ne peut être le vrai suaire de Jésus. Pourtant, l'église, tout en admettant qu'il ne peut être vrai, continue à le considérer comme objet digne de l'adoration sincère des fidèles. De même, l'Eglise reconnaît l'autenticité de deux crânes de Saint Pierre dans la seule ville de Rome. Ainsi, la confusion entre mythe et réalité est savamment entretenue par l'Eglise. Le fidèle est poussé à croire à l'autenticité d'objets de culte envers et contre les preuves physiques et logiques de leur non-autenticité.

Cette confusion du mythe et de la réalité rend le christianisme si dangereux. Le dieu chrétien n'est pas plus cruel que, par exemple, le dieu Saturne. Mais comme les chrétiens croient sincèrement à leur dieu et aux mythe qui l'entourent, la cruauté de leur dieu a des conséquences pratiques et terribles pour le monde.
Le coût de la religion

Tout cela a-t-il vraiment de l'importance? Fréquemment, les chrétiens relativisent les méfaits de leurs corréligionaires en affirmant que ce n'est "pas si grave", ou "personne n'est parfait", etc.

Or, une idéologie peut et doit être jugée sur ses résutats. L'histoire nous montre que le chistianisme a causé des guerres majeures, brulé un million de victimes sur les bûchers de l'inquisition, retardé le développement de la science et de la technique. Que serait le monde aujourd'hui, si l'Europe n'avait pas été dévastée par la guerre des 30 ans? Où en serait la médecine, si Calvin n'avait pas fait brûler vif le plus grand médecin de son époque? Ou en seraient l'astronomie et la recherche spatiale, si Giordano Bruno et Galilée avaient été libres de travailler? Les conséquences indirectes des méfaits du christianisme sont difficile à quantifier, mais l'on peut ajouter aux morts au moins plusieurs décennies de retard dans des sciences aussi importantes que l'astronomie et la médecine.

Et que dire des ressources mal utilisées? Combien d'hopitaux aurait-on peu construire avec les moyens employés pour la construction de la basilique de Saint-Pierre, ou, plus près de nous, pour celle de Yamassouko ? Combien de vies stérilement employés à une méditation récluse auraient-elles pu être consacrées à oeuvrer pour le progrès de l'humanité?

Cela est-il encore actuel ? Prenons comme exemple le cas de la commune ou je vis: Chézard-Saint-Martin, 1'600 âmes, commune rurale d'une vallée verdoyante du Jura neuchâtelois. En 1998, la parroisse protestante décide que ce serait cool de faire des fouilles sous le sol de l'église pour voir si on y trouve quelques os de nos ancètres. Elle convaint habilement le conseil communal (qui est un peu mou, mais c'est une autre histoire), de budgetter 480'000.- Francs (suisses!) pour: démolir le plancher de l'église, regarder si il y a des os dessous, et, déjà qu'on y est, faire un nouveau chauffage au sol pour les pieds des fidèles soient aussi bien réchauffés que leurs âmes. J'avais dédié des pages web à cette question en 1999, elles sont toujours en ligne. Or, l'état des finances de la commune est drammatique. Mais cela n'empèche pas les bons parroissiens (à peine plus que 0.5% de la population) de dire dans un tout-ménage "Un lieu tel que ce temple, permet à chacun de se ressourcer et mérite une attention faite de respect et d'engagement qui relativise les nécéssités de la vie matérielle": autrement dit: donnez-nous le fric, puis débrouillez-vous pour trouver ailleurs l'argent pour l'assistance sociale, le salaire des employés communaux, le déneigement des routes en hiver, les appareils respiratoires pour les pompiers, etc etc". Moralité: l'église a, aujourd'hui, l'audace de réclamer de l'argent à des collectivités publiques dont les finances sont dans un état autrement plus critique que le sien; plus grave, il se trouve des conseillers municipaux (tous partis confondus) assez faibles pour céder à ces 0.5% de la population qui se sont autoproclamés vertueux et capables de "relativiser les nécéssités de la vie matérielle" (surtout les nécéssités des autres!).

Dans d'autres partie du monde, l'action du christianisme est encore bien plus grave et plus coûteuse: aux USA, la Christian Coalition est d'accord avec le futur président Bush Jr. que les juges de la cours suprème que celui-ci aura à nommer seront des chrétiens conservateurs, pour que la cour puisse interdire l'avortement et assurer la continuité de la peine de mort, outre les détails formels comme la prière (chrétienne) à l'école, l'affichage des "10 commandements" dans les tribunaux, etc. En Afrique, l'église catholique s'est mobilisée dès le début de l'épidémie de SIDA contre le préservatif, qui est indiqué par les organisations internationales tels que l'OMS comme le moyen principal d'enrayer l'épidémie. Elle a même organisé des Autodafés de préservatifs au Kenya. Combien de millions de morts supplémentaires la campagne antipréservatifs coûtera-t-elle à l'Afrique ? Impossible de le dire, mais vu les proportions de l'épidémie, il s'agira certainement d'un chiffre qui s'exprimera en millions.

La nécessité de l'action contre les coûts de la religion est donc toujours d'actualité.
Les bons côtés du christianisme

Le christianisme n'est-il que malfaisant ? N'a-t-il pas contribué aussi positivement à l'histoire humaine ?

Bien sûr, toutes les idéologies, même les plus terribles, ont leur côtés positifs, même lorsque les effets de ceux-ci sont bien pâles par rapport aux maux que l'idéologie a fait. Ainsi, le communisme a aussi généré Eisenstein, donc l'inoubliable "Cuirassé Potemkine" et l'encore plus inoubliable "Alexandre Newski". Le fascisme a introduit les congés payés et la sécurité sociale en Italie. Le nazisme a permis à Albert Speer de faire de superbes spectacles Son & Lumière à Nurenberg, magistralement filmés par Leni Riefenstal dans Le Triomphe de la Volonté (hélas ce film est rarement montré). Mais que sont ces accomplissements face aux montagnes de cadavres accumulés par ces idéologies ?

Reconnaissons donc au christianisme qu'il a élevé de très beau monuments, les églises. Certes, les chrétiens ont aussi détruit maints temples romains, et fortement abîmé le Panteon de Rome en le transformant en une église, mais on ne peut nier les réussites architecturales que constituent certaines églises, en particuliers les grandes cathédrales gothiques.

Reconnaissons aussi que le christianisme a produit de la musique superbe, tout comme le communisme, d'ailleurs. La mise en musique par Bach des derniers mots du Christ en croix donne une nouvelle musicalité au célèbre "Donnez-moi à boire" du sauveur des chrétiens et peut rivaliser avec l'hymne soviétique ou le Horst-Wesel-Lied des nazis comme qualité musicale.

Reconnaissons enfin que le christianisme peut, dans certains cas, avoir un effet positif sur le comportement de certaines personnes. Je m'explique: admettons que quelqu'un soit un vrai salaud, au point que si il voit une vielle dame en difficulté pour monter dans le bus avec son sac de commissions, et qu'il monte dans le même bus, il la bousculera au lieu de l'aider. Admettons maintenant que ce salaud se convertisse au christianisme. Certes, il emmerdera toute sa parenté et ses amis avec le fait qu'il est né à nouveau et qu'il est différent (alors que ses proches se méfieront - sans doute avec de bonnes raisons), mais la pochaine fois qu'il montera dans le même bus que la viellie dame de tout à l'heure, au lieu de la bousculer, notre salaud, désormais converti, l'aidera à monter avec son lourd cabas. Pourquoi ? Le salaud serait devenu "bon" ? Non, mais il a appris en se convertissant que "ce que vous faites au plus petit d'entre les miens etc etc", et bousculer la viellie dame pourrait donc le conduire en enfer. Bien sûr, cette amélioration de comportement ne marche que avec l'infime proportion de l'humanité qui est effectivement constituée de salauds, car la majorité des gens, chrétiens ou pas, savent qu'il faut, au choix, plutôt aider une viellie dame à monter dans le bus que la bousculer - nul besoin d'avoir suivi un cours de cathé pour comprendre ça. C'est sans doute pourquoi l'église préfère s'attacher aux "pécheurs" qu'aux gens normaux. Admettons en effet que Monsieur-tout-le-monde, connu dans les bus de sa cité pour sa courtoisie envers viellies dames et femmes enceintes, se convertisse au christianisme: nul ne remarquera la différence, si ce n'est peut-être ses enfants, qu'il forcera maintenant à aller à l'église. Par contre, la conversion du salaud décrite plus haut fera sensation. C'est pourquoi le Christ, dans la fameuse parabole "du fils prodigue" encouragea de fait ses disciples à s'occuper plus de ramener au bercail les pécheurs ("salauds" en français moderne et laïque) plutôt que les gens normaux. Le hic, c'est qu'une petite minorité de salauds se convertissent, et une infime partie de l'humanité est constituée de salauds. Admettons, en première hypothèse, que 2% de l'humanité est constituée de salauds, et que les efforts que les prosélites chrétiens concentrent sur ce groupe permettent d'en convertir le 2%. Si ces hypothèses sont justes (et leur ordre de grandeur l'est, sans doute), cela signifie que le christianisme peut, potentiellement, porter environ 0,04% de l'humanité à se comporter un peu mieux. Voilà une sérieuse limite mise à la prétention souvent entendue dans les milieux chrétiens que le monde est meilleur grâce à leur idéologie.

Enfin, le christianisme fait un usage immodéré des substances hallucinogènes: l'encens est massivement employé dans les rites catholiques et le jeûne, cause notoire d'hallucinations, est activement encouragé par les clercs catholiques. Les chrétiens sont dès lors mal placés pour s'opposer à la légalisation de l'herbe et d'autres substances hallucinogènes, et nul doute que tôt ou tard celle-ci s'imposera dans toute l'Europe.

En conclusion, le christianisme a donné à l'humanité de belles oeuvres d'art, contribue involontairement à la légalisation des drogues douces, et porte environ 0.04% de l'humanité à se comporter sensiblement mieux. Un bien maigre bilan, comparé aux hécatombes causées par cette idéologie.
La nécessité de l'action

Le christianisme est malfaisant: il a tué, détourné des ressources, retardé le progrès scientifique et social. Il est donc légittime de le combattre activement.   Notes:

1: Interpétation des écritures, ou exégèse: cet art est au centre de la pratique chrétienne de la religion. Profitant du fait que les livres que les chrétiens définissent comme "Parole de Dieu" contiennent à peu près tout et son contraire, le chrétien avec qui vous polémiquez procède de la façon suivante:

- il décide ce qu'est "La Vérité" concernant un point précis

- il cherche dans la bible une phrase ou un passage qui confirme ce qu'il dit

La bible étant épaisse et truffée de contradictions, il trouve facilement ce qu'il cherche. Prenons un exemple: si un chrétien veut vous montrer qu'être riche, c'est mal, il vous citera Mattieu, 19,23:"(...) un home riche entrera difficilement dans le royaume des cieux, Je vous le répète, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu". Si par contre il veut vous prouver que les riches sont les favoris du dieu chrétien, il vous citera Luc 19, 12-17, la "parabole des talents", dont l'enseignement est qu'il vaut mieux spéculer avec des options pour obtenir un retour sur l'investissement de 100% que de placer l'argent à la caisse d'épargne. Cette méthode peut être employée pour répondre à toute sortes de questions d'éthique. L'avantage est que quelle que soit la question posée, il est possible de trouver des réponses contradictoires dans la bible. C'est évidemment un désavantage pour celui qui chercherait réellement une réponse à une question, mais l'avantage est énorme pour le chrétien qui veut prouver qu'il a raison.

2: Qui est Jésus ? D'après la doctrine catholique, Jésus est tout à la foi le "Messie", c'est à dire le prophète attendu par les juifs, donc un homme. Mais aussi le fils de dieu,c'est à dire à la fois homme et la la fois dieu. Mais aussi dieu lui-même. Ces définitions sont évidemment logiquement incompatibles entre elles, puiqu'elles impliquent que Jésus était lui-même et son propre fils, mais la logique a traditionellement peu intéressé les chrétiens.

3: à noter que le cardinal Bellarmino, qui fut instrumental dans la condamnation de Galilée, et qui déclara l'héliocentrisme comme "intrinsèquement hérétique" car "contraire aux saintes écritures" fut canonisé, puis, en 1931, élevé au rang de "Docteur de l'église".


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#21 2007-08-21 23:04:00

sancy
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Re: Geeks et religions

allegons un peu tout ca:



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#22 2007-08-21 23:08:35

sancy
50% etudiant 50% elfe de la nuit
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Posts: 484

Re: Geeks et religions

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#23 2007-08-21 23:16:58

papy tromblon
Sous-cultivé à l'extrême
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Re: Geeks et religions

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#24 2007-08-22 16:54:08

Elrohir
Si vous lisez ce forum, c'est grace a ce mec
From: Paris
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Re: Geeks et religions

J'écoute Dimmu Borgir, ça réponds à la question ? xD
Nan c'est une question compliquée. Je ne me considère pas croyant, mais ni athée. Une religion, c'est personnel, pas imposé dans un bouquin (traduit des milliers de fois) pour moi.


int random() { return 4; }

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#25 2007-08-23 20:56:01

julius caesar
avé ceasar palace (psycho®)
Registered: 2007-04-24
Posts: 65

Re: Geeks et religions

je vous conseille ce film: Jesus camp


synopsis:

Becky Fisher est une femme pasteur pentecôtiste, cette branche du protestantisme qui se distingue notamment par la manière exubérante et hyper émotionnelle avec laquelle ses croyants expriment leur foi. Elle prêche exclusivement pour les enfants et a fondé pour eux, dans une forêt du Dakota du Nord, un camp de vacances ouvertement voué à les endoctriner.


Devant la caméra, elle explique que, de 7 à 9 ans, on peut faire croire n'importe quoi à un être humain, et cela restera gravé dans son cerveau pour la vie. Ces enfants sont pour elle le nerf d'une nouvelle guerre qui vise à faire triompher les valeurs évangélistes, à interdire l'avortement aux Etats-unis, à imposer la doctrine créationniste, à fusionner l'Eglise et l'Etat... Son modèle, Becky Fisher l'a trouvé chez les fondamentalistes musulmans, qui ont compris que cet âge tendre est le plus propice pour convaincre un individu de mourir en martyr. Il est grand temps de nous y mettre, claironne Becky Fisher, et nous triompherons, "parce que nous détenons la vérité" !

Tout un programme, qui glace véritablement le sang lorsque l'on découvre les enfants en larmes, littéralement tordus de douleur, se repentant d'avoir lu les aventures d'Harry Potter (un sorcier est un ennemi de Jésus), ou d'avoir dit un gros mot à l'école. L'arrivée d'une effigie en carton de George Bush, que toute l'assistance est appelée à vénérer, ferait presque sourire, si elle n'était pas suivie par une scène de lavage de cerveau qui condense à elle seule les racines du cinéma d'horreur américain : un lobbyiste du mouvement "pro-life" explique aux enfants qu'ils ont tous été créés par Dieu, chacun avec un magnifique projet de vie écrit spécialement pour lui. Il leur met dans les mains des petites poupées en forme d'embryon, et leur raconte que des milliers de petits amis à eux ont été tués par des avortements, puis les bâillonne d'un morceau de scotch rouge portant l'inscription "life", et leur demande de prier pour George Bush, et pour que le nouveau juge élu à la cour suprême soit le candidat "pro-life". Il les emmène ensuite se geler devant le Congrès à Washington, leur bâillon sur la bouche, pour faire pression sur cette élection - qui a effectivement abouti à l'élection de Samuel Alito, le juge en question.

Ces collusions entre la politique gouvernementale et le mouvement évangéliste, auquel appartient M. Bush ainsi que 38 % d'Américains, sont au centre du film. Depuis que les démocrates ont remporté les dernières élections, ces collusions ont perdu un peu de leur actualité. Ce qui reste, en revanche, c'est le fanatisme de Becky Fisher et des parents des enfants (dont certains refusent d'envoyer leur progéniture à l'école), la violence et l'efficacité avec lesquelles ceux-ci sont manipulés.

Si le film pèche par certains aspects - une narration menée tambour battant, resserrée sur quatre personnages, et plus généralement sur une communauté particulièrement extrémiste, dont on ne mesure pas le poids réel -, il n'en offre pas moins un éclairage saisissant sur ce que l'on pourrait appeler la continuation du fascisme par d'autres moyens. Il rétablit, et ce n'est pas son moindre mérite, une vérité qui tend souvent à être oubliée : la violence religieuse n'est le monopole d'aucune confession.


hear you all ask 'bout the meaning of scat.
Well I'm the professor and all I can tell you is
While you're still sleepin' the saints are still weepin' cause
Things you call dead haven't yet had the chance to be born.

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